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Aucune notion dans le Ṛgveda n'a été davantage reprise et sans cesse répétée que celle de ‘donner’. En dépit des fortes tendances formulaires qui caractérisent la Samhitā, les auteurs se sont ingéniés à. en varier l'expression. La racine dā- fournit le lot de formes le plus important, et sur cette racine, un éventail de noms d'action, dont nous allons tenter de preciser les emplois et les limites respectives.
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- Bulletin of the School of Oriental and African Studies , Volume 20 , Issue 1 , February 1957 , pp. 471 - 480
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- Copyright © School of Oriental and African Studies 1957
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page 471 note 1 II faudrait isoler le locatif dne, II.13, 7, si ce mot se laissait sûrement rattacher à dâcouper’, aveo le sens de ‘terre arable, champ’. Mais ce sens comme cette dérivation même sont peu plausibles. II s'agit d'Indra qui‘ a distribué les fleuves’ (si tel est bien le sens d'aváni; on peut penser à adopter ici l'autre aváni ‘terres’) ‘pour le don’: entendez, ‘en sorte qu'ils (ou: elles) soient donné(e)s (aux humains)’ ádhi dne vy àvánīr ádhāraya}),. Autres explications possibles chez Oldenberg, Noten ad loc.
page 472 note 1 Les dérivés sahásradāna et sádāna au sens de ‘qui possàde mille dons’ et ‘qui possède (tous) les dons ’ VII.33, 12 (sur sádāna, cf. Oldenberg, ad loc, et sádāvan ci-dessous) n'ajoutent rien à la différenciation dna/dāná.
Sur la forme équivoque dān, v. dāmán ci-dessous: la rattacher à dāná serait aggraver maleneontreusement la confusion sémantique entre dna et dāna.
page 472 note 2 Un pendant à l'infinitif dmane est dāváne, plus fráquent et à ton suffixal. Le caractère infinitif est confirmé par la présence occasionnelle d'un régime accus. ou, ce qui revient au même, datif attractionnel; aussi par la présence d'un préverbe tel que prá dāváne Iv.32, 9, abhī prá dāváne v.65, 3 ou même, avec une sorte de tmèse, abhī … dāváne I.61, 10. Ce sont les seuls exemples à préverbe dans toute la série que nous étudions. II n'y a pas d'emploi stable d'‘actionis’ en parallèle, mais un fréquent‘agentis’, membre ultérieur de composé á ton radical, soit 0 dvan (y compris l'hapax sádāvan, vocatif, I.24, 3) ‘ ô toi qui donnes toutes (choses)’, pendant exact de sádāna précité (n. 1, above). Le mot manque chez Grassmann.
page 473 note 1 Dāti dans dtivāra‘qui donne (les faveurs) souhaitées’ est, originairement du moins, un impératif, Wackernagel, II, 1, p. 320.
La forme réduite figure ifc. aprés les mots , qui out des valeurs de mots unitaires, presque tous en -taye, soit ‘en vue du don ’.
II y aurait enfin á citer dīti: mais il est incertain si cette forme, qui d'ailleurs a pu être seoondairement fabriquée sur áditi, appartient bien à dā- ‘donner’. Certes, la déesse Diti est conçue comme celle qui ‘donne les (faveurs) souhaitées’ (comme une dtivārā) VII.15, 12 et cf. dītim ca rsva IV.2, 11 juxtaposé à áditim urusya ‘donne (nous) le don’/‘écarte le non-donner’: mais plusieurs nuances ont dô s'imbriquer pour constituer áditi, cf. Neisser, s.v., Liebert, Das Naminalsuffix -ti-, p. 37.
page 474 note 1 La traduction du passage précité par ‘ portion’ (‘quelle est la part propre d'Indra … ? ’ ) serait plus aisée; mais elle a le tort de rompre cette concordance de formes voisines. En outre, la racine dā- ‘couper’ (d'ou proviendrait dtu ‘part’) n'existe dans le RV qu'au sens très limité de ‘faucher’, avec les dérivés (rares) dtr ‘ fauchcur’, dtra ‘faucille’. Bien qu'on ait voulu lui attribuer quelques-uns des emplois de dna, dāti, dāmán, dātrá, il semble qu'il y ait un net avantage à conserver tous ces mots groupés autour de dā- ‘donner’. C'est ce qu'on fera aussi pour dāyá, hapax x.114, 10 au sens de ‘héritage’: certes, il est facile de remonter d' ‘héritage’ à ‘part’, mais mieux vaut considérer que cet héritage, dans le passage en question, est conçu comme la récompense ‘donnée’ aux prêtres, et garder done le mot dans l'ambiance des autres dérivés primaires. Cette solution est confirmée dans une certaine mesure par śatádāya, épithète de vīrá, le fils ‘productif’, done ‘qui donne cent’, c'est-à-dire ‘qui vaut cent’ ou ‘dont l'activité représente cent (dons)’, II.32, 4.
page 474 note 2 Diya, au génitif pluricl, dans l'hapax dīyānām pátih VIII.19, 37, en dānastuti (comme tant d'autres noms du ‘don’), doit signifier ‘maître des dons ou: des objets donnes ’, mais est insolite morphologiquement. Le rapport entre diya/diyate est le même qu'entre iyāná/îyate.
page 475 note 1 De là vient le yajus dānavah stha peravah, qui s'applique d'aprés le rituel au moment où l'on commence à traire la vache: ‘ vous êtes des dons qui se gonflent’. Cf. Oldenberg, Noten, I, 44, sur le rapprochement entre dnu et pru.
page 477 note 1 Avec un élargissement imitant le suffixe du participe présent, comme on a mahnt, sans doute ábrhánt et plusieurs autres et, dans une catégorie sémantique voisine de yahv: yuvát au neutre singulier.
page 479 note 1 cf. aussi āptyám āptynām ‘ l'Āptya parmi les Āptya’ et analogues.
page 479 note 2 Affaiblissement d'un nom après numéral-multiplicatif, comme on peut le présumer pour dvibárhas, tridhtu, trivistí, etc.
page 480 note 1 On peut ignoror le vocatif RV śamīnahusī, dvandva probable, mais de sens indeterminable, meme au prix d'une arbitraire correction.