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Politique et opinion publique sous L'Ancien Régime

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Keith Michael Baker*
Affiliation:
Université de Chicago

Extract

Les débats récents sur la nature et les origines de la Révolution française ont fait clairement apparaître une chose : nous comprenons encore assez mal la dynamique de la culture politique française à la fin de l'Ancien Régime et les processus qui, dans le contexte d'une monarchie absolue, donnèrent naissance aux pratiques révolutionnaires.

Pour comprendre cette genèse, l'analyse de la nature et de la signification de la notion d'« opinion publique » dans la culture politique pré-révolutionnaire occupe une position centrale. J'essayerai, dans les pages qui suivent, d'en étudier plus complètement certains aspects.

Summary

Summary

This article sketches the appearance, in the last decades of the Old Regime, of a politics of contestation which compelled its actors, whether they were engaged on behalf of the government or in opposition to it, to appeal beyond the traditional forms of absolutist politics to the tribunal of “the public”. As a result, French politics seemed increasingly to resemble English politics, whose passions and disorders many Frenchmen viewed with corresponding unease. In this context, the idea of “public opinion” offered a new System of authority, the abstract source of legitimacy in a transformed political culture. As a political construct offering a middle term between the extremes of liberty and despotism, it presented the image of a politics of rational consensus in remarkable contrast not only to the traditional model of French absolutism, but to the politics of contestation that was threatening it.

Type
Naissance de L'Opinion Publique
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1991

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References

Notes

* Une version anglaise de cet article paraîtra dans Censer, Jack R. et Popkin, Jeremy D. éds, Press and Politics in Pre-Revolutionary France, Berkeley, 1987 Google Scholar. Deux premières versions furent présentées, l'une à l'occasion d'un séminaire à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), l'autre en 1984 lors de la réunion annuelle de PAmerican Historical Association. Je souhaite remercier les participants à ces rencontres pour leurs commentaires. Mes recherches ont été en partie facilitées par les données rassemblées pour le projet Artfl (American and French Research on the Treasury of the French Language) à l'Université de Chicago, projet mené conjointement par le C.N.R.S. et l'Université de Chicago.

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2. Voir les articles de Jeremy Popkin et D. Carrol Joynes, dans Censer et Popkin, Press and Politics…, op. cit.

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4. Eoret, Jean, Louis XV et l'opposition parlementaire, 1715-1774, Paris, 1970.Google Scholar

5. Déclaration du Roi, qui fait défenses d'imprimer, débiter ou colporter aucuns écrits, ouvrages ou projets concernant la réforme ou administration des finances. Donnée à Versailles le 28 mai 1764. En ce qui concerne la décision antérieure de demandes de propositions pour la réforme de l'administration financière auprès des parlements, chambres des comptes et cours des aides, et de création d'une commission spéciale pour les examiner, voir Lettres patentes du Roi, portant établissement d'une Commission pour l'exécution de la Déclaration du 21 novembre 1763. Données à Versailles le 28 novembre 1763. L'arrière-plan historique est décrit par Marion, Marcel, Histoire financière de France depuis 1715, 6 vols, Paris, 1914 Google Scholar , J. Egret, op. cit., pp. 98-99, et dans l'ouvrage de Riley, James C., The Seven Years War and the Old Régime in France : The Economie and Financial Toll, Princeton Google Scholar (à paraître courant 1987).

6. Royer, Antoine François Prost De, Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, ou Nouvelle édition du Dictionnaire de Brillon, connu sous le titre de Dictionnaire des arrêts et jurisprudence universelle des parlemens de France et autres tribunaux…, 7 vols, Lyon, 1781-1778, vol. 2, p. 838 Google Scholar (voir « Administration »).

