Hélène Bellosta vient de nous quitter. Durant le long combat qu'elle a mené contre la maladie, elle a fait preuve d'un courage et d'une dignité qui forcent le respect et n'ont jamais failli – pas plus tard qu'en juin dernier, elle présentait une communication lors de la rencontre que notre Centre consacrait à Apollonius.
Pendant un quart de siècle au moins, Hélène Bellosta n'a cessé d'apporter sa contribution à l'histoire des mathématiques arabes, par une recherche de très grande qualité. Sa production scientifique est en effet comparable à tous égards à celle des meilleurs historiens en ce domaine au cours des dernières décennies et, avec elle, l’école française d'histoire des mathématiques et des sciences arabes voit disparaître l'un de ses meilleurs représentants.
Ancienne élève de l’École Normale Supérieure (Sèvres), agrégée de mathématiques, titulaire d'une maîtrise d'arabe, docteur en épistémologie et histoire des sciences (Université Paris Diderot), habilitée à diriger des recherches en épistémologie et histoire des sciences (à la même université), Hélène Bellosta a pendant de longues années enseigné les mathématiques au lycée. Pensionnaire de l'Institut Français d’Études Arabes de Damas pendant quatre ans, elle a ensuite rejoint le Centre National de la Recherche Scientifique comme Directeur de recherche. Elle était membre du Centre d'histoire des sciences et des philosophies arabes et médiévales (CNRS – Université Denis Diderot – Paris 7), et membre du Comité de Rédaction de Arabic Sciences and Philosophy.
Hélène Bellosta a notamment publié Ibrāhīm ibn Sinān. Logique et géométrie au xe siècle, en collaboration avec Roshdi Rashed (Leiden, E.J. Brill, 2000) et Apollonius de Perge, La section des droites selon des rapports, en collaboration avec Roshdi Rashed (Berlin et New York, Walter de Gruyter, 2009); ainsi que les articles suivants: