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Une crise ignorée : Comment s'est perdue la propriété ecclésiastique dans l'Italie du Nord entre le XIe et le XVIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Carlo M. Cipolla*
Affiliation:
Université de Pavie

Extract

En Italie, le grand domaine ecclésiastique ou le grand monastère, centres d'exploitation agricole, n'ont jamais eu la même importance que dans les pays transalpins. Aussi bien, l'historiographie italienne n'a consacré que peu d'études, et le plus souvent insignifiantes, à l'évolution de la propriété ecclésiastique. Une enquête approfondie sur les vicissitudes de la propriété foncière ecclésiastique en Italie n'en apporterait pas moins des éléments de grande valeur historique et des points de vue assez neufs.

Mais une telle recherche est difficile, compliquée aussi à cause de ce très vif contraste qui, ici, sépare une fois de plus l'évolution historique du Nord de celle du Sud de l'Italie. Il suffit d'en juger d'après les résultats : dans le Nord, dès le milieu du XVIe siècle, l'Église ne possédait plus que de 10 à 15 pour 100 des terres ; dans le Sud, au contraire, et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, elle en possédera de 65 à 70 p. 100.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1947

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References

page 317 note 1. Pour le Nord, v. ci-dessous, p. 326. Pour le Sud, les données de Bianchini, L., Della storia delle finanze del regno di Napoli, Palermo, 1839, p. 193 Google Scholar, qui se réfèrent au milieu du XVIIIe siècle, sont exactement confirmées par les « Tableaux historiques et statistiques des États des Princes souverains d'Italie » de 1778 (Arch. Affaires Etrang. Paris, Mém. et doc,, Italie 9) : « Les 2/3 des biens du royaume sont entre les mains des ecclésiastiques et ne peuvent en sortir ; l'aliénation en est défendue par des lois formelles. »

page 317 note 2. Cette étude n'est que l'amorce d'une bien plus vaste enquête. La bibliographie et la documentation d'archives qu'on y trouvera ne font que résumer celles de notre prochain ouvrage sur Le origini della moderna proprietà fondiaria.

Nous tenons à exprimer notre vive reconnaissance à Lucien Febvre et à Franco Borlandi qui ont attiré notre attention sur de nombreux points et nous ont suggéré des observations de tout ordre.

page 318 note 1. V. surtout F. Gosso, Vita economica delle abbazie piemontesi, Roma, 1940. Avec quelques atténuations A. Doren, Italienische Wirtschaftsgeschichte, Iena, 1934, ch. II, parag. 2 ; — Carli, F., Il mercato nell'età del Comune, Padovat p. 35 Google Scholar ; Salvioli, G., « Il monachesimo occidentale e la sua storia economica », Rivista italiana di sociologia, 1911, p. 32 Google Scholar ; — etc.

page 318 note 2. Bibliot. Nat. Paris, Lat. Nouv. aoq. 2270, c, 10, 11, 12, 47 ; 2270, c. 10, 56, 66, 73.

page 318 note 3. V: des exemples significatifs en F. Gosso, o. c., ; — F. Carli, o. c, p. 35.

page 318 note 4. Pirenne, H., « Les périodes de l'histoire sociale du capitalisme », Bull, de la el. des lettres de l'Académie Royale de Belgique, 1914, p. 358-99Google Scholar.

page 319 note 1. Et souvent, dans le cas de gros domaines, à champart.

page 319 note 2. II est certain que cette catégorie de fictàbiles spéculateurs n'était inconnue ni aux siècles précédents, ni sur les terres des laïcs. Mais il n'y a pas de doute que, dès la fin du XIIIe siècle, ces fictabiles se multiplièrent extraordinairement sur les propriétés rurales et urbaines de l'Église.

page 319 note 3. Archiv. Notar. Pavia, Parona Simoninoi I, 118 v. ; 147.

