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Théologies marranes
Une configuration millénariste
Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Résumé
« Théologie marrane » : la notion qu’emploie Richard H. Popkin pour qualifier la pensée religieuse d’Isaac La Peyrère (1596-1676) est-elle généralisante à d’autres auteurs ou personnages (qu’ils soient d’origine nouvelle-chrétienne ou non) ? L’on se propose de tenter une expérimentation : examiner deux cas éloignés dans l’espace et dans le temps, ceux du Père Francisco de la Cruz (vers 1530-1579) au Pérou, et de Pedro de Rates Henequim (1680-1744) au Brésil. Outre leurs destins tragiques, ces deux auteurs ont pour autre point commun que leurs pensées religieuses respectives s’orientent essentiellement vers (et depuis) le continent américain, où doivent advenir le Cinquième Empire et la Rédemption de l’humanité. Dans la confusion des innombrables spéculations que comportent tant de croyances messianiques et millénaristes, peut-on mettre au jour des configurations régies par quelque logique ? Au terme de l’analyse, il apparaît que, dans un champ limité, un certain nombre de thèmes s’articulent les uns aux autres selon des transformations de type structural, s’inscrivant comme autant de variantes à l’intérieur d’un même thème.
Abstract
Can the notion of “Marranos’ theology”, used by Richard H. Popkins to describe the religious thought of Isaac La Peyrère (1596-1676), be generalized to other authors or characters – whether of newchristian origin or not? The author examines here two case studies set in different times and spaces: that of father Francisco de la Cruz (circa 1530-1579) in Peru, and that of Pedro de Rates Henequim (1680-1744) in Brazil. Apart from a tragic destiny, both authors shared religious beliefs oriented towards (and originating in) the American continent, where the Fifth Empire and the redeeming of humanity were to take place. Is it possible to get a sense of logic out of this bundle of messianic and millenarian beliefs and the innumerable speculations tied to them? Through careful analysis, the author believes that, within a limited field, a certain number of topics are interrelated according to structural-like transformations which can be interpreted as variations within a single whole.
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- Formes de la généralisation
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- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2007
References
1- Popkin, Richard H., « The Marrano theology of Isaac La Peyrère », Studi internazionali di filosofia, V, 1973, pp. 97–126 CrossRefGoogle Scholar ; ID., Isaac La Peyrère (1596-1676). His life, work and influence, Leyde, E. J. Brill, 1987.
2- Saraiva, Antonio José, « Antonio Vieira, Menasseh ben Israel et le Cinquième Empire », Studia Rosenthaliana, VI, 1972, pp. 25–56 Google Scholar.
3- Saint Paul, Épître aux Romains 5, 12-13, La Bible de Jérusalem, Paris, Le Cerf, 1998, p. 1945 : « Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, situation dans laquelle tous ont péché ; – car jusqu’à la Loi, il y avait du péché dans le monde, mais le péché n’est pas imputé quand il n’y a pas de loi. »
4- R.H. Popkin, Isaac La Peyrère…, op. cit., chap. VI, « La Peyrère's heretical theological theories » plus particulièrement pp. 69-79.
5- Peyrère, Isaac La, Dv Rappel des Ivifs, Paris, 1643, p. 53 Google Scholar. Le texte de référence est ici celui de PAUL, Romains, 11, 12. 15 (La Bible de Jérusalem, p. 1956) : « Et si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur diminution la richesse des païens, que ne leur fera pas leur totalité ! […] Car si leur mise à l’écart fut une réconciliation pour le monde, que sera leur admission, sinon une résurrection d’entre les morts ? » ; Ibid., 11, 25-26 : « Car je ne veux pas, frères, vous laisser ignorer ce mystère […] : une partie d’Israël s’est endurcie jusqu’à ce que soit entrée la totalité des nations, et ainsi tout Israël sera sauvé […]. »
6- La Peyrère, I., Dv Rappel des Ivifs, op. cit., pp. 52–53 Google Scholar (souligné dans le texte original).
7- Ibid., p. 178 (les capitales et italiques se trouvent dans le texte original).
8- Ibid., pp. 178-179 (souligné dans le texte original).
9- Ibid., p. 179.
10- Ibid., p. 179 (souligné dans le texte original).
11- Ibid., p. 181.
12- Ibid., p. 180.
13- Ibid., p. 249.
14- Ibid., pp. 76-77 (souligné dans le texte original).
15- Ibid., pp. 82-83 (souligné dans le texte original).
16- Ibid., p. 117 (les capitales et italiques se trouvent dans le texte original).
17- Ibid., p. 361 (souligné dans le texte original) et p. 332.
18- Ibid., p. 359.
19- Ibid., pp. 361-362.
