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Expliquer le nationalisme: les contradictions d'Ernest Gellner
Published online by Cambridge University Press: 28 July 2009
Abstract
Ernest Gellner's theory of nationalism is founded on a simplistic and deceptive materialistic reasoning, masking the tension between functionalist postulates and historicist inclinations. Various methods are used to resolve this tension. Initially, idealism is introduced into the body of the analysis. When this becomes too visible, the nature of the materialism displayed is discretely modified. Relational materialism — a dynamic articulation between relations to the means of production and relations between classes — gives way to substantialist materialism — based on a mechanical opposition between the means of production and ethno-linnguistic attributes. The use of a consistent vocabulary obscures the elision between the two: ‘structure’ and ‘culture’ are alternatively defined in relational or in substantialist terms. Gellner then returns to relational considerations which make his explanation all the more unclear.
La théorie du nationalisme élaborée par Ernest Gellner repose sur une argumentation matérialiste simple et trompeuse. Elle dissimule une tension entre des postulats fonctionnalistes et une inclination historiciste. Des procédés plus ou moins heureux sont succcssivement utilisés pour alléger certe tension. Des fragments d'idéalisme sont tout d'abord introduits dans le corps de l'analyse. Lorsque leur présence devient trop visible, la parade consiste à modifier discrètement la nature du matérialisme affiché. Un matérialisme substantialiste — assis sur une opposition mécanique entre rapport aux moyens de production et attributs ethnolinguistiques. Le glissement est masqué par l'emploi d'un lexique inchangé : les termes « structure » et « culture » sont définis alternativement sur un registre relationnel et sur un registre substantialiste. Gellner revient finalement à des considérations relationnelles. Son explication n'en devient que plus flottante.
Der von Ernest Gellner entwickelten Theorie des Nationalismus liegt eine einfache und täuschende Argumentation zugrunde. Sie vertuscht die Spannung zwischen funktionalen Forderungen und historiserender Tendenz. Es folgen mehr oder weniger glückliche Anzätze diese Spannung abzuschwächen. Zuerst werden idealistische Fragmente in die Analyse eingebracht. Sobald diese zu prägnant werden, wird der zur Schau gestellte Materialismus unsichtbar verformt. Ein »Beziehungsmaterialismus « — das dynamische Zusammenspiel von Produktionsmitteln und Klassenbeziehungen — wird durch einen substanziellen Materialismus verdrängt — aufbauend auf dem mechanischen Widerspruch zwischen Produktionsmitteln und ethnolinguisrischen Attributen. Diese Verschiebung wird durch ein gleichbleibendes Vokabular maskiert: die Begriffe »Struktur« und »Kultur« werden abwechselnd als Beziehung und Substanzialität bezeichnet. Schließlich kommt Gellner auf zwischenmenschliche Betrachtungen zurück, was seine Erklärungen nur noch undurchsichtiger macht.
- Type
- Research Article
- Information
- European Journal of Sociology / Archives Européennes de Sociologie , Volume 41 , Issue 2 , November 2000 , pp. 189 - 224
- Copyright
- Copyright © Archives Européenes de Sociology 2000
References
(1) Gellner évoque une transition préalable entre un « stade pre-agmire »et le stade agraire, mais il ne semble pas qu'il faille chercher là autre chose qu'une touche esthétique : dans aucun de ses écrits l'auteur ne caractérise précisément le premier stade.
(2) Gellner, E., Thought and Change (Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1964), p. 154Google Scholar.
(3) Gellner, E., Nations et nationalisme (Paris, Payot, 1989)Google Scholar (éd. anglaise: 1983).
(4) On s'interdit de répondre à cette question lorsqu'on s'appuie sur le seul ouvrage Nations et nationalisme. La théorie gellnerienne, sans cesse retravaillée et reformulée durant une trentaine d'années, ne peut être embrassée de manière satisfaisante par la lecture d'un seul opus. II ne s'agit pas davantage de considérer les différentes moutures de cette théorie comme les étapes successives d'un parcours linéaire — travers que l'on peut reprocher à un récent hommage au maître disparu [O'Leary, B., On the Nature of Nationalism: An Appraisal of Ernest Gellner's Writings on Nationalism, British Journal of Political Science, 27 (1997), 191–222]CrossRefGoogle Scholar. Il nous semble que des revirements et des contradictions peuvent et doivent être mis en évidence.
(5) Gellner, E., From Kinship to Ethnicity, Encounters with Nationalism (Oxford, Black-well, 1994), p. 44Google Scholar.
(6) Voir notamment Gellner, E., The Sacred and the National, LSE Quarterly, vol. 3, no4 (1989), 362–363Google Scholar.
