Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
En dépit des deux remarquables articles d'Henri Pirenne et de H. van Werveke, peu d'études ont été consacrées, jusqu'à présent, au commerce du vin au moyen âge. Et cependant ! Ce commerce fut nécessaire et permanent ; dans la civilisation agricole du haut moyen âge, il réussit à maintenir des contacts entre des régions très éloignées parfois ; il emprunta et prépara les routes que le XIIe et le XIIIe siècle devaient transformer en artères d'un vaste trafic international. Et encore, ce commerce apparaît comme capital par ses conséquences.
page 145 note 1. Voir notre article sur le commerce du vin dans le Bassin parisien (Annales E. S. C), 1947, n° 3.
page 146 note 1. M. G. H. S. S., t. IX, p. 256.
page 146 note 2. V. ce récit dans l'histoire de sa vie (1053-1124), éd. G. Bourgin (Coll. de textes p. s. à l'étude de l'histoire, 1907, t. XL, p. 155 et suiv.). Guibert était abbé de Nogent-sous-Coucy, sur l'Ailette ; — cf. Bernard Monod, Le moine Guibert et son temps, P., 1905.
page 146 note 3. Op. cit., p. 170 ; la fondation ou la restauration de plusieurs de ces églises datait du XIe siècle ; — Cf. Vbrcauteren, F., Les civitates de la Belgique seconde (Mémoires couronnés de l'Acad. R. de Belgique, Bruxelles, 1934, p. 344).Google Scholar
page 146 note 4. Broche, L., La cathédrale de Laon, Laon, 1927, p. 6 Google Scholar, et Migne, Cursus patrologiae lot., t . CLXVI, col. 990 : « Tanta vero plebis multitudo confluxit ad ipsam dedicationem ut ducenta millia diversi sexus et aetatis interfuisse ».
page 146 note 5. Op. cit., p. 156. «Cum sabatho e diversis e rwibus-mercimonii gratia plebs agrestium illo venirent civitalenses cgpho aut scutella aut quolibet alio modo legumen aut triticum seu quippiam alicujus frugis foro quasi vénale circumferebant, cumque rustico talia proquirenti ememdwn obtulissent Me, taxato pretio, se pollicebatur empturum « sequere aiebat venditor me in domum meam, ut ibi residuum frugis hujus quam tibi vendo, videos, visumque suscipias ». Sequebatw Me, sed cum pervenissent in arcam fidelis venditor, elato et sustento areae operculo. «.Inclina,aiebat, caput tuum et ulnas in aream, ut videas quod hoc totum non discrepet ab ea parte quam tibi in foro proposui. »
page 146 note 6. Dant eis per internuntios optionem ut si prelia digna impedirent, communionis faciendae licentiam haberent. Ces proceres sont des grands possédant une seigneurie sur le territoire de la ville ; — Devisme, cf., Histoire de Laon, Laon, 1822, I, p. 162.Google Scholar
page 147 note 1. Guibert, p. 157-158. — Sur l'attitude de Louis le Gros vis-à-vis dès communes, voir Luchaire, A., Histoire des Communes françaises, 1, 1911, p. 183 Google Scholar ; II, p. 157.
page 147 note 2. Guibert, p. 163.
page 147 note 3. « Erat sane implacabilis invidentia episcopi ac procerum in burgenses » (Ibid., p. 158). — Lorsqu'en 1112, au cours de la révolte, Thomas de Marie entraîna les bourgeois hors de la ville, les paysans des environs livrèrent les maisons de ceux-ci au pillage : « Domosque plenas, nemine defensante, praeoccupant ; cives plane cum tssent opulenlt, habitu se pauperes ostendebant ; oceulos enim procerum adversum se irritare nolebant » (Ibid., p. 180-181).
page 147 note 4. t Laudunensi homo quidam foenoeribus undecumque deditus erat » (Ibid., p. 223).
page 147 note 5. Ibid., p. 159. — Les droits de battre monnaie et de prélever les impôts indirects sur le commerce étaient vraisemblablement aux mains de l'évêque depuis la fin du x8 siècle. Cédés en 961 par le dernier comte de Laon, Hugues, au roi Lothaire, ces droits furent usurpés ou concédés à l'évêque Adalbéron sous les règnes de Hugues Capet et de Robert II, en raison de l'aide considérable qu'il avait fournie à la dynastie ; — v. F. Lot, Les derniers Carolingiens (Bibl. Ec. Hautes-Études), 1887, t. 87 — et L. Broche, « Doc. rel. aux rapports de l'évêque et de la commune de Laon », Nouv. revue hist. de droit fr. et êtr., P., 1901, p. 732. Adalbéron est le premier évêque qui ait frappé monnaie ; — v. Thillois, « Note hist. sur les monnaies frappées… jusqu'en 1593 à Laon », Bull. Soc. Acad. Laon, IX, P., 1859. Les monétaires de l'évêque, généralement des orfèvres, ont pu être des fonctionnaires auliques ; T- cf. Vercauteren, Les civitates, p. 342. Au début du xn6 siècle, cette charge ne constituait pas un fief dont l'évêque était désintéressé, mais une fonction exercée à leur commun profit. Il est probable que, comme à Beauvais, l'évêque donnait aux monétaires les ordres, fixait le type et l'alliage et pour le reste percevait un revenu par livre sur la frappe, laissant aux monétaires le surcroît de bénéfice. — Cf. M. Prou, Essai sur l'histoire monétaire de Beauvais (Mém. Soc. Antiquaires de France, t. 56, p. 63).
