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Locres et Tarente : le rôle des femmes dans la fondation de deux colonies grecques

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Simon Pembroke*
Affiliation:
Bedford Collège, Londres

Extract

Au cours des cent années qui se sont écoulées depuis la publication du livre de J. J. Bachofen, Das Mutterrecht (1861), le concept de matriarcat, que cet auteur présentait comme une phase nécessaire et universelle de l'histoire des sociétés humaines, a subi une sorte de démembrement, rendu nécessaire par la connaissance plus approfondie des sociétés primitives que nous devons à l'ethnographie. Les systèmes dits matrilinéaires, dans lesquels la descendance se fait par ligne féminine, ne sont plus considérés comme la manifestation, dans un cas particulier, d'un phénomène plus général, et presque absolu dans le passé, de suprématie féminine, et l'on n'a plus recours à l'hypothèse d'une telle suprématie pour donner une solution d'ensemble aux problèmes que pose l'organisation sociale préhistorique. Cependant, dans le champ plus restreint des études classiques (c'est avant tout dans l'antiquité que Bachofen puisait ses preuves, et les récits des voyageurs contemporains n'y jouaient qu'un rôle secondaire), la situation n'a pas changé de façon aussi radicale. Mis à part une minorité d'érudits qui s'accrochent à des schémas évolutionnistes dépassés, il reste un solide noyau de témoignages où l'on s'accorde à voir la preuve qu'il a existé, dans diverses régions du monde grec, des formes anormales d'organisation familiale.

Type
Les Domaines de L'histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1970

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References

page 1240 note 1. « Last of the matriarchs ; a study in the inscriptions of Lycia », JESHO 8 (1965), pp. 217- 247 ; « Women in charge : the function of alternatives in early greek tradition and the ancient idea of matriarchy », JWCI 30 (1967), pp. 1-35. Les abréviations utilisées sont celles de Y Année philologique.

page 1241 note 1. Pseud. Acr. ad H. Od. II, 6, 12 ; Serv. ad Aen. III, 551 ; cf. Héraclid. Pol. XXVI (FHG, II, p. 220) = Arist. fr. 611, 57 Rose ; Serv. ad Ed. X, 57.

page 1242 note 1. Str. VI, 3, 3, pp. 279-280 = Éphore, FrGrHist 70 F 216. Pour la chronologie d'Éphore, cf. ci-dessous p. 1259, n. 4.

page 1242 note 2. Polyb. XII, 6 b, 5; XII, 6 b, 9; Dion. Hal. XIX, 2-4; Schol. Dion. Per. 377 (GGMII, 446, 1-16 Millier) ; Eust. Dion. Per. 376 (GGM II, 285, 28-286, 19) ; Lactant. Div. I, 20, 32 ; cf. Just. III, 4, 3-11 ; Isid. Orig. IX, 2, 81 (expliquant le nom de Spartani) ; I. Vat. Mythogr. § 206 (1.65, 18 sq. Bode). Les sources principales sont réunies par J. Bérard, La colonisation grecque de la Sicile et de l'Italie méridionale, Paris, 1957, pp. 162 ss. ; G. Giannelli, Culti e miti délia Magna Grecia 2, Florence, 1963, pp. 15-19 (éd. 1924, pp. 1-6) ; cf. aussi P. Wuilleumier, Tarente, Paris, 1939, pp. 30-33. Arist. Pol. 1306 b, 27 et Call. fr. 617 Pf., sans être très explicites, ne sont pas incompatibles avec Éphore.

page 1242 note 3. Strab. VI, 3, 2, pp. 278-279 = Antiochos, FrGrHist 555 F 13. La lecture ôaoi pour gaotç, qui fait des partheniai les enfants de ceux qui sont maintenant les Hilotes, a généralement été acceptée. Il est peu probable qu'Antiochos ait traité à part de la catégorie marginale (à laquelle semble faire allusion Bérard, o.c, p. 165, n. 1) constituée par les enfants conçus avant la guerre et nés pendant celle-ci.

page 1243 note 1. Thuc. VI, 1-5.

page 1243 note 2. Thuc. I, 101, 2.

page 1243 note 3. M. I. Finley, « The servile statuses of ancient Greece », RIDA 7 (1960), pp. 165-189 ; cf. D. Lotze, Berlin, 1959, pp. 26-47; H Michell, Sparta, Cambridge, 1952, pp. 75-92.

