Hostname: page-component-586b7cd67f-g8jcs Total loading time: 0 Render date: 2024-11-22T04:04:03.007Z Has data issue: false hasContentIssue false

Quelle est la spécificité des discours électoraux? Le cas de Stephen Harper

Published online by Cambridge University Press:  24 March 2010

Dominique Labbé*
Affiliation:
Institut d'études politiques de Grenoble
Denis Monière*
Affiliation:
Université de Montréal
*
Dominique Labbé, Institut d'études politiques, Grenoble, France38000, [email protected]
Denis Monière, Département de science politique, Université de Montréal, Montréal, H3C 3J7[email protected]

Abstract

Résumé. Cette étude de cas démontre que le discours électoral possède des caractéristiques propres. On donne l'exemple de Stephen Harper dont les discours tenus lors des élections de 2008 se différencient de ceux qu'il a prononcés à titre de chef de gouvernement. Le discours électoral est plus ancré socialement. C'est aussi un discours qui valorise le collectif national; le locuteur privilégie l'emploi du «nous», plutôt que de se présenter comme principal responsable des choix collectifs. Comparativement aux discours gouvernementaux, le discours électoral est aussi moins abstrait et plus orienté vers l'action, comme l'indique la prédominance du groupe verbal sur le groupe nominal. La forte présence de la construction négative et la désignation des adversaires (noms propres) soulignent le caractère polémique du discours électoral.

Abstract. This case study demonstrates that electoral speeches possess specific characteristics. We give the example of Stephen Harper's speeches, given during the 2008 elections, which differ from those delivered when he was prime minister. The electoral speech is more socially anchored. It values the nation. When he is campaigning, S. Harper also uses the pronoun “we” more frequently, so that he does not appear as the main decider of collective choices. Compared with governmental speeches, electoral speeches are also less theoretical and more action orientated as indicated by the predominance of verbal over nominal groups. The very frequent presence of the negative construction and the use of opponents' names highlight the polemic character of electoral speeches.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 2010

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Achard, Pierre, et al. 1995. Dire non en politique. Mots 45, décembre.Google Scholar
Benoît, Robert, et al. 1985. Le nous politique. Mots 10, mars.Google Scholar
Benveniste, Émile. 1950. «La phrase nominale». Reproduit dans Problèmes de linguistique générale. Tome I.Paris ; Gallimard, 1966, 151167.Google Scholar
Benveniste, Émile. 1956. «La nature des pronoms». Reproduit dans Problèmes de linguistique générale. Tome I.Paris : Gallimard, 1966, 251265.Google Scholar
Benveniste, Émile. 1965. «Structure des relations d'auxiliarité». Reproduit dans Problèmes de linguistique générale. Tome II.Paris : Gallimard, 1970, 177193.Google Scholar
Cotteret, Jean-Marie et Moreau, René. 1969. Le vocabulaire du Général de Gaulle. Paris: Presses de la FNSP.Google Scholar
Coullomb-Gully, Marlène (dir). 2009. 2007.Débats pour l'Elysée. Mots 89, mars.Google Scholar
Cressot, Marcel. 1963. Le style et ses techniques. Paris : PUF (1re édition en 1947).Google Scholar
Ducrot, Oswald. 1972. Dire et ne pas dire. Paris : Hermann.Google Scholar
Guiraud, Pierre. 1950. Les caractères statistiques du vocabulaire. Paris : PUF.Google Scholar
Kerbrat-Orecchioni, Catherine. 1981. L'énonciation de la subjectivité dans le langage. Paris : A. Colin.Google Scholar
Labbé, Cyril et Labbé, Dominique. 1994. Que mesure la spécificité du vocabulaire? Grenoble, CERAT, décembre. Reproduit dans Lexicometrica 3, 2001.Google Scholar
Labbé, Cyril, Labbé, Dominique et Monière, Denis. 2008. «Les styles discursifs des premiers ministres québécois de Jean Lesage à Jean Charest». Revue canadienne de science politique 41.1 : 4369.Google Scholar
Labbé, Dominique. 1990a. Le vocabulaire de F. Mitterrand. Paris : Presses de la FNSP.Google Scholar
Labbé, Dominique. 1990b. Normes de saisie et de dépouillement des textes politiques. Grenoble : Cahiers du CERAT.Google Scholar
Labbé, Dominique. 2002. «Le général de Gaulle en campagne ». Communication aux IIIe Journées de l'ERLA. Reproduit dans Banks, David (ed.) Aspects linguistiques du texte de propagande. Paris : L'Harmattan, 2005, 213233.Google Scholar
Labbé, Dominique et Monière, Denis. 2003. Le vocabulaire gouvernemental. Canada, Québec, France (1945–2000). Paris : Champion.Google Scholar
Labbé, Dominique et Monière, Denis. 2008a. Les mots qui nous gouvernent. Montréal : Monière-Wollank.Google Scholar
Labbé, Dominique et Monière, Denis. 2008b. «Des mots pour des voix : 132 discours pour devenir président de la République française». Revue Française de Science Politique 583, juin, 433455.Google Scholar
Lebart, Ludovic et Salem, André. 1994. Statistique textuelle. Paris : Dunod.Google Scholar
Mayaffre, Damon. 2004. Paroles de président. Jacques Chirac (1995–2003) et le discours présidentiel sous la Ve République. Paris : Honoré Champion.Google Scholar
Monière, Denis. 1988. Le discours électoral : les politiciens sont-ils fiables? Montréal : Québec-Amérique.Google Scholar
Monière, Denis. 2008. «La guerre des mots : les stratégies de communication des partis aux élections fédérales de 2008». Options Politiques, novembre, 3337.Google Scholar
Monière, Denis, Labbé, Cyril et Labbé, Dominique. 2005. «Les particularités d'un discours politique : les gouvernements minoritaires de Pierre Trudeau et de Paul Martin au Canada». Corpus 4 : 79104.Google Scholar
Monière, Denis et Labbé, Dominique. 2008. «Je est un autre?» Dans Heiden, Serge et Pincemin, Bénédicte (eds). 9e Journées internationales d'analyse statistique des données textuelles (Lyon, 12–14 mars 2008). Lyon : Presses universitaires de Lyon, volume 2, 647656.Google Scholar
Muller, Charles. 1977. Principes et méthodes de statistique lexicale. Paris : Hachette.Google Scholar
Muller, Pierre. 1995. «Jaurès et Guesde. Quand une méthode en nie une autre». Mots 45, décembre, 1022.CrossRefGoogle Scholar