La question est controversée de savoir si l'on doit tenir compte du revenu des placements — et éventuellement des bénéfices sur réalisations de valeurs — pour apprécier le résultat technique de la branche Automobiles.
Rappelons qu'en France, réglementairement, dans les états B3 qui font apparaître le résultat technique de la catégorie, on tient compte des frais généraux, ce qui est normal, mais non des intérêts.
En réalité, il semble bien qu'il soit difficile de faire abstraction d'un élément non négligeable de profits et pertes qui dérive de l'exercice même de l'industrie de l'Assurance, mais la question demeure de savoir dans quelle mesure il faut en tenir compte.
Nous allons montrer que la question est intimement liée à la conception même que l'on se fait du montant des réserves techniques à inscrire au passif du bilan.
On ne peut avoir une idée saine tant des résultats techniques que des revenus de placements que si la comptabilité est établie par exercice de souscription. C'est l'hypothèse que nous retiendrons dans ce qui va suivre).
Un tel exercice donne lieu à encaissement d'un certain montant de primes, au paiement de commissions et de frais généraux et enfin au paiement de sinistres s'échelonnant dans le temps, au delà de la clôture calendrier de l'exercice.
Pour plus de rigueur même — et l'on peut se référer au mode de raisonnement appliqué en Assurance sur la Vie — il faut considérer séparément les différentes échéances de primes, chacune se comportant comme une sorte d'exercice isolé: ensemble des assurances à échéance du Ier janvier, ensemble des assurances à échéance du 2 janvier, etc… jusqu'à celles à échéance du 31 décembre. (Il est indifférent de raisonner sur un ensemble ou „en valeur probable” selon le principe actuariel classique).