page 1243 note 4. Pour un exemple plus frappant, cf. Hérod. I, 157, 2 : les Lydiens changent complètement de mode de vie, et, de nation guerrière qu'ils étaient, tombent dans une décadence passée en proverbe, simplement parce qu'un décret leur a enjoint de le faire (I, 155).

page 1244 note 1. Hés. fr. 204, 40-45 Merkelbach-West ; ibid., fr., 198, 2 sq. (Ulysse).

page 1244 note 2. Thuc. I, 9, 1. Le commentaire d'A. W. Gomme, ici, s'égare.

page 1244 note 3. Bekk. Anecd. 246,16. Et. M. 300, 8 ; 300,12. Cf. Eust. 295, 29 ad Il. II, 584 (Lex. rhet. fr. 375 Schwabe) ; Athén. VI, 264 A. Cf. au contraire, Pollux III, 83 et Lex. rhet. Cantabr., p. 356, 7 sq. Nauck ; cf. Strab. XII, 3, 4, p. 542 et ci-dessous p. 1245, n. 2. Et. Gud. II, 419, 19 sq. dérive peutêtre de Théopompe, Schol. Théocr. XVI, 35 = FrGrHist 115 F 122 (b).

page 1244 note 4. PI. Lois, 698 E ; Thuc. I, 101-2.

page 1245 note 1. Comme le font par exemple T. J. Dunbabin, The Western Greeks, Oxford, 1949, p. 31; Bérard, op. cit., p. 169, G. L. Huxley, Early Sparta, Londres, 1961, p. 37. Cf. toutefois G. Busolt, Gr. Gesch. 12, Gotha, 1893, p. 409, n. 1 et L. Pareti, Storia di Sparta arcaica, I, Florence, 1920, pp. 224 et suiv., qui défendent une date antérieure à la guerre de Messénie.

page 1245 note 2. Str. VIII, 5, 4, p. 365 = Éphore, FrGrHist 70 F 117 (même version déjà dans Hellanicos in Harpocrat. s. v. = FrGrHist 4 F 188) ; Paus. III, 20, 6. Eust. 295, 19 ss. ad Il. II, 584.

page 1245 note 3. Il. II, 594. Eust. ad loc. (297, 33 sq.) comble la lacune de Str. VIII, 4, 2, p. 359.

page 1245 note 4. Schol. Pl. Alc. I, 122 D n'est qu'une erreur, cf. Steph. Byz. s. v. p. 269, 5 Meineke; et Pareti, op. cit., p. 194, n. 2. Schol. Thuc. I, 101, 2 (p. 78, 15-18 Hude) utilise l'Hélos laconienne pour « expliquer » ce que le texte dit à propos de la Messénie.

page 1245 note 5. Athén. VI, 272 A = Théopompe, FrGrHist 115 F 13 ; cf. ibid., 265 B-C = FrGrHist 115 F 122 (a).

page 1246 note 1. Athén. VI, 272 C = FrGrHist 115 F 171 ; cf. plus bas, n. 5.

page 1246 note 2. Hésych. II, 147, n° 4495 Latte .

page 1246 note 3. Hésych. II, 97, n° 2965 .

page 1246 note 4. Isaac Casaubon, Animadversiones in Athenaeum (1600), lib. VI, c. 20, p. 293, 12-28.

page 1246 note 5.

page 1246 note 6. Ar. Plut. 540-541 souligne explicitement le contraste entre les deux, et entre les modes de vie qu'ils représentent ; cf. Schol. Ar. Pac. 347 (Eupolis fr. 254 = CAFl p. 327, Kock ; Diog. Laert. I, 7 , p. 3, 24 sq. Long, et Lucien Nekyom. § 7, p. 195, 6 Jacobitz.

page 1247 note 1. Xén. Hell. VII, 1, 16 ; Polyb. V, 48, 4 ; sur Sparte, Plut. Lyc. XVI, 13 (Apophth. Lac. 237 B).