page 147 note 6. Landry, Essai sur les mutations des monnaies dans l'ancienne France (Bibl. Ec. Htes— Et., t. 185, P., 1910, p. 55).
page 148 note 1. Guibert, p. 159. — Comble de la duperie aux yeux de l'auteur : ces monnaies viles étaient enrobées dans une matière aussi brillante que l'argent.
page 148 note 2. Laurent, H., La loi de Gresham au moyen âge, Bruxelles, 1933, p. 10.Google Scholar
page 148 note 3. Situation avantageuse qui durera jusqu'au réajustement automatique des prix dans le diocèse.
page 148 note 4. « Cumque suam ipse monetam per se maie corruptam miserabiliter et merito impotens net tenere nec corrigere posset, Ambianenses oboles corruptissimam etiam quiddam in urbe aliquandia cursuros instituit » (Guibert, p. 159). — L'évêque n'aurait pu corriger sa monnaie, c'està- dire la décrier, la refondre et procéder à la frappe de deniers au titre légal, sans supporter un déficit considérable.
page 148 note 5. Il y a lieu de présumer que cette monnaie était courante dans la région, voire même que l'évêque en possédait un stock.
page 148 note 6. Guibert, lbid.
page 148 note 7. Provenant de la vente des pièces, à la « Monnaie » de l'évêque.
page 148 note 8. Profits du seigneurage sur la frappe.
page 149 note 1. Guibert, op. cit.
page 149 note 2. Les deniers d'Adalbéron (977-1031) portaient au revers l'effigie du roi Robert. On ne connaît pas de monnaies laonnaises frappées par ses successeurs avant celles de Gauthier de Saint-Maurice et de Gauthier de Mortagne (1151-1174) ; elles portent également au revers l'effigie royale ; — v. M. Thillois, op. cit., — et Dieudonné et Blanchet, Catalogue des monnaies françaises, IV, p. 8 et 230, qualifient ce monnayage de “semi-royal. Il ne semble pas cependant qu'il faille induire de la présence de l'effigie royale sur ces monnaies étrangères que le jus monetae ait été partagé entre le roi et l'évêque ; celle-ci marque simplement que ce droit avait été obtenu par privilège royal et que le roi gardait sur la monnaie un droit éminent de souveraineté ; — v. M. Prou, Essai sur l'hist. mon. de Beauvais, p. 66. — Guibert dit qu'en 1111 Gaudri frappa « sui tandem temporis percussuram erexit, cui pariter ad suae personae signum pastoralem ferulam imprimi fecit », ce qui signifierait que le type de la monnaie avait été modifié par cet évêque ; — v. Bourgin, op. cit., p. 159. C'était une maladresse, étant donné le peu de crédit dont Gaudri jouissait dans la cité ; elle explique en partie l'hostilité que cette nouvelle monnaie rencontra parmi la population « quae clam ab omnibus cam tanto cachinno spernebatur, ut impuriore monetae omnino minus appreciaretur ».
page 149 note 3. « Interea cum ad singulas quasque horum novorum] promotiones ferebantur edicta, ne quis pessimas ipsius caraxaturas cavillaretur. » (Guibert, p. 159 et 160.)
page 149 note 4. Sur tout ceci, cf. F. Vercauteren, Les civitates, p. 325 ; — Poupardin, R., Cartulaire de Saint-Vincent de Laon (Mém. Soc. d'hist. de Paris, P., 1902, p. 196)Google Scholar ; — F. Lot, Les derniers Carolingiens.
page 149 note 5. Lettres de Gerbert, éd. J. Havet (Coll. de textes p. s. à l'étude de l'histoire, P., 1889) ; — Richer, Histoire de France, éd. R. Latouche (Classiques de l'Histoire de France, 2 v., P . , 1930-1937) ; — L. Broche, La cathédrale de Laon, p. 7 ; — Guibert, p. 180.
