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Logique et théorie de l'argumentation dans le «Guide de l'étudiant» (c. 1230–1240) du ms. Ripoll 109

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Claude Lafleur
Affiliation:
Université Laval

Extract

Depuis sa découverte par Martin Grabmann en 1927, la collection de questions (Quœstionensammlung) contenue dans le manuscrit de Barcelone, Archivo de la Corona de Aragón, Ripoll 109 (ff. 134ra–158va) est devenue familière aux historiens de la philosophie et des universités médiévales. Bien qu'on s'accorde à considérer cet écrit comme un document d'exceptionnelle importance à cause des informations qu'il nous fournit sur la nature de l'enseignement dispensé dans les facultés des arts au Moyen Âge, il n'est pourtant connu que par de brefs extraits, plus ou moins correctement édités, et l'on en réclame depuis longtemps la publication intégrale.

Type
Articles
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Copyright © Canadian Philosophical Association 1990

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References

Notes

1 Cf. Grabmann, M., «Mittelalterliche lateinische Aristotelesübersetzungen und Aristoteleskommentare in Handschriften spanischer Bibliotheken», dans Gesammelte Akademieabhandlungen, München, Schöningh, 1979, t. 1, p. 412419Google Scholar (d'abord paru dans Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, Philos.-philol. und hist. Klasse, Jahrgang 1928, 5. Abhandlung, p. 30–37); «Eine für Examinazwecke abgefasste Quæstionensammlung der Pariser Artistenfakultät aus der ersten Hälfte des XIII. Jahrhunderts», dans Mittelalterliches Geistesleben, Abhandlungen zur Geschichte der Scholastik und Mystik, München, Hueber, 1936, t. 2, p. 183199Google Scholar (d'abord paru dans Revue néo-scolastique de philosophie, vol. 36 [1934], p. 211229CrossRefGoogle Scholar); I divieti ecclesiastici di Aristotele sotto Innocenzo III e Gregorio IX (Miscellanea historiæ pontificiæ, vol. 5, collectionis n. 7), Rome, Herder, 1941, p. 113127Google Scholar. Parmi les historiens de la philosophie médiévale, F. Van Steenberghen, qui, dans La philosophie au XIIIe siècle, Louvain, Publications universitaires; Paris, Béatrice-Nauwelaerts, 1966, p. 119–120 et 123–127, donne un utile tableau d'ensemble de cette Quæstionensammlung, a consacré plusieurs pages intéressantes à l'analyse de son contenu. C'est également, entre autres, le cas de Lewry, P. O., «Thirteenth-Century Examination Compendia from the Faculty of Arts», dans Les genres littéraires dans les sources théologiques et philosophiques médiévales. Actes du Colloque international de Louvain-la-Neuve 25–27 mai 1981, Louvain-la-Neuve, Publications de l'Institut d'études médiévales, 1982, p. 101106.Google Scholar

2 Par exemple, F. Van Steenberghen, La philosophie au XIIIe siècle, p. 119–120. Je travaille présentement à l'édition de cet ouvrage inédit.

3 J'utiliserai également l'appellation «Guide de l'étudiant» en alternance avec celle de Compendium de Barcelone.

4 Dans le ms. Ripoll 109, qui date de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe, on trouve: (1) le commentaire de Gilles de Rome sur les Réfutations sophistiques d'Aristote (ff. 1ra-133vb); (2) le Compendium de Barcelone (ff. 134ra-158vb); (3) des questions grammaticales de Durand (d'Espagne?) (ff. 158bisra-174v); (4) un commentaire sur l'Isagoge de Porphyre de Bernard de Sanciza (ff. 175ra-180vb); (5 et 6) les gloses sur les Premiers et les Seconds analytiques d'Aristote «secundum Guillelmum Arnaldi» (c'est-à-dire «Guilhem Arnaud», maître ès arts à Toulouse, vers 1295–1300, comme le montre R. A. Gauthier dans sa récente édition de l'Expositio libri Posteriorum de Thomas d'Aquin [Opera omnia iussu Leonis XIII P. M. edita, Rome, Commissio Leonina; Paris, Vrin, 1989, t. I*, 2, p. 65*–66*]) (ff. 181ra-228vb et ff. 229ra-253va); (7) le commentaire de Thomas d'Aquin sur les Seconds analytiques (ff. 254ra-277vb); (8) la Summa (de sophismatibus) de Matthieu d'Orléans (ff. 278ra-309vb); (9) des gloses sur les Réfutations sophistiques de maître Robert de Aucumpno (ff. 310ra-315vb); (10) des questions grammaticales (sur le Priscien majeur) (ff. 316ra-329va).