page 319 note 4. V. surtout l'appendice de Ruffini dans l'édition italienne de E. Friedberg, Trattato del diritto ecclesiastico cattolico ed evangelico, Torino, 1893 ; — Salvimini, G., « Le Hotte fra Stato e Chiesa nei Comuni italiani durante il sec. XIII », Studi storici, 1901, p. 39 Google Scholar ; — Pivano, S., Stato e Chiesa negli statuti comunali italiani, Torino, 1904 Google Scholar ; — Pivano, S., Comuni italiani e la Chiesa e i loro rapporti politici e giuridici nel, Medipevo, Torino, 1906 Google Scholar ; — Cagoese, R., Classi e comuni rurali nel medioevo italiano, Firenze, 1906-9Google Scholar ; — Voupe, G., « Per la storia delle giurisdizioni vescovili nella costituzione comuuale e dei rapporti fra Stato e Chiesa nelle città medioevali », Studi storici, 1913, p. 187 Google Scholar ; — G. Volpe, « Chiesa e stato di città nell'Italia médiévale », dans Movimenti religiosi e jette ereticoli nella società médiévale italiana, Firenze, 1922, p. 259. Pour les régions en particulier, v. Battistella, A., « La politica ecclesiastica della republica di Venezia », Archivio veneto, 1898, p. 390 Google Scholar ; — Botteghi, L. A., « Clero e comune in Padova nel sec. XIII », Nuovo archivio veneto, 1905, p. 218 Google Scholar ; — Beretta, R., « Il monastero delle benedettine di s. Pietro di Cremella », Archivio storico lombardo, 1913, p. 306 Google Scholar ; — Boretta, R.; « Preoelti intimati dall-'abate Ardengo Visconti agli uomini di Inzago », ibid., 1913, p. 473 Google Scholar ; — Novellis, C., Storia di Savigliano è dell'abbazia di ». Pietro, Torino, 1844, p. 196 Google Scholar ; — Gabotto, F. « Il « Comune » a Cuneo nel sec. XIII e le origini comunali in Piemonte », Boll. storico bibliografico subalpino, 1900, p. 40 Google Scholar ; — A. Bozzola, « Appunti sulla vita economica del Moraferrato », ibid., 1923, p. 226 ; — etc.

page 320 note 1. Voici ce que le cardinal Piccolomini écrivait au pape Paolo II stigmatisant le caractère fondamentalement niveleur de la politique des ducs de Milan : « Hec tamen duritas non exercetur in me solum, sed in ceteros quoque Cardinales qui in dilione sua [du Duc] beneflcium habent. Dico item non me prefatae res gravant ; gravât contemptus Cardinalatus, contemptus Ecclesie, qui ut videtur crescitur in dies. Gloria quoque temporum Tuorum me angit in quibus Sacrosantum Collegium pariter cum abiectae plabis hominibus in eandem taxam coniicitur, eadem mandata accipit atque eisdem vexationibus ad contributionem impellitur. » (Arch. Mensa Vescovile Pavia, b. 158, a. 1467.)

page 320 note 2. Le duc de Milan, dans une lettre à un de ses courtisans, justifie de cette manière ses nouvelles impositions fiscales sur les ecclésiastiques : «…Essendo molto gravato de spexe quale tutavia sostenemo in queste nostre occurrentie di guerra, ce convene excogitare di ricuperare da omne banda dinari con minore graveza de nostri subditi che sia possibile. » (Arch. Notar. Pavia, Gravanago Agostino, 37 août 1482 et 28 janv. 1483.)

page 320 note 3. Naturellement, la réalité est toujours riche de nuances et d'exceptions. Dans le duché de Milan la politique à l'égard de l'Église fut toujours brutale et violente. De même dans les Signorie de Vérone et de Padoue. L'attitude de la République vénétienne, moins brutale, fut, semble-t-il, encore plus intransigeante. La république de Gênes et les ducs de Savoie, au contraire, gardèrent vis-à-vis de l'Église une attitude assez favorable. V. l'appendice cité de Ruffini, auquel on renvoie ipour la bibliographie d'avant 1893. Puis, A. Battistella, o. c. ; — C. Vassallo, « Gli astigiani sotto la dominazione straniera », Archivio storico italiano, 1879, p. 395-6 ; — Alessio, F., « Cavour e la sua abazia », Boll. storico biblio grajico subalpino, 1910, p. 285 Google Scholar et 287-8 ; — L'Huillier, D. H., « I priorati oluniaoensi in Italia », Brixia sacra, 1912, p. 103 Google Scholar ; — Verga, E., « Un caso di coscienza di Filippo Maria Visconti », Archivio storico lombardo, 1919, p. 443 Google Scholar ; — Bisgaho, G., « Le relazioni dei Visconti di Milano con la Chiesa », ibid., 1920, p. 84 Google Scholar ; — Fumi, L., « Chiesa e stato nel dominio di Francesco Sforza », ibid., 1924, p. 1 Google Scholar ; — etc.

