Hostname: page-component-cd9895bd7-fscjk Total loading time: 0 Render date: 2024-12-23T10:59:46.640Z Has data issue: false hasContentIssue false

Topographie antique et idéologie moderne : le Forum romain revisité

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Filippo Coarelli*
Affiliation:
Univers0ité de Pérouse

Extract

L'archéologie est à la mode. Des épisodes comme l'engouement collectif récent pour les « guerriers de Riace » ou même, à un autre niveau, la polémique sur la destination future de l'ensemble de la Via dei Fori Imperiali, ont récemment confirmé, et de manière retentissante, l'étendue de cette popularité. Tout en laissant à d'autres, plus compétents que moi, le soin de faire progresser l'analyse sociologique de ce phénomène, il me semble pouvoir dire que, dans la mode actuelle de l'archéologie, se mêlent intimement des aspects positifs et négatifs. Les décideurs culturels devront en tenir compte, non seulement au niveau de l'analyse scientifique, mais pour programmer les interventions sur une réalité qui — au moins en Italie — n'a jamais été aussi inquiétante, et en même temps stimulante et porteuse de développements prometteurs.

Le cas de la Via dei Fori Imperiali, en particulier, a montré comment, à propos d'un problème apparemment réservé aux spécialistes, il était possible de mobiliser l'intérêt de grandes masses de citoyens : à un point tel que le problème archéologique est devenu l'un des thèmes centraux de la récente campagne électorale pour la mairie de Rome.

Summary

Summary

After some general remarks on the state of ancient history studies in Italy and the revival of public interest in archaeology, this article examines certain to pographical questions concerning the Roman Forum that were regarded as having been solved by early 20th century excavations and for which the author advances new solutions: the course of the via Sacra and via Nova and the location of the temple of Jupiter Stator, the Porta Mugonia, and the kings' residences.

Type
La Production du Document
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1983

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

1. Les thèmes proprement archéologiques, mais Également les implications plus généralement culturelles et sociologiques dérivant de la découverte des guerriers de Riace, ont Été abordés dans un colloque organisé par la Région et par l'Université de Calabre, qui s'est déroulé en septembre 1981 à Cosenza et à Reggio de Calabre (les actes sont sous presse, à paraître aux Éditions Quasar).

2. Pour le projet (et la polémique qu'il a suscitée) du parc archéologique et de la fouille complète des forums impériaux, proposé par la surintendance archéologique de Rome, voir LA Regina, A., Coarfll, F., Nirolinl, R. Aymonino, C., Quinto, R., Roma : continuité dell'antico. IFori imperialinel progetto délia città, Milan, 1961 Google Scholar (p. 103 on trouvera la liste des interventions les plus importantes publiées dans la presse italienne et internationale).

3. Voir Canfora, L.. Idéologie del classicismo, Turin, 1980 Google Scholar, et les observations de E. Narducci dans Mata, 28, 1976, p. 40 ss ; S. Timpanaro, Introduction à G. PasqualI, Preistoria délia pœsia romana, 2e Éd.. Florence, 1981, pp. 47 ss et 54 ss.

4. Toujours substantiellement valable à propos de ces thèmes, l'essai de Horkheimer, M., Eclipse of reason, New York Google Scholar (trad. fr. éclipse de la raison, Paris, 1974). Je me trouve en désaccord total avecla position de Carandini, comme cet auteur l'a souligné dernièrement dans Storie dalla terra, Bari, 1981, pp. 15-30.

5. Suivant la fameuse formule de G. Pasquali, souvent reprise (par exemple dans Storia délia iradizione e critica del testa, Florence, 2e Éd., 1962, p. xiv) : « Non esistono discipline severamente delimitate, “ scomparti ”, Fâcher ma solo problemi che devono essere spesso affrontati contemporaneamente con metodi desunti dalle più varie discipline. » A propos du rapport entre culture moderne et sciences de l'Antiquité, les pages de Bianchi, R. Bandinei, .U, Archeologia e cultura, 2 e Éd., Rome, 1979, pp. 544.Google Scholar restent fondamentales.