20- Antonio Vieira, História do futuro (entre 1649 et 1664), édité par Maria Leonor Carvalho Buescu, Lisbonne, Biblioteca, [1718] 1982, p. 326 : « […] os Judeus rodeavam mar e terra, isto é, peregrinavam e navegavam por todas as terras e mares do Mundo […] com estas suas peregrinações e navegacões levavam pelo mesmo Mundo a Fé do verdadeiro Deus, e o davam a conhecer aos Gentios, dos quais convertiam alguns. » L’observation sur l’interchangeabilité des termes « Juifs » et « Portugais » est faite par A. J. Saraiva, « Antonio Vieira… », art. cit., p. 32.
21- Ibid., p. 219 : « […] fala da transmigração de Nabuchodonosor, o qual, tendo conquistado a Jerusalém e passado seus habitadores para Babilonia, de ali mandou parte deles para Espanha, por ser parte desta provincia conquista sua. »
22- Ibid., p. 221 : Antonio Vieira cite un passage de D. Rodrigo da Cunha, Historia Ecclesiastica Bracharense : « Entrou em Braga o santo Apóstolo [Sant’ Iago], e […] se foi a ua sepultura célebre, onde jazia enterrado de seiscentos anos um santo profeta, judeu de nação, e que ali viera dar com outros cativos mandados de Babilónia por Nabuchodonosor, chamado Malaquias, o Velho, ou Samuel, o Moço; e em presença de infinito povo, chamando por ele o ressuscitou em Nome de Jesus Cristo […] baptizou-o pouco depois, e dando-lhe o nome de Pedro, o escolheu e tomou por primeiro e principal de todos seus discipulos. »
23- Ibid., p. 221 : « De sorte que ambas as transmigracões de Jerusalém concorrem para a Fé de Portugal: a de Cristo com o Apóstolo Sant’Iago, e a de Nabuco com o Apóstolo Malaquias, depois chamado vulgarmente São Pedro de Rates » (cité par A. J. SARAIVA, « Antonio Vieira… », art. cit., p. 33).
24- Cf. Vieira, A., História do futuro, op. cit., p. 52.Google Scholar
25- Antonio Vieira, Clavis Prophetarum, in Obras Escolhidas, vol. IX, édité par Antonio Sergio et Hernani Cidade, Lisbonne, Sá da Costa, 1953, p. 240 : « […] quod tum Christi Domini in terris regnum erit consummatum, et perfectum, quando sive Judai, sive infideles Christi Domini fidem amplexuri sunt, et ex veteri et nova Lege, unum complebitur ovile et fiet unus pastor » (résumé latin fait par Casnedi, son secrétaire, cité et traduit par A. J. Saraiva, « Antonio Vieira… », art. cit., p. 55. C’est nous qui soulignons).
26- Ibid., p. 258 : « […] ex Davide, litterater intellecto, sequitur Templum reedificandum et sacrificia reditura pro tempore Ecclesiae futurae, in qua Judoei et gentes credent in Christum Dominum” (Ibid.).
27- Une copie de l’énorme procès (plus de 1 800 folios) de Fray Francisco de la Cruz se trouve aux Archives historiques nationales de Madrid, Inquisición, Legajo n° 1647 (2), ff. 1-553, et Legajo n° 1650, ff. 554-1826. Ce document a été publié par Vidal Abril Castellósous le titre : Francisco de la Cruz, Inquisición, Actas, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, 1992-1997, en trois gros volumes (I, II-1 et II-2), mais, malheureusement, sans que les normes habituelles des éditions critiques aient été respectées (” modernisation » de l’orthographe et de la ponctuation, sous-titres ajoutés par l’éditeur, ordre arbitraire, foliotage du texte original non indiqué régulièrement). Comme ces volumes se trouvent désormais, en principe, dans les bibliothèques universitaires, c’est à cette publication que, malgré ses défauts, nous renvoyons ici.
28- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., I, p. 1156 : « De manera que como fue figura David de Nuestro Señor Jesucristo antes de su venida al mundo, así lo soy yo despues de tantos años de su subida al Cielo. »
29- Ibid., I, p. 1114 : « […] que yo soy judío de todas quatro partes […] digo que Dios me lo dijo. Y por ventura es el sentido que fueron buenos cristianos mis padres y abuelos, porque en la Sagrada Escritura llama judíos a los buenos y determinados siervos de Dios […] y en este sentido entiendo que me dijo Dios que soy judío fino y de todas partes. »
30- Voir Milhou, Alain, « De la destruction de l’Espagne à la destruction des Indes : histoire sacrée et combats idéologiques », Études sur l’impact culturel du Nouveau Monde, Paris, L’Harmattan, 1981, t. I, pp. 25–47, et t. III, pp. 11-54.Google Scholar
31- Sur l’aspect « créole » du millénarisme de Francisco de la Cruz, voir Bataillon, Marcel, « La herejía de Fray Francisco de la Cruz y la reacción antilascasiana », in Études sur Bartolomé de Las Casas, Paris, Centre de Recherches de l’Institut d’études hispanique, 1965, pp. 309–324.Google Scholar
32- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-1, p. 867 : « […] porque ha dicho que se ha de mudar la Iglesia a las Indias, nótese que otros lo han dicho primero en nuestros tiempos, y no los han prendido por la Inquisición por ello […] que es público y notorio que el obispo de Chiapas fray Bartolomé de Las Casas lo decía asi. Y fray Felipe de Meneses lo escribióen un libro suyo que anda por ahí de romance que se llama Luz del alma. »
33- Sur ce « contexte », voir A. Milhou, « De la destruction de l’Espagne… », art. cit., pp. 24-32 et pp. 45-50 ; de même, Tardieu, Jean-Pierre, Le nouveau David et la Réforme du Pérou. L’affaire Maria Pizarro-Francisco de la Cruz (1571-1596), Bordeaux, Maison des pays ibériques, 1992, pp. 166–182.Google Scholar
34- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-2, p. 1203 : « […] no tendrá el turco resistencia. Y haráinaudita matanza en los cristianos, y destruirá muy en breve a Italia, y Francia y España, y despues a lo restante de los cristianos y luteranos. »
35- Ibid., II-2, p. 1522 : « […] que el que de presente posee el Sumo Pontificado en Roma no es Papa legítimo sino Antipapa » ; cf. Ibid., II-2, p. 1174 sqq. ; p. 1421 sqq. et p. 1450 sqq.
36- Ibid., II-1, p. 726 : « Dijo Dios que Roma está perdida y que de aqui adelante quiere Dios que, asi como Roma ha sido cabeza de la Iglesia Católica hasta ahora, que de aqui adelante lo sea Lima » ; cf. Ibid., II-2, p. 1319 sqq.
37- Ibid., II-1, p. 794 : « […] y que quiere Dios pasar su Iglesia a las Indias. »
38- Ibid., II-2, p. 1320 : « […] que Dios quiere que el dicho Fray Francisco realmente […] sea rey en esta tierra y que sea arzobispo de Lima y Papa. »
39- Ibid., II-1, p. 815 : « Y ha de haber mudanza de religion. »
40- Ibid., II-2, p. 1503 : « […] Que un indio había tenido una revelación de Dios y que decía a los otros indios que entendiesen que lo que enseñan los cristianos es la verdad. […] que los indios del Cuzco dizen comunmente que estos años ha de haber pachacuti y que quiere dezir que el mundo se ha de volver lo de abajo arriba, de manera que los mayores sean menores y los menores y abatidos mayores. Lo qual viene con lo que este confesante dice que los del pueblo de Israel han de ser sublimados de aquí adelante, como dice la Escritura en muchas partes como ha citado » (souligné dans le texte original).
41- Ibid., I, p. 845 : « […] en aquel cantico va diciendo Moises el discurso y suceso del pueblo de Israel y como por sus pecados Dios los había de castigar gravemente […]. Lo qual se cumplióechandolos Dios de la tierra de Promisión a las Indias, donde no se tenía memoria de ellos hasta ahora (pocos años ha) que se descubrieron las Indias. Y se cumplió[…] de la manera que lo dice Esdras: que fue abriendoles Dios un mar, y pasandolos a tierras de las Indias. »
42- Ibid., II-1, p. 536 : « Y es que los indios de esta tierra son descendientes de las tribus del pueblo de Israel que se apartaron de Roboán […] y […] uno de los libros de Esdras […] dice que abrióDios un pedazo de mar o un mar y llevópor allí a aquel pueblo de Israel. »
43- Ibid., II-1, p. 643 : « […] despues de haber expelido a los demonios de los indios mediante el bautismo y fe que reciben, despues se vuelven a sus idolatrias porque les vedan los cristianos las cosas a que los indios estan aficionados, siendo de suyo cosas indiferentes […]. » (Après que les démons eurent été expulsés d’entre les Indiens, grâce au baptême et à la foi qui leur fut inculquée, ceux-ci reviennent ensuite à leurs idolâtries, parce que les chrétiens leur interdisent des choses auxquelles ils sont attachés, et qui sont en elles-mêmes indifférentes).
44- Ibid., II-1, pp. 638-641.
45- Ibid., I, pp. 599-600 : « […] bastaba para la salvación de las animas que los fieles fuesen catequizados en que hay un Dios solo […]. Y que sin fe explicita de la Trinidad ni del misterio de la Encarnación ni de otro artículo de la fe se podían salvar por su rudeza » (de même, I, p. 629). Plus loin, p. 630 : « Porque es decir que Dios obliga a lo imposible »).