page 1247 note 2. Dans ce sens A. Enmann, Untersuchungen über die Quellen des Pompeius Trogus fur die griechische und sizilische Geschichte, Dorpat, 1880, p. 127 et J. Geffcken, « Die Gründung von Tarent », Jahrbùcher fur classische Philologie, Jahrg. 36, Bd. CXLVII (1893), p. 180, n. 16 (« Streugenossen ») ; contra K. O. Millier, Die Dorier a, t. II, Breslau, 1844, pp. 40-41 ; A. Schaefer, De Ephoris Spartanis, Leipzig, 1863, p. 11 ; C. Trieber, GGA 1872, p. 824 ; G. Gilbert, Handbuch d. gr. Staatsalt. ‘, t. II, Leipzig, 1893, p. 19, suivis par G. L. Huxley, op. cit., p. 115, n. 212 ; E. Szanto, art. RE V (1905), col. 2733; Giannelli, op. cit., p. 242 (éd. 1924, p. 284); E. Ciaceri, Storia délia Magna Grecia, 1.1, Milan, 1924, p. 89 ; G. Busolt, H. Swoboda, Gr. Staatsk. ‘, Munich, 1926, p. 658, n. 1 ; Wuilleumier, op. cit., p. 39 ; Bérard, p. 166 ; F. Jacoby, FrGrHist 555 F 13, Noten, p. 296, n. 96, qui tous interprètent explicitement Théopompe dans le sens matrimonial.

page 1247 note 3. Athén. VI, 271 D = FrGrHist 115 F 176.

page 1247 note 4. Le texte de Théopompe ne permet pas d'affirmer qu'il n'y avait qu'un seul occupant par stibas, et le mot est également attesté au sens collectif : dans le décret des Iobacchoi (Athènes, ne siècle après Jésus-Christ), il semble bien désigner l'association religieuse elle-même, Syll. 1109, H, 48 ss. : cf. aussi Hésychius IV, 258, n° 882 Schmidt:

page 1247 note 5. Paus IV 166: (associés avec les epetmaktoi par J. F. C. Manso, Sparta, I, 1, Leipzig, 1800, p. 153); Justin, III, 5,6-7 : « (Tyrtaeus) tribus proeliis fusos eo usque desperationis Spartanos adduxit, ut servos suos ad supplementum exercitus manumitterent hisque interfectorum matrimonia pollicerent, (7) ut non numéro tantum amissorum civium sed et dignitati succédèrent. »

page 1247 note 6. J. F. Lafitau, Moeurs des sauvages amériquains, t. II, Paris, 1724, pp. 308-310.

page 1248 note 1. F.-X. de Charlevoix, Histoire et description générale de la Nouvelle France, Paris, 1744, 3 vol. in-4°, t. III, pp. 245-246 = t.IV, p. 362 de l'édition en 6 vol. in-12.

page 1248 note 2. Adam Ferguson, An Essay on the History of Civil Society, Edimbourg, 1767, p. 140 ; Charlevoix, Journal ofa Voyage to North-America, 1.1, Londres, 1761, pp. 372-373 ; A Voyage to North- America, vol. II, Dublin, 1761, p. 221 ; Letters to the Dutchess of Lesdiguières, Londres, 1763, p. 163. Pour l'original, cf. J.-A. Cuoq, Lexique de la langue iroquoise, Montréal, 1882, p. 100, s. v. kanakta.

page 1248 note 3. M.-P. Nilsson, « Die Grundlagen des spartanischen Lebens », Klio 12 (1912), p. 329, n. 1 (Opuscula, t. II, Lund, 1952, p. 853, n. 69) considérait la version de Théopompe comme une rationalisation ; cf. A. W. Byvanck, De Magnae Graeciae historia antiquissima, La Haye, 1912, p. 66, n. 5, où Justin, III, 5, 6, est attribué à Éphore.

page 1248 note 4. Phot. s. v. et le laconien Hésych. s.v. (1,323, n” 495 Latte). Depuis Casaubon, on admet que est formé régulièrement, en dorien, sur , cf. W. Aly, Strabon von Amaseia (Antiquitas, Reihe I, Bd 5), Bonn, 1957, p. 277, mais le mot n'est pas attesté épigraphiquement.

page 1248 note 5. J. Schweighaiiser, Animadversiones in Athenaei Deipnosophistas, t. III, Strasbourg, 1802, pp. 599-600.

page 1248 note 6. Diod. VIII, 21 (Angelo Mai, Scriptorum veterum nova collectio, t. II, Rome, 1827, pp. 10-11). La publication semble avoir été trop tardive pour avoir pu être utilisée par Rudolph Lorentz dans sa magistrale critique de la tradition (De origine veterum Tarentinorum, Berlin, 1827, pp. 23-30).

