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Une famille de fabricants mulhousiens au début du XIXe siècle : Jean Koechlin et ses fils

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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L'industrie de Mulhouse a déjà fait l'objet de nombreuses études. Historiens, économistes ou sociologues l'ont citée en exemple. La plupart d'entre eux ont insisté sur le rôle prépondérant du facteur humain dans sa création et son développement. Cependant, les documents originaux montrant les animateurs de cette industrie sous l'angle humain sont rares.

L'exploitation systématique d'archives familiales pourra, en une certaine mesure, combler cette lacune. Une correspondance inédite datant des premières années du XIXe siècle nous permet précisément de pénétrer dans l'intimité d'une famille qui a joué un rôle considérable dans la révolution industrielle du dernier siècle.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1951

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References

page 319 note 1. Samuel Koechlin (1719-1776) avait épousé en 1745 Elisabeth Hofer dont il eut dixsept enfants ; onze d'entre eux firent souche et cinq moururent en bas âge.

page 319 note 2. Jean Dollfus (1729-1800) avait abandonné, en 1754, sa profession de pharmacien pour fonder une fabrique de toiles peintes, le deuxième établissement du genre à Mulhouse. C'est le frère de Jean-Henry Dollfus, l'associé de Samuel Koechlin.

page 320 note 1. L'ancienne organisation politique de la République de Mulhouse reposait sur le corps de la Bourgeoisie, réparti en six tribus, administrées par deux chefs de tribu (” Zunftmeister ») siégeant au Petit-Conseil, et par quatre, cinq ou six « Sechser » et trois « Dreyer », siégeant au Grand-Conseil de la petite République.

page 320 note 2. Nicolas Thierry (1758-1817), licencié en droit, avait pris une part active aux pourparlers qui aboutirent à la réunion de Mulhouse à la France. Il avait épousé Gertrude Koechlin, une soeur de Jean.

page 320 note 3. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, t. XIV (1875), p. 337 (” Rapport sur la création à Mulhouse, à la fin du xvine siècle, d'une école de commerce », présenté à la Société Industrielle par M. Alfred Engel).

page 320 note 4. La Manufacture de Wesserling, créée en 1760 dans le château des Princes-Abbés de Murbach, seigneurs de la vallée de Saint-Amarin, fut érigée en « Manufacture Royale » par lettres patentes de Louis XVI en 1783.

page 320 note 5. Archives du Musée des familles Dollfus, Mieg et Koechlin au Musée Historique de Mulhouse.

page 321 note 1. Enfants de Jean Koechlin et de Climène Dollfus :

— 1. Anne-Catherine (1772-1835), épouse J.-H. Bourcart, Fabricant d'indiennes à Weserling (Haut-Rhin) ; — 2. Jean (1773-1861), Artiste-peintre et Dessinateur ; — 3. Samuel (1774-1850), Coloriste à Neunkirchen (Autriche), puis Blanchisseur à Pont-d'Aspach (Haut- Rhin) ; — 4. Jacques (1776-1834), Maire de Mulhouse et Député du Haut-Rhin sous la Restauration ; — 5. Rodolphe (1778-1855), Dessinateur, Fabricant d'indiennes à Mulhouse ; — 6. Marie-Madeleine (1779-1857), épouse J.-F. Grosjean, Dessinateur et Fabricant d'indiennes ; — 7. Nicolas (1781-1852), Manufacturier, Député du Haut-Rhin, Créateur des Chemins de fer d'Alsace ; — 8. Pierre (1782-1841), Manufacturier à Loerrach (Bade) ; — 9. Mathieu (1784-1834), Fabricant d'indiennes à Copenhague, puis Filateùr de coton à Masevaux (Haut-Rhin) ; — 10. Daniel (1785-1871), Chimiste et Manufacturier ; — 11. Ferdinand (1786-1854), Négociant ; —12. Ursule (1787-1851), épouse Jean Vetter de Mulhouse, Manufacturier à Ettlingen (Bade) ; — 13. Charles (1789-1831), Coloriste, Fabricant d'indiennes à Jung-Bunzlau (Mlada-Boleslav) en Bohême ; — 14. Climène (1791-1873), épouse H. Favre, Fabricant d'indiennes ; — 15. Edouard (1793-1841), Manufacturier à Mulhouse ; — 16. Benjamin (1797-1815).