7. « Le mot administration est un terme si générique, qu'il y a peu de matières que l'on puisse traiter, sans qu'il s'y mêle des choses que l'on pourroit prétendre avoir trait à l'administration », affirmaient avec insistance les magistrats. Voir Très-humbles et très-respectueuses remontrances du parlement séant à Dijon au Roi, au sujet de la Déclaration du 28 mars 1764…, s.l.n.d., p. 5. Selon Dupont de Nemours, cette protestation s'inspirait largement des suggestions que lui-même avait faites à l'un des magistrats de Dijon, le marquis de Malteste. Voir L'enfance et la jeunesse de Du Pont de Nemours racontée par lui-même, H. A. Du Pont de Nemours éd., Paris, 1906.

8. Galiani, Ferdinando, Correspondance, L. Perey et G. Maugras éds, 2 vols, Paris, 1881- 1882, vol. l , p . 375.Google Scholar

9. Ibid.

10. [Moreau, Jacob-Nicolas], Principes de conduite avec les parlements, Bibliothèque du Sénat, Paris Google Scholar, ms. 402, ff. 27-135. Ce mémoire fut rédigé en 1760 ; j'avais par erreur indiqué 1759 dans ma précédente étude, « On the Problem of the Ideological Origins of the French Révolution », dans Capra, Dominick La et Kaplan, Steven L. éds, Modem European Intellectual History. Reappraisals and New Perspectives, Ithaca, N.Y., 1982, pp. 214216 Google Scholar. Pour la carrière de Moreau, voir Dieter Gembicki, Histoire et politique à la fin de l'Ancien Régime : Jacob-Nicolas Moreau (1717-1803) ; Mansergh, Martin, The Révolution of 1771, or the Exile of the Parlement of Paris, Thèse de Doctorat, Oxford Univ., 1973.Google Scholar

11. L'indispensable analyse de Habermas, Jurgen, Strukturwandel der Ôffentlichkeit, Neuwied, 1962 Google Scholar, a été traduite en français par Marc Launay, B. De Sous le titre L'Espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, Paris, 1978 Google Scholar. Des aspects importants de ce processus social complexe ont aussi été examinés par Furet, François et Ozouf, Jacques, Lire et écrire. L'alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, Paris, 1977 Google Scholar ; Eisenstein, Elizabeth The Printing Press as an Agent of Social Change. Communications and Cultural Transformations in Early-Modern Europe, 2 vols, Cambridge, 1979 Google Scholar ; Roche, Daniel, Le siècle des Lumières en province. Académies et académiciens provinciaux, 1680-1789, 2 vols, Paris-La Haye, 1978 Google Scholar. Voir aussi Henri-Jean Martin et Roger Chartier éds, Histoire de l'édition française, t. II, Le livre triomphant, 1660-1830, Paris, 1984, et Bellanger, Claude et al., Histoire générale de la presse française, t. I, Des origines à 1814, Paris, 1969.Google Scholar

12. Rocco L. Capraro, que je tiens à remercier ici pour avoir attiré mon attention sur son très intéressant travail, a souligné de même façon l'importance du « public » comme construction rhétorique abstraite dans Typographie Politics : The Impact of Printing on the Political Life of Eighteenth- Century England, Thèse de Doctorat, Washington Univ., 1984, en particulier chap. 13.

13. Habermas, L'espace public, en part. pp. 38-126.

14. Voir sur ce point l'analyse de Klaits, Joseph, Printed Propaganda under Louis XIV. Absolute Monarchy and Public Opinion, Princeton, 1976.Google Scholar

15. Denys Hay fait justement remarquer que le Traité d'Utrecht fut le dernier traité entre les puissances européennes à faire référence à la « respublica christiana ». La date coïncide avec la cristallisation de la doctrine de l'équilibre des pouvoirs d'une part, et avec une vision de « l'Europe » qui en fait l'objet de projets de paIX perpétuelle, d'autre part. Voir Hay, Denys, Europe : The Emergence of an Idea, éd. rév., Edimbourg, 1968, pp. 118199.Google Scholar