page 1248 note 7. Ainsi L. Dindorf dans le Thésaurusgraec. lingu. vol. III, Paris, 1835, col. 1496 B, s.v. ; Enmann, op. cit., p. 126 ; Trieber, GGA, 1872, p. 825 ; F. Lenormant, La Grande-Grèce, 1.1, Paris, 1881, p. 23 ; E. Pais, Storia délia Sicilia e délia Magna Grecia, vol. I, Turin-Palerme, 1894, p. 214 ; Szanto, loc. cit. ; Nilsson, ibid. ; Byvanck, p. 66 ; Pareti, p. 218 ; Aly, p. 277 (mais cf. p. 436, n. 55 a «Pareunakten ») ; A. H. M. Jones, Sparta, Oxford, 1967, p. 12. La distinction d'ordre légal établie par Max Duncker, Gesch. d. Althertums 5, t. V, Leipzig, 1881, p. 432, entre epeunaktoi et partheniai, les place dans la même génération.

page 1248 note 8. A. Mai, op. cit., p. 10, n. 5 ; F. Dubner, Iustini Historiae Philippicae, Leipzig, 1831, p. 50 ; Geffcken, art. cit., p. 180, n. 17 ; Gilbert, op. cit., p. 19 (Huxley, p. 37) ; Busolt, Gr. Gesch., I \ p. 407, n. 1 ; A. Cortese, « Le origine di Taranto », AAT 49 (1913-1914), p. 1054 ; Wuilleumier, p. 39 ; Bérard, p. 166 ; Jacoby, FrGrHist 555 F 13, Komm., p. 496.

page 1249 note 1. Enmann, op. cit., p. 128 ; cf. Pareti, pp. 218 sq. ; Jacoby à propos de FrGrHist 555 F 13, Noten, p. 296, n. 96.

page 1249 note 2. Ar. Av. 967-8 et schol. ; Athén, V, 219 A ; Zénob. III, 57 (II, p. 70, 6 Leutsch) ; Eust., 291, 29 ad Il. II, 572. Sur la manière dont Timée attribue les proverbes, cf. Diog. Laert. VIII, 10 = FrGr Hist 566 F 13 (b) (Pythagore).

page 1249 note 3. Paus. X, 10, 8. Serv. ad Aen. III, 551 : « Taras condiderat, auxerat Phalanthus » ; cf. id., Georg. IV, 125 ; Probus ad Virg. Georg. II, 197, p. 50, 10 sq. Keil (pour le texte, cf. E. Petersen, MDAI (R) 15 (1900), p. 48, n. 1).

page 1249 note 4. Str. VI, 3, 2, p. 279 (FrGrHist 555 F 13)

page 1250 note 1. Polybe, XII, 5, 6 :

page 1250 note 2. Polybe, XII, 8, 6.

page 1250 note 3. Polybe, XII, 6 a, 2 ; cf. Timée, FrGrHist 566 F 12.

page 1251 note 1. Polybe, XII, 6 b 5-10 (le sens de XII, 6 b, 10 reste en substance le même, que l'on lise (Bekker) (Hultsch Pédech) ; cf. F.W. Walbank, A Historical Commentary on Polybius, II, Oxford, 1967, p. 431). L'information donnée en XII, 6 b, 8, n'est apportée que pour expliquer la nature particulièrement fortuite de la mission confiée aux troupes Spartiates dans Éphore. Il n'est pas conséquent pas justifié de considérer toute l'histoire (qui présente la mission comme un remède exceptionnel à l'occasion d'une crise unique) comme « l'expression mythique » d'une coutume établie (comme le fait F. Doehle, Geschichte Tareras, Strasbourg, 1877, p. 7 ; Byvanck, op. cit., p. 69 ; Ciaceri, 1.1, p. 97, 205). Le témoignage est unique, mais il semble bien que la paternité, fictive ou non, devait, avec de telles pratiques, demeurer le facteur décisif en matière de succession et d'héritage ; cf. E. R. Leach, Rethinking Anthropology, Londres, 1961, pp. 105 ss. ;/WC/50 (1967), pp. 13-15 ; sur ce passage, cf. C. F. Crispo, Contributo alla storia déliapiù antica civiltà délia Magna Grecia, Tivoli, 1940, p. 158. G. de Sanctis, Ricerche sulla storiografia siceliota, Palerme (1958), p. 55.

page 1251 note 2. Athén. VI, 264 C, 272 A = Timée, FrGrHist 566 F 11. Le schéma avait déjà été dressé par Théopompe, Athénée VI, 265 B-C = FrGrHist 115 F 122 (a) avec de semblables distinctions de statut. De Sanctis, Ricerche, pp. 63-64, était impressionné par le niveau des recherches de Timée, et Polybe lui-même ne trouve rien à répondre à l'objection, cf. Walbank, op. cit., p. 338 ; mais, comme l'a fait remarquer Niebuhr, l'histoire est tout aussi cohérente même si les coupables ne sont pas spécifiquement des esclaves-marchandises Rômische Geschichte’ vol. I, Berlin 1828, p. 176.

