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L'Ancienne Église Abbatiale Saint-Jean-des-Vignes À Soissons

Published online by Cambridge University Press:  29 November 2011

Summary

Of the abbey church of St.-Jean-des-Vignes at Soissons, pulled down at the beginning of the nineteenth century, there remain only the façade and the western towers and spires. The rest of the building can be reconstructed thanks to the survival of ample illustrations. It was a church of basilical form, following the Gothic style of Picardy and Reims. Planned in the shape of a Latin cross, it had a square-ended eastern arm and also a triforium. Its somewhat archaic choir was unvaulted and was probably built about 1200–30, as were the transepts. The nave appears to have been built between 1340 and 1478.

Sommaire

De l'église abbatiale St.-Jean-des-Vignes à Soissons, démolie au début du XIXe siècle, il ne subsiste que la façade et les clochers. Le reste de l'édifice peut être reconstitué grâce à une assez abondante iconographie. C'était une église basilicale, conforme au style gothique de la Picardie et de Reims, avec un plan en croix latine, un chevet droit et un triforium. Le chœur assez archaïque et seal dépourvu de voûtes fut bâti vers 1200–30 probablement, ainsi que le transept, mais on éleva la nef de 1340 à 1478 ou environ.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The Society of Antiquaries of London 1979

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References

Notes

1 Lefevre-Pontalis, E., Soissons, dans Congres archeol. de France, LXXVIII (1911), vol. I, 348 ss.Google Scholar

2 Musée de Soissons.

3 Le caique d'un croquis de plan conservé à la Bibliothèque nationale de Paris (Estampes, Topographic de la France, Va 2, t. xi) fut peutêtre tiré de cette figure.

4 Ibid., Estampes, collect. Fleury, xxiii, Ve 140 a, ff. 2–3. On a tiré une gravure de ce dessin.

5 Ibid., Estampes, collect. Destailleur, v, Ve 26 j. Nee a gravé l'aquarelle pour le Voyage pittoresque de la France … par une soc. de gens de lettres, X (Paris, 1792), départ, de l'Aisne, pl. Soissonnois, n° 23.Google Scholar

6 Musée de Soissons.

7 Ibid.

8 Bibl. nat. (Estampes, Topographie de la France, loc. cit.).

9 Musée de Soissons. On trouvera des vues des ruines et de la façade de l'église dans les albums précités du cabinet des Estampes: Va 2 (xi), Ve 26 j et surtout Ve 140 a (ff. 5–33).

10 Cela ressort notamment de la comparaison entre la façade et les tours telles qu'on les voyait en 1914, avant les bombardements de la première guerre mondiale, et telles qu'il les a représentées.

11 De même qu'une toile de J. Hoyer: le portrait de Charles Perdu (Musée de Soissons).

12 P. Le Gris (prieur de St.-Jean-des-V.), Chronicon abbatialis canonicae S. Ioannis apud Vineas Suessionens. (Paris, 1619), pp. 127, 128, 131 et 134; Ch.-A. de Louen (chanoine de St.- Jean-des-V.), Hist, de l'abbaye royale de St.-Jean-des-Vignes de Soissons (Paris, 1710), pp. 73–5Google Scholar et 81; Gallia Christiana, IX (Paris, 1751)Google Scholar, col. 459. Le Gris s'est contredit dans sa chronologie Avant d'attribuer le chœur à Raoul et la nef aux XIVe et XVe siècles, il avait écrit (p. 80) qu'on bâtit les chœur et transept de 1108 à 1392 et la nef de 1205 à 1482. Ces dates sont manifestement erronées; nous le constaterons plus loin. Celle de 1108 pourrait cependant s'appliquer à l'abbatiale romane et celle de 1205 au début des travaux du chœur gothique. La chronologie de Louen me paraît mieux assurée.

13 Les huguenots démolirent les tombeaux pendant les guerres de religion. En 1590 on découvrit sous le dallage les cercueils en pierre de l'évêque et de l'abbé.

14 ‘… Cum … ecclesia … sit constructa …', lisons-nous sur ce document (Le Gris, op. cit., 138, et Louen, op. cit., 84). De même que les autres concessions d'indulgences accordées à l'abbaye par le pape et par l'évêque de Soissons, ces bulles ne font nulle mention de travaux de construction et ne prescrivent pas d'affecter à la fabrique les aumônes versées par les fidèles.

15 Les précisions furent données par Louen (92, 105, 108 et 109). Voir aussi Le Gris, 153 et 165, et la Gallia christ., op. cit., ix, col. 459 et 460.

16 Louen, 107, 109 et no; Le Gris, 173; Gallia, ix, col. 460. Selon Le Gris (80) on acheva les voûtes et les combles de la nef en 1482, sous l'abbatiat de Gérard Caillet.

17 Vers 1495 selon Le Gris, loc. cit.

18 Louen, 111; Le Gris, 80 et 179.

19 Louen, 132 ss. et 135; Le Gris, 80.

20 L'existence d'un couloir, continu ou non, derrière les arcades du triforium se laisse deviner sur l'aquarelle de Tavernier. Elle est confirmée par le prolongement du triforium sur les flancs de la tribune de façade, car en cet endroit l'arcature s'ouvre sur une étroite galerie bien inutile, et par les amorces du couloir visibles au revers du bloc de façade.

21 La première version est celle de Lelu, la seconde celle de Tavernier.

22 Cf. Héliot, P., ‘Le chevet de la cathédrale de Laon, ses antécédents français et ses suites’, dans Gazette des beaux-arts (avril 1972), pp. 206–7.Google Scholar

23 Ce curieux remplissage, représenté aussi sur maintes images du siècle dernier (Bibl. nat., Estampes, collect. Fleury, recueil cit.), s'est progressivement dégradé au cours du même siècle avant de disparaître.