46- Ibid., I, p. 659 : « […] que el dicho su angel le havia dicho y enseñado que con solas tres cosas se pueden salvar los hombres. Y es que crean en un solo Dios verdadero; y que entiendan que hay gloria para los buenos, y para los malos ynfierno; y que crean que la ley de Dios es muy buena; y no es menester que deprenden las oraciones. »
47- Ibid., I, p. 850 : « Y que para el gobierno de los indios ne se les pongan las leyes civiles ni canonicas que tienen y guardan los españoles, sino las leyes de Moises judiciales y morales porque aquellas son propias para los indios. […] que esto principalmente entiende de los indios que es el pueblo de Israel. »
48- Ibid., II-2, pp. 1446-1447 : « Y cantaran tambien [los angeles], alabando a Dios, la libertad del pueblo de Israel, como Dios lo quiere aliviar de cautiveros del demonio y del pueblo de los gentiles, de los quales son maltratados los del pueblo de Israel » ; voir Ibid., II-2, p. 1438.
49- Ibid., II-2, p. 1437 : « […] por la venida de Nuestro Señor Jesucristo el pueblo de Israel ha sido oprobio en el mundo entre moros y cristianos. Porque no solamente los judios que perseveran en su pertinacia de no recibir al Salvador, pero, aunque que sean cristianos, como se entiende que son de casta de judios, son tenidos en poco y menospreciados » (c’est nous qui soulignons).
50- Ibid., I, p. 1115 : « Pero de aqui adelante quiere Dios volver por su pueblo y honrarlo […] y que proveerá Dios que sean gobernadores e obispos en la cristiandad hombres descendientes del pueblo de Israel aunque sea su cristiandad tan antigua que no tengan los hombres memoria de ello […] Porque hay muchos nobles descendientes de los nobles antiguos del pueblo de Dios, y andan desechados o no conocidos. »
51- Antonio Vieira, Defesa perante o Tribunal do Santo Oficio, édité par Hernani Cidade, Bahia, Publicacões da Universidade da Bahia, 1957, t. II, p. 131 : «E o nome de Christão novo, que hoje he tam affrontoso, sera como o de ceo novo e terra nova com que Deos então ha de renovar o Mundo » (les mots soulignés le sont dans le texte original).
52- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-2, p. 1493 : « Y es que los gentiles naturalmente y desde sus antiguos padres tienen una animosidad que es como natural inclinación de temer poco a Dios y a sus cosas […] y los del pueblo de Israel tienen lo contrario desde sus antiguos padres […]. Dios usa de misericordia con ellos porque son temerosos de Dios y lo fueron sus padres. »
53- Vieira, Antonio, Cartas, édité par Lúcio de Azevedo, J., Lisbonne, Biblioteca de Autores Portugueses, 1970 Google Scholar, t. III (lettre adressée au père Jácome Iquazafigo, le 30 avril 1680, rédigée en espagnol), p. 797 : « […] que la santidad en los Judios es segun la naturaleza […] y que en los Gentiles es fuera de su naturaleza […] porque a los hijos de padres santos (quales son los Judios descendientes de Abraham y de los otros Patriarchas) es más connatural seguir la fé y doctrina de sus padres; y por lo contrario á los Gentiles (que son hijos de infieles) es contra la naturaleza, por dexaran la creencia de sus padres, y tener la fe y santidad, que ellos no tuvieron. »
54- Vieira, A., Defesa…, op. cit., t. II, pp. 33–34 Google Scholar : « […] da parte do proprio Povo judaico, ao qual he mais connatural a fee por ser elle o primeyro em que Deos fundou sua Igreja, e no qual sóestava e se conservava o conhecimento e culto divino, quando todas as outras nacõens o ignoravão. E declara o Apostolo esta conaturalidade da fee, em differença do Povo judaico ao gentilico, com o exemplo, tambem natural, da oliva et oleastro […]. De sorte que, assy como o oleo he natural à oliveyra, e o ramo do oleastro ou azambujo enxertado nella, não lhe he natural, senão estranho, assy a fee, culto e conhecimento de Deos (diz S. Paulo) he estranho e não natural ao Povo gentilico, que he ramo enxertado no primeiro tronco e raizes da fee, que forão os Patriarchas do Povo judaico » (les mots soulignés le sont dans le texte original de Vieira, cité et traduit par A. J. Saraiva, « Antonio Vieira… », art. cit., p. 54).
55- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-2, p. 1430 : « Porque [a] este Pueblo de Israel ha de hacer Nuestro Señor Jesucristo mucho más favor y regalo que ha hecho a la Iglesia del Pueblo de los Gentiles. Y así será esta Iglesia la amada Raquel. »
56- Ibid., II-2, p. 1552 : « […] esta salvación de Israel ha de ser con destrucción de la Iglesia de los Gentiles […] Y confirma mucho esta dicha proposición lo que comúnmente dicen los doctores sobre el casamiento de Jacob con Lía y Raquel, explicándolo en sentido alegórico: que Nuestro Señor Jesucristo había de ser recibido primero del pueblo de los Gentiles, y después del pueblo de Israel […] la Iglesia ha de volver al pueblo de los judíos antes del fin del mundo » ; cf. Ibid., II-2, p. 1430.