16. Montesquieu, De l'Esprit des lois, J. Brèthe de la Gressaye éd., 4 vols, Paris, 1950- 1961, vol. 3, p. 28.

17. Ibid., vol. 3, p. 29.

18. Ibid., vol. 3, pp. 29-30.

19. Il est intéressant de remarquer que Montesquieu ne parle jamais vraiment d'un « principe » de gouvernement anglais. Sur ce point, voir Pangle, Thomas, Montesquieu's Philosophy of Liberalism, Chicago, University of Chicago Press, 1973, 336 p.Google Scholar

20. De l'Esprit des lois, vol. 3, p. 30.

21. Ibid., vol. 3, p. 5.

22. Ibid.,\o\. 3, pp. 29-31.

23. Ibid., vol. 3, p. 31.

24. Ce thème est suggéré par Pocock, J. G. A., The Machiavellian Moment, Princeton, 1975, pp. 490491.Google Scholar

25. De l'Esprit des lois, vol. l , p . 133.

26. Les éléments de cette nouvelle classification sont proposés par Pangle, Montesquieu's Philosophy of Liberalism, et Hulliung, Mark, Montesquieu and the Old Régime, Berkeley, University of California Press, 1976, 258 p.Google Scholar

27. De l'Esprit des lois, vol. 1, p. 45.

28. Ibid., vol. l , p . 47.

29. Ibid., vol. 2, p. 76.

30. [Véron de Forbonnais], « Du gouvernement d'Angleterre, comparé par l'auteur de L'Esprit des lois, au gouvernement de France », dans Opuscules de M. F*** [Fréron], tom. III. Contenant un extrait chapitre par chapitre du livre de l'Esprit des Lois, des Observations sur quelques endroits particuliers de ce livre, une idée de toutes les critiques qui en ont été faites avec quelques remarques de l'éditeur, Amsterdam, 1753, p. 179.

31. Ibid., pp. 179-180, 181.

32. Ibid., p. 182.

33. Ibid., p. 185.

34. Ibid., pp. 212-213.

35. Dubois de Launay, Coup d'oeil sur le gouvernement anglais (s.l., 1786).

36. Ibid., p. 26.

37. Ibid., pp. 132-133.

38. Ibid., pp. 168-170.

39. Ibid., p. 193.

40. Bonno, Gabriel, La constitution britannique devant l'opinion française de Montesquieu à Bonaparte, Paris, 1932 Google Scholar ; Acomb, Frances, Anglophobia in France (1763-1789), Durham, N.C., 1950 Google Scholar. L'ouvrage le plus récent sur les attitudes des Français vis-à-vis de l'Angleterre, encore que largement consacré à « l'anglomanie », met aussi en évidence le malaise ressenti par certains observateurs devant la passion indisciplinée des Anglais pour la liberté : voir Grieder, Joséphine, Anglomania in France, 1740-1789, Genève, 1985, pp. 48 Google Scholar, 108.

41. Acomb, op. cit., en particulier pp. 30-50.

42. L'article « Angleterre » de Royer, Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, vol. 5, p. 1-56, illustre bien l'intérêt qu'il portait à l'Angleterre et sa connaissance des affaires publiques de ce pays.

43. Ibid., vol. 2, p. 866.

44. Ibid., vol. 4, p. 763.

45. Mais voir aussi le très long article sur l'Angleterre dans Robinet, J.-B.-R. éd., Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique, 30 vols, Londres, 1777-1783, vol. 4, pp. 242699 Google Scholar ; vol. 5, pp. 1-205. L'esquisse d'histoire de l'Angleterre qui figure dans cet article se propose de montrer comment son gouvernement avait pris corps « au milieu des orages, des factions, des mouvemens tumultueux qui n'ont presque jamais cessé de l'agiter ». Faisant de larges emprunts au Livre XIX de L'Esprit des lois, cette esquisse conclut en affirmant que l'Angleterre est « un théâtre perpétuel de dissentions, de brigues, de murmures, de mécontentement, de mouvemens mêmes tumultueux », conséquence nécessaire d'une constitution qui a pour objet la liberté (voir Ibid., vol. 4, pp. 259-295). Le même thème est abordé dans l'article « Anglomanie » (Ibid., vol. 5, pp. 250-254).

