Avicenna is well-known for rejecting Aristotle’s dichotomy between perception and the intellect by introducing the so-called estimative power, which connects perception and the intellect. The estimative power is similar to sensory cognition because what is estimated is always mixed with the sensibles. Additionally, the proper object of estimation is the individualised macnā, which seems similar to the object of the intellect as the intelligible macnā. Given the special role of estimation, scholars have recently begun debating whether Avicenna has a conceptualist theory of perception. This article contributes to that debate by focusing on Avicenna’s discussions about the perception of externals in Al-taclīqāt. I argue for a reading that steers between Mohammad Azadpur’s conceptualist reading and Luis Farjeat’s anti-conceptualist reading. For Avicenna, the presence of the sensible form in a sensory power is non-conceptual, but the perceptual judgement exhibits a weak epistemic conceptualism.

Avicenne est bien connu pour rejeter la dichotomie d’Aristote entre la perception et l’intellect en introduisant le pouvoir estimatif, qui relie la perception et l’intellect. Le pouvoir estimatif est similaire à la cognition sensorielle parce que ce qui est estimé est toujours mêlé aux sensibles. De plus, l’objet propre de l’estimation est le macnā individualisé, qui semble similaire à l’objet de l’intellect en tant que macnā intelligible. Étant donné le rôle spécial de l’estimation, les chercheurs ont récemment commencé à débattre pour savoir si Avicenne a une théorie conceptuelle de la perception. Cet article contribue à ce débat en se concentrant sur les discussions d’Avicenne sur la perception des éléments extérieurs dans Al-taclīqāt. Je plaide pour une lecture qui se situe entre la lecture conceptuelle de Mohammad Azadpur et la lecture anti-conceptuelle de Luis Farjeat. Pour Avicenne, la présence de la forme sensible dans un pouvoir sensoriel est non conceptuelle, mais le jugement perceptuel montre un conceptualisme épistémique faible.