En particulier sur les impositions fiscales auxquelles la Signoria soumit l'Eglise, v. A. Battistella, o. c, p. 402 (sur la politique fiscale de la République vénélienne à l'égard du clergé de Brescia, v. Putelli, R., « Decreti per le Chiese di Valcamonica nei sec. XV e XVI », Brixia sacra, 1917, p. 25 Google Scholar) ; — Campi, P. M., Dell'historia ecclesiastica di Piacenza, Piacenza, 1663, t. III, p. 133, 137Google Scholar ; — Poggiali, , Memorie storiche di Piacenza, Piacenza, 1758, t. V, p. 4 Google Scholar ; — Ghiron, I., « La credenza di Sant'Ambrogio », Archivio storico lombardo, 1871, p. 73, 79Google Scholar ; — Agnelli, G., « Vertenze dei Visconti con la Mensa Vescovile di Lodi », ibid., 1901, p. 360, 378, 289Google Scholar ; — Ghinzoni, P., « L'inquinto ossia une tassa odiosa del sec. XV », ibid, 1884, p. 499 Google Scholar ; — Cavagna Sangiuiani, A., « L'abbazia di Morimondo », Rivista storica benedettina, 1908, p. 603 Google Scholar ; — Cognasso, F., « Note e documenti sulla formazione dello Stato Visconteo », Boll. società pavese di storia patria, 1923, p. 32.Google Scholar ; — Bertuzzi, G., « L'abbazia di Chiaravalle della Colomba », Archivio storico per le provincie parmensi, 1937, p. 37 Google Scholar ; — Cognasso, F., « Pievi e chiese del Monferrato alla metà del Treoento », Boll. storico bibliografico subalpino, 1930, p. 313 Google Scholar ; — etc.

page 321 note 1. Exemples dans G. Longoni, Memorie storiche della chiesa ed abbazia di s. Pietro al Monte e del monastero di s. Calogero di Civate, Milano, 1850 ; — Lugano, P., Origine e vita sioriza délia abbazia di s. Marziano di Tortona, Firenze, 1903, p. 88 Google Scholar ; — Degani, E., « L'abbazia benedettina di Sesto in Silvis nelle patria lel Friuli », Nuovo archivio veneto, 1907, p. 390 Google Scholar ; — Frola, G., Cartario di Santa Maria di Belmonte e di San Tomaso di Buzano, Biblioteca società storica subalipina, t. XLIII, Pinerolo, 1911, p. 63 Google Scholar ; — etc., etc.

Trop souvent, toutefois, dans ces études locales on tend à surestimer les conséquences de la commende faut© d'une exacte évaluation des autres motifs de caractère général, surtout économique, qui menaçaient les établissements religieux.

page 321 note 2. V. surtout les observations de Drei, G., « La badia cistercense di Valleresca di Parma », Arohivio storico per le provincie parmensi, 1937, p. 217 Google Scholar ; — et Baudissbra, V., « L'ospedale di s. Maria dei Colli di Gemona », Archivio veneto, 1887, p. 349 Google Scholar ; — Claretta, G., « Sull'antichissimo monastero torinese di s. Pietro dell'ordine benedettino », Atti B. Accademia délie Scienze di Torino, 1889, p. 690 Google Scholar ; — Lugano, P., Origine e vita storica della abbazia di s. Marziano di Tortona, Firenze, 1902, p. 88 Google Scholar ; — Guerrini, P., « Gueroianuova », Brixia sacra, 1912, p. 17 Google Scholar ; — Bellini, A., « L'abbazia e la Chiesa di s. Donato in Sesto Calende », Archivio storico lombardo, 1929, p. 95 Google Scholar ;. — Pasohini, P., « Il priorato oluniacense di Pontida nella seconda metà del sec. XV », Archivio veneto, 1929, p. 139 Google Scholar ; – etc. V. aussi Archiv. Stato Milano, Fondo relig. raccolta pergamene 310, 6 sept. 14136.

page 322 note 1. L'analyse de deux précieux censiers relatifs à la région de l'Apennin; ligurien-émilien et à l'époque d'entre 1340 et 1420 permet de constater que la ruine du patrimoine foncier ecclésiastique était, en plusieurs endroits, étroitement liée à l'effondrement des cadres classiques de l'organisation domaniale (v. C. M. Cipolla, I mansi feudali di Bagnaria, Grimasco e Monteacuto, à paraître).

