No CrossRef data available.
Article contents
Jalons théoriques pour l'étude empirique des cultures politiques*
Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
Abstract
It is generally recognized that the theoretical status of studies on political culture is precarious. But the importance of the latter as a dimension of political societies is such that, despite its gaps, we must continue to use it as an analytical concept. After establishing the elements of a conceptual schema of culture and showing the interaction of political culture and social and political structures, this article offers a number of methodological considerations capable of strengthening empirical research against the biases inherent in functionalism.
- Type
- Research Article
- Information
- Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique , Volume 14 , Issue 4 , December 1981 , pp. 701 - 724
- Copyright
- Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1981
References
1 Almond, Gabriel, « Comparative Political Systems », The Journal of Politics 18 (1956), 391–409.CrossRefGoogle Scholar Dès sa première insertion dans le vocabulaire politique, le terme culture politique se trouve moulé dans le schéma conceptuel parsonien. Dans cet article, Almond, que les politologues considèrent généralement comme le plus articulé des spécialistes de la culture politique, écrit: « Every political system is embedded in a particular pattern of orientations to political action. I have found it useful to refer to this as the political culture ». La façon de Gabriel Almond et de Sidney Verba de considérer la culture politique a eu une très grande influence sur la plupart des nombreux politologues qui, au cours des quinze dernières années ont tenté de préciser la notion de culture politique ou qui, encore, ont poursuivi des études empiriques dans ce domaine. Sur ce sujet, voir notamment: Rosenbaum, Walter A., Political Culture (New York: Praeger, 1975)Google Scholar; Losser, Dirk Berg Seh, Politik Und Politische Bildung (Muenchen: Verlag Emst Voegel, 1972).Google Scholar
2 Léon Dion, « Eléments d'un schéma pour l'analyse des cultures politiques », dans Dumont, F. et Martin, Y. (eds.), Représentation sociale et imaginaire colleclif. à paraître au 4e trimestre de 1981.Google Scholar
3 sujetVoir, à ce Voir, à ce: Société et politique: la vie des groupes, 2 vols. (Québec: P.U.L., 1971, 1972)Google Scholar; Ake, Claude,« A Definition of Political Stability », Comparative Politics 7 (1975), 271–83CrossRefGoogle Scholar; Bergeron, Gérard, Le Fonctionnement de I'Etat (Paris: Armand Colin, 1965), 12–34Google Scholar; Easton, David, A System Analysis of Political Life (New York: John Weiley, 1965), 21–25Google Scholar; Parsons, Talcott, « The Political Aspect of Social Structure and Process », Easton, dans David (éd.), Social Structure and Varieties of Political Theories (Englewood Cliffs: Prentice-Hall, 1966), 71–72.Google Scholar Divers auteurs ont identifié de façon assez comparable les éléments distinctifs essentiels du politique dans l'optique qui est ici la nôtre. « La politique se caractérise par la poursuite autorisée de buts généraux communs » (Dion); « The interactions through which values are authoritatively allocated for a society » (Easton); ou encore « The collective pursuit of collective goals » (Parsons). Le terme « collective » précédant « pursuit » s'explique par le fait que Parsons définit par là non le politique mais la polity. Pour sa part, Bergeron spécifie les relations politiques par l'« appartenance obligatoire », trait que Ton retrouve également chez d'autres auteurs et qui a une grande portée sur le plan fonctionnel, mais qui ne permet pas d'effectuer la convergence de la politique et de la culture. Partantde Parsons, Seymour Martin Lipset adit de la « polity »qu'elle peut être considérée « as providing generalized leadership for the larger social system in setting and attaining collective goals, and that this is acknowledged by interested social groups who supply generalized support in the affectation of a «good life», as they understand it. Within this polity, a variety of social groups form and advocate the particular policies that eventually result in the specific decisions of public officers, which then become binding on all citizens »(dans, The First New Nation [New York: Basic Books, 1963])Google Scholar.
