Parmi les composantes du Mexique d'aujourd'hui, il en est une fort singulière : émouvante ou révoltante, suivant le point de vue de l'observateur, elle constitue pour tous un ferment d'inquiétude. C'est que, contrairement à la règle, une grande partie de la nature échappe ici à cet asservissement, créateur de transformations, qui est le propre de l'homme. Et ce qui, plus que tout, émeut ou indigne, c'est que cette parcelle irréductible de nature ne soit pas faite de déserts, de gouffres ou de jungles inextricables, mais bien de communautés humaines, aussi désarmées que des troupeaux de daims.
C'est à des créatures naturelles, étrangères à toutes les lois qui nous régissent, que font penser ces êtres insolites qu'on découvre en s'approchant de leurs zones d'habitat ; l'uniformité de leur vêtement, leur air tendu devant les dangers de la circulation routière, leur total abandon les font ressembler à de grands oiseaux qui viendraient de tomber des nues.