Au f. 329v, on lit une note de possesseur: «Iste liber est fratris Bartholomei Gaconi ordinis fratrum predicatorum.» Ce Bartholomée Gaconi – ou Gaçoni – appartenait au couvent dominicain de Valence, ainsi que nous l'apprend le ms. Valencia, Biblioteca Universitaria 487 (Gutiérrez 2305), f. 182v: «Istud scriptum super 3m sententiarum sancti thome: est Magistri bartholomei gaçoni ordinis fratrum predicatorum. conventus Valencie.» (H. V. Shooner, Codices manuscripti operum Thomæ de Aquino, t. 4, n° 3254, à paraître.) Le possesseur du manuscrit donc est un homme du sud, tout comme peuvent l'être plusieurs des auteurs dont les œuvres sont contenues dans ce recueil. Le Compendium de Barcelone pourrait alors provenir de Toulouse, par exemple, plutôt que de Paris. II reste toutefois, d'une part, qu'à cette époque la production du sud pour ce type d'ouvrage était très limitée et que, d'autre part, l'université de Paris attirait à elle des étudiants venus de tous les horizons de la chrétienté. De plus, les mentions de livres à l'étude qu'on retrouve dans le Compendium de Barcelone s'accordent avec celles contenues dans les textes similaires provenant de la Faculté des arts de Paris vers les années 1230–1250 : cf. Lafleur, C., Quatre introductions é la philosophie au XIIIe siècle. Textes critiques et étude historique (Publications de l'Institut d'études médiévales, XXIII), Montréal, Institut d'études médiévales; Paris, Vrin, 1988, p. 147154.Google Scholar

M. Grabmann situe la composition du «Guide de l'étudiant» dans les années 1230. II me semble tout aussi probable qu'il puisse dater des années 1240, étant donné son étonnante maturité. II est toutefois antérieur à 1246–1247, car il ignore la traduction complète de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote par Robert Grosseteste.

5 F. 134ra: «Nos grauamen quam plurimum et difficultatem attendentes in questionibus que maxime in examinationibus solent fieri, eo quod nimium sunt disperse et in diuersis facultatibus contente, nullum de hiis habentes ordinem uel continuationem, dignum duximus in quadam compendiositate huiusmodi questiones cum suis solutionibus pertractare et de eis quodam <ordine> uel continuatione, prout melius poterimus, ea que contingit explanare, primum incipientes a “philosophia”, que nomen est commune in qualibet facultate.» Je reproduis ici, de même que dans les citations qui suivront, l'orthographe médiévale du manuscrit, en omettant à l'occasion certains accidents de copie sans importance. Notez que, dans les citations latines du Compendium de Barcelone, les crochets obliques < > sont utilisés pour indiquer une suppléance, tandis que les crochets carrés [ ] signalent qu'un ou plusieurs mots doivent être retranchés. Une exception toutefois : les crochets carrés encadrant trois points de suspension [ … ] conservent leur sens ordinaire et avertissent le lecteur que le texte cité a été abrégé.