4 Les termes de cette spécification particulière du politique ont été, pour la plupart explicatés dans notre ouvrage: Société et politique: la vie des groupes. Des précisions demeurent cependant utiles concernant les mots utilisés pour qualifier les objectifs. Pour que des objectifs puissent être considérés comme politiques, il leur faut être généraux (c'est-à-dire reportés à \'ensemble de la société), communs (c'est-à-dire ralliant un certain nombre d'individus ou encore des collectivités de façon à susciter éventuellement chez eux l'idée d'organisation; ayant un support d'autorité (c'est-à-dire pouvant être mis en oeuvrede facon impérative), et.enfin, transposables en actions et décisions rendues finalement obligatoires pour tous (c'est-à-dire que chacun est directement visé par un certain nombre au moins de ces objectifs et que personne ne saurait s'y soustraire impunément. Pour qu'une activité puisse être considérée comme politique, ce n'est pas la démarche elle-même qui doit être collective (un individu même isolé peut fort bien se faire des représentations du politique et poser des actes politiques), ce sont plutöt les objectifs qui doivent être communs, c'est-à-dire englober plusieurs personnes ou encore des collectivités et s'étendre virtuellement à la société globale.
5 Parsons, Talcott, « On the Concept of Political Power », Proceedings of the American Philosophical Society 107 (1963), 232–62.Google Scholar
6 Sidney Verba, « Comparative Political Culture », dans Pye, Lucian W. et Verba, Sidney, Political Culture and Political Development (Princeton: Princeton University Press, 1965), 521–23–24.CrossRefGoogle ScholarDans Société et politique: la vie des groupes, nous avons exposé des vues similaires: « Faire une étude qui se veut intégrate de la culture, c'est procéder à l'examen de la société entière sous un angle particulier. … Une société ne comprend pas plusieurs cultures. II y a cependant des réseaux culturels correspondant aux divers niveaux de la société (économique, politique, etc.). …11 n'y a pas parfaite homogénéité entre les différents champs culturels et les formes de conscience. Le politique peut être considéré comme un champ culturel spécifique, interdépendant des autres champs sans doute, mais néanmoins distinct par suite de son autonomie relative en tant que système ».
7 Pye, Lucian W., « Political Culture », International Encyclopedia of Social Science (1968), 224.Google Scholar
8 Presque parvenu au terme de son brillant ouvrage The First New Nation. Seymour Martin Lipset fait cette éloquente constation : « Thus far in this book, I have largely stressed the influence of national value systems on specific institutions. This form of «sociological determinism» is properly subject to the criticism that it ignores ways in which men may change their society and its values by changing its structure »(286).
9 Lucian W. Pye, « Introduction: Political Culture and Political Development », dans Pye et Verba, Political Culture and Political Development, 10.
