Published online by Cambridge University Press: 29 August 2014
Trois traits caractérisent, me semble-t-il, le développement récent de la théorie du risque et influencent done l'exposé dont notre Président m'a chargé, avec une amabilité tenement pressante que je n'ai pu m'y dérober.
Le temps n'est plus où l'on pouvait déplorer un manque d'intérêt des actuaires pour la théorie du risque: tel est le trait le plus immédiatement évident. ASTIN y a certainement contribué. Le cercle restreint d'adeptes — dirais-je d'initiés — a éclaté. Les idées traversent les frontières et même l'océan. Ce faisant, elles s'enrichissent au passage, se généralisent, ou bien encore rencontrent une idée-soeur qui leur ressemble parfois comme une jumelle mais porte un autre nom. On voit les idées “reςues” se heurter à des conceptions rajeunissantes. On voit aussi les nécessités pratiques infléchir la théorie. Bref il se produit un véritable bouillonnement de recherches et d'applications, des plus heureux pour la théorie du risque, mais des plus pénibles pour le conférencier qui voudrait en cerner convenablement l'évolution. Pour ce faire, l'ampleur et la diversité des publications exigeraient un professionnel en la matière, disposant du temps voulu pour s'informer complètement. Ce n'est pas mon cas et cela explique — et excusera, je l'espère — le cadre délibérément restreint de mon exposé. Car je n'ai pas l'intention de suivre la théorie dans ses multiples démarches réeentes et dans tous ses perfectionnements les plus subtils. Je vous propose plutôt de jeter quelques regards sur le développement récent de la théorie du risque et ainsi de tenter de dégager et d'illustrer quelques idées essentielles sur cette évolution et d'essayer d'entrevoir son déroulement futur. Telles sont les limites de mon objectif.