6. Une très utile bibliographie de cette polémique a Été publiée par Tropea, G. dans Rivista storica antica, 4, 1899, pp. 470509;Google Scholar 5, 1900. pp. 101-136, 301-356 ; 6, 1901, pp. 157-184 ;

7. Voir Canfora, op. cit., pp. 39-56.

8. Pour une définition critique des milieux archéologiques romains, voir Enciclopedia deliarte antica, vol. VI, Rome, 1965, pp. 764-767 (signée red., mais due à R. Bianchi Bandinelli) : « Il tono aulico fu anche conforme al carattere tutto particolare di una cultura locale che per la sua particolarissima situazione storica divenne incline, nei suoi ultimi due secoli nella maggioranza dei suoi rappresentantl anche insigni, meglio all'esaltazione che all'indagine critica, più alla Élégante accademia erudita e formale che alla concreta ricerca scientifica. Sembra quasi che i buoni studi spesso fossero stati coltivati più al fine di un prestigio personale, e di casta, che non a quello délia ricerca e délia soluzione di una effettiva e sostanziale problematica storica, anche se contributi sostanziali non sono mancati in nessun tempo… Perciô è accaduto questo fatto singolare : che mentre Roma e i suoi monumenti sono stati, si puô dire, la culla délie ricerche di archeologia e i suoi ruderi sono celebri nel mondo per esser stati descritti infinité volte, essi possono dirsi, complessivamente, in gran parte inediti dal punto di vista archeologico-scientifico. »

9. Pour G. Boni, outre la biographie pléthorique et acritique d'E. TEA (Giacomo Boni nella vita del stto tempo. Milan, 1932), voir le Dizionario biografico degli Italiani, vol. 12, p. 75 ss.

10. Parmi l'énorme bibliographie récente sur la question, citons seulement : Civiltù del Lazio primilivo (catalogue de l'exposition), Rome, 1976 ; Naissance de Rome, Paris, Petit Palais, 1977 ; « Lazio arcaico e mondo greco », La Parola del Passato, 32, 1977 ; « La formazione délia città nel Lazio », dans Dialoghi di archeologia, n.s., 2, 1980.

11. Voir en dernier lieu les observations de Fraschetti, A., « Annalistica, “ mitologia “ : studi storico-religiosi », dans Dialoghi di archeologia, 9-10, 1976-1977, pp. 602630.Google Scholar

12. Ituque ne eatenus quidem, ut vulgus opinutur, sucra appellandu est a regia ad domum Régis sacrificuli, sed etiam a Régis domo ad sacellum Streniae, et rursus a regia usque in arcem.

13. Curinue postea Cerionia, quod hinc oritur caput Sacrae viae ab Streniae sacello quae pertinel in arcem, qua sacra qttotquol mensibus feruntur in arcem et per quam augures ex arce profecti soient inuugurare. Huius sacrae viae pars haec sola volgo nota, quae est a foro eunti primore clivo.

14. Doinus in qua pontifex habitat regia dicitur, quod in eu rex sucrificulus habitare consuesset.

15. Melum sudantem, templum Romae et Veneris, aedem lovis Statoris, viam sacrum, basilicam Constantiniunum, templum Fuustinae, basilicam Paull

16. Voir Giuliano, A., Memorie dell'Academia dei Lincei, 8 e s., 13, 1968, p. 474 Google Scholar, fig. 7.

17. Deman, E. B. Van, The Atrium Vestue, Washington, 1909, p. 13, note 6.Google Scholar

18. F. E. Brown, « Soundings in the Regia : the Évidence for the early Republic », Entretiens Fondation Hurdt, I 3, Genève, 1967. pp. 47-60 ; id., « La protostoria délia Regia », Rendiconti dellu Ponti/icia Accademia, 47, 1974-1975, pp. 15-36.

