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Prix, superficies, statistique, croissances*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Ce qui, croyons-nous, ne sera pas moins discuté dans ce que nous apportons, concerne les mouvements longs des prix et de la mise en valeur, l'évolution démographique, la répartition des revenus fonciers et, finalement, les rythmes de croissance.

Nous sommes partis des prix, des mouvements de prix considérés comme une résultante entre offre et demande, avec l'espoir qu'ils nous conduiraient aux mouvements de l'offre et aux mouvements de la demande, peut-être à leur « distorsion », pour parler comme Alfred Sauvy. Ces mouvements de prix ne pouvaient être que des mouvements longs, car la .croissance est un phénomène de longue durée. Nous avons cru, tout d'abord, voir se profiler des mouvements longs qui auraient duré une trentaine d'années environ. Nous les avons appelés « périodiques », la « période » étant plus longue que le cycle, plus courte que la « phase » de François Simiand.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1961

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Footnotes

*

Cette chronique est la seconde partie de l'étude présentée par G. Friedmann dans notre n° 4 (juillet-août), p. 699.

References

page 923 note 1. II a paru invraisemblable que ces droites aient pu être obtenues sans calculer. Autre fait parlant.

page 924 note 1. A. Marchal, Economie politique et technique statistique, 2e édit., Paris, R. l'ichon et R. Duracd-Auzias, 1945, in-8°, 277 p. (p. 167 : « Le mouvement étant cense représenté par une droite… Si l'on ne désire pas une très grande précision, on peut se contenter de la tracer au jugé : l'expérience montre qu'on arrive presque toujours à des résultats voisins de ceux qu'on obtiendrait avec un procédé rigoureux »). Piatier, A., Observation économique, Paris, C.D.U. Google Scholar, 3 fascicules ronéotypés, 476 p. (p. 177, à propos de l'ajustement graphique : « On peut faire des expériences avec des dessinateurs multiples : s'ils sont adroits, les courbes d'ajustement qu'ils tracent seront semblables ; on arrive donc très rapidement à faire un travail utile »). H. Guitton, Cours de statistique (ouvr. cité, p. 491, au sujet des droites de longue durée à main levée : « On ne considère pas (ce procédé) comme très scientifique, du fait qu'il présente le danger de la subjectivité. Malgré cette imperfection, ce procédé, par comparaison aux autres, n'est pas le plus mauvais »).

page 925 note 1. Les planches signalées avec un astérisque ont paru avec la première partie de cet article dans notre numéro 3. L'ouvrage de P. Goubert nous a livré les prix du froment à Beauvais (ouvr. cité, p. 401 et suiv.) Nous en avons construit la courbe ; de 1574-1575 à 1720-1721, elle indique les taux d'accroissement moyens annuels suivants : 4 %, 0,5 %, 1 %, 1 à 2 %, 1,5 %. Avec les prix du blé de pays à Aixen- Provence, les résultats sont à peu près les mêmes. Simple constatation. A propos des prix du bois, voir ci-après, note 1, p. 936.

page 926 note 1. A rapprocher de P. Goubert, ouvr. cité, p. 445, 447.

page 928 note 1. Sur la quasi-constance de « V », voir note 2, p. 931.

page 929 note 1. Nous disons stock supplémentaire. Il est évident que, en 1500, il existait déjà en Europs une masse d'or et d'argent. Fernand Braudel et Frank Spooner (article cité) ont cherché à en évaluer l'importance. D'après leurs calculs, les mines américaines n'auraient pas grossi ce stock autant qu'on le croyait. En ajoutant à ce stock de 1500 les arrivages quinquennaux de métaux précieux tels que les présente E. J. Hamilton, on obtient comme taux d'accroissement moyens annuels : 0,2 % de 1545 à 1580, puis, 0,6 % de 1580 à 1620, et de nouveau 0,2 % de 1620 à 1660 ; ces taux ne permettent pas, semble-t-il, de reconnaître la relation entre le mouvement du stock de métaux précieux et le mouvement des prix. Notre courbe cumulative des « trésors » (Planche II) étant considérée comme dessinant grossièremsnt les accroissements du supplément de stock n'en conserve pas moins son intérêt, ne serait-ce que par la rencontre curieuse, exactement de 1595 à 1601, entre le taux de 3 % (le taux « normal » du XIXe siècle finissant) avec le renversement de la tendance séculaire des prix. Grosse question pendante : dans quelle mesure les mouvements du stock global de métaux précieux coïncident-ils avec ce qu'étaient les mouvements des frappes monétaires ?

page 931 note 1. C'est-à-dire ne perdons pas de vue le lien qui unit les deux membres de l'équation. Nous ne cherchons pas quel est le moteur. Nous penserons seulement : si j'un des membres croît à un certain taux l'autre croît également et grossièrement au même taux. Voir ci-dessus notre texte, dans Annales 4, p. 711.