46. Prost de Royer, Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, vol. 4, p. 764.

47. Voir Baker, « On the Problem of the Ideological Origins of the French Révolution », pp. 208, 213-214.

48. Ibid., p. 215.

49. Walpole, Horace, Memoirs of theReign ofKing George the Third, 2 vols, Londres, 1845, vol. 2, p. 248.Google Scholar

50. Extrait d'une lettre, en date de Londres, du 3 mai 1771 (s.l.n.d.), pp. 4-5.

51. Un argument semblable figure dans un autre pamphlet publié en faveur de Maupeou qui considérait le spectacle de l'affaire Wilkes comme symptomatique du désordre qui menaçait constamment tout état qui avait abandonné les principes de la monarchie absolue. « Jettez les yeux sur l'Angleterre, artisans des gouvernemens mIXtes, et approfondissez la situation présente », était-il conseillé dans ce pamphlet ; « Vous y verrez un Wilkes se jouer insolemment de tous les ordres de l'État, violer toutes les loIX en invoquant la liberté, s'opposer aux levées ordonnées pour la défense de la nation, absoudre et élargir, de son autorité privée, des séditieux, des calomniateurs publics, et balancer lui seul tous les Pouvoirs réunis. » Voir La tête leur tourne (S.l.n.d. [1771]), p. 17. Comme d'autres pamphlets de l'époque de Maupeou, La tête leur tourne fut republié (en diverses éditions) au cours des luttes constitutionnelles de 1787-1788.

52. Browning, O. éd., Despatches from Paris, 1784-1790, 2 vols, Royal Historical Society, Camden Third Séries, vols 16 et 19, Londres, 1909-1910, vol. 1, p. 221.Google Scholar

53. Ibid., vol. l , p . 148.

54. Ibid. Mercier faisait une observation semblable en ce qui concernait la lecture des journaux anglais : « La lecture des papiers anglois est aussi commune à Paris, qu'elle étoit rare il y a quarante- cinq ans. Ceci doit avoir influé sur les idées nationales… » Voir Mercier, Louis-Sébastien, Tableau de Paris. Nouvelle édition…, 12 vols, Amsterdam, 1782-1788, vol. 11, p. 128.Google Scholar

55. Songe d'un bon français, suivi de la lettre d'un anglais, Londres, 1788, p. 37. La « lettre d'un anglais » est datée « 15 July 1788 ».

56. Ibid., pp. 26, 29.

57. [S.-N.-H. Linguet], La france plus qu'anglaise, ou Comparaison entre la procédure entamée à Paris le 25 septembre 1788 contre les ministres du roi de France, et le procès intenté à Londres en 1640, au comte de Strafford, principal ministre de Charles premier, roi d'Angleterre ; avec des réflexions sur le danger imminent dont les entreprises de la robe menacent la nation, et les particuliers, Bruxelles, 1788, p. 26.

58. Ibid., p. 82.

59. Ibid., pp. 45-46.

60. Ibid., p. 12.

61. Habermas, L'Espace public, en part. pp. 99-112, nous fournit le point de départ essentiel pour cette question. Les travaux plus anciens de Bauer, Wilhelm, Die ôffentliche Meinung und ihre geschichtlichen Grundlagen, Tùbingen, 1914 Google Scholar, et Die ôffentlich Meinung in der Weltgeschichte, Potsdam, 1930, demeurent d'un intérêt certain. Voir aussi Palmer, Paul A., « The Concept of Public Opinion in Political Theory », dans Essays in History and Political Theory in Honor of Charles Howard Mcllwain, Cambridge (Mass.), 1936, pp. 230257 Google Scholar ; Lucian Hôlscher, « Offentlichkeit », dans Brunner, Otto, Conze, Werner, Koselleck, Reinhart éds, Geschichtliche Grundbegriffe. Historisches Lexicon zur politisch-socialen Sprache in Deutschland, 5 vols parus, Stuttgart, 1978 Google Scholar-…, vol. 4, pp. 413-467. Pour une discussion récente du concept en Angleterre, voir Gunn, J.A.W., BeyondLiberty andProperty, Kingston, Ont., 1983 Google Scholar, chap. 7 (” Public Spirit to Public Opinion »). Gunn cherche essentiellement à mettre en cause l'hypothèse qui fait de « l'opinion publique » une invention française et à montrer que l'utilisation du terme pour décrire l'expression de la voix du peuple dans le domaine politique provient tout d'abord de l'expérience politique britannique. Même si l'on fait la part des différences évidentes qui existent entre les contextes institutionnels des deux pays, l'opposition qu'il établit entre l'histoire du terme en France et en Grande-Bretagne peut paraître quelque peu forcée.