6 Cf. Denifle, H. et Châtelain, É., éd., Chartularium Uniuersitatis Parisiensis, Paris, Delalain, 1889, t. 1, p. 70Google Scholar, no 11 : «Nec libri Aristotelis de naturali philosophia nec commenta legantur Parisius publice uel secreto, et hoc sub pena excommunicationis inhibemus»; ibid., p. 78–79, no 20: «Non legantur libri Aristotelis de methafisica et de naturali philosophia, nec summe de eisdem.»

7 On trouvera en appendice le plan détaillé du contenu de cet exposé relatif à la logique. La division de la logique nous fait connaître de quels traités de Boèce il s'agissait et le début de la section sur le de bene esse logices nous confirme que le compilateur avait l'intention de passer en revue tous ces ouvrages; cf. supra, p. 339 et infra, n. 27. Que le «Guide de l'étudiant» soit abrégé se laisse voir du fait que le nombre de questions annoncées pour plusieurs traités ne correspond pas à celui, bien inférieur, qu'on retrouve en réalité dans le manuscrit de Barcelone.

8 F. 143vb: «Logica igitur [ … ] sermonem de uero et falso considerat. Et quia ueritas rei in necessitate propria consistit, que necessitas in comparatione cause ad effectum se habet, quod totum in sillogismo consistit, et ideo dicitur quod tota logica propter syllogismum est. Et ex hoc ponitur sillogismus esse subiectum totius logices.»

9 F. 144ra: «Quia igitur omnis scientia diuiditur penes diuisionem subiecti [ … ], cum sillogismus huius scientie sit subiectum, ideo diuidatur hec scientia secundum diuisionem partium subiecti. Sunt autem due partes [ … ], scilicet integrales et subiectiue. Item, duplex est pars integralis, remota scilicet, – et hec est terminus –, que proprie debetur incomplexis; et secundum hoc est liber Predicamentorum, in quo agitur de X uocibus incomplexis X genera rerum significantibus. Propositio uero est pars proxima sillogismi, que secundum substantiam idem est quod enuntiatio, de qua agitur in libro Peryarmenias. De sillogismo uero secundum suam formam uniuersaliter et secundum quod est exemplar, agitur in libro Priorum. De suis uero partibus subiectiuis siue speciebus agitur in diuersis libris secundum diuersitatem materiarum et principiorum ex quibus sunt, quia uel de materia necessaria, et sic est liber Posteriorum, uel de materia probabili contingenti ut frequentius, et sic est liber Topicorum, uel de contingenti raro, et sic est liber Elenchorum

10 F. 144ra: «Ad idem redit diuisio, que solet fieri, quod cum logica intendat de uero. Est autem duplex uerum, scilicet incomplexum, et de tali agitur in libro Predicamentorum. Quod autem sit uerum incomplexum, patet hoc per Augustinum qui dicit quod unumquodque est determinatiuum sue ueritatis ratione qua est id quod est. Et ex hoc illud uerbum accipitur, scilicet quod esse et esse uerum conuertuntur. Item, est et uerum complexum, sed hoc dupliciter, quia uel sine notificatione sue cause, et secundum hoc est enuntiatio, que puram ostendit ueritatem sine cause intentione; et secundum hoc est liber Peryarmenias. Vel potest esse cum notificatione sue cause, et sic est duplex causa: est enim quedam consequendi solum et quia omnis causa in ratione cause se maxime confert ad effectum ratione medii, que proprie saluatur in argumentatione sillogistica, ideo secundum hanc intentionem accipitur sillogismus, secundum hoc ergo quod est causa inferendi solum, secundum hoc est liber Priorum. Vel est causa essendi, secundum hoc est duplex : quoniam uel in ratione necessitatis, et sic est sillogismus demonstratiuus qui (que cod.) est ex necessariis, et secundum hoc est liber Posteriorum; uel in ratione contingentie, et hoc dupliciter: quia uel erit causa in ratione frequentis contingentie ut in pluribus, et sic est sillogismus Topicorum, qui ex opinione plurium habet esse; uel erit in ratione contingentie raro, et sic est sillogismus sophisticus, de quo est liber Elenchorum

