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Les parlementaires canadiens et le suffrage féminin: un aperçu des débats

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

Diane Lamoureux
Affiliation:
Université Laval
Jacinthe Michaud
Affiliation:
Université Laval

Abstract

Does the fact that Canadian women obtained the suffrage in 1918 mean that the members of parliament agreed with the principle of equality between men and women? Through an analysis of the debates, we may easily see that equality was not at issue, that many other questions were related to the suffrage issue and that a debate on the fundamental problematic of equality never took place. This is the case in 1885 and 1918, when there is a semblance of debate, but it is all the more obvious in 1898 and 1917 in which cases one witnesses a game of hide-and-seek on the issue of women's suffrage. In conclusion, the consequences regarding women's citizenship are discussed.

Résumé

Les femmes canadiennes ont acquis le droit de vote en 1918. Soit. Cela signifie-t-il pour autant que les parlementaires canadiens se sont ralliés, à cette occasion, au principe de l' égalité entre les sexes? À travers I'analyse des débats parlementaires, on peut aisément constater que les enjèux étaient constamment masqués, que d'autres principes étaient à l'oeuvre et que le débat de fond a été soigneusement évité. Ceci se vérifie autant en 1885 et 1918, où il y a quand même eu débat, qu'en 1898 et 1917, où l'on jouait à cache-cache avec la question. Quelles conséquences cela revêt-il en ce qui concerne la citoyenneté des femmes?

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1988

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References

1 Catherine Lyle Cleverdon, The Woman Suffrage Movement in Canada (Toronto: University of Toronto Press, 1950).Google Scholar L'introduction et la première partie du chapitre 5 sont particulièrement pertinentes à notre propos.

2 Bacchi, Carol Lee, Liberation Deferred? (Toronto: University of Toronto Press, 1983).Google Scholar

3 Ce phénomène est également mentionné par Cleverdon, The Woman Suffrage Movement in Canada.

4 Blake, William, chef de l'opposition, Canada, Débuts des Communes (1885), 1240.Google Scholar

5 Ceci est d'autant plus cocasse que c'est au Québec qu'historiquement les femmes se sont le plus prévalues, entre 1809 et 1834, de leur droit de vote en raison de leur titre de propriété lorsqu'il suffisait d'être une personne propriétaire, sans distinction de sexe, pour voter.

6 Macdonald, John A., Premier ministre, Canada, Débats des Communes (1885), 1451.Google Scholar

7 Lister, James Frederick, députe liberal de Lambton-ouest, Canada, Débats des Communes (1885), 1207.Google Scholar

8 Dawson, Simon J., député conservateur d'Algoma, Canada, Débats des Communes (1885), 1471.Google Scholar

9 Casey, George Elliott, député libéral d'Elgin-ouest, Canada, Débuts des Communes (1885), 1468.Google Scholar

10 Même si le « common law » reconnaissait certains droits de propri«t« aux femmes mari«es à cette époque dans les provinces anglophones.

11 Macdonald, John A., Canada, Débats des Communes (1885), 1461.Google Scholar

12 Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si John Stuart Mill, I'un des principaux penseurs utilitaristes, est également I'auteur d'une étude sur L'assujettisseineni des femmes qu'il dénonce comme étant non conforme à la raison et à I'utilité.

13 La loi de 1898 stipule que les provinces établissent les qualifications électorales tant pour le palier provincial que pour le palier fédéral. Comme il y a relation entre le nombre d'électeurs et le nombre de circonscriptions électorales, une augmentation massive du nombre d'électeurs potentiels est susceptible d'entraîner un nouveau découpage de la carte électorate. Faisant référence à la situation paradoxale qui découle de cette loi, puisque dans certaines provinces les femmes ont le droit de vote alors que dans déautres elles ne I'ont pas, certains députés utilisent l'épouvantail d'une éventuelle sur-représentation en invoquant les distorsions qui en découleraient.

14 Foster, Thomas, député conservateur de York-ouest, Canada, Débats des Communes (1918), 695.Google Scholar

15 L'inverse n'étant d'ailleurs pas vrai. Ce qui produit une situation dans laquelle les femmes continuent à être définies par l'inadéquation, et où femmes-(métier) devient un diminutif.

16 D'ailleurs, dans ses éditoriaux surle sujet, Henri Bourassa ne manquera pas de noter qu'il l'avait bien dit en 1918!

17 Fournier, C. A., député libéral de Bellechasse, Canada, Débats des Communes (1918), 672.Google Scholar

18 Denis, Jean J., députe libéral de Joliette, Canada, Débats des Communes (1918), 678.Google Scholar

19 À titre d'indication, voici une liste de quelques organisations luttant pour le suffrage féminin et l'année de leur formation: Women's Christian Temperance Union, 1885; Standing Committee on Suffrage and Right of Citizenship, établi par le National Council of Women, 1904; Dominion Women's Enfranchisement Association, 1889, membre du NCW; Toronto Women's Literary Club, 1876; Toronto Women's Suffrage Society, 1883; Manitoban Equal Franchise Club, 1893.

20 Projet de loi relatif à la loi électorale (bill 111), avril 1915, qui permet le vote des militaires.

21 Arthur Meighen, conservateur, Solliciteur général, Canada, Débats des Communes (1917), 5598.