57- A. Vieira, Cartas, op. cit., t. III (lettre adressée au père Jácome Ignazafigo, le 30 avril 1686, rédigée en espagnol), pp. 793-794 : « Pero con todo eso Rachel es y será mas hermosa y mas amada que Lia; porque esta hermosura es la gracia, y este amor es el de Dios; y no ay duda que el Pueblo y Nacion Hebrea tendrá mas gracia, y es mas amada de Dios en pocos hijos, que Lia en muchos. »
58- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-2, p. 1538 : « Y desde la venida de Nuestro Señor Jesucristo personal al mundo se suele decir que se pasóla Iglesia al pueblo de los Gentiles, y dejóDios el pueblo de los judios por su pertinacia y dureza. Y de aqui adelante sera al revés: que la Iglesia será el pueblo de Israel, y pasará Dios su Iglesia al dicho pueblo y se llamara Iglesia de Israel » (cette dernière expression est soulignée dans le texte original, le reste est souligné par nous).
59- Ibid., II-2, p. 1435 : « […] que es dejar Dios al pueblo de los Gentiles y volverse al pueblo de Israel, con grande castigo y destrucción de la Iglesia de los Gentiles y con grandes favores del pueblo de Israel […]. » ; cf. Ibid., II-2, p. 1419 : « […] que la Iglesia se ha de mudar del pueblo de los gentiles al pueblo de Israel […] »
60- Ibid., II-2, p. 1364 : « […] que podereso es Dios para reformar la Cristiandad de los Gentiles y reducir juntamente a su servicio al pueblo de Israel, haciendo de ambos pueblos una Iglesia tan reformada como la Iglesia primitiva. »
61- Ibid., II-2, p. 1491 : « […] como Dios sacóal pueblo de Israel de Egipto por mano de Moises, asi ahora quiere Dios librar al pueblo de Israel de los cautiveros en que esta por mano de este confesante […]. » (De même que Dieu a libéré d’Égypte le peuple d’Israël sous la conduite de Moïse, de même Dieu veut maintenant libérer de sa captivité le peuple d’Israël sous la conduite de qui confesse).
62- Ibid., II-2, pp. 1475-1476 : « Y conforme a esto se verá que viene bien entender por el monte de Sion estos cerros pelados de cerca de Lima […] y propiamente llama la Escritura cerro de Sion a este cerro de San Cristobal porque está este cerro en semejante postura que esta el cerro de Sion en Jerusalem […] y cree este confesante que en este cerro de San Cristobal se ha de edificar un templo semejante al de Salomon » (les mots soulignés le sont dans le texte original).
63- Ibid., I, p. 1042 : « […] cosas que pasarán entre el Perúy España, antes o despues que sea España destruida […] vendrá tiempo que se gobierne el Perúsin dependencia de Espanã » (c’est nous qui soulignons). Sur ce thème, voir M. BATAILLON, « La herejía de Fray Francisco… », art. cit., pp. 309-324. De même, Huerga, Álvaro, Historia de los alumbrados, t. III, Los alumbrados de Hispanoamérica (1570-1605), Madrid, Fundación Universitaria Española, 1986, p. 295 sqq Google Scholar ; voir également A. Milhou, « De la destruction de l’Espagne… », art. cit., t. III, pp. 47-49.
64- Francisco de la Cruz, Inquisición…, op. cit., II-1, p. 909 : « Y que no vayan a las dichas conquistas caballeros y soldados de presunción, porque los tales hacen hallá menos en el trabajo y despues en el repartir, por ser gente principal, no se contentan con tan poco como los otros. Sino que vaya gente humilde que facilmente se vengan a mezclar con los mismos indios por via de casamientos » (c’est nous qui soulignons).
65- Cf. Romeiro, Adriana, Um visioná rio na Corte de D. João V. Revolta e milenarismo nas Minas Geraes, Belo Horizonte, Editora da Universidade Federal de Minas Gerais, 2001, chap. IIGoogle Scholar : «Um Infante para o Brasil », pp. 59-98. Sur Pedro de Rates Henequim, voir également Freire Gomes, Plinio J., Um hereje vai ao Paraíso: Cosmologia de um ex-colono condenado pela Inquisição (1680-1744), São Paulo, Companhia das Letras, 1997 Google Scholar ; Novinsky, Anita, « The Inquisition and the mythic world of a Portuguese kabbalist in the eighteenth century », Eleventh world congress of Jewish studies, Jérusalem, World Union of Jewish Studies, 1994, t. I, pp. 115–122 Google Scholar. Le cas de Pedro de Rates Henequim fut d’abord signalé par Sergio Buarque de Holanda, dans la préface à la deuxième édition de sa Visão do Paraíso, datée de novembre 1968 (pp. XXII-XXIII de la 6e réimpression, 1996).
66- Lisbonne, Arquivo Nacional da Torre do Tombo [plus loin ANTT], Inquisição de Lisboa, n° 4864, « Processo de Pedro de Rates Henequim ».