page 150 note 1. Ce marché est signalé, notamment dans un acte du roi Philippe Ie r , en faveur de l'évêque de Laon, daté de 1071 : le roi confirme à l'évêque la perception d'une taxe annuelle sur les étaux des bouchers et poissonniers installés au marché (M. Prou, Actes de Philippe Z, n° 61, p. 160). Des contestations s'étaient élevées à ce propos, à l'occasion de l'administration des officiers royaux pendant la vacance du siège.
page 150 note 2. Richer, op. cit., t., II, p . 173. L'auteur rapporte qu'en 988 Charles de Lorraine disposait de tireurs à l'arbalète si adroits, « ut apothecam in recto diametro duplici foramine patentent certo jactu trajiciant ».
page 150 note 3. Guibert, op. cit., p. 163.
page 150 note 4. En 1177, la ville racheta ces taxes à l'évêque (Teulet, Layettes du Trésor, 1.1, P., 1863, p. 114).
page 150 note 5. Richer, op. cit., p. 173.
page 150 note 6. Lefèvre, G., De Anselmo Laudunensi scholastico, 1050-1117, Milan, 1895.Google Scholar
page 151 note 1. A. Demangeon, La Picardie, P., 1905, p. 28.
page 151 note 2. M. G. H. S. S. Rerum tverovingicarum, t. III, P., p . 338.
page 151 note 3. M. G. H. S. S. Diplomatum, I, éd. Pertz, p. 25 ; possession confirmée à l'abbaye de Saint-Amand en 822 et en 867 ; — v. Dom Bouquet, t. VI, p. 530, et t. VIII, p. 604.
page 151 note 4. Miraeus et Foppens, p. 9 ; confirmé par Charles le Simple en 921 (Dom Bouquet, IX, p. 50).
page 151 note 5. Flodoard, Historia Remensis ecclesiae (M. G. H. S. S., XIII, p. 459 et 460).
page 151 note 6. Dom Bouquet, VIII, p. 640.
page 151 note 7. Ibid., p. 666.
page 151 note 8. Ibid., IX, p. 413.
page 151 note 9. Richer, p. 171 ; Ibid., II, p. 173. Gerbert raconte que les soldats d'Hugues Capet qui essayaient de reprendre la cité à Charles de Lorraine se laissèrent surprendre par une sortie des assiégés, « occupatis vino et somno » (Lettres, p. 110, nº 120).
page 151 note 10. Soehnée, Catal. des actes de Henri Ier (Bibl. Hautes- Études, p. 59 et 65). L'identification du lieu est incertaine ; le roi possédait d'autres vignobles dans la région, notamment dans la localité dite « Clos du roi » (canton de Coucy).
page 151 note 11. A. A. S. S., novembre, IV, p. 912.
page 151 note 12. Miracula sanctae Mariae Laudunensis, p. 991-. Le même auteur raconte qu'un voleur cacha le trésor de Sainte-Marie « prope vineas in qao paxiltorum quibus sastentantur vitae » (p. 1015).
page 151 note 13. Ordonnances des rois de France, XI, p. 186. « Si autem ambitum civitatis possessiones domorum aut vinearum aediflcet aut vineas emat ».
page 151 note 14. Dom Bouquet, X, p. 549.
page 151 note 15. R. Poupardin, Cartulaire, p. 204.
page 151 note 16. Ibid.
page 152 note 1. A. Matton, Inventaire A. D. Aisne, série H, p. 42, 44, 50.
page 152 note 2. Prestation en nature due au seigneur à titre récognitif de son domaine direct sur les terres à vignes.
page 152 note 3. Matton, p. 25, 40, 44.
page 152 note 4. R. Poufardin, p. 204.
page 152 note 5. Nous n'avons pu nous servir que des sources imprimées et de l'inventaire de Matton.
page 152 note 6. Ibid., série H, p. 127 ; série G : donations faites au xine siècle. Les Miracles de saint Ghislain, rédigés au xi6 siècle, rapportent qu'un chevalier, Lambert de Chauny-sur-Oise, « in Laudunensi pago », attendait tout bonheur de l'abondance de ses richesses (M. G. H. S. S., t. XV! , p. 585). La puissance bien connue des seigneurs de cette région (les sires de Coucy, de Marie, etc.) n'est-elle pas à attribuer aux ressources en vin de leurs terres ?
page 152 note 7. Matton, série G, p. 85. En 1179, Louis VII constitua une rente de six muids de vin en faveur de deux chapelles fondées à Laon, à prélever annuellement sur son cellier de Laon et une rente de deux muids de vin en faveur de Saint-Vaast de Soissons (v. A. Luchaire, Actes de Louis VII, n°» 735 et 767).
page 152 note 8. Ibid., n° 488, et Ordonnances des rois de France, t. I, p. 11 à 15.
