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Le Philosophe comme critique littéraire
Published online by Cambridge University Press: 01 September 1965
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On pourrait multiplier indéfiniment les points communs et les possibilités de rapprochment entre philosophie et littérature. Tant qu'on s'en tient au plan théorique, la situation demeure è peu près inchangée. Le philosophe peut bien à l'occasion se distraire à quelque roman, le romancier ou le critique peuvent s'essayer à déchiffrer un ouvrage de métaphysique; les rapports n'entreront dans la phase d'efficacité réelle que lorsqu'une méthode adéquate permettra d'établir entre les deux modes d'activité un échange ordonné. C'est d'une telle méthode philosophique en littérature que je voudrais tenter d'établir une définition.
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- Articles
- Information
- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 4 , Issue 2 , September 1965 , pp. 230 - 242
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1965
References
1 Si j'emploie ici le terme « littérature » sans plus de précisions, je dois avouer que la méthode proposée me paraît s'appliquer avec plus d'efficacité au genre romanesque. Je crois cependant qu'une telle méthode pourrait compléter utilement les analyses thématiques en poésie, qui trop souvent se réfèrent aux concepts comme si les idées attendaient encore sagement sur les étagères célestes oú Platon les a rangées.
2 Barthes, Roland, Essais Critiques, Seuil, 1964, pp. 206–212.Google Scholar
3 Il est à remarquer que Sartre n'a guère mieux réussi dans ses ouvrages sur l'imagination, malgré l'approche plus concrète (cf. L'Imagination, P.U.F. 1936, et L'Imaginaire, Gallimard, 1940). Cette remarque n'est en aucune fačon un reproche à l'endroit des travaux de Gilson, de Maritain, de Sartre ou de tous les autres philosophes qui se sont intéressés au phénoméne artistique: leurs préoccupations ne portaient pas directement sur l'œuvre singulière. Je ne formule ici qu'une constatation sur les limites de certaines méthodes, constatation banale mais qu'il peut parfois être utile de rappeler.
4 Gilson, Etienne, Les Idées et les lettres, Paris, Vrin, 1955, 298 p.Google Scholar
5 Ibid., pp. 1–2.
6 Sartre, J. P., L'Être et le Néant, Gallimard, 1943, pp. 643–663.Google Scholar
7 Ibid., p. 650.
8 Ibid., p. 651.
9 Sartre, J. P., Baudelaire, Gallimard, 1947, 245 p.Google Scholar
10 Sartre, J. P., Saint Genet, comédien et martyr, Gallimard, 1952, 578 p.Google Scholar
11 Jeanson, Francis, Lignes de Départ, Seuil, 1963, 214 p.Google Scholar
12 Merleau-Ponty, M., Phénoménologie de la perception, Gallimard, 1945, p. II.Google Scholar
13 R. Barthes, op. cit., p. 251.
14 Goldman, L., Recherches dialectiques, Gallimard, 1959, p. 49.Google Scholar
15 André Vachon, Conclusions et Perspectives, au 2eme colloque de la revue Recherches Sociographiques, dans Littérature et Société Canadiennes-Frančaises, P.U.L., 1964, p. 253. Je crois cependant que la « nouvelle critique » aborde l'œuvre littéraire d'abord comme un univers plutôt qu'en tant que « représentation du monde », cette dernière fonction de l'œuvre n'apparaissant que de fačon indirecte.
16 R. Barthes, op. cit. p. 268.
17 M. Merleau-Ponty, op. cit., p. XIII.
18 Dans son exposé sur La Critique littéraire en France avant et après la seconde guerre mondiale, le professeur Moreau écrivait: « Même ces enquêtes, ces dialogues de littéraires, n'arrêtent pas le glissement continu par lequel la critique se déplace vers la métacritique, qui dépossède l'analyse littéraire et l'éclairage historique, amis des nuances, au profit de la spéculation philosophique, amie des formules.» P. Moreau, La Critique littéraire en France, Armand Colin, 1960, p. 199 — Il va sans dire que ce n'est pas ainsi que nous considérons « la nouvelle critique » et le rôle de la philosophie en littérature.
19 Magny, C.-E., Les sandales d'Empédode, Essai sur les limites de la littérature, Seuil, 1945 pp. 24–25.Google Scholar
20 R. Barthes, op. cit., pp. 249-250.