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(8) Anderson, P., Science, Politics, Enchantment, in Hall, J. & Jarvie, I. (eds), Transition to Modernity (Cambridge, Cambridge University Press, 1992), p. 208Google Scholar.
(9) Le matérialisme gellnerien s'écarte du matérialisme marxiste en ceci qu'il « met l'accent, non pas sur la détention ou le contrôle du capital, mais sur la nature et les implications des types de compétences et d'activités qui sont engagés dans les nouvelles formes de production » [Gellner E., From Kinship to Ethnicity, op. cit., p. 45].
(10) Polanyi, K., La grande transformation: aux origines politiques et économiques de notre temps (Paris, Gallimard, 1983)Google Scholar (éd. anglaise : 1944), 206–208 et 210.
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(12) Thompson distingue sur le même mode une « expérience de classe » entièrement surdéterminée par les évolutions économiques et une « conscience de classe », partiellement autonome, qui donne naissance à des « formes institutionnelles » [Thompson E., La formation de la classe ouvrière…, op.cit., p. 13].
(13) Gellner emprunte ces concepts à A. R. Radcliffe-Brown ; mais il se les réapproprie, les « digère » pour ainsi dire et les utilise dans une articulation théorique originale [Gellner E., Le nationalisme et les deux formes de la cohésion dans les sociétés complexes (traduit de l'anglais), in Delannoi, G. et Taguieff, P.-A. (eds), Théories du nationalisme (Paris, Kimé, 1991), 233–256]Google Scholar.
(14) Gellner E., Nationalism, op. cit., p. 767.
(15) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 155 (c'est nous qui soulignons).
(16) Sur ce point voir: Anderson P., Science, Politics, Enchantment, op. cit., p. 207 ; Mann M., The Emergence of Modern European Nationalism, in Hall J. & Jarvie I. (eds), Transition to Modernity, op. cit., p. 139; Franco, I., Naciones y naciolalismo en la obra de Ernest Gellner, Metapolitica, vol. 1, no3, 1997, 415–422Google Scholar ; Jenkins, R., Nations and Nationalisms: Towards more Open Models, Nations and Nationalism, vol. 1, no3, 1995, p. 371CrossRefGoogle Scholar ; Meisler, Y., Nationology in Retrospect, History of European Ideas, vol. 14, no5, 1992, p. 639CrossRefGoogle Scholar.
(17) Nous relaierons de la sorte les commentaires qui font grief à Gellner de ne considérer qu'une seule transition (étant reconnu le caractère postiche de la transition entre les stades pré-agraire et agraire) et de ne pas concevoir qu'une « révolution commercials » puisse survenir en amont de l'industrialisation. Cette limitation conduit paradoxalement à une définition trop lâche : la « société industrielle » présente l'aspect d'une « boîte gigogne » ; elle paraît englober « toutes les formes de pénétration économique ». La transition prioritairement analysée par Gellner est celle qui conduit du stade agraire au stade industriel, mais il arrive qu'elle soit insidieusement superposée aux transitions antérieures [Kitching, G., Nationalism: The Instrumental Passion, Capital and Class, no 25, 1985, p. 106 b et 107 aGoogle Scholar ; voir aussi : Hall, J., Nationalisms: Classified and Explained, Daedalus, vol. 122, no3, 1993, p. 16Google Scholar; Hall, J. (ed.), The State of the nation: Ernest Gellner and the Theory of Nationalism (Cambridge, Cambridge University Press, 1997)]Google Scholar.
(18) C'est cette orientation par trop englobante et désincarnée que Guy Hermet fustige à raison : « comme toute généralisation qui hésite entre l'histoire et la théorie abstraite, [celle que propose Gellner] se trouve contredite par trop de réalités » [Hermet, G., Histoire des nations et du Nationalisme en Europe (Paris, Seuil, 1996), p. 71]Google Scholar. Dans le même ordre d'idée, Perry Anderson parle de « petits raids de reconnaissance insouciants dans l'histoire » [Anderson P., Science, Politics, Enchantment, op. cit., p. 200].
(19) Voir par exemple : Hutchinson, J., Modern Nationalism (Londres, Fontana Press, 1994), p. 21Google Scholar ; Smith, A., Theories of Nationalism (Londres, Duckworth, 1971), p. 111Google Scholar ; Hermet G., Histoire des nations…, op. cit., p. 71. L'argument inverse, selon lequel des sociétés précocement industrialisées n'ont pas connu le nationalisme, ne nous paraît pas devoir être retenu à charge contre Gellner. La théorie gel-Inerienne n'exclut pas l'hypothèse d'une homogénéité culturelle immédiate ou d'une homogénéisation aisée au stade industriel : dans ce cas de figure, aucun groupe culturel ne vient semer le germe du nationalisme.