page 152 note 9. « Ipsius etiam petitione omnes ejusdem successores ea necessitate posuimus ut tempore vindemiarum, ad reflciendum vineas de fructu earum tantum conservatur et cultoribus tradatur, quod earum culturae sufficiat » (Ibid., p. XIII).
page 152 note 10. Ibid.
page 152 note 11. M. G. H, S. S., V, p. 434.
page 152 note 12. Voir page 151, note 13.
page 153 note 1. Guibert, page 180.
page 153 note 2. Voir note 11, page 152.
page 153 note 3. En 1142, par exemple, Clarambaud de Rosoy accordait à l'abbaye Saint-Martin de Tournai une exemption d'impôts sur le transport de charrettes de vin, « suas si vendere voluerint libère eis licebit », ajoute le texte (D'Herbomez, Chartes de Saint-Martin de Tournai, I, p. 60). Cette abbaye possédait des domaines dans le Laonnais, voir appendice.
page 153 note 4. Une, formule des Cartae Senonicae (fin vme siècle) prouve qu'à cette époque, les propriétaires laïcs de la région vendaient du vin ; il s'agit d'une exemption d'impôts en faveur d'un fldelis de l'empereur, sur le commerce de son vin (M. G. H., Formules, p. 201, n° 36).
page 153 note 5. Demangeon, La Picardie, p. 258.
page 153 note 6. M. Bloch, Les caractères originaux de l'histoire rurale française, P., 1931, p . 22.
page 153 note 7. V. l'article remarquable de H. van Werveke, « Comment les établissements religieux belges se procuraient-ils du vin au moyen âge ? » R. belge.de Phil. et d'Hist., II, 1923, p. 643 et suiv. Nous y puisons nombre de renseignements.
page 153 note 8. Vogel, W., Die Normannen und dos frankische Reich bis zur Griindung der Normandie (793-911), Heidelberg, 1906, p. 333.Google Scholar
page 153 note 9. B. Steinitz, « Die Organisation und Gruppierung der Kronguter unter Karel dem Groossen », Vierteljahrschr. Sozial-und-Wirtsgesch., IX, 1911. L'auteur relève dans cette région les villes royales de Barizis, Berny, Compiègne, Gorbeny, Laon, Naully, Saint-Front, Samoussy, Servais et Quierzy (p. 510 et suiv.).
page 153 note 10. Voir page 151, note 8.
page 154 note 1. Flodoard, Annales, éd. Lauer (Coll. de textes, p. s…, P., 1905) ; — p. 106 : «Hugo pressul, assumens secum Theobaldum de Lauduno cum aliis nonuilis malefactoribus in Culmisciacum ceterasque contiguas villas tempora vindimiae venit, qui omne pêne vinum ex his colligentes in diversos pagos abducunt » (il s'agit de Cormicy, arr. de Reims) ; — p . 193 : « Hugo presul, assumens secum Theobaldum sororis suae maritum cum aliis quibusdam agressatoribus, in villas Remis contiguas vindimiae tempore venit. Qui omne pêne vinum abinde colligentesin diversos pagos abducunt. »
page 154 note 2. Ibid., p. 50 et 145.
page 154 note 3. A. A. S. S., Nov., I, p . 827.
page 154 note 4. Vercauteren, F., Actes des comtes de Flandre, Bruxelles, 1936, p. 11.Google Scholar
page 154 note 5. Vanderkindere, L., Chronique de Gislebert de Mons, Bruxelles, 1904, p. 46.Google Scholar
page 154 note 6. F. Vercauteren, Actes, p. 270.
page 154 note 7. Le vin a probablement toujours fait l'objet de commerce dans l'Europe occidentale au moyen âge. Au milieu du vm» siècle, on en vendait à la foire de Saint-Denis aux marchands, de Rouen, de Quentovic et d'outre-mer (G. Fagniez, Hist. de l'industrie et du commerce de la France, dans Coll. de textes, p . s..!-, P., 1898-1900,1, p . 43). Des Saxons et des Frisons fréquentaient ce marché, dans le même but (M. G. H. L). D. Karolinorum, I, p. 9, n° 6). A la fin de ce siècle, les grands du Soissonnais vendaient le vin de leur terre (v. p. 153, n. 4) et le capitulaire de Villis ordonnait que l'on en achetât pour les villas royales. (M. G. H., Capitularia,l,-p.5.) Au ixe siècle, les Frisons transportaient le vin du Rhin en Angleterre ( Dofsch, A., Nalurat und Geldwirtschaft in der Weltgeschichle, Vienne, 1930, p . 133 Google Scholar). Flodoard mentionne des prix de vin : en 976, le muids coûtait 7 den. ; en 977, « magna fuit copia vini in tantum ut non amplius pro vini uno modio venditores nisi aut quinque aut quatuor seu très den. ab emptoribus accipiebant » (Annales, p. 173). Entre 978 et 1016, les marchands de Rouen importaient du vin à Londres (K. Holbaum, Hansisches Urkundenbuch, I, n° 1).