24 On y voit en effet deux lancettes accompagnées de trois oculi—l'un polylobé comme semblent l'avoir été quelques uns de ceux de St.-Jean-des-Vignes—logés dans les angles du triangle. Cf. E. Lefèvre-Pontalis, Longpont, dans le Congrès cit., vol. i, 418.

25 Citons en quelques exemplaires dans la région: abbatiale de Longpont, collégiale de St.-Quentin, St.-Martin de Laon et St.-Nicaise de Reims.

26 Cf. Héliot, P., La basilique de St.-Quentin et l'architecture du Moyen Âge (Paris, 1967), p. 84Google Scholar; von Winterfeld, P. Kurmann et D., ‘Gautier de Varinfroy: ein “Denkmalpfleger” im 13. Jht.’, dans Festschrift für O. von Simson (Berlin, 1977), 141 et notes de la p. 157.Google Scholar

27 Cf. Héliot, Le chevet de Laon, op. cit., p. 193 ss. Sur le chevet droit au XIIe siècle en France et en Angleterre: Hearn, M. F., ‘The rectangular ambulatory in English medieval architecture’, dans Journ. Soc. Architectural Historians, XXX (1971), 187 ss.CrossRefGoogle Scholar

28 Et l'absence d'arcs-boutants comme nous le constatons sur l'une des vues générales de l'édifice dessinées par Lelu: celle qui n ous montre le chœur et le chevet en élévation. Le même auteur a quand même, sur une autre vue générale, gratifié le chœur, réprésenté cette fois en perspective fuyante, de deux batteries d'arcs-boutants alors qu'il en aurait fallu trois en égard au nombre des travées. Je suppose qu'en achevant son dessin dans son cabinet, il traita par inadvertance le chœur à l'imitation de la nef et commit de la sorte une erreur. On ne trouve pas d'indication sur le dessin du fr. Barbaran, car les combles de l'église y cachent l'appareil de butée du chœur.

29 Héliot, P., ‘Les églises de l'abbaye de N.-D. à Soissons et l'architecture romane dans le N. de la France capétienne’, dans Rev. belge d'archéol. et d'hist. de l'art, XXXVII (1968), 79.Google Scholar

30 Lefèvre-Pontalis, E., L'architecture religieuse dans l'ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle, II (Paris, 18941896), 215.Google Scholar

31 L. Broche, Laon, dans le Congrès cit., vol. i, 225 ss. Ici l'on ajouta les voûtes de la nef vers la fin du XIIe siècle.

32 Héliot, P. et Jouven, G., ‘L'église St.-Pierre de Chartres et l'archit. du Moyen Âge’, Bull, archéol. du Comité des travaux hist., nouv. sér., VI (1970), 135, 136, 147, 148, 171 et 172.Google Scholar

33 Héliot, P., ‘Quelques monuments disparus de la Flandre wallonne’, dans Rev. beige d'archéol. et d'hist. de l'art, XXVIII (1959), 139.Google Scholar

34 Héliot, Le chevet de Laon, op. cit., p. 206. Sur l'édifice: Lambert, E., ‘Note sur l'église St.-Denis de Reims’, dans Acad. des inscript. et belleslettres: comptes rendus (1960), 279 ss.Google Scholar

35 Aubert, M. et mise de Maillé, L'architectore cistercienne en France, 2e éd., I (Paris, 1947), 229–30.Google Scholar

36 Cf. Héliot, P., ‘La filiation du chevet de la collégiale de Lillers’, dans Bull, de la Soc. nat. des antiquaires de France (19541955), 175–6.Google Scholar

37 Rolland, P., Les églises paroissiales de Tournai (Bruxelles, 1936), pp. 1617, pl.-. 28, 30 et 33. Ici la nef est seule en cause, comme à Gand.Google Scholar

38 De Smidt, Fr. F., ‘De St.-Niklaaskerk te Gent: archeol. studie’, dans Verhandelingen van de Konink. vlaamse acad. voor wetenschappen … van België, kl. der schone kunsten, n° 23 (1969), 78 et 133.Google Scholar

39 Devliegher, L.., ‘De opkomst van de kerkelijke gotische bouwkunst in West-Vlaanderen gedurende de XIIIe eeuw’, dans Bull, de la Commission royale des monuments et des sites, V (1954), 270Google Scholar et fig. 67. Il ne s'agit ici que du triforium du transept, mais chaque croisillon, quoique divisé en deux travées barlongues, n'y est coiffé que d'une seule voûte d'ogives, montée sur plan carré. Malgré les voûtes on y adopta done l'élévation propre aux églises couvertes en charpente.

40 Devliegher, L., ‘De St.-Bavokerk te Aardenburg’, dans Bull, van de Konink. nederlandse oudheidkundige bond, 6e sér., IX (1956), cols. 200–7.Google Scholar

41 Ce type de fenĉtres, ébauché vers 1180 sur la chapelle de l'évêché de Noyon et réédité au XIIIe siècle à l'abbatiale St.-Léger de Soissons, paraît avoir été inventé vers 1200 au bénéfice des cathédrales de Chartres et de Soissons.

42 Je ne saurais mettre le point final à cet opuscule sans exprimer ma chaleureuse reconnaissance à M. Depouilly, conservateur du Musée de Soissons, qui facilita mes recherches avec une inlassable complaisance.