Les Comités centraux ont été informés, par notre 143e circulaire, du 5 novembre 1912, de la résolution que le Comité international avait prise pour la première fois, d'envoyer sur le théâtre de la guerre des Balkans une mission destinée à se rendre compte de l'organisation et du fonctionnement de la Croix-Rouge dans les Etats belligérants. Cette mission a été confiée à M. le docteur C. de Marval, l'un des délégués de la Société suisse de la Croix-Rouge à la Conférence de Washington.

Nombreuses sont les publications qui ont paru ces derniers mois, émanant de médecins de toutes nations qui sont accourus à l'aide des services de santé des armées belligérantes. On peut déjà tirer de ces documents certaines conclusions générales instructives.

Nombreuses sont les publications qui ont vu le jour, ces derniers mois, sur les conditions sanitaires des armées pendant les dernières guerres balkaniques. Glanons-y quelques renseignements qui pourront intéresser les lecteurs du Bulletin en tant que se rapportant à l'organisation des secours aux blessés et aux malades de la guerre.

Les revenus du Fonds Augusta devaient, selon la décision de la Conférence de Londres, être distribués tous les trois ans. Il a été résolu à Washington qu'ils ne le seraient plus, à l'avenir, que tous les cinq ans, à l'occasion de chaque Conférence, sans que cette décision ait un effet rétroactif.

A la Conférence des Associations allemandes de la Croix-Rouge, tenue à Munich en mai 1913, la question de la mise à exécution de la déecision de la Conférence de Washington concernant l'assistance aux prisonniers de guerre a été étudiée.

Le second détachement de renfort de la Croix-Rouge allemande envoyé à Constantinople a travaillé au soulagement des blessés du commencement de novembre 1912 au milieu de mars 1913. Il fut à son arrivée reçu par le Dr Wieling Pacha, le chef du service sanitaire et s'installa dans l'école Sultanie où 400 blessés, dans un triste état, attendaient d'être soignés. Ils arrivaient de Tchataldja d'où ils avaient été transportés par chemin de fer. L'administration de ce lazaret était confiée au Dr Zia Bey. C'étaient les blessés les plus gravement atteints qui y étaient amenés et souvent malheureusement trop tard.

Le journal Das Rote Kreuz allemand, sous la signature de M. W. Borchert, se plaint des abus qui se font encore, dans un but de réclame commerciale, de l'emblème de la Croix-Rouge en Allemagne. Il déplore que les termes de la loi allemande aient permis l'interprétation littérale et stricte que les juges en font, et qui laisse subsister quantité de cas d'emplois de la croix rouge, sans rapport avec la signification de ce signe et l'idée qu'il doit éveiller. Il compare ces décisions avec celle du tribunal de Bâle, que nous citions dans notre dernier fascicule, et regrette que les juges allemands ne tiennent pas compte davantage du sentiment public. Il rappelle les dispositions, très précises cependant à cet égard, de la Convention de Genève de 1906.

Notre délégué, M. de Marval, étant rentré à la fin de décembre 1912 du voyage d'inspection dont nous l'avions chargé dans les Etats balkaniques, nous lui avons demandé pour le présent Bulletin une relation succincte de son voyage, en attendant un rapport complet et détaillé sur les observations recueillies par lui.

Nous avons indiqué dans notre numéro de janvier les divers détachements que la Croix-Rouge autrichienne avait fait partir pour le théâtre de la guerre, soit pour le Montenegro, la Bulgarie, la Serbie, la Turquie et la Grèce. L'organe autrichien Das Rote Kreuz contient quelques détails sur le fonctionnement de ces expéditions.

Les trois circulaires que nous reproduisons ci-dessus résument les grands traits de l'activité du Comité international:

Appel aux Comités centraux en faveur des Croix-Rouges des Etats belligérants, au nom de la solidarité internationale et des traditions humanitaires en honneur au sein des Sociétés nationales.

Envoi de mille francs à chacun des Comités centraux. des Croix-Rouges serbe, bulgare, hellénique, monténégrine et au Croissant-Rouge ottoman.

Le 50me anniversaire de la pose de la première pierre de cet édifice humanitaire qui a nom «La Croix-Rouge», peut être rattaché à la date du 26 octobre 1863, réunion à Genève de la conférence qui a établi les larges et nobles bases de cette institution charitable. Pour célébrer cet anniversaire, M. E. Schollmayer, de Vienne, a composé un poème dramatique en trois actes, destiné à la scène.

Le rapport, arrêté au 28 février 1913, que la Société autrichienne présente sur l'exercice écoulé, débute par le rappel de l'événement principal: l'œuvre d'assistance aux Balkans, accomplie indistinctement en faveur des victimes de toutes les puissances belligérantes, en raison de la neutralité et de la solidarité qui sont les principes de la Croix-Rouge.

On sait que la Société autrichienne de la Croix-Rouge, sous la protection directe de l'empereur, avait comme représentant de ce protectorat, ou vice-protecteur, depuis 1904, l'archiduc Frédéric, lequel vouait à la Croix-Rouge un inté rêt éclairé et une attention constante. Désireux d'être déchargé de ces fonctions en raison de ses multiples obligations vis-à-vis de l'armée, il a prié l'empereur de le remplacer, et celui-ci, faisant droit à cette requête, a appelé l'archiduc Franz Salvator à assumer cette charge.

La Croix-Rouge belge, une des premières, a fait paraître un compte-rendu complet de son intervention charitable pendant la guerre des Balkans, lequel vient heureusement compléter les détails sommaires que la correspondance nous avait permis de donner à nos lecteurs.

La question des prisonniers de guerre a fait l'objet d'une des délibérations de la Conférence de Washington, laquelle a voté, à cet égard, la résolution qu'on vient de lire ci-des-sus (146me circ.).

J'ai l'honneur de vous communiquer ci-après le cadre des membres du Comité central de la Croix-Rouge chilienne pour l'année 1913:

MM. Joaquin Bigorra, preésident.

Vicente Pisano, vice-président.

Docteur Mateo Bencur, directeur-chirurgien.

Gilberto Alessandri, conseiller.

Emilio Peno y Lara, »

Candido Veiga, trésorier.

Josè Itturralde, secrétaire.

Enrique Gonzalez Rojas, vice-secrétaire.

D'un article publié dans le Daily News du nord de la Chine, par M. Gilbert Reid, secrétaire étranger de la Société, et daté de Shangaï en novembre 1912, il apparaît que la question de la constitution et du fonctionnement normal de la Société ne sont pas encore réglés à la satisfaction générale.

La Conférence de Washington a émis le vœu « que toutes « les Sociétés prêtent leur concours à la publication et à la « diffusion du Bulletin du Comité international, qui leur « est principalement destiné, en souscrivant un nombre « d'abonnements plus important, proportionné à leurs « moyens, et en le distribuant aux personnes qui se distin «guent particulièrement par le rôle qu'elles jouent dans la « Croix-Rouge de leur pays ».

Les rapports des détachements de secours qui ont fonctionné pendant la guerre des Balkans commencent à arriver et à fournir d'intéressants détails.

« 1) Composition actuelle du bureau du Comité:

C. G. Balle, général de brigade, président;

J. Jensen, maire de Copenhague, vice-président;

C. G. Schack, capitaine, secrétaire.

2) Pendant l'exercice écoulé, les opérations de la Société se sont continuées sur la même base et on est parvenu à en élargir encore les cadres.