page 154 note 8. Les établissements ecclésiastiques utilisaient à cette fin les corvées de transport dues par les manants de leurs domaines (v. H. van “Werveke, « Comment les établissements… », p. 653). Aj. aux exemples cités par cet auteur celui de l'abbaye de Lobbes ; les villas de Gottignies et de Biesmerée lui devaient, p. ex., chaque année deux chars tqui vadunt ad vineas quae fiunt de quatuor mansibus, aut reddunt den. 40 (Description villarum de 866, p. 163). Lafaculté de rachat de la corvée permettait à l'abbaye de s'adresser aux gens les mieux outillés du domaine pour effectuer ces transports.
page 154 note 9. F. Lot, Hariulf, Chronique de Saint-Riquier (Coll. de textes p. s…, P., 1894, p . 308).
page 155 note 1. Mabillon, Annales Benedictinorum, IV, p. 636.
page 155 note 2. R. Doehaerd, Le Tonlieu d'Arras (Mém. Acad. Arras, 1945).
page 155 note 3. Voir p. 158, note 8.
page 155 note 4. H. Pirenne, « Un grand commerce d'exportation au moyen âge : les vins de France », Annales d'Histoire économique et sociale, 1933, V, p. 230.
page 155 note 5. V. la lettre de l'archevêque de Reims à Baudoin V, comte de Flandre, reproduite dans les Miracles de saint Donatien de Bruges (M. G. H. S. S., t. XV ‘, p. 655). Gualbert de Bruges parle également des vignes cultivées en Flandre en 1126 ; v. Le meurtre de Charles le Ban, éd. H. Pirenne, dans Coll. de textes, p. s…, P., 1891, p. 12.
page 155 note 6. M. Prou, Recueil des actes de Philippe I™, 1059-1108, P. 1908, p. 83-85 : « Mercatores denique et vini conductores de Flandrensi natione ad terras sancti Medardi venientes… Denique mercatores IV comitatum scilicet Noviomensis, Veremandesis, Ambianensis, Santeris. »
page 155 note 7. M. G. H. S. S., t. V, p. 450. V. aussi Suger, La vie de Louis le Gros, éd. “Waquet (Classiques de l'Histoire de France, P., 1926 p. 252) — et Guibert, op. cit., p. 177 et suiv.
page 155 note 8. A. A. S. S., Nov., III, p. 913, Vie rédigée entre 1130 et 1136.
page 156 note 1. On sait que les marchands de Gand allèrent jusqu'en 1169 acheter du vin dans la vallée du Rhin, sous le couvert de l'abbaye de Saint-Bavon, en profitant de son exemption de tonlieu à Cologne. V. W. Stein, « Die Streit zwischen Koln und die Flandren uni die Rheinschiffahrt im XIIe Jahrhundert », dans Hansische Geschichtsblàtter, 1911.
page 156 note 2. Au milieu du xie siècle, le prévôt de l'abbaye de Saint-Hubert accompagnait les convois de vin du monastère (A. A. S. S., Nov., I, p. 827).
page 156 note 3. Sur les propriétés de l'abbaye de Saint-Martin dans la région, voir appendice.
page 156 note 4. Voir appendice.
page 156 note 5. Op. cit., p. 197. Cet auteur est le seul qui lasse aljusion à ces événements.
page 156 note 6. Voir p. 148.
page 156 note 7. Ibid.
page 156 note 8. Guibert, p. 222.
page 156 note 9. Guibert, p. 147.
page 156 note 10. V. p. 150.
page 156 note 11. Galbert De Bruges, p. 22 : « Et circa vesperam ejusdem secundae dici, Laudunenses turbavit, qui in Francia a nobis longe remoti sunt. »
page 156 note 12. Rappelons qu'en 987 Charles de Lorraine en fit importer de ce comté, voir p. 150.
page 156 note 13. Guibert, p. 155 ; texte cité note 5, p. 146 ; il s'agit de vente sur échantillon, donc ds .grandes quantités.
page 156 note 14. H. Stein, Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, p. 23.
page 157 note 1. Guibert, p. 146.
page 157 note 2. A. Buggb, « Die Nordwesteuropaischen Verkehrswege im friihen Mittelalter », Vierteljahrschrift. Soz. u. Wirt. Gesch., IV, 1906, p. 227 et suiv. — et Vogel, « Zur Nord-und Wester.- ropaischen Seeschiffahrt im frûhen Mittelalter », Hansische Geschichtsblàtter, 1907, p. 153. Sur les relations entre Flandre et Russie, Pirenne, v. H., « Draps d'Ypres à Novgorod, au commencement du XIIe siècle », Revue b. de Phil. et d'Hist., IX, 1930, p. 563 Google Scholar et suiv.
