1 315 pages à typographie dense : cela fait un ouvrage énorme ; mais un grand ouvrage, sans nul doute. Pas toujours construit avec aisance et clarté : digressions, parenthèses, appendices, retours en arrière, changements de registre se succèdent sans interruption. Mais, finalement, le lecteur est emporté dans le courant, il suit avec plaisir — et c'est l'essentiel. L'auteur sait brosser des fresques, juger largement, tailler à la loupe des micro-analyses très réussies ; et comme il a le style vif, la plume un peu acide, non seulement le lecteur suit, mais il se détend — chose bien nécessaire au cours d'une route aussi longue.