page 322 note 2. A Venise la chute violente de la monnaie commence vers la fin du XIIIe siècle. Un peu plus tard dans le duché de Savoie. A Milan, précisément en l'an 1406. Partout, cette chute se maintiendra rapide pendant une période plus que séculaire. V. Corpus nummorum italicorum, Roma, 1910 ; — Papadopoli, N., Le monete di Venezia, Venezia, 1893, t. 1, p. 382 Google Scholar ; — Cessi, R., « Problemi monetari e bancari veneziani del sec. XIV », Archivio veneto tridentino, 1936, p. 217 Google Scholar ; – Promis, C. Monete dei Reali di Savoia, Torino, 1841, t. I, p. 479 Google Scholar ; — C. Desimoni, « Tavole delle monete di Genova », Atti soc. ligure st. patria, 1890 ; — G. M. Cipolla, La. svalutazione monetaria nel ducato di Milano alla fine del Medioevo (à paraître). Nombreuses données également dans le recueil de F. Argelati, De monetis, Milano, 1700-1759. Grâce à un livre de comptes de l'abbaye de s. Pietro in Ciel d'Oro de Pavie (Bibliot. Univ. Pavia, Cod. ald. 335) on a pu établir qu'entre 1460 et 1510 les revenus en argent du monastère sont restés les mêmes, tandis que la monnaie perdait plus que la moitié de sa valeur intrinsèque. Comptes et témoignages significatifs à cet égard pour des églises de Borgamo en Archiv. Arcivescovile Milano, Carteggio délia visita apostolica di Bergamo, sez. X, vol. VIII, fasc. V. n. 4.

page 322 note 3. Nombreuses données sur cette ruine dans Ughelli, , Italia sacra, Venezia, 1717-33Google Scholar. Pour les cisterciens en général, v. Arch. Départ. Aube (Troyes) 3. H. 235 : Visitatio et status monasteriorum Sabaudie a. 1486 (qui se réfère particulièrfement au Piémont, mais, dans l'introduction, claires allusions à la profonde décadence des établissements lombards). Pour les clunisiens, L'Huillier, D. H., « I priorati cluniacensi in Italia », Brixia sacra, 1912, p. 103 Google Scholar. Pour les diverses régions : Moroni, , Dizionario di erudizione storico ecclesiastica, Venezia, 1842 Google Scholar ; — De Gasparo, A., « L'arcidiacono e la pieve di s. Maria oltre But di Toilmezzo », Nuouo archivio veneto, 1898, p. 38 Google Scholar ; — E. Degani, o. c, p. 290 ; — Carreri, F. C., « Origine e fine di un passedimento degli abati di s. Paolo di Laventhal in Friuli », Rivista storica benedettina, 1908, p. 366 Google Scholar ; — Bariselli, P., « La badia di Coniolo », Brixia sacra, 1913, p. 45 Google Scholar ; — Guerrini, P., « La proprietà del monastero broseiano di s. Giulia nel territorio veneto tridentino », Archivio veneto tridentino, 1926, p. 113 Google Scholar ; — Caffi, M., Dell'abbazia di Chiaravalle in Lombardia, Milano, 1842, p. 134-5Google Scholar ; — G. Longoni, o. c , p. 76-83 ; — Macistretti, M., « Appunti per la storia dell'abbazia di Civate », Archivio storico lombardo, 1898, p. 94 Google Scholar ; — Beretta, R., « Il più antico monastero benedettino del milanese », Rivista storica benedettina, 1911, p. 61 Google Scholar ; — P. Lugano, o. c, p. 73, 88, 91 ; — Beretta, R., « Il monastero delle benedettine di s. Pietro di Cremella », Archivio storico lombardo, 1912, p. 312 Google Scholar ; — Agnelli, G. « Monasteri lodigiani », Archivio storico per la città di Lodi, 1917, p. 151 Google Scholar ; — Manzini, P., « Carlo Pallavicini vescovq di Lodi », ibid., 1917, p. 9, 16, 17, 74Google Scholar ; — Salvi, G., « La badia di s. Benigno in Capofaro »,. Rivista storica benedettina, 1914, p. 339 Google Scholar ; — Rossi, G., « L'abbazia di s. Maria e di s. Martine dell'isola Gallinara », ibid., 1916, p. 67 Google Scholar ; — Semkria, G. B., Storia della Chiesa metropolitana di Torino, Torino, 1840, p. 189, 205, 219, 220Google Scholar ; — Cibrario, L., Dell'economia, politica nel medioevo, Torino, 1862, t. II, p. 45 Google Scholar ; — Caffaro, P., Notizie e documenti della Chiesa Pinerolese, Pinerolo, 1893, t. I, p. 189, 307Google Scholar ; — Cais di Pierlas, E., « I Conti di Ventimiglia e il priorato di s. Michele », Miscellanea di storia italiana, s. II, t. VIII, p. 52 Google Scholar ; — Provana di Collegno, E. S., « Notizie e ‘document! di alcune oertose del Piemonte », ibid., s. III, t. I, p. 177 Google Scholar ; t. IV, p. 108 ; — Savio, F., « Il monastèro di s. Teofredo di Cervere », ibid., s. III, t. III, p. 60 Google Scholar (v. aussi sur ce monastère Adriani, Degli antichi signori di Sarmatori, Manzano e Monfalcone, Torino, i853) ; — Paste, R., Storia documentata dell'abbazia di s. Andréa di Vercelli, Vercelli, 1907 Google Scholar ; — F. Alessio, o. c, p. 287 ; — G. Froia, o. c., p . 62 ; — Lugano, P., Primordi dell'abbazia di Rivalta Scrivia, Tortona, 1916 Google Scholar, dernier chap. ; — F. Savio, L'abbazia di Staffarda, Torino, 1932, etc.

