Le point de vue comparatif a ouvert de fructueux champs de recherches aux historiens de la littérature. Il n’y a pas de raison pour qu’il ne se révèle pas également fécond en linguistique. Il existe déjà des ouvrages de grammaire comparée, en petit nombre cependant. Mais à mesure que les langues seront mieux connues et plus amplement décrites, la méthode des rapprochements trouvera davantage l’occasion de s’exercer.
Ce qui la justifie, c’est qu’elle permet de faire sur les choses comparées des observations qui ne seraient guère possibles autrement. Il y a, par exemple, une certaine valeur de la voix pronominale en français qui ne frappe que lorsqu’on établit une comparaison avec d’autres langues, par exemple le latin et l’anglais. Celui qui étudie le français sans regarder au dehors risque fort de ne pas apercevoir un aspect caractéristique qui n’apparaît guère que par contraste.