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La réforme du mécanisme, ou le «rêve» d'Henri Bergson
Published online by Cambridge University Press: 27 April 2009
Abstract
When it comes to explaining life and living organisms, it is as insufficient to see in Descartes a proponent of radical mechanicism (the human body is not any sort of body since it is united with a soul) and in Kant a proponent of radical finalism (in biology, scientific explanations are in the last resort mechanicist), as it is to see in Bergson nothing other than an opponent of mechanicism. In fact in Creative Evolution Bergson “dreams” of a “mechanism of transformation” that should consist of a reform of mechanicism, the conditions of possibility of which are based not only on the progress of chemistry, but first of all on the progress of mathematics, and more precisely of infinitesimal calculus, the only method able to objectively grasp movement.
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- Articles
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- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 44 , Issue 4 , Fall 2005 , pp. 735 - 761
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 2005
References
Notes
1 Bergson, Henri, L'évolution créatrice, p. 529Google Scholar. Toutes nos références à Bergson renvoient aux textes dont il avait permis la publication: Œuvres (textes annotés par André Robinet, introduction par Henri Gouhier), Paris, Presses Universitaires de France, 1991.
2 Ibid., p. 531–532.
3 Ibid., p. 533.
4 Ibid., p. 522.
5 Descartes, Discours de la méthodeGoogle Scholar, §IV, dans Descartes, œuvres philosophiques, Paris, Garnier, 1963, tome I, p. 603–604 (nous soulignons).Google Scholar
6 Descartes, Discours de la méthode, §V, p. 619.Google Scholar
7 Ibid., p. 618 (nous soulignons).
8 Descartes, Traité de l'hommeGoogle Scholar, dans Descartes, œuvres philosophiques, Paris, Garnier, 1963, tome I, p. 379 (nous soulignons).Google Scholar
9 Ibid., 478–479 (nous soulignons).
10 Descartes, Méditations métaphysiquesGoogle Scholar, §II, dans Descartes, œuvres philosophiques, tome II, p. 417 (nous soulignons).Google Scholar
11 Descartes, Discours de la méthode, §IV, p. 604 (nous soulignons).Google Scholar
12 Descartes, Principes de la philosophie, I, 53Google Scholar, dans Descartes, œuvres philosophiques, tome III, p. 123–124.Google Scholar
13 Ibid.
14 Descartes, Lettre au P. Mesland du 9 février 1645, dans Descartes, œuvres philosophiques, tome III, p. 547.Google Scholar
15 Ibid., p. 548.
16 Ibid., p. 547.
17 Kant, , Critique de la faculté de juger, §64, in Emmanuel Kant, œuvres philosophiques (traduction Delamarre), Paris, Gallimard, 1985, p. 1161.Google Scholar
18 Ibid., §65, p. 1165–1166.
19 Ibid., §64, p. 1162–1163.
20 Canguilhem, G., La connaissance et la vie, machine et organisme, Paris, Vrin, 1989.Google Scholar
21 Kant, , Critique de la faculté de juger, §65, p. 1166.Google Scholar
22 Ibid.
23 Ibid.
24 Ibid., p. 1167.
25 Ibid.
26 Ibid., §67, p. 1170–1171.
27 Ibid., §63, p. 1157.
28 Ibid., §66, p. 1168.
29 Ibid., §64, p. 1162.
30 Ibid., p. 1161.
31 Ibid., §65, p.1167.
32 Ibid.
33 Ibid., §66, p. 1168.
34 Ibid.
35 Ibid., Première Introduction, §IX, p. 892.
36 Ibid., p. 893.
37 Kant, , Critique de la faculté de juger, §70, p. 1181Google Scholar: «Toute production de choses matérielles est possible selon de simples lois mécaniques».
38 Ibid.: «Quelques productions de ces choses ne sont pas possibles selon des lois simplement mécaniques.»
39 Ibid., §81, p. 1223.
40 Kant semble proposer ici l'idée d'un entendement intuitif où mécanisme et finalisme seraient associés en un même principe. On aboutit à une démarche hénologique qui suppose l'existence d'un principe suprasensible.
41 Kant, , Critique de la faculté de juger, §70, p. 1181.Google Scholar
42 Ibid., §71, p. 1182.
43 Bergson, , L'évolution créatrice, p. 490Google Scholar (nous soulignons). Le lecteur trouvera une approche très fine de la science chez Adolphe, Bergson chez Lydie, L'univers bergsonien, Paris, Éditions du vieux colombier, 1955.Google Scholar