67- Romeiro, A., Um visioná rio…, op. cit., pp. 21–37.Google Scholar
68- ANTT, Inquisição de Lisboa, n° 4864, ff. 38v-39r : « 43. Confessa que o Spirito Santo o illuminou, e lhe ensinou misterios nunca ouvidos nem pensados dos homens. E que Deos o elegeu para publicar e ensinar os seus Divinos Misterios […]. »
69- Ibid., f. 88v : « 53. Confessa que a sua Sciencia he Kabala, mas não a Kabala supersticiosa e falsa dos Rabinos que atribuem a Moysés, mas hua Kabala certa, e Divina, que consiste em comtemplar a Deos na sua Natureza e em penetrar sutilmente as noções, porque debaixo de cada letra há mistérios que meditar. »
70- Ibid., f. 86v : « 31. Que pelas letras A, B, C se regulara Deos para crear a Trindade e os maes Misterios, e que nesta regra se enserrão todos os Misterios que Deos obrou e há de obrar, e que nas letras centilão e reverberão os misterios que enserrão. »
71- Ibid., f. 28r : « 1. Que Deos ab aeterno he verdadeiro fogo, muito activo e voraz, Xa illud: Deus noster ignis consumens est: informe e sem figura alguma » (souligné dans le texte original).
72- Ibid., f. 28r : « 2. Que este Deos ou fogo no primeiro instante do primeiro dia do Mundo creou do mais puro e acrisolado da materia prima ceo a Natureza Divina quando disse: Fiat Lux. »
73- Ibid., f. 28v : « 3. Que immediatamente logo depois da creação da Natureza Divina della creou o mesmo Deos tres imagens de figura e forma humana. »
74- Ibid., f. 29r : « 4. Que as ditas tres imagens forão compostas de carne Divina, mas muito espiritual, e que tinhão corpo humano, e todos os membros, exempli gratia, cabeça, braços, perna, etc. »
75- Ibid., f. 29r : « 5. Que na primeira Pessoa, ou imagen das tres asima referidas se introduzio aquelle Deos fogo, ou ente increado como lhe chamão os Theologos, e a vivificou, porque athé então estava morta, e ficou sendo esta imagem a Primeira Pessoa da Santissima Trindade, etc. »
76- Ibid., f. 29v : « 7. Que Deos logo depois da creação das tres pessoas da Trindade, no mesmo dia, com as mesmas palabras: Fiat Lux, da materia prima Terra da gleba creou a natureza Angelica […]. »
77- Ibid., f. 33r : « 20. Que a 2a e 3a pessoas da Santissima Trindade ambas juntas depois de encarnadas nos dous Anjos formarão ao primeiro homem no sexto dia da criação do mundo […] e lhe chamarão vermelho, que em hebreu, em que escreveo Moyses, quer dizer Adam, e o formarão não da gleba, mas de toda a terra de limo terrae. » ; f. 33v : « 21. […] porque forão somente duas as Imagens que se crearão semelhantes a quem as formou […] a saber Adão, e Eva ; Adão formado pela 2a pessoa, que he masculina, e por isso a fez do mesmo genero; e Eva formada pela 3a e por isso sahio femea, porque esta pessoa he feminina, e cada cual deu vida à sua imagem inspirandolhe […]. »
78- Ibid., f. 34v : « 24. Que do que tem dito se ve que as pessoas Divinas são sete, a saber: as tres pessoas da Sanctissima Trindade, Padre, Filho, e Spirito Santo, o Verbo Angelico 4a, o Paraclito Angelico 5a, Christo 6a et Maria 7a. »
79- Ibid., f. 82v : « 7. Que o Paraiso Terreal em que Adam foi creado está na America debaxo da Linha Equinocial, e perpendicular ao lugar em que Deus tem o seu Trono no Ceo. »
80- Antonio De León Pinelo, El Paraiso en el Nuevo Mundo, édité par Raúl Porras Barrenechea, Lima, Comité del IV Centenario del Descubrimiento del Amazonas, 1943 (ouvrage rédigé dans les années 1640-1650).
81- Simão De Vasconcelos, Noticias curiosas e necessarias das Cousas do Brasil, édité par Luis A. de Oliveira Ramos, Lisbonne, Comissão Nacional para as Comemorações dos Descobrimentos Portugueses, [1668] 2001.