(20) Ce caractère mystérieux de l'opération nous paraît expliquer que nombre d'auteurs mettent en cause la validité du découpage proposé par Gellner : Alan MacFarlane y voit notamment un modèle « rigide », qui « pose des œillères » à l'analyse; les stades agraire et industriel recouvriraient chacun une telle diversité de parcours que le modèle perdrait toute portée explicative [MacFarlane A., Ernest Gellner and the Escape to Modernity, in Hall J. & Jarvie I. (eds), Transition to Modernity, op. cit., 128–129 ; 131 et 133]. De la même manière, John Hall regrette le « sim-plisme » de la division proposée par Gellner ; il y voit une forme de « marxisme à l'envers » [Hall J., Nationalism: Classified and Explained op. cit., p. 16]. Gavin Kitching considère que les stades sont des « ideal-types statiques », qu'ils donnent forme à « un appareil conceptuel rigide et pesant » et qu'ils « entravent » la pensée de l'auteur [Kitching G., Nationalism: The Instrumental Passion, op. cit., p. 106 b et 107 a]. Plus classiquement enfin, Anthony Smith et John Hutchinson reprochent à Gellner de raisonner selon le principe d'une « histoire en escabeau (step-like history) » [Smith A., Theories of Nationalism, op. cit., p. 138 ; Hutchinson J., Modern Nationalism, op. cit., p. 19 ; voir aussi : Anderson, J., On Theories of Nationalism and the Size of State, Antipode, vol. 18, no2, 1986, p. 224CrossRefGoogle Scholar ; Merquior, J.-G., La teoria del nacionalismo de Ernest Gellner, Metapolitica, vol. 1, no3, 1997, 409–413Google Scholar ; Minogue, K., Ernest Gellner and the Dangers of Theorising Nationalism, in Hall, J. & Jarvie, I. (eds), The Social Philosophy of Ernest Gellner, Poznan Studies in the Philosophy of the Sciences and Humanities, no 48 (Amsterdam, GA, Rodopi, 1996)]Google Scholar. Ces critiques portent incontestablement. Gageons toutefois qu'elles eussent été en grande partie désamorcées si Gellner ne s'était pas enfermé dans la contradiction ici relevée entre fonctionnalisme et historicisme.
(21) Gellner E., Thought and Change, op. cit., note 2, p. 171 ; voir aussi, Le nationalisme et les deux formes…, p. 246.
(22) Gellner, E., Scale and Nation, Philosophy of The Social Sciences, no 3, 1973, p. 13Google Scholar.
(23) Gellner, E., An Alternative Vision, East European Politics and Societies, vol. 4, no1, 1990, p. 189Google Scholar.
(24) Gellner, E., L'avvento del nationalismo, e la sua interpretazione : I miti della nazione e della classe, in Anderson, Perry (ed.), Storia d'Europa (Turin, Einaudi, 1993), p. 638Google Scholar.
(25) Gellner, E., Ethnicity, Culture, Class and Power, in Suger, Peter F. (ed.), Ethnic Diversity and Conflict in Eastern Europe (Santa Barbara, Calif., ABC-Clio, 1980), p. 242Google Scholar.
(26) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 157.
(27) Gellner, E., Nationalism (Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1997), 17–19Google Scholar ; L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 638.
(28) Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 6.
(29) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 756.
(30) Gellner E., Le nationalisme et les deux formes…, op. cit., p. 241.
(31) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 154.
(32) Gellner E., L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 640 ; Nationalism (1997), op. cit., p. 63.
(33) Gellner E., Nations et nationalisme., op. cit., p. 37.
(34) Gellner E., Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., p. 242.
(35) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 756.
(36) Gellner E., Nationalism (1997), op. cit., p. 63.
(37) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 155.
(38) Gellner E., Le nationalisme et les deux formes…, op. cit., p. 251.
(39) Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 6.
(40) Idem, p. 11.
(41) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 155.
(42) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., 761–762.
(43) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 152.
(44) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 147.
(45) Idem, p. 154.
(46) Gellner E., Le nationalisme et les deux formes…, op. cit., p. 241.
(47) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 155.
(48) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 762 ; Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., p. 253.
(49) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 762 ; Nationalism (1997), op. cit., p. 27.
