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GE- préfixe lexical en vieil anglais

Published online by Cambridge University Press:  27 June 2016

André Joly*
Affiliation:
Université de Caen

Extract

Le Prefixe ge- compte parmi les préfixes les plus employés en vieil anglais. Réduit à i- (y-) en moyen anglais, il a disparu aujourd’hui, ne subsistant que dans une demi-douzaine de mots: enough, handiwork, either, everywhere et, dans une certaine mesure, alike, aware, among, afford.

Son origine est obscure et les nombreuses études qui lui ont été consacrées ne permettent pas de se faire une idée exacte de son sens véritable et de sa fonction. La raison principale en est que les linguistes qui se sont intéressés à ge- ont presque uniquement examiné sa fonction de préverbe. Or les composés en ge-peuvent aussi être des substantifs, des adjectifs, des adverbes, des prépositions et des conjonctions. C’est donc se limiter considérablement que de retenir le composé verbal comme seul objet d’étude.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Linguistic Association 1967

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References

1 Compte tenu de la substitution, dans les quatre derniers mots, du préfixe a- au préfixe i- en moyen anglais, ex. gelic > ilike > alike.—Handicraft ne figure pas dans notre liste, car selon W. S. Skeat, c’est ‘a corruption of handcraft; the insertion of i being due to an imitation of the form of handiwork, in which i is a real part of the word.’ (An Etymological Dictionary of the English Language.)

2 On remarquera que le rapport de forme à matière (ou substance notionnelle) est un rapport de contenant à contenu.

3 Voir Guillaume, Gustave, Langage et Science du Langage (Paris et Québec, 1964), pp. 14383.Google Scholar

4 On en trouvera des exemples dans un ouvrage récent de Martin Joos, The English Verb (1964), en particulier à propos de ‘meaningless do,’ p. 59.

5 Voir Langage et Science du Langage, p. 239.

6 J. W. Richard Lindemann donne un bon résumé des théories sur ge- dans “Old English Preverbal Ge-: a Re-Examination of Some Current Doctrines,” JEGP (Vol. 64, 1965), pp. 65-83.

7 “… le participe présent, qui indique d’ordinaire un procès simultané à un autre, ne se prête pas à l’aspect perfectif et il n’y a de participe présent que dans le verbe imperfectif.” (A. Meillet, Le Slave Commun, 1924, p. 242.)—De plus, les composés verbaux en ge- sont employés au présent en vieil anglais. Dans les langues slaves, en russe par exemple, un verbe perfectif ne peut être employé à ce temps: “Les verbes d’aspect perfectif n’ont pas de présent parce qu’ils indiquent soit le résultat de l’action, soit qu’elle est entièrement accomplie, et ces deux états ne sauraient être représentés qu’au passé ou au futur. Pour le présent, on se sert du verbe correspondant d’aspect imperfectif. (Nina Potapova, Le Russe, p. 188).

9 John Tennant, dans A Handbook of English Usage (Longmans, 1964), établit les distinctions suivantes: “Handiwork refers generally to things you have made by hand. … Handwork is a subject taught in schools and includes the making (by hand) of various objects. … Hand work = the contrary of work done by machine.”

10 This prefix ge- corresponds to L. CO(m)- (possibly IE kwom, related to the indefinite-relative pronoun). Gmc.[z] is due to pretonic lenis articulation of h; the form gi- < -kwe must have lost its labial element analogically at a time, when the k(w)o- and kwe- forms were used interchangeably.” (E. Prokosch, A Comparative Germanic Grammar, p. 205.)

11 Cette locution doit être rapprochée du latin turn … cum qui a exactement la même fonction. La seule différence est qu’en vieil anglais la corrélation s’obtient par répétition.

12 “Immanence” et “transcendance” sont employés ici dans leur sens étymologique sans aucune implication philosophique.

13 ”Ond him aefter rad o♭ ♭aet geweorc” (“and he pursued it [the host] to the fortification”): rad est le passé du verbe simple ridan. Bien que l’action de poursuivre ait un terme (indiqué par 0♭ ♭aet geweorc), ce n’est pas le terme qui importe ici, mais l’action elle-même et presque la manière dont Alfred poursuit l’ennemi. D’où l’emploi du verbe simple. Dans le même texte, quelques lignes plus haut, on trouve un gerad qui s’oppose au rad ci-dessus: … he gerad to Ecgbryhtes-Stane … “he rode to Ecgbryhtestan;” l’idée est qu’un terme a été atteint et l’attention est attirée sur la fin de l’action. De même, le gefeaht de la citation, qui évoque l’image d’une action complète, s’oppose au verbe winnan “to fight” employé sans ge- et combiné avec wesan pour signifier la durée: “… ond of ♭am geweorce was winnende wip ♭one here” (The Anglo-Saxon Chronicle, A.D. 878), “and from that fortification he continued fighting against the host.”

14 Cf. Lat. nancisci, part. pass, nactus, “obtenir”.

15 Le texte latin utilisé à l’époque en Angleterre était très légèrement différent de la Vulgate. Ces différences peuvent être négligées ici.

16 Le gotique, pour une fois, n’utilise pas ganohs, mais ufarassau, datif adverbial de ufarassus, “abondant”: “han filu asnje attins meinis ufarassau haland hlaibe.” Voir la note et le paragraphe suivants.

17 En voici deux autres exemples: “Hwaet druge ♭u duge♭a genohra” (“what madest thou of the “abundant blessings”); ♭u aefst aelces godes genoh” (“thou shalt have abundance of every good thing”). Cités dans An Anglo-Saxon Dictionary de J. Bosworth et T. N. Toller.

18 On trouvera d’autres exemples de ganohs dans les passages suivants: Luc, VII, 11 et 12, XX, 9, Marc, X, 46, Ep. aux Cor. XI, 30.

19 Les exemples suivants illustrent le sens d’“abondant”: “Mes larges terres dont jo aveie asez,” “puis engendrèrent assez des enfants” (Godefroy, Dictionnaire de l’Ancienne Langue Française). Il est tout à fait révélateur que assez provienne de ad-satis où le préfixe ad- est le signe d’un mouvement vers une limite (cf. ge-).