Depuis 1988, d'importantes mortalités de palourdes japonaises Ruditapes philippinarum ont été enregistrées, sur de nombreux élevages, dans le bassin d'Arcachon. Pour expliquer celles-ci, l'hypothèse d'une prédation par la dorade royale Sparus aurata et par le baliste Balistes capriscus était avancée. Afin de la vérifier, une étude expérimentale de la prédation de la palourde par ces deux poissons a été réalisée en laboratoire. Si les relations taille prédateurs-taille proies sont plus marquées chez le baliste, les deux espèces sont particuliérement voraces, puisqu'elles s'avéraient capables de consommer, en 24 h, 500 petits naissains et 350 jeunes palourdes de 25 mm de longueur, 50 % à 70 % des proies étant consommés au cours des 6 premières heures. L'observation de la cassure de la palourde, identiquechez les deux espèces, (menues brisures de coquilles) et des traces laissées sur le sédiment par ces prédateurs, ne peuvent être retenues comme critères distinctifs. Le comportement alimentaire de ces poissons est fortement influencé par la température. Ainsi à 16 °C, une prédation de très faible intensité est observée. Seule la pose d'un filet tendu sur le sol ou légèrement surélevé s'avère être actuellement la seule parade efficace pour lutter contre ces prédateurs. Les mortalités, enregistrées sur de nombreux parcs vénéricoles du bassin d'Arcachon, en période estivale, sont, en partie, imputables à une prédation par la dorade et le baliste. Bien que l'échelle de prédation soit plus étendue chez la dorade. l'action du baliste sur les élevages de palourdes est particulièrement préoccupante car cette espèce est extrêmement résistante et inexploitée.