10 Pateman, Carole, « Political Culture, Political Structure and Political Change », British Journal of Political Science 1 (1971), 303.CrossRefGoogle ScholarPercheronAussi, Annik Aussi, Annik, L'Univers politique des enfants (Paris: Fondation nationale des sciences politiques/Armand Colin, 1974)Google Scholar; Schwartz, David C. et Schwartz, Sandra Henyon (éds.), New Directions in Political Socialization (New York: The Free Press, 1975).Google Scholar
Nous allons encore plus loin que ces auteurs lorsque nous disons que les objets proprement politiques de la socialisation politique dépendent tout autant de l'ensemble de la société que de l'instance politique elle-même: « Les objets de la socialisation politique sont divers et nombreux ». Ils émergent, au gré des pulsions systémiques et des circonstances, de l'un ou I'autre secteur du vaste champ du politique. Le système social cependant contribue à titres divers à la production de ces objets. Ainsi, on peut dire des mécanismes d'interaction, des autorités politiques, des idéologies politiques, de la communauté politique elle-même, qu'ils dépendent tout autant de la dynamique du système social que de celle du système politique. Les modalités d'identification des objets et des agents politiques découlent, pour une large part, des conditions du système social (dans: Dion, « Eléments d'un schéma », 1, 189–90). Par ailleurs, dans leur examen des processus de socialisation, les auteurs paraissent supposer que les sujets de la socialisation—individus ou collectivités—sont les instruments dociles des facteurs de socialisation—la famille, l'école, etc.—qui de la sorte constitueraient des déterminants absolus. Telles sont la famille et l'école, tel doit devenir l'individu, ou la collectivité. C'est faire trop de cas de I'esprit d'imitation et du conformisme et trop peu de cas de I'esprit d'innovation et du non-conformisme. Autre déficience: on borne généralement l'examen de la socialisation au seul cadre « national », comme si l'individu et surtout la collectivité n'avaient pas la possibilité d'ouvrir leur champ de quête aux valeurs jusqu'aux frontières du temps et de I'espace. Certes, dans les Etats dits nationaux, la nation constitue pour les individus et pour les collectivités, un lieu d'identification d'autant plus accessible qu'aucune de ses caractéristiques historiques et sociologiques concrètes ne la sur-détermine entièrement de sorte qu'en dépit des bornes temporelles et spatiales qui l'enserrent, elle constitue pour la plupart des individus et des collectivités un premier centre privilégié de référence, celle-ci pouvant toutefois être négative'aussi bien que positive. II s'impose cependant de voir qu'individus et collectivités peuvent, dans certaines circonstances, déborder leur propre cadre national pour aller puiser ailleurs leurs modèles culturels. La même remarque vaut pour l'approche « systémique » adoptée de façon plus ou moins sytématique par bon nombre de ceux qui étudient les cultures politiques. Trop souvent, on semble considérer que les cultures politiques sont entièrement contenues dans les bornes d'un système politique donné, dont I'aire d'action est généralement d'ailleurs conçue comme limitée aux cadres d'une nation ou d'une quasi-nation. Dans la considération de la culture d'un individu ou d'une collectivité, il s'impose de déborder cette trop étroite perspective. Le système social et le système politique encadrent I'existence sociale des individus ou des collectivités sans pour autant constituer pour eux le seul lieu de référence possible. Meme si de multiples pressions émanant de toutes parts les sollicitent à se conformer aux systèmes, il leur est loisible, sous certaines conditions, de s'y dérober plus ou moins, soit en leur substituant des systèmes de remplacement. actuel ou imaginaires, soit encore en refusant absolument de se soumettre au système (ce qui toutefois fait d'eux des « hors la loi »). L'examen de la culture politique d'un individu ou d'une collectivité requiert qu'on identifie le système de référence d'un groupe, lequel peut être ou le systeme en place ou un système de remplacement.
11 Lucian W. Pye, dans Pyeet Verba(éds.), Political Culture, 10. II faut également dans la socialisation à l'àge adulte tenir compte de l'influence des partis politiques, des groupes d'interêt et, plus généralement, de la conjoncture politique générate.
