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Les mystères des Psaumes, traité éthiopien sur l'emploi des Psaumes (amharique ancien)1

Published online by Cambridge University Press:  24 December 2009

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L'emploi des Psaumes en dehors de l'usage liturgique est bien attesté aussi bien dans la tradition juive que dans la tradition chrétienne. Il y a d'abord la bibliomancie à proprement parler. Comme tous les livres bibliques, les Psaumes peuvent servir à la divination. La méthode la plus courante dans la bibliomancie est celle où l'on ouvre le livre au hasard et l'on prédit l'avenir d'après le passage que le doigt touche ou bien on cherche à répondre à une question posée au préalable.

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References

2 La bibliomancie est la divination par la Bible. Ce mot est pourtant employé souvent incorrectement; ainsi, par exemple, Grunwald, M. dit: ‘Unter Bibliomantie versteht man die Verwendung von Büchern, im Besonderen der Bibel, im Dienste der Zeuberei’ (‘Bibliomantie und Gesundbeten’, MGJV, x, 1902, 82Google Scholar; voir aussi ‘The use of the Bible for magic or superstitions purposes’ in The Jewish Encyclopedia, III, 202Google Scholar.

3 Cp. Trachtenberg, Joshua, Jewish magic and superstition: a study in folk religion, New York, 1939, 216Google Scholar. Sur une autre pratique, celle de faire tourner la Bible, voir le chapitre ‘Bibliomaneie’ dans Cohen, David, Le parler arabe des Juifs de Tunis, Paris-La Haye, 1964, 112–18Google Scholar.

4 Sur cette technique, voir Griaule, Marcel, ‘Notes sur l'arithmomancie éthiopienne’, Journal de la Société des Africanistes, IV, 1934, 2531CrossRefGoogle Scholar.

5 Griaule, , op. cit., 27Google Scholar cite le ms. d'Abb. 265, le premier des carnets de ce savant, où il est dit: ‘Quelques dabtara interrogent l'avenir par Asaba Dawit que les prêtres reprouvent en public, mais croient généralement en secret. Par exemple veut-on savoir le sort d'Antoine en 1842. de la sixième voyelle = 6; pour la même raiso = 6 et = 7. Ainsi tout le mot = 38 + 13 (Dawit = 13) + 23 (Markos = 23 et nous sommes dans l'année de saint Marc) + 34 (Amata möhrat = 34 et ces deux mots sont toujours ajoutés, ce qui, de méme que le grand nom de Dawit — David — sanctifie l'opération) = 108 pour le total, et l'on voit ce que dit le 108e psaume; si de plus on veut consulter pour ce mois-ci (mars, c.-à-d. maggābit) on ajoute 14 pour le mot et on a le 122e psaume… Quand on veut avoir une réponse plus précise, on complète les phrases ou versets qui forment des lignes séparées dans les livres, et l'on recommence le psaume si on n'en a pas assez. C'est alors par exemple que le 122e verset qui dit l'oracle’. Dans son Catalogue raisonné de manuscrits éthiopiens, Paris, 1859, 98Google Scholar, en décrivant le ms. 86 contenant des hasabat (‘computs, traités de divination’), d'Abbadie fait cette remarque: ‘Il est parfaitement inutile aux orientalistes d'apprendre le détail de ce volume (sic! S. Str.) où se heurtent les noms les plus étranges et les assertions les plus improbables. On y a traité avec soin la divination par les livres d'Esdras, d'Hénoch, et surtout par les psaumes: cette dernière, dite est même fort à la mode en Éthiopie, où tout homme qui sait lire a un Dawit (Livre de psaumes) à sa disposition’.

6 Voir entre autres les mss. suivants: B.N., d'Abb. 86 (Rossini, C. Conti, ‘Notice sur les manuscrits éthiopiens de la Collection d'Abbadie’, JA, XIe série, VI, 1915, 214Google Scholar, no. 236; Éth. 390, 18 et 27; 654, 4 (Strelcyn, S., Catalogue des manuscrits éthiopiens (Collection Griaule), t. IV, Paris, 1954)Google Scholar; Cambridge — mss. LXVIII, f. 43a (Ullendorff, E. and Wright, S., Catalogue of Ethiopian manuscripts in the Cambridge University Library, Cambridge, 1961)Google Scholar; Rome, Conti Rossini 106, 22 (Strelcyn, S., Catalogue des manuscrits éthiopiens de l'Accademia Nazionale dei Lincei. Fonds Conti Rossini et Fonds Caetani 209, 375, 376, 377, 378, Rome, 1976)Google Scholar.