11 F. 144ra: «Ad hoc idem redit diuisio, que solet fieri, que talis est. Cum enim logica sit distinctiua uel pulsiua errorum que fieri solent in intellectu sermonis, sicut dicit Alpharabius (Catálogo de las ciencias, Madrid, éd. A. G. Palencia, Madrid, Consejo superior de investigationes científicas, 1953, chap. 2, p. 128). Et contingat intellectum errare tripliciter: quia uel in ratione ordinandi uel componendi uel conferendi. Et ideo sunt in logica tres libri principales, per quos anima in suis erroribus certificatur. Per librum enim Predicamentorum certificatur in actu ordinandi; ibi enim agitur de predicamentis, que ordinabilia sunt, et de condicionibus predicandi et ordinandi eadem, – et hoc inquantum ordinabilia sunt. Per librum enim Peryarmenias certificatur anima in actu componendi; ibi enim docetur ratio componendi predicatum cum subiecto. Quantum uero ad actum conferendi, quia collatio est cause ad effectum : est autem duplex [ … ] : una scilicet consequendi solum et alia essendi, et hec multiplex [ … ]. Ideo per libros huiusmodi cause diuersificatio respondentis certificatur anima quantum ad actum conferendi; qui libri sunt. IIII.or, ut prehabitum est.»

12 F. 144ra: «Et per hoc etiam patet quod sunt VI libri principales logice. Vnde si sint alii, dicimus quod potius sunt de bene esse quam de esse logices, ut patet, quia liber Porphirii est introductorius ad librum Predicamentorum. Agitur enim ibi de intentionibus predicandi, que conueniunt omnibus predicamentis in su<o> ordine, que intentiones sunt species et genus et huiusmodi. Liber uero Bœtii De categoricis et ypotheticis sillogismis ualet ad librum Peryarmenias eo quod ibi determinatur de qualitate et quantitate et oppositionibus enuntiationum siue propositionum sub quadam manifestatione apertiori quam in libro Peryarmenias; qui liber non est in usu. Valet etiam ad librum Priorum aliquantulum, scilicet pro parte illa in qua docet Aristotiles sillogizare ex ypotheticis. Liber uero VI principiorum ualet ad cognoscendum naturam predicamentorum, quia sex predicamenta non erant manifesta complete in Predicamentis uel totaliter; que principia sunt sex, scilicet actio, passio, ubi, quando, situs, habitus. Liber uero Topicorum Bœtii ualet ad cognoscendum facilius ea que cum maiori difficultate traduntur in Topicis. Ibi enim agitur de habitudinibus locorum secundum euidentiorem manifestationem. Liber autem Diuisionum Bœtii ualet ad cognoscendum uiam per quam habetur demonstratio eo quod quid est, quod inquirit Aristotiles in secundo Posteriorum ubi agit de diffinitione secundum quod est medium in demonstratione. Valet etiam quodam modo ad librum Topicorum, ubi docet Aristotiles facere uel constituere diffinitionem. In libro enim Diuisionum docetur qualiter deueniendum sit ad ultimam differentiam completiuam donec habeatur totum quod dicitur (diuiditur cod.) conuertibiliter de diffinito. Sic ergo <patct> quod sunt VI libri de esse logices et V de bene esse.»