12 Léon Dion, « Elements d'un schéma », I, 355. Dans le même sens, voir Edgar Litt « Civic Education, Community Norms, and Political Indoctrination », dans Crotty, William J. (éd.), Public Opinion and Politics (New York: Holt, Rinehart and Winston, 1970), 78–86.Google Scholar Si les systèmes politiques tendent naturellement à durer et qu'ils mettent tout en oeuvre pour assurer leur pérennité, il ne s'ensuit pas qu'individus et collectivités voient nécessairement leur vie politique comme étant pure adhésion ou conformisme. Ils peuvent tout autant tenter de se soustraire aux sollicitations systémiques et d'innover. Le choc des pressions systémiques et des volontés des membres engendre une dialectique qui s'exprime aussi bien par le conflit que par le consensus. L'examen de la façon dont les structures politiques influent sur la culture politique devrait privilégier les aspects suivants: l'identification des composantes politiques stratégiques (composantes particulièrement favorables aux communications entre agents sociaux et agents politiques; composantes particulièrement permissives ou particulièrement répressives; composantes particulièrement propices à la création d'images politiques ou à la création et à la diffusion de normes politiques ou encore plus particulièrement chargées de symbolisme); l'examen des structures politiques ou parapolitiques parallèles ou des structures politiques ou parapolitiques qui ont leur support parmi les groupes marginaux. Si l'analyse d'une culture politique doit porter sur toutes les valorisations—celles qui les concernent directement, il n'en est pas moins vrai qu'elle ne retient les valorisations des objets non politiques que pour autant que ces derniers sont perçus comme ayant une incidence politique, c'est-à-dire comme affectant « le pouvoir de prendre des décisions pour cette société » ou encore « la poursuite de buts généraux communs » ou « l'allocation autoritaire des valeurs ». En d'autres termes, la culture politique traverse le champ politique en toutes ses parties, celles qui sont obscures et celles qui sont claires, les aires de recoupement entre les cultures politiques particulières (d'âge, de classes, etc.) témoignant de la grande diversité des « sous-cultures » et des « contre-cultures », des cultures expressément « divisives », tout autant que celles que les agents du système politique cherchent à privilègier ou encore celles qui se trouvent cristallisées dans les principaux rouages politiques en place.
13 Léon Dion, « Eléments d'un schéma », I, 355–56.
14 Par exemple, les valorisations inspirées du capitalisme et de la démocratic libérate trouvent généralement bon accueil auprès des agents politiques américains tandis que celles qui se réclament du socialisme et du corporatisme (ou encore de l'autogestion) sont vues, par ces mêmes agents, d'un mauvais oeil.
15 « … implicit in evaluative acts is a «Selective system» or «natural norm» »(Robin M. Williams, Jr., « The Concept of Value », International Encyclopedia of Social Science, 284).
16 Czudnowski définit ainsi le concept de « visibilité » ou de « salience »: « The concept of salience is based on the assumption that at any given time, individuals and groups view the goals toward which their action is oriented as ranking in a certain order of preference, in terms of values attached to these goals »(Czudnowski, Moshe M., « A Salience Dimension of Politics for the Study of Political Culture », The American Political Science Review 62 [1968], 878–88). A partir de ce concept de « salience », Czudnowski pose une série de questions fort pertinentes: en mesurant la visibilité du système politique, est-il possible de déterminer les centres principaux de connexion du système social et du système politique? Quels sont, pour un individu ou une collectivité, les aspects du système politique qui sont les plus visibles et ceux qui sont les plus obscurs? Comment un objet est-il perçu comme politique? Bref, en considérant le degré de visibilité du système politique comme une caractéristique de la culture politique d'un individu ou d'une collectivité, nombre de questions concernant la performance, la bienveillance ou la malveillance, la légitimité, etc., des rouages et des agents du système politique assument tout naturellement une dimension subjective qui s'exprime concrètement par les valorisations qu'individus et collectivités expriment à l'endroit des objets politiques.CrossRefGoogle Scholar
17 Talcott Parsons,« The Political Aspect of Social Structure and Process »,75. On peut voir que, sous l'un ou l'autre aspect, chacun de ces attributs trahit l'influence de la culture politique. Dans l'opérationalisation de notre schéma des composantes d'une culture, nous avons retenu. bien entendu conformément à nos objectifs propres, la plupart des aspects relevés par Parsons.
