Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Le sujet de cette enquête concerne les orientations nationales des Israéliens, telles que celles-ci se révèlent à travers les prénoms qu'ils ont donnés à leurs enfants — et qu'ils continuent d'ailleurs à leur donner à une cadence de quelque 50 à 60 000 par an. Par « l'orientation nationale » d'un individu j'entends la formation collective d'ordre national ou supra-national avec laquelle cet individu s'identifie : c'est ce qu'on appelle en sociologie son « groupe de référence » national. Il s'agit donc ici d'un phénomène d'ordre subjectif, mais qui joue un rôle majeur dans la détermination des comportements humains. Les questions spécifiques auxquelles cette enquête essaiera de répondre sont les suivantes : 1. Quels ont été les types divers d'orientation nationale manifestés par ces choix depuis 1882 ? 2. Quand, comment, et dans quelle mesure ces orientations nationales ont-elles changé au fil des cent années examinées ici ? et 3. Pourquoi ces changements temporels ont-ils eu lieu ?
An analysis of first names given to children in Israel between 1882 and 1980 shows that, right from the outset, Israelis identified themselves in Hebrew. The first 90 of these 100 years are also notable for a progressive restriction of this national identity's limits. This important shift is expressed, on the one hand, by the progressive passage from a pan-ethnic (Jewish) identification to that of a nativist (sabra) one, and, on the other hand, from trans-individual values to individualist ones. It was only in the 1970s that this regressive tendency began to give way to broader attitudes, firstly, towards the Western world (i.e. a cosmopolitain orientation) and, then later (after the Kippur war), towards the Jewish world. The dates corresponding to these turning points suggest that the latter were the product of dialectical reactions on the part of the Israelis to changes in the outside world's (and especially the Western world's) attitudes towards them.