page 1251 note 3. Polybe, XII, 6 a, 2. Comme l'a fait remarquer De Sanctis (Per la scienza delVantichità, Turin, 1909, pp. 518-519 ; Ricerche (1958), p. 54 ; cf. aussi Pareti, op. cit., p. 211 ; Bérard, p. 205, n. 1), on s'étonne de voir ce passage trop souvent interprété comme si les Locriens étaient eux-mêmes les esclaves des Spartiates : Pais, op. cit., pp. 200-202 ; Byvanck, p. 80 ; Giannelli, p. 267 (éd. 1924, pp. 321-322) ; Ciaceri, 1.1, p. 204 ; cf. aussi A. Olivieri, Civiltà greca neWItalia méridionale, Naples, 1931, p. 198 = ASSO 16 (1921), p. 283 ; Crispo, op. cit., p. 176 ; Dunbabin, p. 36. C'était déjà le point de vue de Mai dans l'editio princeps (Scriptorum veterum nova collectio, t. II, Rome 1827, p. 383 n. 1) du fait que le manuscrit portait . Cette leçon se retrouve dans les éditions de J.-F. Lucht (1830) et de Theodor Heyse (1846), mais avait déjà été corrigée en par J. Geel, Polybiihistoriarumexcerpta Vaticana,lxyàe, 1829, p. 17, n. 3; cf. p. 20, n. 1 ; cette correction, adoptée par Bekker (1844) et approuvée par Kampe, Philologus 11 (1847), p. 346, a été unanimement adoptée depuis, à une exception près : F. Diibner, dans son édition Didot de Polybe (1839), marque une préférence aveugle pour les lectures de Lucht contre celles de Geel (p. ii) et conserve en conséquence (p. 507), sans changement dans la seconde édition de 1859, réimprimée au moins jusqu'à 1880. Il semble donc vraisemblable que c'est son édition qui est responsable de cette interprétation.

page 1252 note 1. Polybe XII 6 b 4 : . Pais, Ciaceri, Giannelli et Crispo, qui prennent les Locriens pour des esclaves des Spartiates (cf. note précédente), sont contraints d'imaginer que ce passage représente une tradition différente, et que Polybe n'a pas vu la contradiction ; mais en fait, l'histoire forme un tout, et il n'est pas question de Locriens, libres ou esclaves, qui auraient eu en quoi que ce soit affaire aux femmes Spartiates.

page 1252 note 2. De Sanctis s'égare sur ce point.

page 1252 note 3. . Ces scholies furent publiées pour la première fois par G. Bernhardy dans Geographici Graeci Minores, Berlin, 1828, un an après les extraits polybiens du Vatican et Diod. VIII, 21 ; mais la même indication est donnée par Eustathead loc. (GGM II, 281, 33 sq.) ; et Polybe XII, 8, 2 (ci-dessous p. 1253,n. 1) était déjà interprété en ce sens par Valesius (1634), suivi par C. G. Heyne, Opuscula Academica, t. II, Gôttingen, 1787, p. 48, n. (e), et Schweighauser dans son édition de Polybe, t. VII, Leipzig, 1793, p. 88.

page 1252 note 4. Polybe, XII, 5, 5.

page 1253 note 1. Polybe, XII, 8, 2 = Arist. fr. 547 Rose.

page 1253 note 2. A. Wilhelm, « Die Lokrische Màdcheninschrift », Jœai, 14 (1911), pp. 163-265 ; cf. E. Schwyzer, DGE 366 (texte de Nikitsky développé) ; le reste de la bibliographie dans Walbank, op. cit., pp. 335, 649.

page 1253 note 3. Polybe, XII, 5, 7. Les Cent Maisons ne sont pas attestées de façon indépendante, et le chiffre de cent otages pris aux Locriens Opuntes par les Athéniens en 456 avant Jésus-Christ (Thuc. I, 108, 3) n'est pas absolument décisif : on donne le même chiffre total à un groupe de femmes choisies pour représenter les Locriens d'Italie au IVe siècle avant Jésus-Christ (Justin, XXI, 3, 4 ; ci-dessous, p. 1269) mais Polybe ne dit pas explicitement que chacune des Cent Maisons était représentée dans la colonie.