page 157 note 3. Bauer, A., « Die russischen Funde abendlandischer Munzen des XI und XII Jahrhunderts », Zschr. f. Numismatik, XXXIX, 1929, p. 157.Google Scholar Les monnaies d'Adalbéron furent probablement en usage pendant tout le XIe siècle (voir note 5, p. 147).
page 157 note 4. Doehaerd, R., L'expansion belge au moyen âge, Bruxelles, 1946.Google Scholar
page 157 note 5. V. note 7, p. 154.
page 157 note 6. Guillaume de Malesburry écrivait, aux environs de 1125, à propos du diocèse de Worcester : « Regio plus quam aliae provinciae vinearum frequentior et densior prooentu uberior, sapore jucundior. Vinaenim ipsa bibentium ora tristi non torquent accretudine quippe qucc parum debeant gallicis dulcitudine »(Gesta pontificum anglorum, éd. N. H. Hamilton, Londres, 1870, p. 291).
page 157 note 7. Rappelons que, dès la seconde moitié du xne siècle, les Flamands s'occuperont de l'importation en Angleterre des vins de Gascogne (H. Pirenne, Un grand commerce d'importation).
page 157 note 8. Memorials of St Dunstan, éd. Stubbs, Londres, 1874, p. 359. Cet itinéraire lut suivi par l'archevêque Sigeric en 991 (Ibid.).
page 157 note 9. Guibert, p. 191 et suiv. ; Herman de Laon qui fera, vingt ans plus tard, le récit de ces pérégrinations, ajoute qu'il s'agit de marchands flamands qui vont acheter de la laine en Angleterre. (Miracula Sanctae Mariae Laudunensis, p. 976).
page 157 note 10. Guibert, Ibid., p. 228 et suiv.
page 158 note 1. Des abbayes de la vallée de la Seine possédaient des vignobles dans le Laonnais, voir appendice.
page 158 note 2. Sur ces services, v. le Polyptyque d'Irminon, éd. B. GUÉRard, P., 1844, t. I, p. 778 et t. II, p. 384. V. aussi note 8, p. 154.
page 158 note 3. V. le texte cité à la note 7, p. 152 et le Polyptyque d'Irminon, II, p. 351.
page 158 note 4. Sur les immunités des abbayes, v. Imbart De La Tour, « Des immunités commerciales accordées aux églises », dans Questions d'histoire sociale et religieuse, P., 1907.
page 158 note 5. V. une charte du châtelain de Saint-Omer, Guillaume, A. D. Aisne, série H, Cartulaire de Foigny, f° 182. « Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod ego, Guillermus castellanus Sancti Odomari assensu filiorum meorum Guillermi et Jacobi perpetuo dedi ecdesiae Fussinam in elemosinam quod juri meo conpetit foragiorum apud Sanctum Audomarum annuatim usque ad quatuor carratas vini. »
page 158 note 6. Ch. Duvivier, Actes et Doc, nl l e série, p. 76.
page 158 note 7. A. D. Aisne, série H, Cartulaire de Saint-Martin des Prémontrés, f° 27 r° et v°. Document communiqué par M. J. Dhondt.
page 158 note 8. Bull. Soc. arch. Soissons, VIII, 2e série, 1878.
page 158 note 9. Sur cette classe, v. J. Massiet Du Biest, « Le chef-cens et la demi-liberté », Nouo. jreime hist. de droit, P., 1927, t. VI et R. Doehaerd, Le tonlieu d'Arras, op. cit.
page 159 note 1. V. p. 150.
page 159 note 2. V. p. 155.
page 159 note 3. V. note 3, p. 153. Guibert parle des aubergistes qui, en 1112, refusèrent de vendre leurs marchandises « nec scenae nec vénale quippiam a pendocibus et a cauponibus sisteretur ». Les courtiers exerçaient en même temps la profession d'aubergiste et celle de courtier dans nos villes médiévales (van Houtte, « Les courtiers au moyen âge », Nouv. Rev. hist. de droit, 1936, t. XV). Le fait que les aubergistes de Laon avaient des marchandises à vendre autorise à penser qu'ils exerçaient cette profession.
page 159 note 4. V. p. 146.
page 159 note 5. Guibert, p. 163. « Communio autem novam ac pessimum nomen sic se habetur, ut capite censi omnes solitum servitatis debitum dominis semel in anno solvant, et si quid contra Jura deliquerent pensione legali emendent. »
page 159 note 6. Guibert, p. 166.
page 159 note 7. Ordonnances des Rois de France, XI, p. 187 et 188.