7 Abrǝha, Zä-Mänfäs Qǝddus, Ḥatäta mänafǝst… wä-'awdä nägäst, Asmara, 1949Google Scholar cal. éth. [1956–7], 134. Ce ḥasabä dawit est un peu différent de celui décrit par d'Abbadie.

8 Voir par exemples les mss. de la British Library, Or. 6577, f. 54 et Add. 27141, f. 100a–114 (Margoliouth, C., Catalogue of the Hebrew and Samaritan manuscripts in the British Museum, Part III, London, 1965)Google Scholar, le ms. no. 350 de la Montefiore Library (Hirschfeld, H., Catalogue of the Hebrew MSS of the Montefiore Library, London, 1904, 104Google Scholar attribué à Gabriel b. Yehouda de Vitry) et le ms. Hebr. 27 de Wellcome Institute of the History of Medicine in London (communication du Dr. Nigel Allan).

9 Cowley, Voir A. E., A concise catalogue of the Hebrew printed books in the Bodleian Library, Oxford, 1929, Index, p. 807Google Scholar; ChFriedberg, B., Bêt-'ēqed sěfārîm, III, Tel-Aviv, 1954, 1017Google Scholar, no. 1707.

10 Cp. Trachtenberg, , op. cit., 109Google Scholar; Encyclopedia Judaica, XI, 711 et XIII, 131 (Sarna, Nahum M.)Google Scholar; The Jewish Encyclopedia, III, 203—5 (Dan, J.)Google Scholar; Grunwald, , op. cit., 91Google Scholar et suiv. — Notons que l'opuscule šimmûš těhillîm est souvent confondu avec un autre, d'inspiration cabalistique, intitulé kawwānôt těhillîm ‘Intentions des psaumes’.

11 Gebrauch von Psalmen zur Zeuberei’, ZDMG, XLII, 1888, 456–62Google Scholar. D'après un ms. écrit en 1847 à Modiad (Tur 'Abdin) par le prêtre Šem'on.

12 Mingana, A., Catalogue of the Mingana collection of manuscripts … Vol. I. Syriac and Garshūni manuscripts, Cambridge, 1933Google Scholar, respectivement cols. 789 et 689–90.

13 L'emploi des psaumes en thérapie avec formules en caractères cryptographiques’, Bulletin de la Société d'Archéologie Copte, XIX, 19671968, ed. 1970, 123–76Google Scholar + VI Pl.

14 A2 contient par ailleurs beaucoup plus de caractères magiques que Al. Chaque psaume y est également suivi d'un ‘nombre du Psaume’, c.-à-d. de la valeur numérique totale de ses lettres, de sa ‘soustraction’, de son ‘algèbre’ utilisèe dans la confection des carrés magiques correspondants, de son jour et de son heure, c.-à-d. du jour et de l'heure à laquelle le psaume devra être utilisé. Toutes ces opérations algébriques et la confection des carrés magiques sont expliquées dans un petit ouvrage intitulé ‘Le guide de l'aveugle pour le Livre des Psaumes’.

15 La magie par les Psaumes. Édition et traduction d'un manuscrit arabe Chrétien d'Égypte. IFAO (Bibliothèque détudes coptes, t. XI), Paris, 1975, pp. vi + 135 + 2 pl. + 95 (texte arabe).

16 Manuscrit décrit par d'Abbadie, Catalogue raisonné, 47 et par Chaîne, M., Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collection Antoine d'Abbadie, Paris, 1912Google Scholar; dans la description de Rossini, Conti, ‘Notice’, 206Google Scholar, no. 226, le mოsṭirä dawit n'est pas mentionné.

17 Strelcyn, Voir S., Catalogue of Ethiopian manuscripts in the British Library acquired since the year 1877, London, 1978, no. 100, p. 154Google Scholar.

