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Du syriaque au latin par l'intermédiaire de l'arabe: le Kunnāš de Yūḥannā ibn Sarābiyūn*
Published online by Cambridge University Press: 24 October 2008
Abstract
This treatise of medicine by Yühannā ibn Sarābiyūn, written in Syriac in the 8th century, translated into Arabic in the 10th century and then into Latin in the 12th century, is a typical example of the transmission of Hippocratic medicine from the Arabic East to the Latin West in the Middle Ages. However, while the complete Latin translation of Gerard of Cremona has reached us, we have only fragments of the Arabic text, dispersed in five manuscripts preserved in four European libraries.
In the first part we shall try to establish the biographical information about the author and the four translators of his treatise from Syriac to Arabic. In the second part we shall study the Arabic fragments of the Paris manuscript and the two Escorial manuscripts, first by examining their language, and then by comparing them to the Latin translation.
Composé en syriaque au VIIIe siècle, traduit en arabe au Xe siècle, puis en latin au XIIe siècle, ce traité de médecine de Yūḥannā ibn Sarābiyūn est un exemple typique de la transmission de la médecine hippocratique de l'Orient arabe à l'Occident latin au moyen âge. Mais si la traduction latine de ce traité, faite par Gérard de Crémone, nous est parvenue dans son intégralité, nous ne possédons que des fragments du texte arabe, dispersés dans cinq manuscrits conservés dans quatre bibliothèques européennes.
Dans une première partie, on essaiera de préciser les données biographiques relatives à l'auteur et aux quatre traducteurs qui ont effectué la traduction de son traité du syriaque en arabe. Dans une seconde partie, on étudiera les fragments du manuscrit de Paris et des deux manuscrits de l'Escorial, en examinant d'abord ces fragments du point de vue de leur langue, puis en les comparant à la traduction latine.
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- Research Article
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- Copyright © Cambridge University Press 1994
References
1 Sur ce médecin et son œuvre, cf. Brockelmann, C., Geschichte der Arabischen Litteratur (Leiden, 1943), t. I, p. 267;Google ScholarSuppl. (Leiden, 1937), t. I, p. 417; Graf, G., Geschichte der Christlichen Arabisehen Literatur (Città del Vaticano, 1947) t. II, p. 131;Google ScholarPeters, C., “Johannan b. Serapion,” Le Museon, LV (1942): 139–42;Google ScholarUllmann, M., Die Medizin im Islam (Leiden, 1970), pp. 102–3;Google Scholaridem, “Yūhannā ibn Sarābiyūn. Untersuchungen zur Überlieferungsgeschichte seiner Werke”, Medizinhistorisches Journal, VI (1971): 278–96; Sezgin, F., Geschiehte des Arabischen Schrifttums (Leiden, 1967), t. III, pp. 240–2.Google Scholar
2 al-Nadīm, Ibn, Kitāb al-Fihrist, éd. Flügel, G. (Leipzig, 1871), p. 296;Google Scholaral-Qiftī, Ibn, Ta'rih al-hukamā’, éd. Lippert, J. (Leipzig, 1903), p. 380;Google ScholarUsaybi'a, Ibn Abī, ‘Uyūn alanbā’ fi tabaqāt al-atibbā’, éd. Ridā, N. (Beyrouth, 1965), p. 158.Google Scholar
3 Ibn al-Qitī, Ta'rīh al-hukamā’, p. 380.
4 Sur ce toponyme, cf. Yāqūt, Mu'gam al-Buldān, éd. Beyrouth (1955), t. I, p. 313: “Village du district d'al-Balīh, près d'al-Raqqa, dana le pays de Ia Gazīra.”