(50) On peut percevoir là un écho au problème des nationalismes disjonctifs. John Hutchinson affirme ainsi en opposition au modèle gellnerien qu' « il n'existe pas de relation de causalité entre l'industrialisation précoce et l'éducation de masse » (il met en avant l'exemple de l'Angleterre) [Hutchinson J., Modern Nationalism, op. cit., p. 21]. Gellner esquive encore la difficulté au moyen de l'idéalisme préhensile ; il propose une définition large de l' « industrialisation » : plus que la construction d'usines et la concentration de main-d'œuvre, c'est la dynamique de la modernité au sens large qui impose selon lui la constitution d'un système éducatif centralisé [Gellner, E., Plough, Sword and Book: The structure of Human History (Londres, Weidenfeld & Nicholson, 1988), p. 210]Google Scholar. Le problème est que l'organisation scolaire paraît alors émaner d'une logique vaporeuse, totalement décon-nectée des rapports sociaux [ Breuilly, J., Reflections on Nationalism, Philosophy of the Social Sciences, no 15, 1985, p. 68]Google Scholar.
(51) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 49.
(52) Gellner E., From Kinship…, op. cit., p. 39 ; Le nationalisme et les deux formes…, op. cit., p. 241.
(53) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 51.
(54) Idem, p. 48.
(55) Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 7.
(56) Idem., p. 8.
(57) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit. p. 757.
(58) Gellner E., L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 641.
(59) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 159.
(60) Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 8.
(61) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 51.
(62) Gellner E., Nationalism Reconsidered…, op. cit., p. 288.
(63) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 101 ; Nationalism (1981), op. cit., p. 772.
(64) Gellner E., L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 640.
(65) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 760 ; Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., p. 248.
(66) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 26.
(67) Gellner E., Nationalism (1981), op.cit., p. 761.
(68) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 164.
(69) Idem, p. 155.
(70) Gellner E., Nationalism (1997), op. cit., p. 21.
(71) Dans une reformulation tardive et partielle de sa théorie, Gellner tente de définir plus largement la culture ; il s'efforce de ne pas la réduire à sa dimension linguistique. C'est moms le cloisonnement des attaches qui semble alors déterminant que leur enchevêtrement. La disposition de la plèbe est ainsi décrite comme parfaitement illisible. Divers segments s'enchevêtrent sans qu'une hiérarchic ni même une logique quelconque semblent présider à leur ordonnancement. Selon que l'on se place sur tel ou tel registre, les ensembles se décomposent et se recomposent sous des formes nouvelles. Jamais les espaces d'identification ne semblent pouvoir se super-poser. Les délimitations « répondent à des critères variés qui se recoupent fréquemment. Les tracés qui délimitent le genre, le statut, l'appartenance religieuse, la subordination au pouvoir ne convergent généralement pas ». De sorte qu'un même individu est inséré dans plusieurs types de relations. Son appartenance à tel groupe culturel ne présume pas de son orientation relationnelle. Un problème se pose alors : la culture formant un immense écheveau, il devient difficile d'affirmer qu'elle est adaptée à la structure compartimentée du stade agraire. Gellner ne parvient à sauver cet argument qu'au prix d'une complète inversion : c'est l'entremêlement des loyautés et non l'etanchéité initialement postulée qui est dorénavant nécessaire à la stabilité de l'organisation sociale instituée. « Le fait que les intersections soient aussi nombreuses et se superposent rarement souligne du même coup l'impossibilité pour aucune de ces différentes formes de délimitation sociale d'espérer devenir une référence exclusive, voire dominante. Dans un pareil maillage, rares sont les crises et les antagonismes qui mettraient le système en péril. L'imbricalion des différents paramètres interdit la plupart du temps la prédominance de l'un d'eux ». [Gellner, E., Le nationalisme en apesanteur, Terrain, 17 10 1991, p. 8]Google Scholar. Ces contradictions sont à mettre sur le compte du matérialisme versicolore.
(72) Gellner E., Nationalism (1997), op. cit., p. 57.
(73) Idem, p. 34.
(74) Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 11 ; Nationalism (1981), op. cit., p. 761.
(75) Gellner E., Nationalism and Politics in Eastern Europe, New Left Review, no 189, 1991, p. 129; L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 640 ; Scale and Nation, op. cit., p. 7.
(76) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 163 ; Scale and Nation, op. cit., p. 12. Pour caractériser cette évolution, Gellner abuse des métaphores chromatiques—marque significative d'un glissement vers une définition substantialiste de la culture. Il parle de « couleurs ethniques primaires » [Gellner E., Le nationalisme et les deux formes…, op. cit., p. 244], de « la coloration ethnique » du stade industriel [Idem, From Kinship…, op. cit., p. 42] Les sociét Les sociétes préindustrielle et industrielle sont de même présentées la première comme une toilede Kokoschka, juxtaposant de multiples « couleurs ethniques »sans offrir une lisibilité d'ensemble, la seconde comme une œuvre de Modigliani, composée de grands aplats homogénes aux délimitations nettes et distinctes [Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 196].