44 Bergson, , L'évolution créatrice, p. 510.Google Scholar
45 Ibid.
46 Ibid., p. 511. La vie étant durée et la durée étant réfractaire à l'espace, cellesci ne peuvent faire l'objet d'une spatialisation. Le lecteur pourra consulter: Gunter, Pete Addison Yancey, «The Heuristic Force of Creative Life», Southwest Journal of Philosophy, vol. 1, n° 3, 1970, p. 11–118CrossRefGoogle Scholar; et Heidsieck, François, Henri Bergson et la notion d'espace, Paris, Presses Universitaires de France, 1961.Google Scholar
47 Bergson, , L'évolution créatrice, p. 520.Google Scholar
48 Ibid., p. 520–521.
49 Ibid., p. 521.
50 Ibid., p. 520.
51 Le «rêve» bergsonien impliquerait que la physique et la chimie soient ainsi englobées dans la biologie.
52 Au risque d'en oublier, les textes qui évoquent ou rendent compte du calcul infinitésimal sont les suivants: Essai sur les données immédiates de la conscience, p. 79–80Google Scholar. Bergson est peu enthousiaste face à cette découverte: «Aussi l'algèbre pourra-t-elle traduire les résultats acquis en un certain moment de la durée […] mais non pas la durée et le mouvement eux-mêmes. En vain, on augmentera le nombre des simultanéités et des positions […]; en vain même, pour marquer la possibilité d'accroître indéfiniment le nombre de ces intervalles de durée, on remplacera la notion de différence par celle différentielle». Dans, La pensée et le mouvant, introduction à la métaphysique, p. 1422–1424Google Scholar, Bergson assimile pensée philosophique et pensée scientifique; De la position des problèmes, p. 1274Google Scholar, où contrairement à ce qui vient d'être dit, il y a un décalage entre pensée philosophique et scientifique eu égard à l'intuition originelle du calcul différentiel. Celui-ci apparaît comme une manifestation seconde de l'intuition philosophique. A cet égard, le calcul différentiel semble être la métaphysique de la durée exprimée en symboles; L'évolution créatrice, p. 521–522Google Scholar, où Bergson donne à la biologie une nouvelle orientation qui consiste à prendre exemple sur les mathématiques modernes; p. 774–779, où Bergson, de façon plus générale que précédemment, compare la science antique et la science moderne, concluant que «la grandeur à laquelle nous voudrions pouvoir rapporter toutes les autres est le temps, et que la science moderne doit se définir surtout par son aspiration à prendre le temps pour variable indépendante». Enfin, on peut aussi se référer à Mélanges, p. 753sq.Google Scholar
53 Bergson, , La pensée et le mouvant, introduction à la métaphysique, p. 1422–1424.Google Scholar
54 Ibid., p. 1422.
55 Ibid., p. 1423. La métaphysique «ne s'acheminera nullement par là à la mathématique universelle, cette chimère de la philosophie moderne».
56 Ibid., p. 1422.
57 Ibid.
58 En ce sens, on peut dire que les fondateurs du calcul infinitésimal ont eu l'intuition de la durée, mais que l'exigence de l'écriture symbolique mathématique leur a dissimulé cette intuition originaire.
59 La pensée et le mouvant, introduction à la métaphysique, p. 1396.Google Scholar
60 Ibid., p. 1422–1423.
61 Ibid., p. 1423.
62 Milet, Jean, Bergson et le calcul infinitésimal, ou la raison et le temps, Paris, Presses Universitaires de France, 1974, p. 83.Google Scholar
63 Ibid., p. 85.
64 Comme le fait justement remarquer Milet, le rapport entre mathématique et métaphysique n'est pas un rapport d'identification mais seulement analogique: «Bergson écrit le mot “différenciation” avec la lettre centrale c et non la lettre t comme il se devrait s'il s'agissait de l'opération mathématique connue sous ce nom. […]. Il s'agit d'imiter, et non de reproduire les procédés de la pensée mathématique moderne» (ibid., p. 85, note de bas de page n° 3). Cette différence permet de souligner que la différenciation (méthode) passe à côté de la différenciation (qui est moda-lité, celle-ci étant la pensée en durée). C'est peut-être cet oubli de la modalité qui fait que la science remplace le temps création par le temps longueur et qui détermine ce changement orthographique. Notons que l'histoire des mathématiques n'a pas donné raison à Bergson, avec dès 1960 la création des nombres «non-standards» qui pensent le mouvement mathématiquement et symboliquement.
65 Bergson, , L'évolution créatrice, p. 521–522.Google Scholar
66 Ibid., p. 520.
67 Ibid., p. 503–504. Le lecteur pourra consulter: Quick, Oliver, «Bergson's Creative Evolution and the Individual», Mind, vol. 22, n° 86, p. 217–230Google Scholar; et Gilson, Bernard, L'individualité dans la philosophie de Bergson, Paris, Vrin, 1985.Google Scholar
68 Bergson, , L'évolution créatrice, p. 504–505.Google Scholar
69 Ibid., p. 505.
70 Ibid.
71 Ibid., p. 506–507.
72 Ibid., p. 525.
73 Bergson, , La pensée et le mouvant, introduction à la métaphysique, p. 1432.Google Scholar