13 F. 144ra-rb: «Ad hoc idem rcdit diuisio que solet fieri quam facit Bœtius, scilicet quod logica diuiditur in artem inueniendi et in artem iudicandi. Ars uero inueniendi traditur in libro Topicorum Aristotilis et Elenchorum. Ars uero iudicandi traditur in libro Priorum et Posteriorum. Et dicitur ars inuentiua que docet inuenire et multiplicare argumenta ad unam conclusionem secundum diuersas locorum intentiones et considerationes. Ars uero iudicatiua uel resolutoria, – quod idem est –, dicitur quia docet transferre iudicium conclusionis per resolutionem in premissa in a<m>pliando totam causam uel uirtutem consequentie supra causam uel medium quod est ratio inferendi, quod melius uidebitur suo loco. Consistit igitur logica totaliter in istis duobus, scilicet in arte inueniendi et in arte iudicandi. Quia cum logica non <sit> scientia propter se, sed propter alias, quia docet modum arguendi in qualibet scientia, ideo, quia quis potest argumentari secundum inuenta a se uel ab aliis in habendo opinionem uel fidem de eo quod concludit, ideo logica quantum ad hoc est scientia inueniendi. Item, quod aliquis non solum arguit ex inuentis, sed ex talibus quandoque, que non possunt facile probari. quorum contrarium positum est possibile, sicut probatum est in geometriis, quarum necessitas non solum ex parte cognoscitur, sed etiam ex inductione uel resolutione effectus in suam causam, ideo etiam in logica est ars resoluendi uel iudicandi. Et dicitur ars resoluendi quia cognoscitur necessitas per resolutionem. Ars uero iudicandi dicitur quia rationis est iudicare que necessaria proprie cognoscit et necessitatis effectus ad causam siue fantasie admixtionem. Et secundum hoc dicit Themistius quod ratio confert diffinitionem, que est medium ad effectum, qui passio dicitur. Sic ergo tota logica in istis duobus consistit.»

14 Cf. De communibus artium liberalium, un autre «guide de l'étudiant», de proportion plus modeste, provenant de la Faculté des arts de Paris vers 1250 (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390, f. 195ra): «Subiectum in isto libro (sc. Predicamentorum) est ens dicibile incomplexum ordinabile in genere, quia illud est subiectum in scientia quod est primo et principaliter consideratum in illa; ens dicibile incomplexum est huiusmodi; ergo etc.» (Cf. C. Lafleur, Quatre introductions à la philosophie au XIIIe siècle, p. 131, n. 37 avec p. 388 et n. 4.) Dans son commentaire sur les Catégories, Robert Kilwardby cite plutôt la définition de Boèce: «Est igitur, ut dicit Bœcius (in Categorias, prol.; PL, t. 64, col. 160B, 161A), sciencia Predicamentorum de x uocibus x prima rerum genera significantibus.» (Je reproduis ici le texte de l'édition partielle de ce commentaire qu'on trouve dans Lewry, P. O., Robert Kilwardby's Writings on the «logica uetus» Studied with Regard to their Teaching and Method, thèse de doctorat, Oxford, 1978, p. 367, 5–7.Google Scholar)

15 F. 145vb: «Postea accedamus ad librum Peryarmenias. Dicimus ergo quod enuntiatio est in ipso subiectum, quia de ipsa in suis partibus probantur ibi passiones.» Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390, f. 195rb): «In libro Peryarmenias subiectum est enuntiatio, quia illud est subiectum in scientia ad quod habent attributionem omnia determinata in illa; sed enuntiatio est huiusmodi; ergo etc.»

16 La note marginale fait bien mention de 82 questions, et non pas de 87 comme I'écrit M. Grabmann, «Eine für Examinazwecke abgefasste Quæstionensammlung der Pariser Artistenfakultät aus der ersten Hälfte des XIII. Jahrhunderts», dans Mittelalterliches Geistesleben, t. 2, p. 198 (Revue néo-scolastique de philosophie, vol. 36 [1934], p. 228). On ne se rapproche pas significativement du nombre de 82, si l'on ajoute aux 32 questions qui ont été transcrites l'unique objection qui se rapporte à la division du traité”.

17 C'est e'galement le cas des Premiers analytiques, des Refutations sophistiques et de l'lsagoge, Par ailleurs, les deux dernières questions des Topiques restent sans réponse, autre trace d'abréviation.

18 Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390): «In libro Priorum determinatur de sillogismo simpliciter» (f. 195va); «Subiectum in libro Priorum est sillogismus simpliciter, quia est illud ad quod principaliter attribuuntur passiones huius scientie» (f. 195vb).

