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Sur l'esthétique et son histoire
Published online by Cambridge University Press: 09 June 2010
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L'esthétique, philosophique, notamment depuis Bosanquet, cherche à se donner une histoire, et qu'elle n'y réussisse guère porte à réfléchir tout autant sur l'histoire et la philosophie que sur l'esthétique elle-même. Certains ouvrages de parution récente nous préviennent d'ailleurs de ne pas nous agiter à côté de la question en nous lançant dans des querelles de mots. Les philosophies, nous le savons depuis longtemps, et ils ne se privent pas de nous le rappeler avec une Constance indéfectible, sont de fameux parleurs, toujours un peu sophistiques sur les bords et rarement socratiques tout au fond. Le bruit des paroles nombreuses et haut sonnantes donne l'illusion de dissiper le vide et de dissoudre dans la conscience les choses sans cesse gênantes par leur massivité. Beaucoup de temps et d'érgie se gaspillent à dirimer des faits dont le nom nous dérange. L'esthétique a souffert des maîtres-ès-lexicologie. Et il faut bien avouer que les philosophes esthéticiens ont souvent œuvré contre leur propre intérêt en cultivant avec une prédilection douteuse “cet obscurantisme bien-pensant qui ne cesse de menacer la philosophie”.
- Type
- Articles
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 4 , Issue 3 , December 1965 , pp. 286 - 294
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1965
References
1 Dufrenne, Mikel, Le Poétique, (Paris, P.U.F., 1963), p. 1Google Scholar.
2 Gilson, Etienne, Les Arts du beau, (Paris, Vrin, 1963), p. 14Google Scholar.
3 Bayer, Raymond, Histoire de l'esthetique, (Paris, Armand Colin, 1961). Le Livre 5 (sur le XXème siècle) est repris, avec des chapitres complémentaires et nombre de détails et de références, dans:Google ScholarL'Esthétique mondiale au XXème sièle (Paris, P.U.F., 1961).Google Scholar
Prédécesseur de Paul Ricceur dans la chairc de philosophic génerate à la Sorbonne, Raymond Bayer (1898–1959) demeure celui qui analysa le mieux la catégorie de la grâce. Elève de Victor Basch et Henri Focillon, Bayer a consacrè la plus notable partie de son oeuvre à l'esthétique: L'esthetique de la grace, (Paris, Alcan, 1934)Google Scholar; Leonard de Vinci, (Paris, Alcan, 1934)Google Scholar; Essais sur la méthode en esthétique, (Paris, Flammarion, 1953)Google Scholar; Traité d'esthitique (Paris, Armand Colin, 1956)Google Scholar; Entretiens sur I'art abstrait, (Lausanne, Pierre Cailler 1962)Google Scholar. La Revue d'Esthétique a consacré son numéro d'avril-juin 1960 à la mémoire de Raymond Bayer.
4 Le propos s'applique aussi aux cas—si complexes—de Lamennais et de Mallarmé.
5 Par contre, Bayer a raison de mettre en relief les théories de Tolstoi (pp. 322–328) où l'on voit comment certaines esthétiques dites “socialistes” (cf. Jdanov) allaient degenerer en un moralisme oppresseur.
6 Traié d'esthétique, p. 251.
7 Basch, Cf. V., Essais d'esthétique, de philosophic et de littérature, (Paris, Alcan, 1934)Google Scholar.
8 L'enjeu du débat est l'a priori matériel et affectif comme subsumant toute qualité esthetique.
9 P-5.
10 Ibid., p. 8.
11 Ibid., p. 7.
12 Ibid., p. 8.