page 1253 note 4. Avant Bachofen, l'aristocratie de Locres Epizéphyriennes fut identifiée à « eine Adel hundert Geschlechtern weiblicher Linie » par F. G. Welcker, Die aeschylische Trilogie Prometheus, Darmstadt, 1824, p. 588, suivi par son élève Emil Rückert, Troja's Ursprung, Blûthe, Untergang und Wiedergeburt in Latium, Hambourg-Gotha, 1846, pp. 44, 48, et Nicola Corcia, Storia délie due Sicilie, t. III, Naples, 1847, pp. 130-131, 183-184 ; cf. aussi Raoul-Rochette, Histoire critique de rétablissement des colonies grecques, t. II, Paris, 1815, p. 318 : « la noblesse venait des femmes et se perpétuait par elles ». Voir également 3. J. Bachofen, Dos Mutterrecht, Stuttgart, 1861, pp. 308 et suiv. (Ges. Werke, éd. K. Meuli, t. III, Bâle, 1948, pp. 745 et suiv.) ; A. Holm, Geschichte Siziliens, t. I, Leipzig, 1870, pp. 183-184 ; Pais, op. cit., p. 203 ; J. Toepffer, Attische Généalogie, Berlin, 1896, pp. 194-195 ; G. de Sanctis, Storia dei Romani, 1.1, Turin, 1907, p. 81 et Ricerche (1958), pp. 56-59 ; Beloch, Gr. Gesch. % Strasbourg, 1912,1, 1, p. 84 ; Giannelli, op. cit., p. 203, n. 4 (éd. 1924, p. 240, n. 1) ; Ciaceri, 1.1, pp. 98, 206 et suiv. ; W. A. Oldfather, art. Lokris. JOEXIII, 1 (1926), col. 1255-1259 ; art. « Lokroi », ibid. XIII, 2 (1927), col. 1314-1315, 1345 ; Dunbabin, op. cit., pp. 183-185 ; L. Lerat, Les Locriens de l'Ouest, t. II, Paris, 1952, p. 139 ; Bérard, pp. 202-203 ; P. Pédech (éd.), Polybe, Histoires, Livre XII, Paris, 1961, p. 72 ; Walbank, op. cit., t. II, p. 333.

page 1254 note 1. Tite-Live, IV, 2, 5-7.

page 1254 note 2. Hérodote, V, 92 (3, 1).

page 1254 note 3. Depuis la première rédaction de cet article, j'ai découvert que l'interprétation proposée ici avait déjà été donnée, en substance, par C. N. Starcke, Die primitive Famille, Leipzig, 1888, pp. 125-126 (trad. angl., Londres, 1889, pp. 116-117 ; trad. franc., Paris, 1891, p. 114) ; ce livre traite des systèmes de parenté complexes dans le monde entier, et n'était pas fait pour attirer l'attention des spécialistes de l'antiquité ; il semble toutefois que de Sanctis, Storia dei Romani, t. I, p. 81, n. 11, l'ait connu. Il faudrait aussi mentionner le livre de C. F. Crispo (cité plus haut), pp. 145 et suiv. ; cet ouvrage, qui, sans doute à cause de sa date, a été passablement négligé, étudie de façon détaillée les institutions de Locres, et, sans distinguer toujours clairement entre la détermination de la généalogie par les femmes, et leur suprématie au sens large, aboutit aussi à une conclusion négative. Il remarque en outre (p. 172, n. 2) que èc-uv dans Polybe, XII, 5-6 (ci-dessus p. 1250, n. 1) n'est qu'une correction (Ursinus) et que l'autre lecture Reiske) pourrait entraîner un sens bien différent.

page 1254 note 4. Polybe, XII, 6 b, 2.

page 1254 note 5. Polybe, XII, 6 a, 3-4.

page 1255 note 1. On a cherché à confirmer l'interprétation matrilinéaire du texte de Polybe par une épigramme de la poétesse locrienne Nossis, dédiant un vêtement à Héra de Crotone, Anth. Pal. VI, 265 (2801-2802 Gow-Page) : « accepte ce vêtement de lin, tissé pour toi par Theuphilis, fille de Kléocha, et par sa propre fille l'illustre Nossis ». La mère de l'auteur se définit, non par le patronyme normal, mais par le nom de sa propre mère (Beloch, Gr. Gesch. ‘, I, 1, p. 84, n. 1, tient que Nossis est membre de l'une des Cent Maisons ; A. Olivieri, ASSO 16 (1921), p. 197 = Civiltà greca, p. 282 ; P. Maas, art. « Nossis » RE XVIII, 1 (1936), col. 1053 ; A. S. F. Gow, The Greek Anthology : Hellenistic Epigrams, vol. II, Cambridge, 1965, p. 437). Le nom féminin n'est toutefois pas attesté ailleurs, non plus que , proposé par Bentley au lieu de des manuscrits; la fin du vers a été corrigée, par des érudits postérieurs, en (Reiske) ou (Dindorf ), patronyme attesté au nominatif dans Léonid. Tar., Anth. Pal. VI, 110 = 2551 Gow (Crispo, op. cit.,p. 161, n. 1). Mais, même si l'on accepte, pour la mère de Theuphilis, le nom de , il est possible qu'il soit employé dans ce contexte pour un motif particulier, sans parler du problème de la scansion pour le nom inconnu du père : en se référant à sa mère, elle rappelle la période où elle était ellemême une enfant, et jouait le rôle de l'apprentie dans la confection d'un premier vêtement.