19 Le cas du Peri hermeneias montre à l'evidence que l'écart entre le nombre de questions annoncées et transcrites ne peut pas s'expliquer par le fait qu'on omet de prendre en ligne de compte les questions relatives au sujet et à la division des traités; cf. supra, n. 16.

20 F. 148ra: «Sequitur de libro Posteriorum, cuius subiectum est demonstratio uel demonstratiuus sillogismus.» Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390): «In libro Posteriorum determinatur de cognitione sillogismi demonstratiui» (ff. 195vb–196ra); «Subiectum in ista scientia est sillogismus demonstratiuus, quia illud est subiectum in scientia de cuius cognitione talis scientia principaliter considerat; sillogismus demonstratiuus est huiusmodi; ergo etc.» (f. 196 ra-rb).

21 F. 150va: «Sequitur de libro Topicorum, cuius subiectum est sillogismus dialeticus, qui est de contingentibus ducentibus ad opinionem.» Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390): «In libro Thopicorum determinat Aristotiles de cognitione sillogismi dyaletici» (f. 196rb); «Subiectum in Thopicis est sillogismus dyaleticus, quia illud est subiectum in scientia quod principaliter est determinatum in illa et ad quod attribuuntur omnia ibi determinata; sillogismus dyaleticus est huiusmodi; ergo etc.» (f. 196vb).

22 Les deux dernières questions, en effet, demeurent sans réponse.

23 Cf, Aristote, , Topiques, éd. et trad. Brunschwig, J. (Collection des universités de France), Paris, Les Belles Lettres, 1967, t. 1, livres I–IV, p. xxii.Google Scholar

24 F. 154ra: «Sequitur de libro Elenchorum, cuius subiectum est sillogismus sophisticus.» Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390, f. 196vb): «In libro Elenchorum determinat Aristotiles de sillogismo sophistico.»

25 F. 156va: «Vniuersale in ratione in qua est intentio aliqua predicabilis est hie subiectum.» Cf. De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390, f. 194va): «Subiectum in isto libro est uniuersale predicabile.»

26 Le Compendium de Barcelone est ici plus éloigné du De communibus artium liberalium (ms. Paris, Bibliothèque Nationale, lat. 16390, f. 197va): «Subiectum in libro Sex principiorum est forma extrinsecus adueniens.»

27 Une remarque du Compendium de Barcelone avant d'entreprendre l'étude de l'lsagoge de Porphyre nous assure qu'à l'origine, le «Guide de l'étudiant» comprenait bien un exposé sur ces traités de Boèce: «Postquam determinatum est libris qui sunt de esse logices, consequens est nunc ut determinetur de illis qui sunt de bene esse, qui sunt V, ut dictum fuit superius» (f. 156va). Notre compilateur renvoie à la division du «de bene esse logices» qu'on retrouve au début de la section sur la logique (f. 144ra; cf. supra, n. 12), et tout particulièrement à ce passage : «Sic ergo <patet> quod sunt VI libri de esse logices et V de bene esse.»

28 F. 151vb et passim.

29 F. 150ra: «Item, queritur quare demonstrator utitur unico medio solum ad unam demonstrationem uel conclusionem, dialeticus uero pluribus. – Ad quod dicimus quod demonstrator procedit ex propriis et omnino necessariis et omnino est una propria causa et sufficiens ad conclusionem suam inducendam. Sed dialeticus procedit ex communibus et minus notis, et ideo non sufficit unum medium ad unam conclusionem.» F. 147rb: «Dialeticus [ … ] quandoque [ … ] arguit per locales habitudines et per inductionem quandoque. Demonstratiuus uero solo sillogismo utitur.» F. 152va: «Item, quare utitur dialeticus duabus ratiocinationibus que sunt sillogismus et inductio [ … ]. – Ad primum dicimus quod dialeticus procedit uia sensitiua, et ideo utitur inductione. Item, probat particulare quandoque, quod probat duobus modis: inductione et sillogismo, et ideo utitur sillogismo.»

