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La Croix-Rouge et la Convention de Genève en Russie et ailleurs, de 1872 à 1902 (Suite1)

Published online by Cambridge University Press:  27 November 2009

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Les excellents résultats obtenus par l'initiative privée dans l'œuvre de secours aux militaires blessés ou malades avaient réduit au silence tous ceux qui proclamaient l'absolue suffisance de l'administration médicale de l'armée. Aussi voyons-nous l'administration militaire, avant même le début de la campagne russo-turque, rechercher et s'assurer le concours de la Société de secours aux blessés, qui avait déjà, quelques années auparavant, rendu de précieux services aux troupes envoyées en expédition dans l'Asie centrale. Vers la fin de 1876, en prévision d'une guerre avec la Turquie, une convention intervint entre l'autorité militaire et la Société de secours aux blessés, en vue d'assurer à cette dernière une activité qui devait être indépendante à l'intérieur de l'empire, et auxiliaire sur le théâtre de la guerre. La Société se chargeait d'établir et d'entretenir dans ses différents établissements un total de 16,000 lits destinés aux militaires malades ou blessés.

Type
Russie
Copyright
Copyright © International Committee of the Red Cross 1906

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Footnotes

1

Voy. T. XXXVI, p. 270.

References

page 44 note 1 Nous ne saurions mieux faire pour caractériser cette déplorable situation des blessés et des malades, que de citer quelques extraits des lettres du vénérable Dr S. P. Botkine, dont la compétence et l'impartialité sont irrécusables. « 3 septembre. Je suis allé hier à l'hôpital de Bulgareni, par lequel passent presque tous les blessés à Plevna. Cet hôpital, établi pour 600 malades, a vu passer du 31 août au 2 septembre 5000 blessés. Hier à trois heures, ou en avait expédié 3000 sur Sistovo, il en reste 2300. Figurezvous l'aspect de ce lieu! 30 tentes contenant chacune 20 malades et tout autour plus de 2000 hommes sans abri, qui réclament le pansement et la nourriture. Beaucoup n'ont rien mangé depuis un jour et demi, et plusieurs attendent depuis trois jours leur premier pansement. 10 médecins aidés par 20 sœurs de charité et quelques infirmiers, travaillent jour et nuit. Les cuisines organisées par la Croix-Rouge fonctionnent sans relâche, mais quel moyen de nourrir cette masse d'hommes que l'insuffisance des moyens de transport écoule avec la plus grande lenteur sur Sistovo et Zimnista ? « Pourvu que nous arrivions au train! » c'est le cri qu'on entend de tous côtés sur ce champ de souffrances. « Faites-nous donner à manger, monsieur! » Cette phrase navraute, entendue sans cesse, rappelle douloureusement l'incurie do notre organisation…. L'approvisionnement de l'hôpital est l'affaire de la trop fameuse Compagnie. Chose étrange: le pays regorge de blé et les gens meurent de faim…. Pourquoi ne pas ouvrir un second hôpital? demande-t-on. L'inspecteur des hôpitaux K. répond qu'il n'y a pas assez de tentes, que celles qu'on a commandées ne sont pas encore arrivées à Bucarest, etc. En un mot ce n'est la faute de personne…. L'indignation remplit mon âme et c'est en ce moment qu'on m'invite à voir dans l'hôpital des cas intéressants. — « Laissez-moi, ai-je répondu, je suis encore sous l'impression des cris de tous ces affarués: mon esprit ne peut concilier froidement l'intérêt scientifique d'un cas pathologique et le fait de la destruction de vies humaines, causée par la négligence et les abus. Vous me montrerez plus tard vos « cas intéressants »; pour le moment, nourrissez ceux qui ne le sont pas. Voici quatre jours que j'assiste à ces scènes, mes nerfs sont à bout. »

« Du 12 septembre: J'ai appris aujourd'hui que le jeune Dr P., médecin principal à, Sistovo, exténué d'efforts pour suffire à cet afflux incessant de blessés, de malades et d'affamés qui lui arrivent de Plevna, s'est pendu pour échapper aux criailleries injustes d'un général.» Botkine. Lettres de Bulgarie. Saint-Pétersbourg 1894.

Voici de quelle façon un autre témoin oculaire décrit le transport des blessés: « Koursk. Arrivée d'un train d'évacuation. 24 wagons de marchandises contenant 400 blessés, dont la moitié grièvement. Ces wagons venaient de servir à transporter du bétail et n'avaient été ni déinfectés, ni nettoyés. Pas de vitres. Les portes sont fermées. Les blessés n'ont ni couvertures, ni matelas, ni orcillers. La capote du soldat sert à tout. Un seul médecin pour tout le train. Pour passer d'un wagon à l'autre il lui faut attendre les arrêts. Pas un seau d'eau. Les soldats souffrent de la soif. Ils n'ont qu'une fois par jour des aliments chauds. Blioch, Lettres, p. 557. »Google Scholar

page 46 note 1 Dans ce chiffre est comprise la somme de 10 millions et demi de francs versée à la Croix-Rouge par le ministère de la guerre en vertu de la convention de 1876. Nous citons ces chiffres en francs et en nombres ronds pour simplifier la lecture. Les chiffres exacts et en roubles sont indiqués dans le texte russe. (Trad.)

page 49 note 1 De nombreux faits de co genre, officiellement constatés par la commission anglaise, nommée pour étudier la situation des blessés et des malades, pendant la guerre sud-africaine, étaient regardés non comme des cas isolés, mais comme une habitude généralement admise. Voy. Bulletin, 1901, T. XXXII, p. 109 et suivantes.Google Scholar

page 50 note 1 Voy. Bulletin 1900, T. XXXI, p. 188, et T. XXXVI, 1905, p. 27.Google Scholar