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Le retour de la méritocratie: la théorie de la justice sociale de David Miller*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Pierre-Yves Bonin
Affiliation:
Université du Québec à Trois-Rivières

Extract

David Miller est un intellectuel de gauche britannique bien connu pour ses nombreuses et importantes publications en philosophie politique et son dernier ouvrage, Principles of Social Justice, était attendu avec impatience. Dans cet ouvrage, Miller propose des principes généraux de justice sociale devant guider l'organisation des principales institutions de la société ainsi qu'une justification élaborée de ces principes. C'est ce qu'on peut appeler, à l'instar de Miller, une théorie de la justice sociale. La théorie est ambitieuse, traite des principaux aspects de l'organization de la société (la répartition des richesses, l'emploi, l'éducation, la santé) et contient des remarques intéressantes sur les difficultés du maintien des services sociaux et des paiements de transfert dans le contexte de la mondialisation et du multiculturalisme. L'auteur prétend que ce qui caractérise sa théorie est un plus grand souci du contexte d'application de la justice ainsi qu'une considération plus systématique des opinions des gens ordinaires (préface, p. x).

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 2002

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References

Notes

1 Les autres principales contributions de Miller à la philosophie politique sont: On Nationality, Oxford, Oxford University Press, 1995Google Scholar; Market, State and Community, Oxford, Oxford University Press, 1989Google Scholar; Social Justice, Oxford, Oxford University Press, 1976Google Scholar; la coédition, avec Michael Walzer, du collectif Pluralism, Justice, and Equality, Oxford, Oxford University Press, 1995Google Scholar; l'edition du Blackwell Encyclopedia of Political Thought, Oxford, Blackwell, 1987.Google Scholar

2 Rawls, John, A Theory of Justice, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1971Google Scholar; Nozick, Robert, Anarchy, State, and Utopia, New York, Basic Books, 1974Google Scholar; Walzer, Michael, The Spheres of Justice, New York, Basic Books, 1983Google Scholar; Dworkin, Ronald, Sovereign Virtue, Cambridge, MA, Harvard University Press, 2000.Google Scholar

3 Voir les explications de ce choix à la page 18, la note 33.

4 Miller, David, «Justice and Global Inequality», dans Inequality in World Politics, sous la direction d'A. Hurrel et de N. Woods, Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 187210.Google Scholar

5 Miller, David, On Nationality, Oxford, Oxford University Press, 1995.Google Scholar

6 Pour obtenir une vue d'ensemble des principes de justice de Miller, il faut attendre la 246e page d'un ouvrage qui en compte 265!

7 Miller explique (p. 22) que la justice sociale est une question complexe et qu'il est peu probable qu'un seul ou deux principes généraux très abstraits (comme celui des utilitaristes ou ceux de Rawls) soient suffisants pour régler toutes les questions de justice et servir de guide dans les cas concrets. On s'étonne alors que Miller considère que trois principes suffisent!

8 «Modes of human relationship», p. 25.

9 «Solidaristic community», p. 26.

10 «[…] must the theory restrict itself to hypothetical claims of the type “If you see your relationship to B, C or D as taking this form, then you should follow principle X in your dealings with them?” I want to argue that at least some degree or correction is possible», p. 39.

11 Miller écrit que nous pouvons plus facilement compter sur nos frères et sœurs que sur nos collègues de travail (p. 27). Cela ne me paraît pas évident. Miller a sans doute à l'esprit une famille idéalisée.

12 Mais s'agit-il des besoins des membres de la famille ou de ceux de la famille? Voir le troisième contre-exemple.

13 Miller ne cache d'ailleurs pas son admiration pour l'œuvre de Walzer, p. 25.

14 Voir John Rawls, A Theory of Justice; Barry, Brian, Justice as Impartiality, Oxford, Clarendon Press, 1995Google Scholar; Dworkin, Ronald, Sovereign Virtue, Cambridge, MA, Harvard University Press, 2000.Google Scholar

15 Voir Rethinking Intuitionism: The Psychology of Intuition and Its Role in Philosophical Inquiry, sous la direction de DePaul, Michael et Ramsey, de William, New York, Rowman and Littlefield, 1998.Google Scholar

16 Voir Rawls, John, Théorie de la justice, Paris, Seuil, 1987, p. 7178Google Scholar et Daniels, Norman, Justice and Justification: Reflective Equilibrium in Theory and Practice, Cambridge, Cambridge University Press, 1996CrossRefGoogle Scholar. Voir aussi Miller, David, «Distributive Justice: What the People Think?», Ethics, no1, vol. 112 (1992), p. 555593CrossRefGoogle Scholar; Frohlich, Norman et Oppenheimer, Joe, Choosing Justice, Los Angeles, University of California Press, 1992Google Scholar; Elgin, Catherine, Considered Judgment, Princeton, Princeton University Press, 1996.Google Scholar

17 Voir Brian Barry, Justice as Impartiality, p. 99–110.

18 Par exemple, les opinions de la plupart des gens concernant le mérite rendent intenable la position déterministe radicale de Rawls telle qu'exprimée dans Théorie de la justice. Je reviendrai plus loin sur cette question.

19 Parmi les theories contemporaines de la justice qui accordent une place importante au mérite et au choix des individus, Miller aurait dû mentionner les théories de Dworkin, de Barry et de Sher: Brian Barry, Justice as Impartiality, Ronald Dworkin, Sovereign Virtue, Sher, George, Desert, Princeton, Princeton University Press, 1987.Google Scholar

20 «[…] the ideal of a society in which each person's chance to acquire positions of advantage and the rewards that go with them will depend entirely on his or her talent and effort», p. 177.

21 John Rawls, Théorie de la justice, p. 134.

22 Ibid., p. 102–105. Voir aussi Barry, Brian, Theories of Justice, Los Angeles, University of California Press, 1989, p. 213254.Google Scholar

23 Jencks, C., Who Gets Ahead? The Determinants of Economic Success in America, New York, Basic Books, 1979Google Scholar; Marshall, G., Swift, A. et Roberts, S., Against the Odds? Social Class and Social Justice in Industrial Societies, Oxford, Clarendon Press, 1997.CrossRefGoogle Scholar

24 Ronald Dworkin, Sovereign Virtue, p. 65–119.

25 À noter que mise à part l'opinion des gens ordinaires, on ne trouve aucun argument justifiant cet égalitarisme.

26 «What I am suggesting is that it would not be difficult to persuade people that it was fair for the managing director of a large company to be paid no more than, say, three or four times the wage of an unskilled worker», p. 243.

27 Nielsen, Kai, Equality and Liberty: A Defense of Radical Egalitarianism, Totowa, NJ, Rowan and Allanheld, 1985.Google Scholar

28 «My conclusion is that the pursuit of social justice in the twenty-first century will be considerably tougher than it has been in the last half of the twentieth; that the principles we defend ought to be ones that do not fly directly in the face of the economic and social changes I have been considering; and that we will have to think much harder about questions of scope, about what the universe of social justice should be in a world in which economic, social, and political boundaries no longer neatly coincide», p. 265.