Cette ruine des établissements religieux avait d'ailleurs fini par provoquer en plusieurs endroits des mouvements de réforme ; v., outre les nombreux travaux de Lugano, l'intéressant témoignage L. Barbi, De initiis congregationis s. lus tine, Éd. G. Campeis, Padova, 1908, et aussi Historiarwn Coenobii d. Iustinae Paiavinae, Padova, 1796 ; — R. Bellodi, Il monastero di s. Benedetto in Polirone, Mantova, 1905 ; — Caronti, E., « L'abbazia di Praglia tra i colli euganei », R. st. bened., 1907, p. 324 Google Scholar ; — Trifone, G., « Ludovico Barbo ed i promordi della congregazione benedettina di s. Giustina'o », ibid., 1910, p. 269-88Google Scholar, 364-94 ; — etc.

page 323 note 1. Arch. Notar. Pavia, Baracchi Agostino VI, 26 ; — Legge Lodovico VII, 165 ; — Gravanago Agostino, 4 mars 1456 ; — Legge Lodovico XIII, 482 ; — F. Gasparolo. L'abadia di s. Giustina, Alessandria, 1912, p. 150 (9 août 1434) ; — C. Novellis, o. c., p. 207 ; — Archiv. Civ. Pavia, lett. duc, 15 févr. 1408, Ier févr. 1410.

Le fait qu'au XVe siècle on voit un grand nombre d'églises et de monastères s'embellir et bâtir des édifices fastueux pourrait sembler contredire ce qu'on a dit jusqu'ici. Mais toute cette ardeur pour les nouvelles bâtisses n'est pas le signe d'une condition économique florissante ; elle est bien plutôt l'expression des goûts nouveaux et raffinés de la Renaissance. On voit de nombreux cas où des abbés, afin de transformer leurs cloîtres ou leurs églises selon la nouvelle mode, vendent domaines et objets précieux et laissent tomber en ruine d'autres propriétés de leurs monastères. Bâtisses et décoration du Quattrocento ne sont donc pas à citer parmi les preuves de la florissance économique de l'Église, mais plutôt. parmi les causes de sa ruine.

page 324 note 1. Impossible de donner même un court résumé de la documentation relative à la participation de toutes les classes sociales au pillage des biens de l'Église. On la trouvera dans notre prochain volume, cité p. 317, note 2.

page 324 note 2. A la date du 21 mai 1410, le duc « ne etiam ecclesiarum substantiae dissiperpetur sine quibus non possunt divina officia celebrari, considerantes igitur modo perpetuae vel diuturnae investiturae sub honestatis et utilitatis spetie, plerumquo suis bonis ecclesiasticis spoliari », ordonnait « quod nullus recipere debeat aliquam investituram ab aliquo religioso ad longius tempus novem annorum ». (Antiqua Cucum Mediolani décréta, Milano, 1654, à la date.)

