Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Aux journées franco-belges d'histoire, qui se sont tenues en mai dernier à la Sorbonne, M. F. Vercauteren, professeur à l'Université de Liège, nous a donné un puissant et clair aperçu des principaux travaux publiés sur le problème « Mahomet et Charlemagne », de 1937 à 1947 : les dix années écoulées depuis la parution de l'œuvre ultime de Pirenne. Dans cet exposé figurait en bonne place, et à juste titre, un très important article de notre collaborateur, M. Robert S. Lopez, professeur à la Yale University. Sans aborder dans toute leur ampleur les innombrables questions que posent les thèses de Pirenne, M. Lopez a fait porter sa critique sagace sur un de leurs points essentiels : les quatre « disparitions majeures » que Pirenne décèle dans l'Occident barbare à partir du VIIIe siècle et où il voit la preuve d'une rupture dans les relations commerciales entre Orient et Occident, rupture causée par l'invasion de l'Islam dans la Méditerranée : cessation de la frappe de l'or sous les premiers Carolingiens, arrêt des importations de tissus orientaux, abandon de l'usage du papyrus par la chancellerie des derniers Mérovingiens, interruption dans l'arrivée des épices sur les marchés de l'Empire franc.
page 188 Note 1. « Mohammed and Charlemagne : a révision », Spéculum, t. XVIII, 1943, p. 14 à 38.
page 188 Note 2. « L'importation des tissus orientaux en Europe occidentale au haut moyen âge, IXe et Xe siècles », Revue belge de philologie et d'histoire, t. XIV, 1935, p. 811-848 et 1238-1261. Voir sur cet article le compte rendu de Marc Bloch, Annales d'histoire économique et sociale, t. VIII, 1936, p. 480-81. Les objections de P. Lambrechts (« Les thèses de Henri Pirenne », Byzantion, t. XIV, 1939, p. 513-536) n'affectent pas substantiellement la documentation de Sabbe.
page 188 Note 3. A paraître dans les Miscellanea Van der Essen.
page 189 Note 1. M. Lopez prépare un ouvrage d'ensemble sur cette question capitale de» monopoles : State monopolies, public corporations and sovereign prérogatives in ihe Roman and Byzantine Empires. L'article que nous analysons ici, comme celui dont on trouvera le compte rendu plus loin (« Silk indlustry in the. Byzantine Empire ») n'en sont que des morceaux détachés. D'autres travaux préparatoires doivent paraître bientôt dians le Recueil Harmenopoulos, de l'Université de Salonique, et dans les Essais en l'honneur de Gino Luzzatto.
page 191 Note 1. Dinars de fabrication barbare signalés dans : P. Lavoix, Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque Nationale, t. I, Paris, 1887, p. 143, n° 604 ; — M. H. Nutzel, Kôniglische Museen zu Berlin, Katalog der orientalischen Mùnzen, t. I, Berlin 1898, p. 115, n° 663 ; — ST Lane-Poole, Catalogue of oriental coins in the British Museum, t. I, Londres, 1875, p. 39, n° 24. Cf. U. Monneret de Villard, « La monda in Italia durante l'alto medio evo », Rivista italiana di numismatica, t. XXXIII, 1920, p. 95 et suiv.
page 192 Note 1. Cf. M. De Bouard, « Sur révolution monétaire de l'Egypte médiévale », L'Egypte Contemporaine, t. XXX, 1939, p. 457-458.
page 193 Note 1. « Silk industry in the Byzantine Empire », Speculum, t. XX, 1945, p. 1.
page 193 Note 2. Cf. E. Sabbe, op. cit.
page 195 Note 1. « L'Islam et la civilisation méditerranéenne », dans les Vestnik Kralovskétcheské Spoletchnosti Naouk (Mémoires de l'Académie tchèque, section philol. et histor.), Prague, 1933, Où l'auteur rend compte de plusieurs travaux en langues slaves sur la question.
page 195 Note 2. Cf. Marc Bloch, « Le Problème de l'or au moyen âge », Annales d'histoire économique et sociale, t. V, 1933.
page 195 Note 3. Cf. Annales (Economies, Sociétés, Civilisations), 1947, t. II, p. 155 et suiv.
page 197 Note 1. Houdoud al-'âlam, éd. W. Barthold, Léningrad, 1930, — trad. V. Minorsky, Londres, 1937 (Gibb Mémorial, N. S. t. XI), p. 158.
page 198 Note 1. Kitâb al-Mamâlik wa'l-Mamâlik, éd. et trad. M. J. de Goeje, Leyde, 1889 (Bibliotheca Geographorum Arabicorum, t. VI), p. 111-116.
page 198 Note 2. Annales, 1946, p. 153.
page 198 Note 3. Ibid., p. 139.
page 199 Note 1. Il permet, notamment, de souder étroitement histoire occidentale et histoire orientale, comme le souligne fort justement G. I. Bratianu, « La fin du monde antique », Revue belge de philologie et d'histoire, t. XVIII, 1939.