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Une solution pour le paradoxe de Goodman
Published online by Cambridge University Press: 13 April 2010
Abstract
In the classical version of Goodman's Paradox, the universe where the problem takes place is ambiguous. The conditions of induction being accurately described, I define then a framework of n-universes, allowing the distinction, among the criteria of a given n-universe, between constants and variables. Within this framework, I distinguish between two versions of the problem, respectively taking place: (i) in an n-universe the variables of which are colour and time; (ii) in an n-universe the variables of which are colour, time, and space. Finally, I show that each of these versions admits a specific resolution.
- Type
- Articles
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 40 , Issue 1 , Winter 2001 , pp. 99 - 124
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 2001
References
Notes
1 Goodman, Nelson, «A Query on Confirmation», Journal of Philosophy, vol. 43 (1946), p. 383–385;CrossRefGoogle Scholar repris dans Problems and Projects, Indianapolis, Bobbs-Merrill, 1972, p. 363–366.Google Scholar
2 Avec quelques adaptations mineures.
3 Cf. Goodman, «A Query on Confirmation», p. 383: «Suppose we had drawn a marble from a certain bowl on each of the ninety-nine days up to and including VE day and each marble drawn was red. We would expect that the marble drawn on the following day would also be red. So far all is well. Our evidence may be expressed by the conjunction “Ra 1·Ra 2·…·Ra 99” which well confirms the prediction “Ra 100”. But increase of credibility, projection, “confirmation” in any intuitive sense, does not occur in the case of every predicate under similar circumstances. Let “S” be the predicate “is drawn by VE day and is red, or is drawn later and is non-red”. The evidence of the same drawings above assumed may be expressed by the conjunction “Sa 1·Sa 2·…·Sa 99”. By the theories of confirmation in question this well confirms the prediction “Sa 100”; but actually we do not expect that the hundredth marble will be non-red. “Sa 100” gains no whit of credibility from the evidence offered».
4 Goodman, Nelson, Fact, Fiction and Forecast, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1954.Google Scholar
5 Ibid., p. 73-74: «Suppose that all emeralds examined before a certain time t are green. At time t, then, our observations support the hypothesis that all emeralds are green; and this is in accord with our definition of confirmation. […] Now let me introduce another predicate less familiar than “green”. It is the predicate “grue” and it applies to all things examined before t just in case they are green but to other things just in case they are blue. Then at time t we have, for each evidence statement asserting that a given emerald is green, a parallel evidence statement asserting that that emerald is grue».
6 Par exemple avec une précision de 10-4 nm.
7 Ou toute taxinomie qui en est proche.
8 Cf. §2 ci-dessus.
9 Cette affirmation est controversée.
10 Une telle remarque s'applique également à l'énoncé de Goodman, Fact, Fiction and Forecast.
11 Ainsi que le mentionne Ullian, J. S., «More on “Grue” and Grue», Philosophical Review, vol. 70 (1961), p. 386–389, en p. 387.CrossRefGoogle Scholar
12 Soit C(0, 4) + C(l, 4) + C(2, 4) + C(3, 4) + C(4, 4) = 24, où C(p, q) désigne le nombre de combinaisons de q éléments pris p à la fois.
13 Cf. Goodman, «A Query on Confirmation», p. 383: «Induction might roughly be described as the projection of characteristics of the past into the future, or more generally of characteristics of one realm of objects into another».
14 Cf. §2 ci-dessus.
15 On peut bien sûr prendre en considération, de manière alternative, plusieurs instances-D.
16 Cf. §2 ci-dessus.
17 Ibid.
18 Pour l'application de cette condition, on doit tenir compte des remarques mentionnées plus haut concernant le problème du statut des instances. Ainsi, on doit en réalité assimiler un 1-univers instancié et temporel à un 2-univers dont l'un des critères est temporel, et le second critère n'est pas explicité. De même, un 1-univers instancié et coloré s'assimile en fait à un 2-univers dont l'un des critères est temporel, et le second critère n'est pas spécifié.
19 Cf. §3 ci-dessus.
1 Avec les notations C (couleur), T (temps), L (localisation) et Z (tcouleur*).
21 Toutefois, dès lors que le fait qu'il existe une ou plusieurs instances n'est pas essentiel dans la formulation du problème considéré, on pourra évidemment s'abstenir d'en faire mention.
22 Cf. §4.
23 Ibid.
24 24 Il s'agit de celle basée sur le ou inclusif (grue 12).