62. Dénonçant « cette foule d'Écrivains obscurs et de Lettrés oisifs, qui dévorent en pure perte la substance de l'État », Rousseau les accusait de saper les fondements de la foi et de la vertu. « Ils sourient dédaigneusement à ces vieux mots de Patrie et de Religion, et consacrent leurs talens et leur Philosophie à détruire et avilir tout ce qu'il y a de sacré parmi les hommes. Non qu'au fond ils haïssent ni la vertu ni nos dogmes ; c'est de l'opinion publique qu'ils sont ennemis ; et pour les ramener aux pieds des autels, il suffiroit de les reléguer parmi les Athées. » Voir Rousseau, Jean-Jacques, OEuvres complètes, Gagnebin, R. et Raymond, M. éds, Paris, 1959-1969, « Bibliothèque de la Pléiade », 4 vols, vol. 3, p. 19.Google Scholar

63. Rousseau, , Lettre à M. d'Alembert sur les spectacles, Fuchs, M. éd., Genève, 1948, pp. 8990.Google Scholar

64. Rousseau, Lettre à M. d'Alembert, op. cit., p. 93. Pour l'analyse que Rousseau fait de la question du duel en relation avec « l'opinion publique », voir ibid., pp. 90-99 ; Le contrat social, Bertrand de Jouvenel éd., Genève, 1947, p. 355.

65. Le contrat social, pp. 353-354.

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69. Ibid., vol. 3, p. 442.

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71. Ibid., vol. 8, p. 109.

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73. Ibid., p. 273.

74. Ibid., p. 275.

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80. Voir ci-dessus.

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82. Voir ci-dessus, La France plus qu'anglaise de Linguet cite des déclarations parlementaires dans lesquelles apparaît l'expression « opinion publique ».

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84. Mme de Staël, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, cité par Egret, Necker, p. 61.

87. Necker, Jacques, « Mémoire au Roi, sur l'établissement des administrations provinciales », dans OEuvres complètes, de Staël éd., 15 vols, Paris, 1820-1821 (dorénavant cité O. C), vol. 3, pp. 333367 Google Scholar. Sur les circonstances de la publication de ce mémoire, voir Egret, Necker, p. 174.

