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Quelques aspects de la philosophie de l'esprit de Jean Duns Scot
Published online by Cambridge University Press: 13 April 2010
Abstract
In reaffirming the intimate link between mind and life, John Duns Scotus is faithful to Augustine. His conception of the rational soul, however, differs from Augustine's trinitarian image, since he stresses the difference between intellect and memory on the one hand, and will on the other hand. He also departs from Augustine by attributing, in his theory of intelligible species, a real, if partial, causal role to the external object in their generation. The principle that there cannot be more reality in an effect than in its cause is true only of the total cause, and not of a partial cause, because an inferior partial cause can concur with a superior partial cause, such as the intellect, to produce a common effect, the perfection of which surpasses its own.
- Type
- Articles
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- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 39 , Issue 3 , Summer 2000 , pp. 461 - 474
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 2000
References
Notes
1 É. Gilson, Jean Duns Scot. Introduction à ses positions fondamentales, Paris, Vrin, 1952, chapitre VIII, «La connaissance intellectuelle», p. 511–573. À ma connaissance, le dernier ouvrage consacre exclusivement à la gnoséologie et la noétique scotistes est celui, ancien, de Messner, Reinhold, Schauendes und begriffliches Erkennen nach Duns Skotus, mit kritischer Gegenüberstellung zur Erkenntnislehre von Kant und Aristoteles, Fribourg, Herder, 1942.Google Scholar
2 À preuve, le thème choisi pour le colloque scotiste international de Bonn (mars 1994), Metaphysik und Ethik bei Johannes Duns Scotus. Neue Forschungsperspektiven, dont les Actes ont été publiés par Honnefelder, L., Wood, R. et Dreyer, M., John Duns Scotus. Metaphysics and Ethics, Leyde, E. J. Brill, 1996.Google Scholar
3 L'un des meilleurs articles sur la doctrine scotiste de la volonté dans la littérature récente est celui d'Wolter, Allan B., «Duns Scotus on the Will as Rational Potency», dans The Philosophical Theology of John Duns Scotus, Ithaca, NY, Cornell University Press, 1990, p. 163–180.Google Scholar
4 Knuuttila, Simo, «Time and Modality in Scholasticism», dans S. Knuuttila, dir., Reforging the Great Chain of Being. Studies of the History of Modal Theories, Dordrecht, Kluwer, 1981, p. 163–247Google Scholar. De même, Jaczn, A. Vos et al. , John Duns Scotus. Contingency and Freedom, Lectura I 39, Dordrecht, Kluwer, 1994.Google Scholar
5 La doctrine de la production des espèces intelligibles, ou concepts, est exposée de façon détaillée et complète dans l'Ordinatio, I, dist. 3, part. 3, quest. 1–4 (Opera Omnia, t. III, édition vaticane, sous la dir. de C. Balič, 1954, p. 201–357). Traduction commentée par Sondag, G., Jean Duns Scot. L'image, Paris, Vrin, 1993Google Scholar. Voir également, Jean Duns Scot. Commentaire dupremier livre des Sentences (dist. 3, part. 3, quest. 1–2), introduction et traduction par de Muralt, André, dans Philosophes médiévaux des XIIIe et XIVe siècles, Paris, U.G.E, 1986, p. 169–206.Google Scholar
6 De I'âme, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 1972, p. 83–84 : «Il est done évident que s'il y a une notion commune de l'âme, ce ne peut être que de la même façon qu'il y en a une de la figure; car, dans ce dernier cas, il n'y a pas de figure en dehors du triangle et des figures qui lui sont consécutives, et, dans le cas qui nous occupe, il n'y a pas d'âme non plus en dehors des âmes que nous avons énumérées». Et Aristote conclut: «Ainsi done, parler de chacune de ces espèces d'âmes en particulier est évidemment aussi la façon la plus appropriée de parler de l'âme».