(77) Gellner parle lui-même de « génétique sociale » [idem, p. 48].
(78) Gellner E., Nationalism and Politics…, op.cit., p. 129 ; Scale and Nation, op. cit., p. 10.
(79) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 112; Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., p. 240 ; Nationalism (1981), op. cit., p. 769. Dans l'optique désormais retenue, les conflits de classe n'ont de signification que s'ils se superposent à des conflits culturels. Gellner prend là les théoriciens marxistes à contre-pied. Il considère que le clivage significatif (celui qui alimente le moteur de l'Histoire) oppose une haute culture à des basses cultures plutôt qu'une classe possédante à une classe exploitée. Le fait est dissimulé lorsque les deux polarités viennent à coïncider. II s'agit toutefois d'une configuration fortuite, qui n'in-fluence en rien le cours du nationalisme. Gellner reproche aux marxistes de se concentrer exclusivement sur les « lignes de fission horizontales ». Il reconnaît qu'elles peuvent avoir leur importance, mais il fait observer qu'elles sont toujours subsumées par des « lignes de fission verticales, culturelles/territoriales » [Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., 258–259]. Seules ces lignes verticales peuvent expliquer l'émergence du nationalisme : le nationalisme est l'aboutissement ultime — la voie de sortie en quelque sorte — des conflits « verticaux » qui éclatent entre plusieurs entités culturelles et territoriales. L'aboutissement ultime des conflits « horizontaux » qui opposent des classes sociales adverses peut être la dictature mais non le nationalisme : la constitution d'une entité politique autonome ne mettrait aucunement un terme à la lutte des classes. Gellner en arrive à expliquer que « le marxisme doit être retourné la tête en bas. La lutte nationale n'est pas une lutte des classes à laquelle manquerait la conscience d'elle-même. La lutte des classes n'est qu'un irrédentisme national potentiel qui ne peut prendre son essor faute de marqueurs diacritiques pertinents » [Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., 765–766 et 769 ; The Dramatis Personae of History, East European Politics and Societies, vol. 4, no 1, 1990, p. 119 sq.]. Dans la première version de sa théorie (et l'on peut voir là une première marque d'hésitation entre les matérialismes substantialiste et relationnel), Gellner a pourtant amorcé une analyse en termes d'alliances de classes. Il a attribué un rôle prééminent à l'intelligentsia et au prolétariat. Il les a décrits comme « les deux mâchoires du nationalisme » [Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 168]. Il a abandonné par la suite cette perspective. C'est Jean Leca qui, par une manière d'aphorisme, nous semble le mieux expliquer les rapports complexes qu'entretient notre auteur avec le marxisme : Gellner est « un anti-marxiste pour des raisons marxistes » [Leca, J., Ernest Gellner : un Popperien « historiciste » ?, Revue Française de Science Politique, 47(5), 1997, p. 516 et 528CrossRefGoogle Scholar ; voir aussi : Loone E., Marx, Gellner, Power, in Hall J. & Jarvie I. (eds), The Social Philosophy of Ernest Gellner, op. cit.].
(80) Paul James formule sur ce point un jugement à la fois pertinent dans son orientation générale et, nous semble-t-il, excessif dans son réquisitoire final. En conformité avec nos propres observations il met tout d'abord en cause la place accordée dans le modèle gellnerien à la « culture » : Gellner tombe dans piège qui consiste à ériger la culture en médium doué d'une force autonome. Il élabore conséquemment « une théorie indéfendable de l'histoire des formations sociales ». Il suggère que le stade industriel est privé de structure. Il se rend là coupable au mieux d'une « inversion analytique », au pire d'un «sophisme ». Le for fait peut être imputé à des « contradictions implicites » dans les termes de l'analyse. Conçue d'une manière trop vague et trop englobante, la culture voit son pouvoir surestimé : c'est un glissement de sens qui amène à expliquer qu'elle peut dissoudre la structure. « Il est sans doute vrai que les ‘sujets’ d'une nation ne sont pas tous soudés par le fait de leur rencontre physique. C'est une tout autre question de savoir si out oui non la forme plus abstraite qui sous-tend la construction des nations est moins structurée ». [James, P., National Formation and the Rise of Cultural: A Critical of Orthodoxy, Philosophy of the Social Sciences, vol. 19, no3, 1989, 277 et 279–281CrossRefGoogle Scholar ; Nation Formation, (Londres, Sage, 1996), 133–150 et 190]Google Scholar, La critique nous semble trop emportée lorsqu'elle impute cette orientation à un biais idéologique et fait de l'auteur un suppôt de « l'orthodoxie conservatrice ». Le caractère fluctuant des définitions gellneriennes et la caractérisation ambiguë des rapports établis entre culture et structure nous semblent explicables plutôt par le mouvement premier qui conduit Gellner à renoncer, de manière inavouée et jamais justifiée, à l'approche relationnelle ; ce renoncement le contraint à expliquer par d'autres moyens — par référence à la culture ethnolinguistique — la diversité des trajectoires nationalistes : l'impression veut être donnée d'une continuité avec l'argumentation relationnelle, mais les postulats substantialistes prévalent ; l'ensemble est coulé dans une seule et même terminologie, nécessairement sujette à controverse.
(81) Gellner E., L'avvento del nazionalismo…, op. cit., p. 681.
(82) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., P.765.
(83) Pour expliquer l'éclosion du nationalisme au stade industriel, Ernest Gellner a recours dans ses derniers écrits à une présentation de type combinatoire. Il entend ainsi offrir « une description utile de la manière dont les différentes configurations nationalistes et les cadres variés de situations politiques non nationalistes sont généres par l'interaction d'un nombre limité de variables contrastées ». Il distingue quatre types : le type « industrialisme homogène développé »; le type « nationalisme Habsbourg » ; le type « nationalisme d'unification » ; le type «nationalisme de diaspora » [Gellner E., Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., 276–277 ; Nationalism (1981), op. cit., 775–776]. En deçà de cette présentation, il nous paraît que la théorie gellnerienne repose sur l'identification de deux types principaux, l'un paisible et reproduisant le schéma idéal jusqu'alors considéré (« industrialisme homogène développé »), l'autre heurté au contraire et acheminant par une forme d'abâtardissement à une crispation identitaire maximale « (nationalisme Habsbourg »). Par opposition à la logique combinatoire revendiquée, nous pouvons caractériser une logique «étalon-dérivation ». Nous écartons ainsi les types » nationalisme d'unification » et « nationalisme de diaspora » qui nous semblent constituer des « fausses fenêtres » et ne pas remettre en cause la structure foncièrement binaire de l'explication. Pierre Birnbaum met bien en évidence cette structure ; il explique que le modèle de Gellner prend la construction de la nation française pour référent principal (étalon) et ne considère les autres formations nationales qu'en fonction de leur plus ou moins grande proximité avec elle (dérivation) [Birnbaum, P., La France aux Français : Histoire des haines nationalistes (Paris, Seuil, 1993), p. 300Google Scholar ; Nationalismes : la comparaison France / Alle-magne, Revue Internationale de Sciences Sociales, no 133, 1992, 423–424.] La dichotomie décelée par Guy Hermet entre « national-civisme » (l'« industrialisme homogène développé » de Gellner) et « national-populisme » (le type Habsbourg) va dans le même sens (Hermet G., Populisme et nationalisme, XXe siècle, no 56, 1997, p. 41). Il arrive du reste à Gellner de formuler directement et explicitement sa théorie sur le mode »étalon-dérivation« : des » zones géo-historiques« (Time-Zone) sont alors identifiées ; elles s'éta-lent toutes en un dégradé chromatique, à partir de la zone étalon constitutée par les « États dynastiques de la côte atlantique ». À proximité de cet étalon (dans une tonalité proche), doivent être considérées l'Allemagne et l'Italie. Plus éloignée, l'Europe centrale et orientale offre un terrain propice au nationalisme belliqueux. Une quatrième et dernière zone est formée par l'espace euro-asiatique : la trajectoire précédente y est suivie jusqu'en 1918 ; elle est ensuite « déviée » par « l'idéocratie absolutiste » des régimes communistes [Gellner E., Nationalism Reconsidered…, op. cit., 286–293 ; Nationalism (1997), op. cit., 50–57].
(84) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 769. Gellner ne considère pas les tensions ethnolinguistiques sur un mode univoque. Il admet que le nationalisme peut, dans des cas exceptionnels, être le fait d'un groupe ethnolinguistique favorisé par le stade industriel. Cette position avantageuse suscite des jalousies nombreuses parmi les groupes moins bien lotis. Le groupe privilégié se mobilise alors de manière préventive pour assurer sa sécurité et contrer les attaques éventuelles (Gellner E., Thought and Change, op. cit., note 1, p. 169) Dans l'hypothèse où le groupe économiquement privilégié est maintenu dans une condition politique inférieure, il peut se soulever pour réclamer un rééquilibrage institutionnel (Gellner E., Scale and Nation, op. cit., p. 14).
(85) Gellner E., From Kinship…, op. cit., p. 43 ; Nations et nationalisme, op. cit., p. 90.
(86) Gellner E., Thought and Change, op cit., p. 166.
(87) Gellner E., Nations et nationalisme, op cit., p. 43 ; Nationalism (1981), op. cit., p. 763.
