Pendant un moment, au début des années 1980, la querelle scolaire a refleuri. Moment fugitif à l'échelle de l'histoire mais qui a suffi à nous remémorer l'importance, au siècle passé, des luttes politiques de concurrence entre l'Église et l'État pour le contrôle du système d'enseignement. L'État absolutiste s'était largement désintéressé de l'éducation du peuple, se contentant de confirmer les prérogatives scolaires de l'Église catholique, laquelle avait inventé l'école à l'époque de la Contre-Réforme (Furet et Ozouf, 1977). La Révolution de 1789, au-delà des discours, ne change rien à cet état de fait et le retour au pouvoir des « ultra-royalistes » toujours défavorables à l'alphabétisation des masses paysannes ne fait que renforcer la tendance de l'État à laisser faire l'Église. Certes, en 1833, par la loi Guizot, « prend fin le retrait de l'État du primaire » (Delorme et André, 1983).

Partisans et détracteurs de la Révolution, de Grégoire à Michelet et de Barruel à Latreille, sont nombreux à s'accorder sur un point: les «jansénistes" porteraient une part importante de responsabilité dans ses origines. Pourtant, au-delà de l'imputation vague, le mystère du rôle véritable qu'a pu jouer ce «jansénisme” lui-même fort mal défini reste aujourd'hui entier.

La seule étude qui essaye de rendre compte du mouvement janséniste au xviiie siècle jusqu'à la Constitution civile du clergé est la thèse déjà ancienne d'Edmond Préclin. Elle se fonde sur le concept de « richérisme », doctrine née au début du xviie siècle dans le contexte des luttes entre gallicans et jésuites au sein de l'Université, du nom du syndic Edmond Richer.

Face aux analyses qui ont longtemps conclu à l'irréversibilité du système communiste en URSS un premier clivage est apparu sur l'origine des forces qui présidaient aux réformes politiques. L'analyse des intentions du nouveau pouvoir dessinait une révolution par en haut tandis que celle de la société montrait la constitution et la poussée d'un mouvement social par en bas. Sans doute, les discordances tenaient-elles aux objets étudiés et aux méthodes mises en oeuvre et ne permettaient pas d'y voir l'ébauche de deux modèles explicatifs incompatibles.

L'histoire du puritanisme américain a été considérablement renouvelée au cours des deux dernières décennies. Parmi les innovations les plus importantes figurent la redéfinition d'un mouvement longtemps considéré comme monolithique et exceptionnel (déjà américain, en quelque sorte) que l'on préfère situer maintenant dans la mouvance de la Réforme continentale, sujet, par cela même, à de multiples influences. Très féconde, aussi, l'irruption du langage comme catégorie interprétative, qui réunit dans une communauté d'approche les littéraires étudiant les mythes, les idiomes de la religion — et les historiens dont plusieurs se tournent vers l'expression de la vie spirituelle.

Les écrits récents sur l'histoire urbaine africaine, celle-ci d'ailleurs souvent abordée en chapitre liminaire par de solides études géographiques, ont eu tendance à mettre l'accent sur les phénomènes d'hypertrophie urbaine contemporains issus de la colonisation. Or non seulement l'urbanisation africaine subsaharienne est ancienne (des découvertes archéologiques récentes ont notamment démontré qu'elle préexistait à l'influence musulmane), mais elle a pu dans certains cas présenter des formes mercantiles relativement complexes bien antérieures au fait colonial.