5 Cf. al-Qiftī, Ibn, Ta'rīh al-hukamā’, p. 384.Google Scholar
6 Ibid., p. 431.
7 Cf. Ibn Abī Usaybi'a, ‘Uyūn al-anbā’, p. 193.
8 Cf. Graf, GCAL, t. II, p. 132 et Ullmann, M., Die Natur- und Geheimwissenschaften im Islam (Leiden, 1972), p. 109, qui explique le nom de ce traducteur par une contamination de Qustā ibn Lūqā avec Yūhannā ibn Sarābiyūn.Google Scholar
9 Cf. Ibn al-Nadīm, Kitāb al-Fihrist, p. 296; dana Ia présente communication, il ne sera question que du “petit” kunnās.
10 Leclerc, L., Histoire de la médecine arabe (Paris, 1876), t. I, p. 114.Google Scholar
11 Ibid., pp. 115–16.
12 Cf. Renaud, H.J.P., Les manuscrits arabes de l'Escurial (Paris, 1941), t. II, fasc. 2, p. 29.Google Scholar
13 Cet ouvrage est contenu dans le MS arabe 598 (Hunt. 461) de la Bibliothèque Bodléienne (cf. le catalogue de J. Uri, p. 140); Brockelmann, C., (Suppl., t. III, p. 867) a enregistré le titre de l'ouvrage et renvoie à la notice concernant Yahyā (GAL, t. I, p. 267), où il ne figure pas.Google Scholar
14 Bien entendu, il ne peut s'agir du célèbre médecin de Damas, Ibn al-Nafīs (m. 1288).
15 Leclerc, Histoire de la médecine arabe, p. 114.
16 Renaud, Les manuscrits arabes de l'Escurial, p. 29.
17 Sur ce lexicographe, cf. Duval, R., La littérature syriaque (Paris, 1907), pp. 298–9;Google Scholar son lexique a été édité par Duval, R., Lexicon syriacum, auctore Hassano Ben Bahlule (Paris, 1888–1896).Google Scholar
18 Si Yāqūt mentionne bien la localité d'Awānā (Mu'gam al-Buldān, t. I, pp. 274–5), il omet, en revanche, celle de Tīrhān.
19 Sur Tābit al-Harrānī, cf. Ibn al-Nadīm, Kitāb al-Fihrist, p. 303; Ibn al-Qiftī, Ta'rīh al-hukamā’, pp. 111–15; Ibn Abī Usaybi'a, ‘Uyūn al-anbā’, pp. 307–11.
20 Cf. lédition du Kitāb al-Hāwī, t. I–XXIII (Hyderabad-Deccan, 1955–1971);Google Scholar les références données par M. Ullmann, Die Medizin im Islam, p. 102, sont incomplètes et elles doivent être complétées par Sezgin, F., GAS, t. III, pp. 241–2.Google Scholar
21 Il s'agit de l'aphorisme 54 de la Section VI (nafasu al-bukā'i), cf. Tytler, J., The Aphorisms of Hippocrates (Calcutta, 1832), p. 59.Google Scholar
22 Sur ce traducteur, cf. le récent article de Jacquart, D., “Les traductions médicales de Gérard de Crémone”, dans Gerardo da Cremona, a cura di P. Pizzamiglio (Cremona, 1992), pp. 57–70.Google Scholar
23 Cf. Steinschneider, M., Die Hebräischen Übersetzungen (Berlin, 1893), pp. 736–7 (§ 474); le MS est actuellement conservé à la Bibliothèque Bodléienne sous le n° 2087.Google Scholar
24 Ullmann, M., “Yūhannā ibn Sarābiyūn,” pp. 284–9.Google Scholar
25 Koning, P. de, Traité sur le calcul dans les reins et dans la vessie (Leyde, 1896).Google Scholar
26 Cette étude a pu être réalisée grâce à un travail coilectif, mené durant trois ans à lÉcole Pratique des Hautes Études, par une équipe de chercheurs qui comprenait: la regrettée Mile d'Alverny, Mlle Danielle Jacquart qui s'est chargée, en particulier, de transcrire le texte de la traduction latine de Gérard de Crémone, et Mme Françoise Micheau.
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- Cited by