(88) Letamendia, Belzunce F., Les identités ethniques et nationales au sein des anciens et des nouveaux nationalismes, Revue Internationale de Polilique Comparée, vol. 4, no2, 1997, p. 448Google Scholar.
(89) Ainsi que le note Ian Jarvie, cette position éloigne sensiblement Gellner du fonctionnalisme classique, lequel explique le nationalisme en termes de résistance à la modernité [Jarvie I., Gellner's Positivism, in Hall J. & Jarvie I. (eds), Transition to Modernity, op. cit., p. 252].
(90) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 95.
(91) Idem, p. 169.
(92) Ibid., p. 172.
(93) Gellner E., From Kinship…, op. cit., p. 35.
(94) Il ne s'agit pas là d'un moindre paradoxe pour un auteur qui refuse véhémentement d'étudier le nationalisme à travers les propos de ses promoteurs. Si Gellner s'est pour lors maintenu à l'écart d'une telle logique, il menace de la rallier à ce stade. Il serait pour le moins singulier d'avoir élaboré un appareil théorique complexe pour parvenir à un terme que des méthodes antagoniques permettaient d'atteindre directement.
(95) Cet aboutissement de la démonstration gellnerienne est bien mis en évidence par Jacques Rupnik : « c'est le schéma linéaire qu'implique la théorie de la modernisation qui pose problème. Il suggère que, depuis le XIXe siècle jusqu'en 1945, la constitution d'États-nations s'est faite à coups de ‘purifications ethniques' plus ou moins violentes (…) ; dans cette perspective, le découpage de la Bosnie ne serait pas une menace pour l'Europe mais le dernier soubresaut de la construction d'Étals-nations dans les Balkans » [Rupnik, J., Le réveil des nationalismes, in Rupnik, J. (ed.), Le déchirement des nations, (Paris, Le Seuil, 1995), 28–29]Google Scholar. Sur un mode fataliste, Gellner entérine ce jugement :« on ne peut évidemment en tirer la conclusion qu'il faul encourager le nettoyage eth-nique! La question s'est apaisée en Pologne, en pays tchèques, ‘grâce’ à Hitler et à Staline, qui out nettoyé ethniquement les deux pays. C'est un fait accompli: une génération plus tard, le voilà accepté. Ce n'est pas réjouissant » [Gellner E., Conclusion (entretien avec Pierre Hassner, Alain Dieckhoff et Jacques Rupnik), in idem, p. 268]. Il ne nous paraît pas indifférent de noter que l'ouvrage de Gellner, Nations et nationalismes, a trouvé un écho notable dans les temps mêmes qui ont suivi l'éclatement de la Yougoslavie. Il serait certes absurde de pré-tendre que la théorie gellnerienne a eu partie liée avec telle ou telle crispation identitaire. Une lecture rapide et exclusive de l'ouvrage précité a pu néanmoins — serait-ce à l'insu de son auteur — légitimer l'hypothèse d'un nationalisme provoqué par un « choc des cultures ».
(96) Une méthode de conciliation alternative conduit parfois Gellner à pousser l'argument substantialiste jusqu'à son terme et à confirmer que le nationalisme est un mal tristement nécessaire. Il s'agit alors de mettre en évidence « un processus par lequel la société se met en harmonie avec les nouveaux impératifs » — processus aujourd'hui en voie de parachèvement [Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 159 et 170–171]. Gellner propose ainsi une périodisation crescendo / decrescendo des mouvements nationalistes. La phase no 1 décrit une « configuration viennoise » (c'est-à-dire issue du traité de Vienne) : le nationalisme est encore une espèce idéologique inconnue ; les Ruritaniens sont certes englobés dans une entité mégalomanienne et maintenus dans un état d'inférionté ; pour les raisons exposées plus haut, ils ne forment encore qu'une « nation en soi » et non « une nation pour soi ». Entre 1830 et 1918 se déploie la phase no 2, marquant le « triomphe du principe des nationalités ». La phase no 3, qui débute en 1918, est celle du « nationalisme triomphant et autodestructeur » : les nouvelles unités territoriales ruritaniennes dessinées par le traité de Versailles abritent elles aussi des minorités ; elles reproduisent exactement le projet homo-généisateur contre lequel elles viennent de s'imposer ; elles se heurtent aux mêmes résistances. Une phase no 4, dite « Nacht und Nebel », repose sur la même problématique, mais les États qui la traversent disposent de moyens supérieurs et sont capables d'homo-généiser leurs populations par la force. On s'achemine enfin vers la phase no 5, baptisée « industrialisme tardif », dans laquelle les tensions perdent en intensité et la Concorde redevient possible. L'unification culturelle du globe doit permettre de concilier enracinement local et cosmopolitisme : une « défétichisation de la terre » peut amener « à aimer la musique folklorique ruritanienne sans se crisper sur la souveraineté absolue des villages où cette musique est réputée avoir été jouée la première fois » [Gellner E., Nationalism Reconsidered…, op. cit., 287–290 et Nationalism (1997), op. cit., p. 43, 107–108]. Cette belle eschatologie résout certes la contradiction que nous venous de relever, mais au prix d'une double approximation historique (un mécanisme unique serait à l'œuvre depuis 1830) et étiologique (les nationalismes contemporains ne seraient que des scories). Sur ce dernier point, voir : Schlesincer, P., On National Identity: Some Conceptions and Misconceptions Criticized, Social Science Information / Information sur les Sciences Sociales, vol. 26, no2, 1987, p. 244Google Scholar ; et Anderson J., On Theories of Nationalism, op. cit., p. 231 ; Dieckhoff, A. & Jaffrelot, C., De l'État-nation au post-nationalisme ?, in Smouts, M.-C, Les nouvelles relations internationales : pratiques et théories (Paris, Presses de Sciences Po, 1998), 66–67Google Scholar.