page 931 note 2. On dirait pour justifier la quasi-constance de la vitesse de circulation monétaire actuelle : le loyer s'acquitte habituellement par trimestre ; l'Etat a l'habitude de payer son personnel par mois, et telle entreprise rémunère le sien par quinzaine ; l'usine a Yhabitude de payer ses fournisseurs à certains moments. Cette régularité ne peut plus être admise si l'on envisage une très courte durée : l'aetivité des paiements augmente en fin de mois (la monnaie est « élastique »), on fuit devant la monnaie en cas d'inflation « galopante ». En outre, il est évident que « V », à une époque, n'aura peut-être plus la même valeur qu'un siècle et demi plus tôt ; mais les habitudes n'évoluent que très lentement, comme toutes les structures. Peut-on penser à un changement radical en vingt ou trente ans ? Pour répondre, il serait bon de multiplier les sondages dans le genre de ceux que nous avons pratiqués : voir, dans notre ouvrage, Tableau 36 (Le paiement de la terre vendue), Tableau 37 (Le paiement du loyer de la terre), Tableau 128 et 730 (La durée des baux). Permettent-ils de trancher ? Or, ils ont été pratiqués dans une région méditerranéenne que la monnaie aurait pénétrée plus tôt et davantage que les contrées plus septentrionales.

page 933 note 1. Ce qui apparaîtra comme manifestement faux, après avoir lu Fernand Braudel et Frank Spooneb (chapitre cité) : en 1700, le stock d'argent-métal était bien supérieur à 3000 tonnes. Nous pourrions citer les sources autorisées de notre erreur. Nous avons jugé préférable de ne pas la redresser. L'occasion était trop belle de montrer que la statistique ne recherche pas le précis. Nous l'avons maintes fois répété.

page 934 note 1. Taux trop élevé, puisque le stock de 1700 a été sous-évalué. Nos conclusions n'en seront que renforcées.

page 934 note 2. Bulletin de la Société des Etudes historiques, géographiques et scientifiques de la Région parisienne, p. 29 à 36.

page 935 note 1. Hypothèse de P. Goubert (ouvr. cité, p. 596) : « Que la montée de la production rurale ait compensé la chute de la production urbaine. » Mais il craint « qu'on ne puisse jamais se prononcer, à moins d'un miracle d'archives ».

page 935 note 2. Economie Appliquée, 1954, numéros 1-2 (p. 89-131).

page 936 note 1. Nous avons jugé que le mouvement des prix du bois pourrait avoir sa signification particulière : il témoignerait sur le mouvement du déboisement. Sa hausse de longue durée est, à Noyon et à Amiens, la plus forte (P. Goubekt, ouvr. cité, p. 471 et Atlas, p. 110) ; là, de 1600 à 1620-1625 par exemple, taux d'accroissement élevé pour les prix du bois alors que celui du blé reste bas : n'est-ce pas signe de défrichement ?

page 936 note 2. Dans son ouvrage, P. Goubert nous apprend que la « composition par âge de la population des diverses paroisses reste inconnue » (p. 62) ; néanmoins, les structures démographiques nouvelles sont opposées aux anciennes en comparant la courbe des baptêmes à celle des décès de tout âges (Atlas, p. 60 à 63) : que vaut le procédé ? Sur les fluctuations démographiques, l'auteur est très prudent. Il présente le « recul du nombre des hommes » de 1640 à 1720 comme une « hypothèse » et conclut : « il y a une question à résoudre » (p. 622). Autre hypothèse : « la population » aurait « vieilli » dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, or, ajoute-t-il, « toute population qui vieillit s'accroît » ; cette fois, affirmation, et elle surprendra peut-être, car, cent ans plus tard la population française ne diminuera-t-elle pas en vieillissant ? Se reporter à Sauvy, A., Eventail de l'histoire vivante, p. 274 Google Scholar, par exemple : « populations stationnaires (par suite vieillissantes) ou déclinantes ». Les méthodes recommandées par les spécialistes sont souvent appliquées par P. Goubert, et minutieusement ; mais, ne va-t-on pas, au sujet de cette démographie pointilleuse, dire comme F. Braudel (article cité) à propos de l'histoire des prix : « ratiocinations » ? On se gaussera de notre façon de procéder. Qu'on commence par démontrer l'erreur de nos constructions graphiques. Tant il est vrai que le résultat dépend de la méthode.

page 938 note 1. Voir P. Goubert, ouvr. cité, p. 155 (répartition de la propriété dans trois villages du Beauvaisis) ; p. 156 et 157 (Enquête de 1717) ; p. 189-196 (Situation paysannes vers 1680).

page 938 note 2. Le mot «épargne»a-t-il été écrit une seule fois dans le gros ouvrage de P. Goubert (653 pages) ? Il ne figure pas dans son index, pourtant soigneusemnt établi.

page 938 note 3. H. Guitton, Stagnation et croissance économiques, Rapport introductif aux Travaux du Congrès des Economistes de langue française, et discussion, Paris, Domat-Montchrestien, 1951, 160 p.