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Herméneutique et fiction chez M. Foucault
Published online by Cambridge University Press: 05 May 2010
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En rompant avec la conception du temps comme une succession linéaire et accumulative de l'histoire, M. Foucault se retrouve avec une population d'événements dispersés, d' « événements discursifs », de pratiques qui construisent leur propre objet. Car il n'y a pas de réalité qui ne soit déjà une réalité discursive, une réalité de discours. Nietzsche avait bien dit que les faits n'existent pas; seules existent les interprétations. De là que le probléme de Foucault soit celui de la confrontation entre ces faits et une description pure des « événements discursifs », une (dé)monstration qui doit surprendre l'énoncé dans la singularité et la matérialité de son événementialité, et faire apparaître l'ensemble des conditions—historiques—qui ràglent l'apparition et la conservation des énoncés. La difficulté majeure de la méthode archéologique se manifeste alors immédiatement: comment réconcilier le projet d'une description libre de toute « intention prescriptive » avec la tâche infinie de l'interprétation?
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- Articles
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- Dialogue: Canadian Philosophical Review / Revue canadienne de philosophie , Volume 23 , Issue 4 , December 1984 , pp. 635 - 648
- Copyright
- Copyright © Canadian Philosophical Association 1984
References
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2 Foucault, Voir M., Les mots et les choses (Paris: Gallimard, 1966), 15–16Google Scholar. Voir aussi « Entretien avec M. Foucault » (I), dans Bellour, Raymond, Le Livre des autres: entretiens (Paris: 10/18, 1978), 14Google Scholar. Le premier entretien date de 1966.
3 Foucault, Les mots et les choses, 13.
4 Foucault, M., L'archeologie du savoir (Paris: Gallimard, 1969), 236–240Google Scholar. « Alors que I'histoire des idées trouve le point d'équilibre de son analyse dans l'élément de la connaissance (se trouvant ainsi contrainte, fût-ce contre son gré, de rencontrer l'in-terrogation transcendantale), l'archéologie trouve le point d'équilibre de son analyse dans le savoir—c'est-à-dire dans un domaine oú le sujet est nécessairement situé et dépendant, sans qu'il puisse jamais y faire figure de titulaire (soit comme activité transcendantale, soit comme conscience empirique) » (ibid., 239).
5 Ibid., 243–247.
6 Ibid., 239. Nous soulignons.
7 Foucault, Les mots et les choses, 11.
8 Foucault, M., « Nietzsche, Freud, Marx », dans Cahiers de Royaumont VI: Nietzsche (Paris: Ed. de Minuit, 1967), 185Google Scholar. Le colloque eut lieu en 1964 et Les mots et les choses a été publié en 1966.
9 Foucault, Les mots et les choses, 72.
10 Arnaud, A. et Nicole, P., La logique ou l'art de penser (Paris: Flammarion, 1970)Google Scholar, 1ere partie, chap. 4,80. Le signe es t à la fois la chose qui représente, un tableau par exemple, et la chose représentée, un paysage déterminé.
11 Foucault, « Nietzsche, Freud, Marx », 189 et 191.
12 Ibid., 192. Nous soulignons.
13 Ibid., 188–189. Nous soulignons.
14 Foucault, M., « La folie, l'absence d'oeuvre », dans Histoire de la folie (Paris: Gallimard, 1972)Google Scholar, ler appendice, 577.
15 « Entretien avec M. Foucault » (I), 24.
16 Ibid. (II). 117. Le deuxiéme entretien date de 1967.
17 Foucault, L'archéologie du savoir, 143–144. Nous soulignons.
19 « Entretien avec M. Foucault (I) », 18.
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21 « Entretien avec M. Foucault (II) », 125.
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23 Nietzsche, Aurore, paragraphe 130.
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25 « Et il n'est pas besoin de passer par l'instance d'une conscience individuelle ou collective pour saisir le lieu d'articulation d'une pratique et d'une théorie; il n'est pas besoin de chercher dans quelle mesure cette conscience peut, d'un côté, exprimer les conditions muettes et, de l'autre, se montrer sensible à des vérités théoriques; on n'a pas à se poser le probléme psychologique d'une prise de conscience » (Foucault, L'archéologie du savoir, 254). Sur le lieu d'articulation et la relation entre la théorie et la pratique, voir la trés importante conversation entre Foucault, M. et Deleuze, G., « Les intellectuels et le pouvoir », L'Arc 49 (1972), 3–10Google Scholar, et l'entrevue de Foucault, M. avec Fontana, A. et Pasquino, P., dans Fontana, A. et Pasquino, P., éditeurs, Michel Foucault, Microflsica delpotere (Turin, 1977)Google Scholar, reproduite dans « Vérité et pouvoir », L'Arc 70 (1977).
26 Barthes, R., « Savoir et folie », dans Critique 174 (1961), 922Google Scholar.
27 « Entretien avec M. Foucault » (II), 110. Pour certains historiens, « Foucault, c'est l'historien achevé, l'achévement de l'histoire. Ce philosophe est un des trés grands historiens de notre époque, nul n'en doute, mais il pourrait être aussi l'auteur de la révolution scientifique autour de laquelle rôdaient tous les historiens. … ll est le premier historien complétement positiviste » (Veynes, P., « Foucault révolutionne l'histoire », dans Comment on écrit l'histoire [Paris: Seuil, 1979], 203–204)Google Scholar. Nous soulignons. Pour d'autres, « l'oeuvre de Foucault appartient en réalité au genre de la fiction (« il était une fois … », « si j'étais roi … »). Ses histoires sont des romans. Conclusion bien désagréable, bien peu avouable pour les historiens, dans la mesure oú leurs propres travaux présentent les même apparences extérieures que ceux de Foucault: une construction qui séduit et se donne un air vraissemblable par le jeu des renvois érudits »(Descombes, V., Le même et l'autre [Paris: Ed. de Minuit, 1979], 139)Google Scholar. Nous soulignons. Sur la question d'une « fiction » inhérente au « récit historique », Certeau, voir M. de, L'écriture de l'histoire (Paris: Gallimard, 1975)Google Scholar et « L'histoire, science et fiction », dans La Philosophie de Vhistoire et la pratique historienne aujourd'hui (Ottawa: Ed. de l'Universite d'Ottawa, 1982), 19–39Google Scholar.
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29 Voir notre article, « La lecture foucaldienne de Descartes: ses présupposés et ses implications », Philosophiques 1 (1984), 3–39Google Scholar.
30 Baudrillard, J., Oublier Foucault (Paris: Galilee, 1977), 11–12Google Scholar.
31 La quinzaine littéraire, 1 janvier 1977, 6.