L'Histoire sociale du XIXe siècle français, depuis quelques années tendait à devenir — du moins pour les travaux de première main —une collection de monographies régionales. Il est inutile de citer ici les thèses dont le sujet confirme cette assertion, et dont les meilleures sont dans toutes les mémoires. La liste d'ailleurs n'en est pas close, tant la chose est naturelle : à partir du moment où l'on veut compter, mesurer, « quantifier » les hommes et les groupes, au lieu de se borner à des impressions, à des descriptions, ou à l'analyse d'exemples dont la représentativité est plus affirmée que prouvée, — il va de soi que la somme de travail matériel requise du chercheur augmente énormément, et qu'il ne peut faire de statistique sociale exhaustive qu'en se donnant un cadre géographique restreint. L'approfondissement de la méthode a donc pour rançon quasi nécessaire le rétrécissement de son champ d'application.