page 159 note 8. Guibert, p. 166, dit à son propos : « Ingelrammo Codiciacensis diu offlcialis alque prepositus qui transitorias redibitiones apud pontem qui Soordi dicitur » (Sort, hameau, commune de Crécy-sur-Serre). Les détenteurs des impôts indirects affermaient généralement ces revenus.
page 159 note 9. Ibid., p. 223.
page 160 note 1. V. texte cité à la note 11, p. 152.
page 160 note 2. Blockmans, F., Het Gentsche Stadspatriciaat tôt omstreeks 1302, Anvers, 1938, p. 249 Google Scholar, ei Espinas, G., Les origines du capitalisme, Lille, 1933, p. 111–113.Google Scholar
page 160 note 3. R. Poupardin, Cartulaire de Saint-Vincent, p. 217.
page 160 note 4. Charte reproduite dans Ordonnances des Rois de France, XI, p. 233 ; elle fut accordée en 1184. —- V. A. Luchaire, Les communes françaises, P., 1911, p. 81 et suiv.
page 160 note 5. A. Demangeon, La Picardie, P., p. 289 ; — G. Espinas, La vie urbaine de Douai au moyen âge, t. II, 1913, p. 288 ; — L. Brocke, Histoire des institutions communales de Laont Posit. th. Ec. Chartes, 1901.
page 161 note 1. V. n. 3, p. 151.
page 161 note 2. Ibid. En 906, les moines échangèrent ce domaine contre celui de Dechy (Ch. Duvivier, Actes et doc, op. cit., p. 19). Échange temporaire, puisque au XIIe siècle Barizisse trouvait à nouveau entre leurs mains.
page 161 note 3. Ibid., p. 75. « Ad vinum monachorum pertinet Barisiacus, cum appendiciis suis et census terrarum qui colligitur in festivitate Sancti Remigii ad conducendum vinum. »
page 161 note 4. M. Bruchet, Répertoire des A. D. du Nord, série H, I.
page 161 note 5. M. G. H. S.S., t. XVI, p. 400 : nOlim gestum est quod modo recitatur Aminiacus dicitur fundus almi Vedasti super fluvium Isam, in pago Laudunensi ».
page 161 note 6. B. Guérard, Cartulaire de Saint-Bertin, p. 124. La donation de ce bien est peut-être attribuable à Charlemagne ; — v. D'Haigneré, Les chartes de Saint-Bertin, t. I, p. 8. Le domaine de Caumont comprenait Crepigny, Conectancourt, Ognes et Le Breuil.
page 161 note 7. Ibid., p. 179.
page 161 note 8. Fayen, A., Liber tradilionum S. Pétri Blandiniensis, Gand, 1906, p. 15.Google Scholar
page 161 note 9. Serrure, P., Cartulaire de Saint-Bavon, Gand, s. d., p. 18.Google Scholar
page 161 note 10. Duchet, et Giry, , Cartulaire de l'église de Térouanne, Saint-Omer, 1881, p . 34 Google Scholar : « Notum sit tam presentibus quam futuris Sgmonem de Maini pepigisse quod ipse et heredes sui nobis etsucessoribus nostris 10 modios legitimi vini et sine malo mersu ad mensuram Noviomensem et Noviomi singulis annis persolvet si a principio vindemiarum et infra festum beati Martini pro vino miserimus. Si vero post festum beati Martini et infra Kalendas maii pro jam dicto vino delegaverimus, 9 modios vini et eadem mensure et eodem loco itidem legitimi et sine : malo mersu nobis persolvet. Nuncios vero nostros qui pro vino venient prima nocte procurabit cum equitaturis suis. Preterea singulis annis procurationem nostram vel Noviomi vel apud Maini cum quindecim equitaturis persolvit. »
page 162 note 1. Miraeus et Foppens, Op. dipl, I, p. 138 ; — Ch. Duvivier, Recherches sur le Hainaut ancien, II, p. 531 ; — Bruchet, Rép., p. 10 (H. L).
page 162 note 2. Duvivier, Actes et doc, p. 121.
page 162 note 3. Bruchet, Rép., H, 296, 308, 310.
page 162 note 4. Herimanni liber de restauratione S. Martini Tornacensis, M. G. H. S.S., t. XIV, p. 312.
page 162 note 5. Ibid., Louis VI confirma ces biens en 1103 ; — v. A. Luchaire, Louis VI le Gros, Annales, P., 1899, p. 45.
page 162 note 6. Herimanni liber, p. 312 ; — Thomas de Marie mourut en 1130. — A. L'Herbomez, Chartes de l'abbaye de Tournai, I, p . 60.
page 162 note 7. Ex. Raineri miraculis sancti Ghisleni, M. G. H. S.S., t . XVII, p. 578 et 583 : « In territorio Suessionum fuerat olim abbatis Elephantis domo tradite quaedam portio vinea. »
page 162 note 8. A. E . Trilgot, Histoire de l'abbaye de Crepin, P., 1923, p . 78.