page 1255 note 2. Polybe, XII, 5, 10-11. , « improbable » selon Walbank, op. cit., p. 337, est au contraire la conséquence nécessaire de leur condition servile.

page 1255 note 3. Crispo, op. cit., p. 180 sq. ; Lerat, t. II, p. 139 ; Bérard, p. 202 ; Jacoby, FrGrHist 566 F 12, Komm., p. 550.

page 1256 note 1. Thuc. VI, 2 ; Arist. Pol., 1329 b 5 sq.

page 1256 note 2. P. Orsi, « Le necropoli preelleniche calabresi di Torre Galli e di Canale, Ianchina, Patariti », MAL 31 (1926), col. 333 ss. : l'auteur conclut que la céramique a précédé la colonisation.

page 1256 note 3. A. de Franciscis, « La documentazione archeologica in Calabria », dans Greci e Italici in Magna Grecia (Atti del Primo Convegno di Studi sulla Magna Grecia, Naples, 1962), p. 216.

page 1256 note 4. Cf. le texte KUB IV, 1, traduit par E. Forrer, « Eine Geschichte der Gotterkônigtums aus dem Hatti-Reiche », Mélanges Cumont, t. II, = AlPhO IV (1936), p. 688.

page 1256 note 5. Macrob. Satur. III, 9, 7-8.

page 1256 note 6. Diod. XXVII, 4, 2.

page 1256 note 7. E. Petersen, MDAI (R), V (1900), pp. 161-227.

page 1256 note 8. Les publications les plus complètes du matériel sont celles de Q. Quagliati, Ausonia III (1908), pp. 136-224 (photographies) et de P. Orsi, Bollettino d'Arte III (1909), pp. 406-428, 463-482 (dessins) ; pour les sujets, P. Zancani Montuoro, ASMG n. s. I (1954), pp. 71-106, et les études de détail dans RIA VII (1940), pp. 205-224 ; RAAN XXIX (1954), pp. 79-86 ; ASCL XXIV (1955), pp. 283-308 ; Arch. Class., XII (1960), pp. 37-50 ; Essays in Memory of Karl Lehmann (Marsyas, Studies in the History of Art, Supplément I, New York, 1964), pp. 386-395 ; Stockholm Studies in classical Archaeology V (1978) = Opuscula C. Kerenyi dedicata, pp. 15-23. La thèse de H. Priickner, Die lokrische Tonreliefs, Mayence, 1968, selon laquelle on aurait, sur les pinakes, le reflet de la prostitution sacrée pratiquée à Locres, représentée symboliquement par un coq, est dépourvue de tout fondement ; cf. ci-dessous, Appendice II.

page 1257 note 1. A. Comte, Cours de philosophie positive, t. V, Paris, 1841, p. 221 ; cf. ibid., p. 440-441.

page 1257 note 2. La procession représentée sur les pinakes de Locres a été identifiée, de façon indiscutable, par Paola Zancani Montuoro, « Il corredo délia sposa », Arch. Class. XII (1960), pp. 37-50, comme un élément des préparatifs au mariage de Perséphone : la phialé portée dans ces scènes ne relève donc pas d'une explication de type « prégrec ». De toute façon, on a la mention de phialephoroi du sexe féminin dans le décret d'une association religieuse d'Athènes : IG II2, 1328, 10 (circa 183/2 avant Jésus-Christ) ; cf. L. Ziehen, Leges Graecorum sacrae, 11, 1, Leipzig, 1906, p. 127 et n. 23.

page 1257 note 3. Hérod. Il, 171, 3 ; VI, 16, 2.