7 La premiere tripartition de la partie supérieure de l'âme se trouve dans La Trinité. Deuxième partie : les images, X, X, 13 (Bibliothèque augustinienne [BA], 16, Turnhout, Brepols, 1955, p. 147): «De ces trois puissances, il en est deux, la mémoire et l'intelligence, qui renferment la connaissance et la science de quantité de choses: la volonté par contre en donne la jouissance et l'usage». La seconde tripartition est au livre IX, V, 8 (BA, 16, p. 89): «Mais quand l'âme se connaît et s'aime, ces trois réalités, âme, connaissance, amour, restent une trinité et il n'y a ni mélange ni confusion».
8 De primo principio, IV, n. 91 (Traité du premier principe, dans Cahiers de la revue de théologie et dephilosophie, Genève, n° 10, 1983, p. 107).
9 Reportata parisiensia, IV, dist. 48, quest. 2, n. 6 : «Amatio similiter est vita» (ibid., n. 20).
10 «Utrum actus cognoscendi, et appetendi sint essentialiter absoluti, vel essentialiter relativi». Une traduction anglaise de l'unique Quodlibet de Duns Scot a été publiée par Alluntis, F. et Wolter, Allan B. sous le titre John Duns Scotus.God and Creatures: The Quodlibetal Questions, Princeton, Princeton University Press, 1975Google Scholar; Washington, The Catholic University of America Press, 1981.
11 Sur la contenance unitive et la forme de la corporéité, voir Gilson, , Jean Duns Scot, chap. VII, 2, p. 490–497: «L'âme et la forme de la corporéité».Google Scholar
12 «Patet ergo ratio quare non potest illa productio salvari in partibus imaginis sicut in personis Trinitatis, quia non potest esse eadem fecunditas in duabus primis partibus imaginis. Potest etiam esse et est eadem in duabus personis respectu tertiae. Similiter, si notitia genita esset aliquo modo alicujus productiva, hoc non est nisi per modum naturae, et non libere. Est tamen hie aliquis ordo inter secundam partem imaginis et tertiam, quia tertia pars praesupponit secundam naturaliter, licet non sit ab ea» (Ordinatio, I, dist. 3, quest. 4, n. 588–589; Jean Duns Scot, L'image, p. 243–244).
13 «C'est en moi-même que se fait tout cela, dans l'immense palais de ma mémoire […] C'est là que je me rencontre moi-même, que je me souviens de moi-même, de ce que j'ai fait, du moment, de l'endroit où je l'ai fait, des dispositions affectives où je me trouvais, en le faisant» (Les Confessions, Paris, GF, 1964, p. 211)Google Scholar.
14 De l'âme, p. 85–86 : «Mais s'il faut définir ce qu'est chacune de ces facultés, par exemple ce qu'est la faculté intellectuelle, ou la faculté sensitive, ou la faculté nutritive, auparavant encore il faut établir ce qu'est l'acte de penser et ce qu'est l'acte de sentir, puisque les actes et les opérations sont logiquement antérieurs aux puissances. Et, s'il en est ainsi, comme il faut encore, avant ces actes, avoir étudié leurs opposés, c'est de ces derniers que, toujours pour la même raison, nous devons d'abord traiter : et par opposés, j'entends l'aliment, le sensible et l'intelligible».
15 La position de Thomas est résumée comme suit par Scot: «Intellectus et voluntas sunt duae potentiae realiter distinctae inter se, et ab essentia animae (de memoria modo non loquor); passiones enim animae sunt illae duae potentiae et proprietates, et accidentia fluentia ab ipsa; accidens autem realiter differt a substantia» (Ordinatio, II, dist. 16, quest, unica : «Utrum imago Trinitatis consistat in tribus potentiis animae rationalis realiter distinctis»; Opera Omnia, éd. Wadding, VI, 2, Lyon, 1639, p. 761). Voir également, Thomas d'Aquin, Summa theologica, I, quest. 77, art. 2.