19. Céleri reges quibus locis habitaverunt dicemus. Tatius in arce, ubi nunc aedes est lunonis Monetae… Numa in colle primum Quirinali, deinde propter aedem Vestae in regia quae adhuc lia appellatur… Tullus Hostilius in Velia, ubipostea deum Penatium aedes facta est… Ancus Murcius in summa sacra via, ubi aedes Larum est… Tarquinius Priscus ad Mugonium Portam supra summum novam viam… Servius Tullius Esquilinus supra clivum Urbium… Tarquinius Superbus et ipse Esquilinus supra clivum Pullium ad Fagutalem lucum.

20. Tullum Hostilium in Veliis, ubi nunc est aedis deum Penatium ; Ancum in Palatium, ad portam Mugionis, secundum viam, sub sinistra.

21. Ex superiore parte aedium per fenestras in novam viam versushabitabat enim rex (Tarquinius Priscus) ad lovis statorispopulum Tanaquil adloquitur.

22. Platiner, J. B., Ashby, Th., A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Oxford, 1929, pp. 196197.Google Scholar

23. Voir note 18.

24. Brown, « La protostoria délia Regia », op. cit., p. 35.

25. Pallottino, M., « Lo sviluppo socio-istituzionale di Roma arcaica alla luce dei nuovi documenti epigrafici », Studi romani, 27, 1979, pp. 1112.Google Scholar

26. Coarelli, F., « Il Comizio dalle origini alla fine délia Repubblica : cronologia e topografia », La Parola del Passato, 32, 1977, pp. 165238;Google Scholar id., « Ara Saturni, Mundus, Senaculum. La parte occidentale del Foro in età arcacia », Dialoghi di archeologia, 9-10, 1976-1977, pp. 346-377.

27. F. E. Brown, « Soundings… », op. cit.

28. Cristofani, M., « Considerazioni su Poggio Civitate », Prospettiva, I, 1975, pp. 917 ss;Google Scholar Torelli, M., Etruria (Guide archeologiche Laterza), Bari, 1980, pp. 265268.Google Scholar

29. Voir note 18.

30. VAN Deman, op. cit. (note 17), p. 10, note 4.

31. Gernet, L., « Sur le symbolisme politique : le Foyer commun », Anthropologie de la Grèce antique, Paris, 1976, pp. 382402.Google Scholar

32. C. Ampol0, dans Dialoghi di archeologia, n.s., 2, 1980, p. 166.

33. Sur l'évolution des rapports entre rex sacrorum et pontifex maximus, l'analyse de S. Mazzarino, Dalla monarchia allô stato repubblicano, Catane, 1947, pp. 48-57, garde encore toute sa valeur.

34. Van Doren, V., « Les sacraria : une catégorie méconnue d'édifices sacrés chez les Romains », dans L'Antiquité classique, 27, 1958, pp. 3175.CrossRefGoogle Scholar

35. Coarelli, F., « Gli Etruschi e Roma », Incontro di studio in onore di M. Palloltino, Rome, 1982, pp. 173188.Google Scholar

36. Voir les passages célèbres de Tite-Live, I, 18, 6-10 ; PLUtarque, Numa, 7, 1-7.

37. Varron, , De la langue latine, 13, 28;Google Scholar cf. Macrobe, , Saturnales, I, 10-13, 15;Google Scholar Servius, , Commentaire à l'Enéide, VIII, 654;Google Scholar Isidore, , Origines, V, 33, 12.Google Scholar

38. L. RirHardson Jr., « Honos, Virtus and the Sacra Via », American Journal of Archaeology, 1978, p. 240 ss.

39. F. CoarelLI, « Il Comizio », art. cit. note 26.

40. Festus, p. 284, 296 L ; Paul. ep. p. 39 L ; Cicéron, , De nat. deor., II, 3, 9;Google Scholar Servius, , Commentaire à l'Enéide, IX, 24;Google Scholar cf. l'article cité à la note 35.

41. Festus, p. 372 L.

42. Vernant, J.-P., Les origines de la pensée grecque, Paris, 1975, pp. 49 Google Scholar, 98-99, 125-130 ; J. Svenbro. La parole et le marbre, Lund, 1976 (bibliographie p. 83, note 43) ; id., dans Dialoghi di archeologia, n.s., 1, 1979, pp. 100-104.