L'historiographie du xixe siècle, du moins en ce qui concerne la France, a généralement négligé l'étude des grands domaines et, de ce fait, mal évalué le rôle que leurs possesseurs ont joué dans la transformation de l'agriculture, minimisant, d'une part, le poids économique, politique et social de la grande propriété foncière après 1830, tendant, d'autre part, à enfermer la majorité de ces grands propriétaires, en particulier les représentants de la noblesse dans le stéréotype du rentier oisif et négligent. Or, si l'on ne considère plus, a priori, les membres de l'aristocratie foncière comme de simples percepteurs de rente, on observe que, même dans les régions où leur emprise sur la terre est faible, ils se soucient fréquemment d'amélioration agricole. C'est non seulement le cas dans la France du Nord et du Nord-Ouest, mais encore dans certaines régions méridionales, comme la Provence, en dépit des succès politiques du radicalisme .