18 David Eastern, A System Analysis of Political Life, 102–03, 104–05. Easton mentionne que tous les membres d'un système politique ne sont pas nécessairement d'accord sur les « cultural norms », que, par suite, ces demières peuvent avoir des effets contradictoires sur les demandes politiques. Easton fait néanmoins etat de l'existence de « central values » qui, tout en n'étant pas en permanence au-delà de toute discussion, sont néanmoins revêtues de suffisamment d'autorité, pour imposer des limites à la controverse politique: « Although central values have many consequences for a society, especially with regard to his general cohesion and stability, from the point of view of our concern with the inputs of demands, the basic significance of such values is that they help to set real limits on the content of political controversy. Ethically, the preservation of some central values may be anathema to the observer, as in the case of societies with dictatorial system. But theoretically, it is important to recognize that by withdrawing some subjects from the realm of political disputation or by making it difficult for a member to raise such a subject as a controversial demand, a system, whether it be democratic or otherwise, will help to reduce the time spent in processing demands » (107). II va de soi que ce n'est pas seulement vis-à-vis des inputs du système politique qu'il faut considérer l'impact de la culture politique mais tout aussi bien en ce qui concerne tous les niveaux du système politique.
19 Nous avons dressé une liste imposante de définitions de cette nature dans: « Eléments d'un schéma pour I'analyse des cultures politiques ». II suffira d'en citer ici une seule pour faire ressortir, quand on les confronte à nos exposés, les faiblesses conceptuelles inhérentes à cette sorte de définition. II s'agit de la définition proposée par Sidney Verba dans la conclusion de Political Culture and Political Development (518); « The term (Political Culture) refers to all politically relevant orientations whether of a cognitive, evaluative, or expressive sort ». Le seul problème dans cette définition, mais c'est là tout un problème, concerne ce qu'il faut entendre par « politically relevant orientations ». Dans la suite de son essai, Verba ne cherche pas à distinguer le politique du social, d'où il lui est dès lors impossible de différencier la culture politique de la culture, une fois qu'il a reconnu, comme nous d'ailleurs, I'homogénéité substantielle de la culture.
20 Parmi ceux qui ont proposé des définitions plus élaborées, citons Lucian W. Pye (« Political Culture », 218): « Political culture is the set of attitudes, beliefs, and sentiments which give order and meaning to a political process and which provide the underlying assumptions and rules that govern behavior in the political system. It encompasses both the political ideals and the operating norms of a polity. Political culture is thus the manifestation in aggregate form of the psychological and subjective dimensions of politics. A political culture is the product of both the collective history of a political system and the life histories of the members of that system, and thus it is rooted equally in public events and private experiences ». Beer, Samuel H., British Politics in the Collective Age (New York: Knopf, 1965), 32Google Scholar: « Certain aspects of the general culture of society are especially concerned with how government ought to be conducted and what it should try to do. This sector of culture we call political culture. As with the general culture of a society, the principal components of the political culture are values, beliefs, and emotional attitudes. In turn within each of these we can distinguish between elements that emphasize means and those that emphasize ends—between conceptions of authority and conceptions of purpose ». Macridis, Roy C., « Interest Groups in Comparative Analysis », Journal of Politics 23 (1961), 40CrossRefGoogle Scholar: « Political culture constitutes commonly shared goals and commonly accepted rules of individual and group interaction in terms of which authoritative decision and choice will be made by all the «actors» within a political System ». Moshe Czudnowski, « A Salience Dimension of Politics », 879: « The cultural dimension in political analysis refers to the personal, subjective meaning ascribed by individuals and groups to behavior which has been « objectively » defined as politically relevant. It is concerned with orientations toward political actors or roles, toward political actions or structures ». Et enfin Dawson, Richard E. et Prewitt, Kenneth, Political Socialization (Boston: Little, Brown, 1969), 26–27Google Scholar: « The phrase ..political culture» summarizes a complex and varied portion of social reality. Among other things, a nation's political culture includes political traditions and folk heroes, the spirit of public institutions, political passions of the citizenry, goals articulated by the political ideology, and both formal and informal rules of the political game. It also includes other real, but elusive, factors, such as political stereotypes, political style, political moods, the tone of political exchanges, and finally, some sense of what is appropriately political and what is not. … Political culture, conceptualized roughly, is the pattern of distribution or orientations members of a political community have toward politics. This patterned collectivity of orientations influences the structure, the operation, and stability of political life ».
