Article contents
L'analyse politique de la décentralisation*
Published online by Cambridge University Press: 10 November 2009
Abstract
There are many works on decentralization, but few of them have studied in a systematic way the power relations that are associated with the transfer of attributions from a superior level to an inferior level of government. In order to compensate for these shortcomings a conceptual framework and two research proposals are formulated about the different components of decentralization and the power relations pertaining to them. The model is then applied to various decentralization policies which were adopted since the 1980s in different countries. Two main conclusions can be drawn from this study. First, in the power relations between the actors of the different levels of government, those of the superior level are maintaining their domination by controlling the more important resources in the new relationships created by the decentralization policies. Second, the actors of the superior level of government are seeking to present their domination as plausible with reference to some values generally associated with centralization or decentralization.
Résumé
Il existe beaucoup de travaux sur la décentralisation, mais très peu d'auteurs ont étudié de façon systématique les relations de pouvoir qui déterminent les transferts d'attributions des instances supérieures aux instances inféieures de gouvernement. Pour suppléer à cette carence un cadre conceptuel et deux propositions de recherche sont présentés qui permettent de traiter des différentes composantes de la décentralistaion et des relations de pouvoir qui y sont rattachées. Ce modèle est ensuite appliqué sommairement aux mesures de décentralisation qui ont été adoptées depuis le début des annés quatre-vingt dans différents pays. Deux conclusions principales se dégagent de ces études. D'abord, dans les relations de pouvoir entre les acteurs des instances supérieures et ceux des instances inférieures, les premiers maintiennent leur domination en contrôlant les ressources qui sont les plus déterminantes dans les nouveaux rapports qui s'établissent entre les instances. Ensuite, les acteurs des instances supérieures cherchent à rendre cette domination plausible en invoquant des valeurs généralement associées à la centralisation ou à la décentralisation.
- Type
- Research Article
- Information
- Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique , Volume 29 , Issue 4 , December 1996 , pp. 661 - 680
- Copyright
- Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1996
References
1 Voir à ce sujet Meny, Yves et Thoenig, Jean-Claude, Politiques publiques (Paris: Presses universitaires de France, 1989), 146.Google Scholar
2 Le terme péricentrique signifie littéralement: qui est autour du centre. II a le double avantage de caractériser à la fois la centralisation et la décentralisation, et d'être une contraction des termes de périphérie et de centre. De même que la péricentralisation réfère à la centralisation et à la décentralisation, la périconcentration réfère à la concentration et à la déconcentration.
3 Smith, B. C., Decentralisation: The Territorial Dimension of the State (Londres: Allen and Unwin, 1985).Google Scholar
4 Wolman, Harold, « Understanding Recent Trends in Central-Local Relations: Centralisation in Great Britain and Decentralisation in United States », European Journal of Political Research 16 (1988), 425–35.CrossRefGoogle Scholar
5 Kochen, Manfred et Deutsch, Karl W., Decentralization: Sketches toward a Rational Theory (Cambridge, Mass.: Oelgeschlager, Gunn and Hain, 1980).Google Scholar
6 Du premier auteur, voir en particulier, Rhodes, R. A. W., Control and Power in Central-Local Government Relations (Aldershot: Gower, 1981)Google Scholar. Ingemar Elander a repris la conceptualisation de Dans, Rhodes « Analyzing Central-Local Government Relations in Different Systems: A Conceptual Framework and Some Empirical Illustrations », Scandinavian Political Studies 14 (1991), 31–58.Google Scholar
7 Clark, Terry N., Community Power and Policy Outputs (Londres: Sage Publications, 1973).Google Scholar
8 Cameron, R., « Analysis », Politikon 17 (1990), 39–50.CrossRefGoogle Scholar
9 Voir en particulier, Grémion, Pierre, Le pouvoir périphérique (Paris: Seuil, 1976)Google Scholar, et Dupuy, François, «Réforme territoriale et rapports de force», Futuribles 56 (juin 1982), 29–36.Google Scholar
10 Salmon, Pierre, « Decentralisation as an Incentive Scheme », Oxford Review of Economic Policy 3, 2 (1987), 24–43.CrossRefGoogle Scholar
11 Pour une première formulation de cette théorie, voir Lemieux, Vincent et Turgeon, Jean, « La décentralisation: une analyse structurale », cette REVUE 13 (1980), 691–710.Google Scholar
12 À ce sujet, voir Lemieux, Vincent, L'étude des politiques publiques. Les acteurs et leurpouvoir (Sainte-Foy: Les Presses de l'Université Laval, 1995).Google Scholar
13 On peut parler de la péricentralisation pour désigner ce qui appartient à la fois à la centralisation et à la décentralisation, comme on peut parler de périconcentration pour désigner ce qui appartient à la fois à la concentration et à la déconcentration.
14 Voir Lemieux, L'étude des politiques publiques.
15 L'importance de cette distinction a été soulignée par Anthony Giddens. Auteur, Voir de Cet, La constitution de la société, trad, par Audet, Michel (Sainte-Foy: Les Presses de l'Université Laval, 1987).Google Scholar
16 À ce sujet voir Lemieux et Turgeon, « La décentralisation ».
17 Sur ce point, voir Crozier, Michel et Friedberg, Ehrard, L'acteur et le système (Paris: Seuil, 1977).Google Scholar
18 Sur les « bonnes raisons », voir l'ouvrage de Boudon, Raymond, Traité de sociologie (Paris: Presses universitaires de France, 1992).Google Scholar
19 Sur ce critère et sur celui de la participation, voir l'ouvrage remarquable de Dahl, Robert A. et Tufte, Edward R., Size and Democracy (Stanford: Stanford University Press, 1973).Google Scholar
20 Pour une discussion intéressante de ce critère, voir Boyne, George A., « Local Government Structure and Performance: Lessons from America? » Public Administration 70 (1992), 333–57.CrossRefGoogle Scholar
21 La critique la plus intelligente demeure celle, déjà ancienne, de Fesler, James W. dans « Approaches to the Understanding of Decentralization », The Journal of Politics 27 (1965), 536–66.CrossRefGoogle Scholar
22 Sur la subsidiarité, voir le petit ouvrage de Millon-Delsol, Chantal, Le principe de subsidiarité (Paris: Presses universitaires de France, 1993).Google Scholar
23 Lemieux, Voir et Turgeon, « La décentralisation ». Voir aussi Lemieux, Vincent, Réseaux et appareils (Paris: Maloine, 1982), 74–86.Google Scholar
24 Voir de cet auteur, « Understanding Recent Trends ».
25 Pour l'étude du cas suédois nous utilisons l'article de Elander, Ingemar et Montin, Stig, « Decentralisation and Control: Central-Local Government Relations in Sweden », Policy and Politics 18, 3 (1990), 165–80.CrossRefGoogle Scholar
26 Par enjeux les plus structurants nous entendons ceux dont le contrôle a le plus de conséquences sur la structuration des relations de pouvoir entre les acteurs. Sur ce point, voir Lemieux, Vincent, La structuration du pouvoir dans les systèmes politiques (Sainte-Foy: Les Presses de l'Université Laval, 1989).Google Scholar
27 Cette idée a été exposée dans Ashford, Douglas E., « Political Science and Policy Studies: Toward a Structural Solution », Policy Studies Journal, 5 (special issue, 1977), 570–83.CrossRefGoogle Scholar
- 7
- Cited by