18 C'est la forme verbale täwäṭnä qui est employée. De même, à la fin de notre texte on a tẍfäṣṣämä.

19 G a läzä'd'märä.

20 gǝrma mogäs, nom d'une prière pour être respecté et pour avoir la grâce aux yeux des hommes. Strelcyn, Voir S., Catalogue des manuscrits éthiopiens (Collection Griavle), t. IV, Paris, 1955Google Scholar: Table analytique des matières… Prières magiques, s.v., p. 270 et ‘La magie éthiopienne’ dans Atti del Convegno Inlernazionale di Studi Etiopici (Roma 2–4 aprile 1959), Rome, 1960, 153Google Scholar.

21 C'est-à-dire sur le beurre et le vin nommés dans 6.12.

22 Tablette sacrée de pierre ou de bois qu'on pose sur l'autel d'une église.

23 Le texte n'est pas clair. On ne sait pas aveo certitude où intervient le psaume, ni comment on arrive à trouver le nom du voleur. Cp. les explications détaillées de Al et A2 citées plus haut, pp. 59–60.

24 käse ou dämakäse, plante odoriférante. Espèce de basilic (Ocimum). Voir, MPÉ, II, no. 67, 157Google Scholar.

25 Ms. ablawǝm qǝbawǝm ‘fais le manger e t enduis-le’ ou ‘fais en manger et enduis-le’.

26 Ms. bä-sälen fǝre. Sur sälen voir, MPÉ, II, no. 133, pp. 184–5Google Scholar.

27 Le sexe de l'esclave n'est pas spécifié.

28 Il est désigné comme ' aynä ṣdla' säw ‘homme à l'œil ennemi’, c.-à-d. qui a le mauvais œil.

29 Pour les objets employés dans la magie éthiopienne, voir Strelcyn, Prières magiques, index IV. Moyens magiques, 368–410.

30 ṣalotä Ḥanna, I Sam. II: 1—10, est la quatrième des quinze ‘Cantiques des Prophètes’ qui suivent les Psaumes dans le psautier éthiopien.

31 Ýṣä bǝrsänät, Myrtus, communis L., voir MPÉ, II, no. 7, p. 136Google Scholar.

32 Ms. pour

33 waṭ — espèce de maladie cutanée, Guidi, , 660Google Scholar; KBT, 967; MPÉ, I, 111, 761 et 775.

34 abäq — ‘pellicules’ Baeteman, , 583Google Scholar; ‘crostine che cadono nel grattarsi (fokät)’, Guidi, , 453Google Scholar.

35 Probablement la datte plongée dans le vin et dans le sel.

36 ṣäbäl (ṭäbäl) est un synonyme de mayä ṣälot (amh. yäṣälot wǝha), cp. MPÉ, I, 87. Ces tennes désignent tous l'eau dans laquelle on trempe un écrit contenant une prière (l'encre est lavée par l'eau qui sert alors á guérir le malade) ou sur laquelle on récite une prière pour en laver ensuite le malade. Pour plus de détails, voir Streleyn, , Prieres magiques, 54Google Scholar, note 2.

37 Le terme employé, mäśäryan, est le plus général et le plus courant.

38 ‘Psaume’ est rendu ici par le terme dawit (yǝhǝnnän dawit ṣǝfäh) et non pas mäzmur, comme e'est aussi le cas dans le titre, mǝsṭirä dawit. D'habitude mäzmur désigne le(s) psaume(s) et dawit le psautier.

39 Cordonnet porté au cou par les Chrétiens.

40 mǝt'at — espèce de maladie violente avec fièvre qui provoque la mort en peu de temps, voir Strelcyn, , Catalogue …Wellcome, 49Google Scholar, sous mǝč.

41 Am donne: ǝǧǝẖǝn yätassärǝh ǝndä hon et G: sobä tǝt'assär ǝdekä. On peut comprendre ces deux expressions comme décrivant l'arrestation de l'homme. Al dit que ce psaume ‘est [employé] pour le détenu’ et A2: ‘pour le prisonnier, celui qui a été arrêté’. H recommande le psaume ‘pour échapper à l'ennemi’. Mais A2 contient une recommandation qui irait dans le sens allusif où le g. ǝd, amh. ǝǧ désignerait le membre viril (cp. pour l'hébreu yad Ullendorff, E., ‘The bawdy Bible’, BSOAS, XLII, 3, 1979, 425–56CrossRefGoogle Scholar. Voici ce qui y est dit, toujours pour Ps. 44: ‘Si on le lit, ainsi que les Psaumes 46 et 47, sur de l'onguent dont s'oindra celui qui n'entre pas en erection pour] accomplir l'acte sexuel avec] sa femme et que celui-ci, ayant pris dans sa main droite [son sexe ?], entre dans son lit avec son épouse, alors ce qui est noué en lui sera dénoué grâce à la puissance de Dieu’. Le sens de l'éth. asärä, amh. assärä est non seulement ‘lier, attacher, ligoter’, mais aussi ‘nouer’ dans le sens magique du mot. Cp. Strelcyn, , Prières magiques, xxii–xxiiiGoogle Scholar.

