1. Beaucoup des jeunes anthropologues africanistes actuels font, directement et pleinement, œuvre historienne. Je note le fait au passage, sans m'étendre ici sur ses raisons et sur sa portée.

2. Traditions dont les genres et les caractères ont été analysés de façon précise par Jan Vansina (compte rendu ici même, novembredécembre 1964, pp. 1192-1194), et pour certaines, publiées dans des formes critiques par Antoine Coupez, Théodore Kamanzi, Marcel d'Hertefelt… et de façon moins rigoureuse mais riche par l'abbé Alexis Kagame. Pour les références, voir la note suivante.

3. Un état récent et détaillé de la bibliographie se trouve dans Marcel d'Hertefelt, Les clans du Rwanda ancien, Tervuren, 1971, 85 pp., et, plus exhaustif mais plus ancien, dans le survey du même auteur (en collab.), Les anciens royaumes de la zone interlacustre méridionale, Tervuren, 1962, aux pages 99-112.

4. Vidal, Claudine, « Le Rwanda des anthropologues ou le fétichisme de la vache », dans Cahiers d'Études Africaines, n° 35, IX, 3, 1969, pp. 384–401 Google Scholar. Communication au colloque sur les relations de dépendance personnelle en Afrique noire organisé par Georges Balandier à Paris en 1968, c'est une confrontation des données majeures de la littérature disponible avec les résultats de sa première enquête de terrain. De la même : « Enquête sur le Rwanda traditionnel : conscience historique et traditions orales», ibid., n° 44, X, 4, 1971, pp. 526-537 ; « édition » d'un n° spécial sur « Le problème de la domination étatique au Rwanda, histoire et économie », ibid, n” 53, XIV, 1, 1974, 191p., où figurent monographies et matériaux de terrain de quelques chercheurs engagés dans des directions voisines, et deux tableaux plus synthétiques, l'un par elle-même, « Économie de la société féodale rwandaise », pp. 52-54, l'autre, par deux auteurs rwandais partenaires directs de son travail, Joseph Rwabukumba et Vincent Mudandagizi, « Les formes historiques de la dépendance personnelle dans l'État rwandais », pp. 6-25.

Un autre aspect important des recherches de Cl. Vidal, relatif au domaine religieux et idéologique, n'apparaît pas dans les articles ici recensés. Dans ce premier état de sa publication, l'auteur a conservé un vocabulaire hérité de ses prédécesseurs (féodal, seigneur, vassal, fief, patron, client, etc.), de mode d'emploi et de justification plus ou moins précaires ; elle l'a fait par simple commodité semble-t-il, en tout cas sans doctrine et dans des contextes toujours précis et clairs. L'exploitation définitive de ses matériaux lui imposera des choix raisonnes. Dans ce compte rendu, j'affecterai ces termes de guillemets, ou je les doublerai de termes neutres qui ne soient pas marqués par une autre référence socio-historique.

5. Un « client de houe », homme si pauvre qu'il ne possède même pas cet instrument, et qui travaille, pour un autre homme qui le lui donne, deux jours sur cinq jusqu'à usure de l'outil, est objectivement plus démuni qu'un journalier possesseur de houe… Il est cependant considéré comme supérieur. Sa relation au donateur a précisément ce caractère personnel qui échappe à l'embauche du journalier.

6. Voir Kagabo, José et Mudandagizi, Vincent, « Complainte des gens de l'argile ; les Twa du Rwanda », dans Cahiers d'Études Africaines, 1974, pp. 75–87 CrossRefGoogle Scholar.

7. Les indications chronologiques qui vont être données le sont, bien entendu, par le relais des connaissances relatives aux règnes des souverains.

8. Le processus de dislocation des lignages a touché l'ensemble de la population. L'article de Meschi, Lydia, « Évolution des structures foncières au Rwanda : le cas d'un lignage hutu », dans Cahiers d'Études Africaines, 1974, pp. 39–51 Google Scholar, le décrit historiquement et le cartographie, fort bien, sur une étude de cas. Newbury, Catharine, « Deux lignages au Kanyaga », ibid., pp. 26–38 Google Scholar, le décrit aussi, mais situé à partir de la fin du siècle, dans une région excentrique, tardivement assujettie au pouvoir royal.

La présentation schématisée que j'ai donnée de l'histoire rwandaise ne doit pas en effet masquer les décalages chronologiques et les variations qui la marquent selon les régions.

9. Sur les transformations de la période coloniale, en conséquence de l'action des missionnaires et des administrateurs, lire Vidal, Claudine, « Colonisation et décolonisation décolonisation du Rwanda : la question tutsi-hutu », dans Le Mois en Afrique, Revue française d'études politiques africaines, n°91, juillet 1973, pp. 32–47 Google Scholar.

10. Voir par exemple l'article cité de Catharine Newbury.

11. d’ Hertefelt, Marcel, Les clans du Rwanda ancien. Éléments d'ethnosociologie et d'ethnohistoire, Tervuren, 1971, 89 pGoogle Scholar.

12. Mars-avril 1974, pp. 311-312.

13. Heusch, Luc de, Le Rwanda et la civilisation interlacustre. (Études d'anthropologie historique et structurale), Bruxelles, 1966, 471 pGoogle Scholar. Un utile review article de Cohen, David W., « The Cwezi cuit », Journal of African History, IX, 4, 1968, pp. 651–657 CrossRefGoogle Scholar.

14. Henige, David P., « Reflections on early Interlacustrin chronology : an essay in source criticism », dans Journal of African History, XV, I, 1974, pp. 27–46 CrossRefGoogle Scholar. Le même auteur vient de publier The chronology of oral tradition : quest for a chimera, Oxford, 1974.