Hostname: page-component-586b7cd67f-r5fsc Total loading time: 0 Render date: 2024-11-26T09:38:10.852Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le Rapport Arthurs vingt ans plus tard: «commentaire sur les commentaires»1

Published online by Cambridge University Press:  18 July 2014

Andrée Lajoie
Affiliation:
Centre de recherche en droit public, Faculté de droit, Université de Montréal, [email protected]

Extract

Invitée à «commenter les commentaires» de Constance Backhouse et de Roderick A. Macdonald sur le Rapport Arthurs, j'avais bien sûr prévu de leur part une évaluation critique de son influence sur l'enseignement et la recherche en droit, mais je ne m'attendais pas vraiment à des commentaires convergents aussi nettement négatifs … J'essayerai de voir si le tableau est aussi noir partout au Canada, pour tenter ensuite à mon tour une analyse des causes et des remèdes de ce mal-être que vivent les descendants d'Harry Arthurs.

Des diagnostiques négatifs convergents: Sur l'enseignement, surtout au niveau du baccalauréat, Constance Backhouse estime que rien n'a vraiment changé dans les curricula ou, si peu, dans certaines Facultés où l'offre de cours s'est diversifiée pour accueillir les perspectives sociales recommandées par le Rapport, mais où les étudiants boudent ces cours en faveur de ceux qui se rapprochent davantage de la formation professionnelle. Roderick A. Macdonald va dans le même sens en insistant sur le maintien du même découpage traditionnel des sous-disciplines juridiques inspirées de la pratique du droit, des mêmes formules pédagogiques, même au niveau des études supérieures, où il estime que peu de Facultés offrent en fait des cours spécifiques à l'enseignement supérieur, notamment au niveau doctoral. Il ajoute que le peu de théorie qui s'y enseigne est souvent superficiel, et que cette carence se reflète dans l'absence presque totale de stagiaires post-doctoraux dans les Facultés de droit. Sur le plan de l'accessibilité aux études, la communauté juridique a également régressé depuis le Rapport, compte tenu de l'augmentation phénoménale des frais de scolarité dans certaines Facultés, notamment à l'Université de Toronto.

Type
Dossier
Copyright
Copyright © Canadian Law and Society Association 2003

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

2 Voir notamment: Gadamer, H.G., Vérité et méthode, Paris, Seuil 1976Google Scholar et Philosophie herméneutique, Paris, Presses Universitaires de France, coll. «Epithémee» 1996, de même que Timsit, G., «Sur l'engendrement du droit» (1988) R.D.P. 39.Google Scholar

3 Perelman, C., (en collaboration avec Foriers, P.), La motivation des décisions de justice, Bruxelles, Brulyant, 1988.Google Scholar

4 Déjà au début des années 1970, plus du tiers des diplômés des Facultés de droit du Québec s'orientaient vers des carrières non traditionnelles autres qu'avocat ou notaire, et la proportion allait croissant. Voir: Lajoie, A. et Parizeau, C., La place du juriste dans la société québécoise (1976) 11Google Scholar R.J.T. (numéro spécial).

5 Andrée Lajoie, «The Federal Spending Power and the Meech Lake Accord» dans Rogerson, C. et Swinton, K., dir., Competing Constitutional Visions: the Meech Lake Accord, Toronto, Carswell, 1988, pp. 175–85Google Scholar; Contrats administratifs: jalons pour une théorie, Montréal, Thémis, 1984. Andrée Lajoie, Molinari, Patrick A. et Auby, Jean-Mary, Traité de droit de la santé et des services sociaux, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1982.Google Scholar

6 Lajoie, Andrée, Expropriation et fédéralisme au Canada, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 1972.Google Scholar