82- ANTT, Inquisição de Lisboa, n° 4864, f. 5v : « […] e que perguntado […] aonde estavão no Brazil os quatro Rios que sahião do Paraiso como nos refere a Escriptura Sagrada a saber o Phison Gion Tigris e Eufrates dissera […] que tudo esto erão nomes apocrifos porque os verdadeiros erão os Rios de São Francisco, das Amazonas e outros. » (Le Phison et le Gehon étaient identifiés dans de nombreuses traditions comme le Gange et le Nil) – cf. Ibid., f. 222r : « […] e os quatro Rios que sahião do Paraiso se não chamão como nomea a Escriptura senão rio de São Francisco rio das Amazonas e outros. »
83- De León Pinelo, A., El Paraiso en el Nuevo Mundo, op. cit., pp. 159–199.Google Scholar
84- ANTT, Inquisição de Lisboa, n° 4864, f. 84v : « 19. Que no principio do Mundo se não cobrira de agoa toda a terra, e que ficara descoberto o Novo Mundo, que he o Brasil. » « 20. Que nem no Diluvio, chamado universal se cobrio de agoa o Brasil. »
85- Ibid., f. 172r : « […] Adam fora creado no Brazil e de la se passara a pe enxuto para Jerusalen abrindose para isso o mar oceano conservandose ainda hoje la os vestigios das pisadas em hua terra junto da Bahia. »
86- Ce tableau inclut également des données qui seront analysées plus loin (l’assimilation des dix tribus d’Israël aux Portugais, ainsi que la loi divine accordée à Adam chez Rates Henequim), ou dont on ne traite pas dans le cadre du présent article (le repeuplement de l’Amérique chez León Pinelo).
87- Cf. Gisbert, Teresa, Iconografía y mitos indígenas en el arte, La Paz, Gisbert y Cia, 1980, pp. 39–42.Google Scholar
88- Cf. Deholanda, Sergio Buarque, Visão do Paraíso, São Paulo, Editora Brasiliense, [1959] 1994 Google Scholar, chap. V : «Um mito luso-brasilero », pp. 108-129.
89- De León Pinelo, A., El Paraiso en el Nuevo Mundo, op. cit., p. 236 sqq. Google Scholar
90- Ibid., p. 217 sqq.
91- ANTT, Inquisição de Lisboa, n° 4864, f. 85r : « 21. Que as leys naturais não bastão para alcançar a gloria, e que por isso forão necessarias as leyes divinas ». « 22. Que a Adão forão dadas scriptas em pedra todas as leys, que tiverão os judeus na Palestina para saber não so a ley natural, e preceitos moraes, mas os judiciais, e cerimonias ».
92- Ibid., f. 82v : « 4. Que a lingoa portuguesa correcta, e pura como elle [Deos] a ensina e falla ha de ser a que se há de falar n° 5o Imperio dos Portugueses, que esta proximo, e há de ser nos Brasis no lugar do Paraiso Terreal, e que há de ser de Judeos. »
93- Ibid., f. 82r : « 1. Que os Judeos dispersos na transmigração de Babilonia elegerão neste reyno de Portugal por seu Rey a Luso da Tribu de Juda. »
94- Ibid., f. 24r-24v : « Que havia de haver otro mundo hum Quinto Imperio o qual havia de ser sóde portugueses e que estes todos são e havião de ficar judeos porque os des tribus desterrados de Babilonia se espalharão todos por este Reino e pelo Estado do Brazil onde actualmente se achão e delles se ha de vir a formar o Quinto Imperio. » Cette variante apparaît, il est vrai, dans le témoignage du père Theodósio de Santa Marta, frère du desembargador Joaquim Rodrigues Santa Marta Soares, le geôlier de Rates Henequim pendant plusieurs mois. Mais la dénonciation du père Theodósio de Santa Marta, par ailleurs « qualificateur » auprès du Saint-Office, se fonde sur les papiers de Rates Henequim saisis lors de son arrestation, et sans doute sur ses déclarations orales. Ajoutons qu’une formulation semblable se retrouve à la fin du procès, attribuée directement à l’accusé, f. 243r : « Que no mundo ha de haver hum Quinto Imperio que ha de constar so de Portugueses et que estes todos são y havião ficar judeos. »
95- Ibid., f. 82r : « 2. Que a Lingoa portuguesa foi a primeira que se fallou no mundo, e a que ensinou Deos a Adam no Paraiso logo que o creou […]. » « 3. Que a lingua portuguesa he a mais perfeita de todas, e aquella que Deos fallou com as Pessoas Divinas, e com os seus Cortesões no Ceo e a em que lhe cantarão Himnos, e Louvores […]. »
96- Ibid., f. 83r : « 11. Que a Corte celestial esta dividida en Oriental e Occidental […]. A primeira parte para o povo judaico: Judeo primum; 2a para o gentilico » (souligné dans le texte original).