88. Necker, O. C, vol. 3, p. 347.

89. Ibid., vol. 3, p. 365.

90. Voir « Compte rendu au Roi, janvier 1781 », Ibid., vol. 2, pp. 1-4 ; Egret, Necker, pp. 170-171.

92. Soulavie, Mémoires historiques et politiques, vol. 4, p. 153 ; cité dans Egret, Necker, pp. 177-178.

93. Soulavie, Mémoires historiques, vol. 4, p. 158.

94. Sur les efforts de propagande de Vergennes en faveur de l'alliance américaine, voir Fav, Bernard, L'Esprit révolutionnaire en France et aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1925 Google Scholar. Il semble que Vergennes ait compris de manière plutôt conservatrice la nécessité de contrôler l'opinion. « L'opinion est, dit-on, la reine du monde », écrit-il dans son premier rapport à Louis XVI en 1774. « Le Gouvernement qui sait l'établir à son avantage double avec l'idée de ses forces réelles la considération et le respect qui furent et seront toujours le salaire d'une administration bien dirigée et le garant le plus certain de sa tranquillité » ﹛Ibid., p. 33 ; source non indiquée). Mais dans le cadre de la propagande pro-américaine qu'il soutenait furent publiés des extraits du Common Sensé de Thomas Paine et des Observations on Civil Liberty de Richard Price. Les dangers inhérents à cette stratégie furent soulignés par l'un des écrivains au service du ministre, qui s'interrogeait sur l'opportunité « de mettre dans la bouche d'un Roi de France, ou de son ministre, les assertions paradoxales sur la liberté naturelle, les droits inaliénables et inadmissibles du peuple et de sa souveraineté inhérente, qu'on n'a cessé de répéter, de commenter, de piller et de compiler pendant deux siècles, depuis les Vindiciae contra tyrannos de François Hottoman, jusqu'au Contrat Social de J.-J. Rousseau » (Ibid., p. 334).

95. Ibid., vol. 4, p. 159.

96. Ibid., vol. 4, p. 155.

97. Necker, De l'administration des finances de la France, O. C, vols 4-5.

98. [Jacques Peuchet], « Discours préliminaire », Encyclopédie méthodique. Jurisprudence, t. IX : Police et municipalités, pp. i-clx. Le premier des deux volumes sur Police et municipalités édités par Peuchet pour Y Encyclopédie méthodique fut publié en 1789, le second en 1791. J'aimerais remercier ici Daniel Gordon pour avoir attiré mon attention sur l'analyse que fait Peuchet de « l'opinion publique ».

99. Necker, O. C, vol. 4, pp. 47, 51.

100. Peuchet, « Discours préliminaire », p. x. Pour la reconnaissance de la dette de Peuchet envers Robertson dont l'oeuvre « nous a fourni la majeure partie des choses que nous allons dire sur les progrès de la civilisation et de la police en Europe », voir Ibid., p. xi.

101. Necker, O. C, vol. 4, p. 50.

102. Ibid., vol. 4, p. 47.

103. Peuchet, « Discours préliminaire », p. IX.

104. Ibid., citant Necker, O. C, vol. 4, p. 49.

105. Necker, O. C, vol. 4, pp. 47-48.

106. Peuchet, « Discours préliminaire », p. IX.

107. Ibid., pp. lxxx-lxxxi.

108. Necker, O. C, vol. 4, p. 56. Ce passage réapparaît dans l'article sur « opinion publique » dans la section de VEncyclopédie méthodique consacrée à « Finances », article qui n'est pour l'essentiel qu'une compilation d'extraits des réflexions de Necker sur le sujet. Voir Encyclopédie méthodique. Finances, 3 vols, Paris, 1784-1787, vol. 3, pp. 262-264. Il est intéressant ici de découvrir que l'article « Opinion » (qui dans la version originale de Y Encyclopédie avait fourni un bon exemple de l'usage traditionnel du terme pour connoter inconstance, subjectivité et incertitude — par opposition avec connaissance rationnelle durable) semble avoir complètement disparu de Y Encyclopédie méthodique. Il n'existe pas de telle entrée dans la section « Logique, Métaphysique, Morale », ou « Philosophie ». En effet le terme « opinion » semble avoir glissé dans Y Encyclopédie méthodique des sections philosophiques aux sections politiques, et s'être stabilisé en chemin en s'alliant au terme « public ».

109. Ibid., vol. 5, p. 613.

110. Ibid.,vol. 4, p. 59.

111. Peuchet, « Discours préliminaire », p. x.

112. Ibid., pp. 1-li.

113. Ibid., p. lxxxvii.

114. Necker, O. C, vol. 4, p. 50.

115. Ibid., vol. 4, pp. 49-50.

116. Ibid., vol. 4, pp. 50-51.

117. Peuchet, « Discours préliminaire », p. X.

118. Necker, O. C, vol. 4, p. 53.

119. Montesquieu, De l'Esprit des lois, vol. 3, p. 38.