page 324 note 3. La ruine morale du clergé était générale au XVe siècle dans toute l'Italie du Nord : v. M. Rosi, « Le monache nella vita genovese dal sec. XV al XVII », Atti soc. ligure di st. patria, 1895, p. 17 ; — Belgrano, , Vita privata dei genovesi, Genova, 1875, p. 472 Google Scholar ; — G. Maccotti, Donne e monache, Firenze, 1884 ; — Mutinelli, , Storia arcana ed anedottica d'Italia, Venezia, 1885, t. I, p. 170 Google Scholar ; — Molmenti, P., La storia di Venezia nella vita privata, Torino, 1880, par. IIIGoogle Scholar, ch. VII ; — Intra, G. B., « Di Ippolito Capilupi e del suo tempo », Archivio storico lombardo, 1892, p. 102 Google Scholar ;. — Gabotto, F., Lo stato sabaudo da Amedeo VIII ad Emanuele Filiberto, Torino, 1892, t. I, p. 232 Google Scholar ; — Vita della madre Felice Rasponi, éd. C. Ricci, Bologna, 1883 ; — Caffi, M., « Le monache di s. Salvatore di Cremona », ibid., 1889, p. 698 Google Scholar ; — P. M. Campi, o. c, t. III, p. 199, 202 ; — Adami, V., « Il monastero di s. Maria Maddalena di Varenna », Bivista storica benedettina, 1922, p. 225 Google Scholar ; — Corio, L., « Il monastero di Cairate », Archivio storico lombardot 1802, p. 7475 Google Scholar ; — Malaguzzi-Valeri, , La corte di Lodovico il Moro, Milano, 1913, t. I, p. 142 Google Scholar ; — Behetta, R., « Il monastero maggiore di Milano e la riforma operatavi da s. carlo Borromeo », Rivista storica benedettina, 1916, p. 130 Google Scholar ; — Chabod, F., « Per la storia religiosa dello stato di Milano durante il dominlo di Carlo V », Annuario del R. Istituto Storico Italiano per l'età moderna e contemporanea, 1937, p. 913 Google Scholar ; — etc.

page 325 note 4. Voici quelques exemples significatifs. Johannis de Arisiis se fait donner ad fictum par le couvent de San Salvatore (Pavie) un gros domaine pour un loyer annuel de 25 florins ; il le sous-loue à Johannis de Cambiago pour 180 florins (Archiv. Tiotar. Pavia, Sedazzi Giacomazzo, 2 déc. 1448). Jacobus de Ottonis se fait donner ad fictum par l'Évêché de Pavie un domaine près de Bastida Pancarana pour le loyer annuel de 35 florins ; il le sous-loue pour 160 (Archiv. Notar. Pavia, Legge Lodovico, 4 févr. 1464). Antonius de Vidolenghis se fait donner ad fictum une maison de l'église de s. Giovanny in Borgo pour 1 florin par an ; il la aousloue pour 7 (R. Maiocchi, Codice diplomatico artistico di Pavia, Pavia, 1937, doc. 1095, 1100, IIII). V. aussi les cas cités par F. Chabod, o. c, p. 12, n. 3 ; —etc.

page 325 note 1. Volpe, G., Momenti di storia italiana, Firenze, 1925, p. 75 Google Scholar ; — N. Rodolico, « II ritorno alla terra degli italiani », Atti della R. Accademia dei Gcorgofili, 1933 ; — Chabod, F., Lo stato di Milano nell'impero di Carlo V, Roma, 1934, p. 198 Google Scholar ; — G. Barbieri, Gli ideali economici degli italiani all'inizio dell'età moderna, Milaixo, 1940 ; — A. Fanfani, « Correnti di pensiero e ideali economici in Europa all'inizio dell'età moderna », Giornale degli economisti, 1941 ; — A. Fanfani, Storia economica, Milano, 1943, par. IV ; — A. Fanfani, Storia del lavoro in Italia dalla fine del sec. XV agli inizi del sec. XVIII, Milano 1943, p. 193 ; — v. d'ailleurs aussi G. Luzzatto, Storia economica, Padova, 1938, p. 58 ; — Luzzatto, G., « Per un programma di lavoro », Bivista di storia economica, 1943, p. 21 Google Scholar ; — Padovan, G. [Luzzatto], « L'attrvità di un patrizio veneziano del Quattrocento », ibid., 1943. p. 21 Google Scholar ; — Cipolla, C. M., « Per una storia del lavoro in Italia », Boll. storico pavese, IQM, p. 69 Google Scholar.