30 F. 155ra: «Demonstrator non disputat nisi per accidens.» Pour l'interrogation scientifique, cf. Arist., An. post, I 12.

31 Cf, Arist., An. pr, I 1 (24a22–25; AL, p. 5, 15–19): «[D]émontrer ce n'est pas demander, c'est poser» (trad. J. Tricot, p. 3); An. post, I 11 (77a32–35; AL, p. 27, 2–4): «[D]ans la demonstration, il n'est pas possible d'interroger, du fait qu'on ne peut pas prouver une même conclusion par le moyen de données opposées» (trad. J. Tricot, p. 63).

32 II semble done ainsi que la dialectique «ad secundum philosophiam disciplinas» ait pour caractéristique essentielle d'argumenter dans l'un et l'autre sens d'une contradiction (f. 155ra): «Dialeticus semper <arguit> ad utramque partem contradictionis secundum quod habet rationes probabiles secundum opinionem ex utraque parte.»

33 On trouve une autre question, relative aux Topiques, qui va dans le même sens. Même dans le cas de l'obuiatio et de l'exercitatio, où la présence d'autrui est nécessaire, le role de l'opponens et du respondens différe totalement de ce qu'il est dans la sophistique. En dialectique, en effet, questionneur et répondant visent d'un commun effort l'opinion vraisemblable. C'est pourquoi le huitième livre des Topiques s'adresse à la fois à l'un et à l'autre, alors que dans les Réfutations sophistiques, Aristote expose d'abord ce qui concerne le questionneur avant d'aborder ce qui intéresse le répondant (f. 153vb): «Item, queritur quare libri sunt partiales et diuisi in Elenchis de actu opponentis et de actu respondentis. – Ad primum dicimus quod diuersi sunt penitus fines opponentis et respondentis in sophisticis, et ideo sui actus in diuersis partibus educentur. Sed ad eundem finem ordinantur opponens dialeticus et respondens, quia ad oppinionem et propter<ea> de interrogatione et responsione simul in hoc VIII° libro agitur.» L'exposé sur les Réfutations sophistiques revient sur cette idée: «Sophista opponens per se est ad gloriam, respondens uero ad philosophiam. Sed dialeticus opponens et respondens ad unum finem sunt, scilicet ad opinionem» (f. 156ra).

34 Arist., De soph., 1 (165a25–27; AL, p. 6, 20–22); trad. J. Tricot, p. 4.

35 Alors que, dès le premier chapitre des Topiques (I 1 101a19–24), Aristote avertit son lecteur de la portée avant tout pratique de cet art, dont les distinctions ne demandent pas à être poussées au plus haut niveau de détermination.

36 C'est également l'impression d'Irène Rosier en ce qui regarde l'exposé sur la grammaire (communication personnelle). M. Grabmann, dans «Eine für Examinazwecke abgefasste Quætionensammlung der Pariser Artistenfakultät aus der ersten Hälfte des XIII. Jahrhunderts», dans Mittelalterliches Geislesleben, t. 2, p. 198 (Revue néoscolastique de philosophie, vol. 36 [1934], p. 228Google Scholar), faisait remarquer qu'il serait intéressant de comparer les questions qu'on retrouve dans le «Guide de l'étudiant» avec celles des commentaires parallèles de la même époque sur ces ouvrages de logique. J'ai déjà entrepris cette tâche – sans rien trouver jusqu'ici de remarquable –, en faisant la comparaison des commentaires, encore inédits, de Jean le Page, de Robert Kilwardby et de Nicolas de Paris sur l'Isagoge de Porphyre avec l'exposé du «Guide de l'étudiant» sur ce traité.

37 Pour les prescriptions du Chartularium Uniuersitatis Parisiensis concernant les sophismata, les determinationes et les disputationes, cf. C. Lafleur, Quatre introductions à la philosophie au XIIIe siècle, p. 143–144 et notes.