21 La seule justification valable de toute étude de la culture politique réside en dernière analyse en ce que l'on estime par la parvenir à identifier et à reconstituer la dimension politique des schèmes valorisants, des configurations de valorisations et des types de culture. Mais il ne peut s'agir là que d'un résultat et non pas d'un point de départ de Tanalyse. Une fois choisis les critères permettant l'identification des aspects politiques dans les objets valorisés, il faudra effectuer toutes les opérations analytiques définies ici, y compris, bien entendu, l'identification des interactions des objets valorisés politiquement (structures sociales et structures politiques) et des configurations ou structures des valorisations.
22 A ce sujet, voir Bauman, Zygmunt, Culture as Praxis (Londres : Routledge and Kegan Paul, 1973).Google Scholar
23 Sur la critique de la méthode systémiste sous ces aspects voir, entre autres: Chazel, François, La théorie analytique de la société dans I'oeuvre de Talcott Parsons (Paris: Mouton, 1974)Google Scholar; Lapierre, Jean-William, L'analyse des systèmes politiques (Paris: P.U.F., 1973)Google Scholar; Monière, Denis, Critique épistémologique de l'analyse systémique (Editions de l'Université d'Ottawa, 1976)Google Scholar; Bourdieu, Pierre and Passeron, J. C., La reproduction: éléments pour une théorie du système d'enseignement (Paris: Editions de minuit, 1970).Google Scholar
24 A ce sujet, voir Dion, Léon et Sève, Micheline De, « Québec: Interest Group and the Search for an Alternative Political System », Annals of the American Academy of Political and Social Science, March 1974, 124–44.CrossRefGoogle Scholar Reproduit en français sous le titre « Québec ou l'émergence d'une formule politique alternative », Canadian Review of Studies in Nationalism 5 (1978), 257–83Google Scholar et dans Cloutier, Edouard et Latouche, Daniel, Le système politique Québécois (Montréal: HMH, 1979), 537–55.Google Scholar
25 Notre enquête a donné lieu à de nombreux travaux, articles et thèses de même qu'à un ouvrage de synthèse. Jacques Hamel, A I'aube de grands débats (Laboratoire d'études politiques et administratives du départment de science politiques de l'université Laval, 1980, 3 volumes).
26 Sur l'importance de l'autorité, de la participation et du changement comme finalités politiques, voir, entre autres, Kluckhohn, Florence R. et Strodtbeck, Fred L., Variations in Value Orientations (Evanston, ILL.: Row Peterson and Co., 1961)Google Scholar; Fried, Charles, An Anatomy of Values. Problems of Personal and Social Choice Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1970)CrossRefGoogle Scholar; The International Studies of Values in Politics, Values and the Active Community (New York: The Free Press. 1971)Google Scholar; Rokeach, Hilton, The Nàture of Human Values (New York: The Free Press, 1973).Google Scholar
27 Au sujet de cette différenciation de la société en sept paliers ou instances, voir Léon Dion, « Eléments d'un schéma », Tome 1, 112–59.
28 Ibid., Tome 2, 243–67.
29 Dans notre enquête sur les cultures politiques au Québec, nous avons suivi une approche qualitative plutôt que quantitative suivant les orientations proposées par Glaser, Bamey G. et Strauss, Anselm L., dans The Discovery of Grounded Theory: Strategies for Qualitative Research (New York: Aldine, 1967)Google Scholar,
30 Parmi les auteurs qui ont établi une typologie des cultures on peut mentionner: Max Scheler, S. M. Lipset, Harold Lasswell, W. Dilthey, T. W. Adorno, David Riesman, Milton Rokeach, Pitirim Sorokin, Fred W. Riggs, Ferdinand Tonnies, Max Weber, Gabriel A. Almond, Sidney Verba, David S. Gibbons, Margaret Mead, Charles A. Reich.