Une des difficultés majeures qu’est appelée à rencontrer sur sa route une linguistique visant à expliquer le langage en tant que phénomène est d’apprendre à opérer partout, dans ses analyses, la répartition exacte du possible et du réel. C’est, du reste, à leur impuissance à vaincre cette difficulté, qu’il faut imputer les insuccès répétés, à date ancienne, de la grammaire générale, et, à date plus récente, de la linguistique curieusement appelée ‘structurale.’ Comme si toute connaissance scientifique d’un phénomène quelconque—ce phénomène fût-il le langage humain—ne devait pas être, par nécessité, structurale! A-t-on jamais éprouvé le besoin, du côté des sciences de la nature ou de leur indispensable instrument d’investigation que sont les mathématiques, de parler d’une ‘physique structurale,’ d’une ‘chimie structurale,’ d’une ‘biologie structurale,’ ou encore d’une ‘mathématique structurale’? Tant il est évident aux yeux des praticiens de l’un ou l’autre de ces savoirs établis que l’adjonction à leur désignation de l’épithète en cause constituerait plus qu’une simple redondance: une véritable tautologie.