D'un coup de chapeau, ou le verre en main, saluons le 100e numéro» (double d'ailleurs, juillet-août, septembre-octobre 1958) des Cuadernos Americanos. Ce sera attirer l'attention, comme il convient, sur une revue sympathique, intelligente et libre, j'allais dire courageuse, mais la liberté ne va jamais sans courage.
” Nous nions, écrit son Directeur, qu'aucune nation, pour forte qu'elle soit, ait le droit d'intervenir chez une autre nation, si grande que soit la faiblesse de cette dernière… ». Ces paroles sont d'or, elles ne relèvent pas d'une rhétorique de convention : au fil des jours et des années, les Cuadernos ont su montrer qu'ils étaient une tribune libre et protester à très haute voix quand il le fallait, c'est-à-dire assez souvent.
Fondés le 29 décembre 1941, à un moment difficile de l'histoire du monde, ils ont été dès le principe et ils sont encore aujourd'hui l'oeuvre commune d'un groupe d'amis que domine la haute et sympathique silhouette directoriale de Jésus Silva Herzog, économiste, écrivain-né, orateur admirable, ancien ministre des Finances au temps de la nationalisation des pétroles, avant tout homme de coeur et de courage.