16 «Alii dicunt quod potentiae animae sunt idem essentiae animae, distinctae tamen inter se realitate relativa, ita quod potentia animae non dicit nisi esse cum respectu coassumpto [ … ] Quod anima secundum se comparatur ad diversos actus, sunt in anima diversi respectus qui dicuntur diversae potentiae, et per hujusmodi diversos respectus determinatur ad diversos actus» (Ordinatio, éd. Wadding, p. 768).
17 Scot suit sur ce point Aristote : «Il est sans doute préférable, en effet, de ne pas dire que l'âme èprouve de la piété, apprend ou pense, et de dire que c'est l'homme, par son âme» (De l'âme, I, 4, 408b13–14, p. 45).
18 Longpré, E., La philosophie du B. Duns Scot, Paris, Sociéte et librairie S. François d'Assise, 1924, p. 254Google Scholar: «L'École Franciscaine, à cette époque, rejeta sans hésitation la théorie aristotélicienne qui introduisait une distinction réelle entre l'âme et ses puissances et considérait les facultés comme des réalités surajoutées et distinctes à la manière des accidents. Elle enseignait que l'âme et les puissances sont consubstantielles, tout en maintenant qu'il y avait entre elles plus qu'une simple distinction de raison. S. Bonaventure, Guillaume de la Mare dans son Commentaire sur les Sentences surtout, Peckam, souscrivaient à cette solution, beaucoup plus conforme aux vues de saint Augustin. Le B. Duns accepte aussi ce sentiment». Cf. egalement Allan B. Wolter, «The Formal Distinction», dans The Philosophical Theology of John Duns Scotus, p. 27–41.
19 Cf. Noone, Timothy, «La distinction formelle dans l'école scotiste», dans Duns Scot et la métaphysique classique, Revue des sciences philosophiques et théologiques, vol. 83 (Janvier 1999), p. 53–72.Google Scholar
20 «Sic ergo possumus accipere de intellectu et voluntate, quae non sunt partes essentiales animae, sed sunt unitive contentae in anima quasi passiones eius, propter quas anima est operativa, non quod sint essentia eius formaliter, sed sunt formaliter distinctae, idem tamen identice et unitive, ut in Primo Libro probatum est de attributis divinis» (Ordinatio, éd. Wadding, p. 773).
21 On peut consulter ce qu'Arendt, Hannah (La vie de l'esprit 2. Le vouloir, Paris, PUF, 1993, p. 147–171)Google Scholar dit des conceptions scotistes sur ce sujet dans ses Gifford Lectures, bien qu'elle ne s'appuie pas sur la littérature primaire, mais sur la littérature secondaire, notamment Allan B. Wolter à propos de la volonté. Un expose plus complet et plus fidèle se trouve dans Vuillemin, J., Contingence ou nécessité, Paris, Éditions de Minuit, 1984.Google Scholar
22 Sur le fait que la volonté est inclinée par la règie que l'intellect pratique lui montre, sans que, pour autant, la volition soit nécessitée, c'est-à-dire contrainte, cf. Scot, Jean Duns, Prologue de l'Ordinatio, Paris, PUF, 1999, p. 283–290.Google Scholar
23 Jean Duns Scot, L'image, p. 34–41 et 113–147.
24 «Ubi notandum est quod quattuor causae, in quantum quaelibet in suo genere dat esse — circumscribendo rationem motus et mutationis —, pertinent ad metaphysicum : Materia et forma in quantum sunt partes essentiae, efficiens in quantum dat esse, circumscribendo motum — licet enim non ageret nisi movendo, tamen ratio dantis esse prior est ratione moventis. Finis in quantum res secundum sui entitatem ad aliud ordinatur — licet non possit illud attingere nisi per motum vel operationem; prior tamen est ratio ordinis secundum esse quam secundum operationem» (Quaestiones super libros Metaphysicorum Aristotelis, I, quest. 1, n. 83; Ioannis Duns Scoti Opera philosophica, Saint-Bonaventure, NY, Franciscan Institute Publications, 1997, vol. III, p. 43Google Scholar).
25 Jean Duns Scot, L'image, p. 46–60 et 149–225.