97- Ibid., f. 85r-v : « […] porque a Palestina foi sombra e figura do Paraiso, et assim tão bem as leys de Palestina forão figura e sombra das leys do Paraiso. »
98- Ibid., f. 148r-148v : « […] os titulos dos libros que pertende compor e a que tem dado principio são os seguintes: Divina lingoaje: divida em duas partes, a primeira consta das letras do nosso abecedario em geral e a segunda de cada huma dellas de per se e em ambas ellas mostra que a lengua portuguesa he a que Deos fala e ensinou a Adão = Divindade femenina em que trata praticamente da conceição da Senhora = Paraiso restaurado […], dividido em duas partes, e na primeira se mostra aonde he o Paraiso e na segunda qual he a arbore da fruta vedada = e finalmente, Divino do Divino, em que estão juntos os lugares de Scritura em que Deos pela sua boca fala » : « […] les titres des livres qu’il a l’intention de composer, et qu’il a commencé à rédiger, sont les suivants : Divin langage, divisé en deux parties, la première traitant des lettres de notre abécédaire en général, et dans ces deux parties on montre que la langue portugaise est celle que parle Dieu, et qu’il a enseignée à Adam. Divinité féminine, où l’on traite pratiquement de la conception de Notre Dame. Paradis restauré […] divisé en deux parties ; dans la première, on montre où se trouve le Paradis ; et dans la seconde, quel est l’arbre du fruit défendu. Et finalement, Divin du Divin, où sont réunis les passages de l’Écriture où Dieu parle par sa bouche » (c’est nous qui soulignons).
99- Outre Bignami-Odier, Jeanne, Études sur Jean de Roquetaillade, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1952 Google Scholar, voir, plus récemment, l’édition critique du Liber Secretorum Eventuum, introduction historique et traduction de Robert E. Lerner et Christine Morerod Fatteberg, Fribourg, Éditions universitaires Fribourg, 1994, et Lerner, Robert E., The feast of Saint Abraham: Medieval millenarians and the Jews, Philadelphie, The University of Pennsylvania Press, 2002 Google Scholar. On sait également que les prophéties de Jean de Roquetaillade étaient extrêmement diffusées et populaires au XVe siècle en Aragon et en Catalogne.
100- Sur Menasseh ben Israel voir, notamment, Kaplan, Yosef, Méchoulan, Henry et Popkin, Richard H. (éd.), Menasseh Ben Israel and his world, Leyde, E. J. Brill, 1989 Google Scholar ; et sur Manuel Bocarro Frances (devenu Jacob Rosales), voir Saraiva, Antonio José, « Bocarro Rosales and the Messianism of the sixteenth century », in Ibid., pp. 240–243.Google Scholar
101- Alfonso de Cartagena (1385 ?-1456) était le fils de Salomon Halevi (1352 ?-1435), rabbin de Burgos, qui se convertit au christianisme en 1390 ou 1391, et qui, sous le nom de Pablo de Santa María, devint évêque de la même ville de Burgos. Alfonso de Cartagena succéda plus tard à son père dans la charge du même évêché. Le cardinal Juan de Torquemada (1388-1468) était l’oncle de Tomás de Torquemada (1420-1498), le fameux inquisiteur. Sur ces personnages, voir les excellents travaux de Rosenstock, Bruce, New men: Conversos, Christian theology and society in fifteenth century Castile, Londres, University of London, 2002 Google Scholar ; ID., « Alonso de Cartagena: Nation, misgeneration and the Jew in Late-Medieval Castile », Exemplaria, XII, 1, 2000, pp. 185-204. Voir également Kriegel, Maurice, « Autour de Pablo de Santa Maria et d’Alfonso de Cartagena : alignement culturel et originalité “converso” », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 41, 2, 1994, pp. 197–205 Google Scholar ; Netanyahu, Benzion, The origins of the Inquisition in fifteenth century Spain, New York, Random House, 1995 Google Scholar, plus particulièrement pp. 168-206 (sur « Paul of Burgos »), pp. 421-485 (sur « Juan de Torquemada »), pp. 517-577 (sur « Alonso de Cartagena »).
102- Cf. B. Rosenstock, New men…, op. cit., pp. 34-42 et 53-64. Sur le chapitre 11 de l’Épître aux Romains de saint Paul, voir supra n. 5.
103- Le même B. Rosenstock, dans un article traitant d’Abraham Miguel Cardoso, se réfère à Richard H. Popkin et à la notion de « théologie marrane », mais selon un critère différent : il s’agit du sentiment de culpabilité vécue dans la condition marrane, en raison des péchés d’apostasie et d’idolâtrie, rachetés cependant et sublimés par la conversion de Sabbataï Tsevi. Cf. Rosenstock, Bruce, « Abraham Miguel Cardoso's messianism: A reappraisal », Association for Jewish studies Review, 23, 1, 1998, pp. 63–104 Google Scholar, et plus particulièrement p. 98, n. 35 : Abraham Miguel Cardoso « partage avec Isaac La Peyrère le sentiment que le salut de tous les Juifs dépend d’un drame messianique où le motif essentiel est celui de la condition des crypto-Juifs ».
104- Secret, François, « Un autre Postel au Pérou », Bibliothèque d’humanisme et de Renaissance, 22, 1960, pp. 564–565 Google Scholar. François Secret se réfère à Joseph de Acosta et Martín del Río et suggère qu’« […] il n’est pas sans intérêt […] de le [Guillaume Postel] comparer à un théologien espagnol son contemporain, qui se crut appelé aussi à la Restitution universelle, mais qui finit tragiquement sur le bûcher ».
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