A l'exception de Samuel (n° 3), Rodolphe (n° 5), Charles (n° 13), et Benjamin (n° 16, décédé à 18 ans), les fils de Jean Koechlin ont été associés de la maison Nicolas Koechlin et frères. Il en est de même de ses gendres Grosjean (n° 6) et Favre (n° 14). Pour les détails, consulter l'Histoire documentaire de l'industrie de Mulhouse au XIXe siècle (1902) et les Tableaux généalogiques de la famille Koechlin (1914). — Il nous a paru intéressant de faire ressortir la vocation spécifiquement industrielle de cette famille.

page 321 note 2. Cf. Marquis, , Mémoire statistique, Dépt. de la Meurthe, an XIII (1804-1805), p. 208,Google Scholar Toiles peintes. Cf. Maurice Lacoste, La Crise de 1805 et ses conséquences dans le département de la Meurthe (Thèse soutenue en Sorbonne le 5 mai 1951).

page 321 note 3. Notice sur Jean Koechlin père, lue à la Société Industrielle de Mulhouse (24 février 1836) par Ed. Verny (inédite).

page 322 note 1. Arch. Dépt. de Meurthe-et-Moselle, L. 139 ter f° 47, v° (25 nivôse an VIII : 15-1-1800).

page 324 note 1. Josué Koechlin (1756-1830), frère de Jean, maire de Mulhouse de 1811 à 1814.

page 324 note 2. Pierre Witz (1767-1840), Diacre et instituteur à Mulhouse, ensuite pasteur à Bienne, puis à Golmar. Il avait épousé, en 1802, Louise-Charité Oberlin, fille du pasteur du Bande- la-Roche.

page 324 note 3. L'orthographe souvent incorrecte des lettres citées donne une idée de l'accent très marqué que devait avoir leurs auteurs, prononçant à l'alsacienne. Le 12 prairial an X, Mme Jean Koechlin écrit : « … Ton père trouve que comme le trap est bien plus cher à Paris qu'ici… ». Dans une lettre de Mathieu à Daniel, en 1804, on lit : «… Comment tiable ont-ils fait… ? ». Daniel lui-même, dans une note concernant un dessin pour l'impression, parle d'un dessin à feuille de « fouchère ». Jusqu'en 1798, la langue française était encore peu pratiquée à Mulhouse. Sa connaissance s'était développée au cours du xviiiesiècle par la pratique des échanges avec Montbéliard, Neuchâtel et le pays de Vaud, où les enfants des familles aisées de la ville étaient envoyés en pension. Le développement des affaires commerciales, puis la réunion de Mulhouse à la France contribuèrent largement à répandre l'usage du français non seulement dans les relations officielles, mais aussi dans l'intimité des familles. Mais en dépit des fautes d'orthographe, le style de ces lettres témoigne d'un usage courant du français à une époque où bien des familles de la bourgeoisie de Mulhouse ne le pratiquaient guère.

page 324 note 4. Clefe, diminutif de Cléophée, prénom en usage à Mulhouse aux xviie et xviiie siècles et qui fut traduit par Climène lorsque la réunion de Mulhouse à la France introduisit l'usage du français dans les actes officiels.

page 324 note 5. Dorothée Dollfus (1767-1838), épouse de Jean Vetter, de Mulhouse, soeur de Mm8 Jean Koechlin.

page 324 note 6. Jean Vogel (1775-1824), consacré pasteur en 1797 ; à partir de 1804, précepteur à Bordeaux.

page 325 note 1. En 1802, les protestants de Nancy (ils étaient 520), la plupart originaires d'Alsace et de Suisse, adressèrent une requête au préfet de la Meurthe, Marquis, pour obtenir l'autorisation de fonder un oratoire. La supplique fut renvoyée à la municipalité qui se montra défavorable. Cependant, le premier Consul autorisa la création envisagée par un décret du 12 germinal an XII (2 avril 1804). Le premier pasteur de la nouvelle paroisse fut Jean- Guillaume Chambovey, de Genève. (Cf. CHR. Pfister, , Histoire de Nancy, t. II, p. 147 Google Scholar et suiv. : l'histoire de la paroisse protestante de Nancy). La candidature Vogel resta par conséquent sans suite. Entre temps, les Koechlin avaient quitté Bosserville.

page 328 note 1. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, t. XXVI, p. 132 (Notice nécrologique sur Ferdinand Koechlin par M. Emile Dollfus).

page 329 note 1. Dessinateur, fils de Jean-Henry Singer, de Mulhouse, coloriste, et associé, en 1797, de Braun, Lacour et Thierry, fabricants d'indiennes à Villefranche-en-Beaujolais.

page 329 note 2. Cf. Hallwich, Hermann, Firma Franz Leitenberger (1793-Î893), Prague 1893.Google Scholar

page 329 note 3. Notice biographique sur Daniel Koechlin par Achille Penot. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, t. XLI (1871), p. 237 et suiv.

page 330 note 1. Michel Spoerlin (1784-1857), né à Mulhouse, établi à Vienne, anobli par l'Empereur d'Autriche pour les grands services rendus à l'industrie de ce pays.

page 330 note 2. Cf. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, t. IX, 1836, p. 477 et suiv. (Notice sur la première exposition des produits de l'industrie nationale organisée à Vienne en 1835.)