page 325 note 2. V. parmi les autres Malaguzzi-Valeri, o. c , t. I, p. 590.

page 325 note 3. Impossible de donner ici, faute de place, même une liste sommairo des cas semblables que l'on connaît de spéculation. Mais voici ce que l'évêque do Pavie écrivait à ce propos : « …Boneficiali [les ecclésiastiques], facta locatione de bonis ecclesie ad novennium, accepta sub mantello — ut dicitur — pecunia vel pro gratifficandum consanguineis et amicis suis, concedebant conductori amplam facultatem faciendi super ipsis bonis quodcumque melioramenti, genus sibi visum foret, paclo adiecto quod si in fine ipsius ‘ locationis nielioramenta non fuissent soluta, censeretur renovata locatio sub eodem pensionei per aliud novennium et sic de novennio in novennium usque in perpetuum donec soluta essent melioramenta. Virtute cuius pacti super ipsis bonis ecclesiasticis tôt nielioramenta parum notoiia et parum uttilia nonnunquam etiam voluptuaria fie'bant ut non reperiretur beneficiatus qui vellet ipsa nielioramenta solvere, et quamvis aliorum bona in redditu seu pensione annua crescant ut forunt tempora, huiusmodi tamen bona ecclesie nunquam in penssione crescunt. » (Arch. Mensa Vescovile, b. 200, sièc. XVI.)

page 325 note 4. V. la note précéd. On trouvera de nombreux exemples dans notre : Alle origini della moderna proprieté fondiaria.

page 326 note 1. On adressait dans ce cas une demande spéciale au duc afin d'obtenir une licence de dérogation, pour motifs extraordinaires, à la vieille ordonnance de 1401. D'innombrables documents témoignent que les ducs concédaient désormais avec une facilité extrême cette licence. D'ailleurs le duc même s'adonnait à cette spéculation aux dépens de l'Église, en se faisant fictabilis des établissements religieux (v. A. Colombo, « La fondazione della villa sforzesca », Boll. storico bibliografico subalpino, VII, p. 184-86).

page 326 note 2. C'était la clause par laquelle, si le fictabilis le voulait, il pouvait devenir propriétaire pleno jure des terres qu'il avait prises ad fictum, pourvu qu'il donnât à l'Église des terrains « de la mêtne Valeur ». On ne disait pas « de la même extension», mais «de tla même valeur». De nombreux fictabiles s'approprient donc de grands domaines en donnant en échange des petits, grâce à des estimations de complaisance. Et d'aussi nombreux fictabiles s'approprient de bonnes terres très peu estimées parce que, faute d'entretien, elles se trouvaient en mauvais étal — en échange de terres originellement mauvaises pour lesquelles aucun travail de bonification n'aurait été profitable.

page 326 note 3. Archiv. Civ. Pavia, 256. Misure generali fatte l'anno 1555. La première colonne donne la superficie totale de la région, en hectares ; la seconde, la superficie totale des domaines ecclésiastiques, en hectares ; la troisième, le pourcentage : Dans le document les mesures sont données en pertîche. Un hectare équivaut à 15,621 pertiche (perches).

page 326 note 4. V. par exemple le bilan annuel de l'Évêché de Pavie pour le domaine de Rosasco en 1525. De ce domaine d'environ 500 ha., l'Évêché ne tirait — frais et charges fiscales déduits — que trente sacs de froment, deux sacs de seigle et dixneuf lire imperiali ! ! (Arch. Mensa Vescovile Pavia, 304.)

page 327 note 1. La configuration caractéristiquement morcelée de la propriété foncière de l'Église avait toujours été un des plus graves obstacles pour le développement et l'amélioration économique des domaines. Par exemple, dans les premières années du XVIe siècle, le monastère de S. Giustina (Alexandrie) n'avait « il modo d'indurre a cultura le possessioni stante la ua povertà, gli aggravi continui délia soldatesca et la divisione di deiti terreni spartiti in molti pezzi’ piccioli et trat loro rnolto lonlani » (F. Gasparolo, o. c., t. I, p. 281-2) ; — v. aussi d'autres exemples en Archivio Stato Milano, fond. rel. 310, 4 juill. 1519.