(97) Gellner E., An Alternative Vision, op. cit., p. 190 (c'est nous qui soulignons).
(98) Gellner E., Nationalism Reconsidered, op. cit, p. 290 ; Nations el nationalisme, op. cit., p. 89 ; An Alternative Vision, op. cit., p. 190 ; Le nationalisme en apesanteur, op. cit., p. 12.
(99) Gellner E., An Alternative Vision, op. cit., p. 190. Dans les collectivités qui suivent la trajectoire de « l'industrialisme homogène développé », « la tradition populaire, au lieu d'être récupérée par la mémoire a dû être remisée aux oubliettes ». La basse culture ruritanienne comme la haute culture mégalomanienne se transforment « non en opposition aux particularismes paysans mais en appui sur eux ». Le paradoxe est que la tradition paysanne est authentique dans le premier cas, tandis qu'elle est recréée dans le second. Ce qui permet d'affirmer, par un aphorisme inspiré de Renan, que dans les collectivités du type «industrialisme homogène développé », « on oublie ce qui a existé », lorsqu'en Mégalomanie et en Ruritanie, « on se souvient de ce qui n'a jamais existé » (idem, p. 190 et 192 ; Nations et nationalisme, op. cit., p. 89).
(100) Gellner, E., Introduction, in Periwal, S. (ed.), Notions of Nationalism (Londres, Central European University Press, 1995), p. 6Google Scholar.
(101) Gellner E., Nations et nationalisme, op.cit., p. 175.
(102) Nous nuançons ainsi le jugement formulé par Daniele Conversi, selon lequel la théorie gellnerienne est incapable d'expliquer que le nationalisme soit adopté préférablement à d'autres idéologies [Conversi D., Reassessing Current Theories of Nationalism as Boundary Maintenace and Creation, Nationalism and Ethnic Politics, I (1), 1995, 75–76]. La logique substantialiste, dont nous avons observé la progression au fil de l'argumentation gellnerienne, devrait offrir une réponse à cette question : elle n'en est empêchée qu'in in fine, pour des raisons stratégiques. Du reste, Gellner ne manque pas d'éclairer le problème soulevé; ce n'est pas la trop faible puissance de cet éclairage qui pose un problème, mais son caractère instrumentaliste, par trop contrasté avec le reste de l'analyse.
(103) Gellner E., Nations et nationalisme, op. cit., p. 163.
(104) Gellner E., Thought and Change, op. cit., p. 168.
(105) Idem, p. 171 (c'est nous qui soulignons).
(106) Gellner E., Ethnicity, Culture, Class and Power, op. cit., p. 245.
(107) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 757 (c'est nous qui soulignons).
(108) Idem, p. 767; Gellner E., Nationalism (1997), op. cit., p. 74 ; Nations et nationalisme, op. cit., p. 177.
(109) Idem, p. 89.
(110) Gellner E., Nationalism (1981), op. cit., p. 767 (c'est nous qui soulignons).
(111) Gellner E., Nations et nationalisme, op.cit., p. 176.
(112) Idem, p. 89 et 93–94 (souligne par l'auteur); From Kinship…, op. cit., p. 45.
(113) Schudson, M., La culture et l'intégration des sociétés nationales, Revue Internationale de Sciences Sociales, no 139, 1994, p. 88Google Scholar.
(114) Anderson J., On Theories of Nationalism…, op. cit., p. 207.
(115) Smith A., Theories of Nationalism, op. cit., p. 147.