25 Une même solution s'applique, bien sùr, si l'on considère un nombre de critères-variables supèrieur à 3.
26 Tout autre critère distinct de la couleur ou du temps, conviendrait également.
27 En particulier, il apparaît que la projection d'une définition conjonctive (grue 2) nous est en fait familière. En effet, nous ne faisons pas autre chose lorsque nous projetons le prédicat «être vert avant maturité et rouge après maturité» applicable aux tomates, à travers un critère différencié de lieu: ceci est vrai des 99 instances-S observées en Corse et en Provence, et se projette valablement à une centième instance située en Sardaigne. On peut observer qu'un tel type de projection est notamment considéré comme non problématique par Jackson (Jackson, Frank, «“Grue”», Journal of Philosophy, vol. 72 [1975], p. 113–131):CrossRefGoogle Scholar «There seems no case for regarding “grue” as nonprojectible if it is defined this way. An emerald is grue, just if it is green up to T and blue thereafter, and if we discovered that all emeralds so far examined had this property, then, other things being equal, we would probably accept that all emeralds, both examined and unexamined, have this property […]». Si on devait replacer un tel prédicat dans la présente analyse, on devrait alors considérer que la projection s'effectue par exemple à travers un critère différencié de localisation (p. 115).
28 C'est-à-dire «entrenched» (Goodman, Fact, Fiction and Forecast).
29 La conception développée dans Holland, J., Holyoak, K., Nisbett, R. et Thagard, P. (Induction, Cambridge, MA; Londres, MIT Press, 1986)Google Scholar me paraît constituer une variation de la solution de Goodman, orientée vers le traitement informatique des données et basée sur la distinction intégré/non intégré dans la hiérarchie par défaut. Mais la solution de Holland présente les mêmes inconvénients que celle de Goodman: quelle justification, sinon anthropocentrique, possède-t-on pour cette distinction? Cf. p. 235: «Concepts such as “grue”, which are of no significance to the goals of the learner, will never be generated and hence will not form part of the default hierarchy. […] Generalization, like other sorts of inference in a processing system, must proceed from the knowledge that the system already has».
La présente analyse se distingue aussi de celle de Haack, Susan (Evidence and Inquiry, Oxford; Cambridge, MA, Blackwell, 1993)Google Scholar, car l'existence d'espèces naturelles (natural kinds) ne constitue pas ici une condition pour l'induction. Cf. p. 134: «There is a connection between induction and natural kinds. […] the reality of kinds and laws is a necessary condition of successful inductions». Dans le présent contexte, le fait que les conditions de l'induction (un critère commun, un critère différencié distinct, etc.) soient satisfaites convient pour réaliser l'induction.
30 Une remarque similaire est formulée par Frank Jackson en conclusion de son article («“Grue”», p. 131): «[…] the SR can be specified without invoking a partition of predicates, properties or hypotheses into the projectible and the nonprojectible». Pour Jackson, tous les prédicats non contradictoires sont projectibles: «[…] all (consistent) predicates are projectible» (p. 114). Une telle conclusion apparaît toutefois plus forte que celle qui resulte de la presente analyse. Car pour Jackson, tous les prédicats sont donc projectibles dans l'absolu. Mais dans le présent contexte, on n'a pas de predicats projectibles ou non projectibles dans l'absolu. Ce n'est que relativement à un n-univers donné, qu'un prédicat P se révèle projectible ou non projectible.
De manière plus générate, la présente analyse se distingue essentiellement de celle de Jackson en ce sens que la solution proposée a GP ne repose pas sur la condition contrefactuelle (counterfactual condition). Cette dernière en effet apparaît trop liée à l'utilisation de certains prédicats (examined, sampled, etc.). En revanche, dans le présent contexte, on considère le problème d'un point de vue général, indépendamment de la nature particulière des prédicats composant la définition de grue.
31 Une telle projection correspond par exemple à la généralisation selon laquelle «Les statues-menhirs anthropomorphes sont de la couleur du granit et de l'Âge du Bronze».
32 Comme le souligne Hacking, Ian, Le plus pur nominalisme, Combas, L'Éclat, 1993, p. 9:Google Scholar «Utiliser un nom pour une espèce, c'est (entre autres choses) vouloir réaliser des généralisations et former des anticipations concernant des individus de cette espèce. La classification ne se limite pas au tri: elle sert à prédire. C'est une des lecons de la curieuse “enigme” que Nelson Goodman publia il y a quarante ans».
33 Le fait qu'un même critère puisse servir à la fois de critère commun et de critère différencié (en recourant éventuellement à des taxons différents).
34 C'est-à-dire le nombre de combinaisons rendues possibles.
35 Cette énumération ne prétend pas être exhaustive. Une étude plus approfondie de cette question serait bien entendu nécessaire.
36 Je remercie le rédacteur de Dialogue ainsi que deux experts anonymes pour l'ensemble de leurs commentaires concernant une version précédente de cet article.