En analysant les Mazarinades (1648-1653), littérature pamphlétaire qui a proliféré surtout en 1649 (2 000 pamphlets) et 1652 (1 500), Christian Jouhaud se donne un objet dont le traitement est particulièrement délicat. Il entre dans un labyrinthe de textes éphémères, elliptiques, bourrés d'allusions à l'événement du jour, rompus à toutes les ruses de la controverse, supposés accrédités par la place, souvent fictive, qu'ils se donnent dans le débat tout à la fois « convulsif », spectaculaire et commercial (il faut vendre) opposant alors le parti de Condé, celui de Mazarin, et le tiers parti dont Retz se prétendait l'instigateur.
Son livre est l'effet d'un choix, qui consiste à faire de l'analyse d'un « cas » historique l'exercice d'une méthode. Pour cette raison, il appelle plus de développements. Il a deux objectifs. D'une part, il cherche à déterminer comment lire ces documents. On ne peut supposer que n'importe quel texte est, en histoire, justiciable de la même méthode d'interprétation.