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Published online by Cambridge University Press: 11 July 2016
Depuis 1893, date à laquelle James Geddes, professeur à l'Université de Boston, se mit à étudier les parlers populaires du Canada français, de nombreux enquêteurs l'ont suivi dans cette voie. En revanche, nous ne connaissons aucune étude détaillée sur la langue des classes instruites. Or, il suffit d'une pratique limitée de l'élite canadienne française pour s'apercevoir que sa langue, du seul point de vue de la prononciation, est loin d'être uniforme. Charles Bruneau, qui qualifie la langue des Canadiens cultivés “d'impeccable” ne fait que laisser le problème entier. Puisque l'auditeur attentif peut déceler chez l'élite canadienne une gamme considérable d'accents, il s'ensuit qu'on ne trouve pas encore au Canada français, comme en France, une norme qui soit considérée comme la marque de l'homme instruit. Il semble toutefois que l'influence exercée par la radio, la télévision et certaines sociétés comme la Société du Bon Parler nous permette d'entrevoir quelle sera, au Canada, la langue parlée de demain.
1 James Geddes, American French Dialect Comparison. Two Acadian-French dialects compared with the dialect of Ste Anne de BeauprtS. Baltimore, 1893, pp. 22.
American French Dialect Comparison. Acadian-French dialects compared with some specimens of a Canadian-French dialect spoken in Maine. Baltimore, 1898, pp. 24.
2 Bruneau, Charles, Grammaire et stylistique, Montréal: Editions Bernard Valiquette, 1940, p. 16 Google Scholar.
3 Dionne, N. E., Une dispute grammatical en 1842, Québec: Laflamme et Proulx, 1912, pp. 229 Google Scholar.
4 Ibid., p. 99.
5 Ibid., p. 196.
6 Ibid.
7 Chauveau, Pierre, Charles Guéin, Montreal: John Lovell, 1853. p. 313 Google Scholar.
8 Casgrain, Abbé H. R., Oeuvres complètes, Montréal: Beauchemin 1896, tome 2, p. 463 Google Scholar.
9 L'on trouvera dans The American Language de H. L. Mencken (New York: Alfred A. Knopf, 1923) l'histoire des réactions anglaises devant la langue américaine.
10 Meillet, Antoine, Différentiation et unification dans les langues, Scientia, DC, 1911, p. 419 Google Scholar.
11 Nous n'avons cherché dans cette brève étude qu'à signaler un phénomèlinguistique, peu étudié jusqu'ici. Aussi avons-nous évité de préciser la nature de ce “flottement”. Mentionnons toutefois un seul exemple à l'appui de notre thèse: on remarque, chez le Canadien cultivé, la tendance à éviter l'affrication des dentales devant i et u. Cette caractéristique varie d'un sujet parlant à l'autre; bien plus, il est rare qu'un même sujet, qui en principe fuit ces affrications, le fasse d'une façon systématique.