page 162 note 9. L. Devillers, Description de cartulaires, p. 130.
page 162 note 10. Miraeus et Foppens, Op. dipl., I, p . 9 ; — Gesta episcupum cameracensium, M. G. H. S. S., t. VII, p. 412 ; — Bruchet, Rép., II, H. 28.
page 162 note 11. L. Devillers, Descr. de cartulaires, III, p. 172 et 176.
page 162 note 12. H. Van Wervekb,« Comment les établissements religieux belges se procuraient du vin », p. 648.
page 162 note 13. De Reifeenberg, Monuments anciens concernant le Hainaut, Namur, etc., VII, p. 67-1.
page 163 note 1. Stein, H., Cartulaire de Saint-Nicolas-des-Prés, Paris, 1894, p. 79.Google Scholar
page 163 note 2. Smet, J. J. De, Cartulaire de l'abbaye de Cambron, Bruxelles, 1869 Google Scholar, dans Reiffenberg, Monuments anciens, t. II, 2e partie, p. 941.
page 163 note 3. Dhondt, J., « Sur l'acte de fondation de Sainte-Monégonde de Chimay » (Bull. Comm. R. d'Hist., Bruxelles, 1943, p . 332–333 Google Scholar), et Ch. Duvivier, Actes et doc, , n1Ie série, Bruxelles, 903, p. 114.
page 163 note 4. Warichez, J., « Une description villarum de l'abbaye de Lobbes à l'époque carolingienne », Bail. Comm. R. d'histoire, t. LXXVIII, 1908, p. 250.Google Scholar
page 163 note 5. M. G. H. S.S., t. XV, p. 835.
page 163 note 6. Ex miraculis sancti Gengulfi, auctore Gonzono abbate Florinensi, M. G.H. S.S., t. XV, p. 794 (rédigés avant 1045).
page 163 note 7. Archives de l'État, Mous, Cartulaire d'Aulne, P 328, v° ; — le sire de Coucy exempta de vinage cette abbaye, en 1290.
page 163 note 8. Ch. Duvivier, Actes, p. 96.
page 163 note 9. Dans son étude sur l'abbaye de Saint-Hubert, G. Kurth a traduit le Lisura du texte de cette donation par Lieser dans l'archevêché de Trêves (Bull. Comm. R. d'histoire, t. VIII, 5° série, 1898, p. 40). L'abbaye a possédé, en effet, des biens à Lieser ; il n'en est pas moins vrai que le Lisura de la donation de “Walcaud pourrait bien être Luzoir. Les Miracles de saint Hubert (A.A. S.S., Nov., I, p. 825) racontent, en effet, qu'en 882 les moines s'enfuirent devant les Normands, vers Evernincourt et Lisura ; s'il s'agit de Lieser, leur itinéraire paraît fantaisiste, d'autant que, précisément, les Normands mettaient au pillage les régions de la Moselle à cette date (G. Kurth, op. cit., g. 56). L'éditeur des Bollandistes préconise Lisura = Luzoir.
page 163 note 10. A.A. S.S., Nov., 1, p . 826-827.
page 163 note 11. G. Kurth, Chartes de Saint-Hubert dans les in-4° de la Comm. R. d'histoire, Bruxelles, 1903, p. 53. — CH. Hanquet, Cantatorium de Saint-Hubert, dans les in-8° de la Comm., R. H., Bruxelles, 1906, p. 35. — G. Kukth, Chartes de Saint-Hubert, p. 123.
page 164 note 1. CH. Duvivibh, Recherches, I, p. 317 ; II, p. 630.
page 164 note 2. Bruchet, Rép., 8, H 29.
page 164 note 3. A. Duchbsne, Histoire généalogique des maisons de Guisnes, Ardrcs et Coucy, P., 1631. P/euves, p. 338.
page 164 note 4. Ibid., p. 331.
page 164 note 5. M. Bruchet, Rép., 28, H 71, 74, 75.
page 164 note 6. A.A.S.S., Nov., III, Vita Godefridi, p. 908.
page 164 note 7. L. Levillain, « Examen critique des chartes mérovingiennes et carolingiennes de Corbie », Mém. et doc. p. p. l'Ec. des Htes-Et., P., 1902, p. 257 et 281. Il s'agit d'un échange de terres à vigne entre le roi et l'abbaye ; les unes sont situées dans l'Aisne, les autres en Alsace.
page 164 note 8. Gallia Christiana, XI, col. 1272-1273.
page 164 note 9. Ibid., col. 1293 et 1552.
page 164 note 10. Melleville, , Dictionnaire de l'Aisne, Laon, 1868, p. 40.Google Scholar
page 165 note 1. A. A. S. S., Nov., III, p. 908.