42 yäzabib asǝr, litt. ‘résidu de raisins secs’.

43 d'Abb. 39: ‘Lorsque des gens t'auront disparus, écris ce psaume en sens inverse avec lea noms de tous ces gens et suspends-le sur un roseau au vent. Tous les dispersés se réunissent’.

44 Les dictionnaires modernes donnent kwärat. Guidi, , Suppl., 152Google Scholar, donne korät. Le sens de base est ‘gravier, pierre coneassée, caillou’. DTW 680; KBT, 909. Iei le mot désigne le caillnu — que l'on peut remplaeer par un morceau de fer — qui fait plonger le filet.

45 Sixième des ‘Cantiques des Prophètes’, voir plus haut, note 30.

46 La conjonction ǝndǝ- de est à considérer comine ayant la valeur de ‘comme quoi’, cp. Cohen, Marcel, Traité, 304Google Scholar: ‘comme quoi le frein ne se développe pas’.

47 Tristesse quotidienne ?

48 D'après G, voir note suivante.

49 Litt.: ‘(Toi) ayant allumé une lumière, la lumiere nc s'eteint pas à ton détriment’. G est plus clair: ‘Lorsque tu veux entendre des nouvelles de loin ou de près, tiens une lumière allumée jusqu'à minuit’.

50 ṭǝre (ḙäw ‘sel’ (Gondar).

51 nǝzzaž ‘le fait d'évacuer par le nez’, Baeteman, , 593Google Scholar. Ici il s'agit probablement du malade, cp. KBT, 665: nǝzzaž — bäafǝnčaw wǝsṭ yanäzzäzäw kähodu wǝsṭ wäṭṭo bäššǝta yähonäw.

52 śäri'a bet. Il s'agit bien de la construction d'une maison et non pas de la gestion. Ps. 86 commence par les mots: ‘Ses fondements sont sur les montagnes saintes’. Al donne à cette place une recette similaire: ‘Ses fondements, etc., c'est pour la construction des maisons et des bains et pour le lieu que tu veux construire…’. Et A2: ‘…Si tu désires construire une maison ou quelque partie d'habitation, ou de murs, écris ce psaume…’.

53 Ms. ‘arrête!’ (imp.).

54 buda — pour cet être dont la caractéristique principale est le mauvais œil et qui, par la possession de sa vietime, boit son sang et mange sa chair, voir Strelcyn, , Catalogue … Welcome, 44Google Scholar.

55 'aynä ṣäla'i buda, cp. plus haut, note 28.

56 Passage peu clair. Litt. ‘ayant ajouté du vin’.

57 Fête de St Jean-Baptiste, le ler mäshäräm, debut de l'année éthiopienne.

58 Probablement: ‘avant d'entrer dans la maison du Bélier’.

59 bahǝr désigne la mer, le lac et toute eau étendue.

60 tankwa est une petite barque, employée surtout sur le lac Ṭana.

61 Les citations amhariques sont suivies du numéro de la recette. Pour ae référer au texte original, il faut retrouver le numéro du psaume (ou du groupe des psaumes) correspondant dans la traduction.

62 The language of dialogue in modern Amharic literature, Ph.D. thesis, The Hebrew University, Jerusalem, 11 1968Google Scholar (en hébreu).

63 Kapeliouk a tenu compte de tous les livres de cet auteur, y compris le ‘Roman’ (Lǝbb wälläd tarik, Rome, 1908)Google Scholar.

64 Eadie, John Inglis, An Amharic reader, Cambridge University Press, 1924Google Scholar.

65 Voir plus haute, p. 54, note 1.