page 1257 note 4. , Syll., 589, 20. Cf. L. Robert, Athenian Studies presented to W. S. Ferguson (HSPh Supplément I, 1940), pp. 509-519 ; Gnomon, 31 (1959), p. 663.

page 1257 note 5. Pour les , jeunes filles à Sparte, cf. JHS 67 (1947) p. 39 n. 2 (REG 63 (1950) p. 158, n° 111) ; ABSA 45 (1950), p. 226 (REG 65 (1952), p. 148, n° 60 a).

page 1257 note 6. Hom. Hymn. III, 30-46.

page 1257 note 7. Diod. VIII, 17 ; Zénob. III, 42. Pour Diod. VIII, 21, cf. ci-dessus, p. 1248, n. 6.

page 1258 note 1. On pourrait en dire à peu près autant de la tradition selon laquelle les Locriens pratiquaient la prostitution sacrée ; cf. ci-dessous Appendice II. Au sujet de l'histoire des Sikèles, Pais, op. cit., p. 202, n. 4, a observé que, après la conquête des Brettii au IVe siècle avant Jésus-Christ, la population de Locres a dû s'accroître d'une quantité d'éléments indigènes, et que les contemporains de Polybe se trouvaient par conséquent plus ouverts à l'idée d'influences indigènes que ceux d'Antiochos et de Thucydide.

page 1258 note 2. Pédech, op. cit., p. 77, semble être le seul à considérer l'histoire de Tarente comme copiée sur sur celle de Locres.

page 1258 note 3. Hérod. VII, 170, 1-2 ; cf. pour Sarpédon I, 173, 2-3. En I, 57, 3, il mentionne une transformation encore plus explicite : la race attique, de Pélasge, devient grecque, et ce faisant change aussi de langue.

page 1258 note 4. M. Guarducci (éd.), Inscriptiones Creticae, III, Rome, 1942, pp. 134 ss., n° 1-6 ; cf. Strabon, X, 4, 6, p. 475 = Staphylos, FrGrHist 269 F 12.

page 1259 note 1. Hérod. IV, 1-3 et 3-4. Le détail donné IV, 2, n'a jamais reçu d'explication satisfaisante, mais doit être mis en rapport avec Hésych. s. v. (1 339 n° 929 Latte = Xanthos FrGrHist 765 F 22). On étudiera ailleurs plus à fond cette tradition.

page 1259 note 2. Hérod. VI, 138.

page 1259 note 3. F. Studniczka, Kyrene, Leipzig, 1890, p. 181 et n. 33 ; Busolt, Gr. Gesch, I, p. 407, n. 1 ; Aly, op. cit., p. 276 ; contra Jacoby, Fr Gr Hist 555 F 13, Noten, p. 296, n. 98.

page 1259 note 4. Schol. Dion. Per. 377 (GGMM, p. 446). L'appel des femmes aux guerriers y est donné en style direct, ce qui, suggère Jacoby, était le cas chez Éphore (FrGrHist 70 F 216, II A, p. 105, 31 n.) ; d'autres détails sont repris par Eust. ad loc: l'ambassade était formée de et le nombre total des soldats renvoyés était de cinquante : cela ne prouve rien quant au nombre des partheniai, qui n'est limité que par celui des femmes. Le texte ne date pas l'événement de façon précise. L'extrait de Strabon le place dans la dixième année de la guerre, mais le calcul, tiré de Tyrtée, fr. 4, 4-8 Diehl (ibid.), qui fait durer la guerre vingt ans, vient peut-être de Strabon lui-même, qui est notre seule source pour Tyrt. fr. 2 Diehl = VIII, 4, 10, p. 362. Justin (III, 4, 8) dit que les partheniai tramèrent leur complot à l'âge de trente ans.

page 1259 note 5. Diod. VIII, 21 ; Justin III, 4, 8 ; Serv. Aen. III, 551, Georg. IV, 125 ; Porphyrion, ad H. Od. II, 6 ; Ps. Acr. ad H. Od. II, 6, 12 ; Prob. ad Georg. II, 197, IV, 125.

page 1260 note 1. Thuc. V, 11, 1, décrit la substitution, voulue par les Amphipolitains en 422 avant Jésus- Christ, du Spartiate Brasidas au fondateur originel, Hagnon.

page 1260 note 2. F. Doehle, Geschichte Tarents, Strasbourg, 1877, pp. 13-14.

page 1260 note 3. S. Wide, Lakonische Kulte, Leipzig, 1893, pp. 87-88 (E. Maass, De Lenaeo et Delphinio commentatio, Index Schol. Univ. Greifswald, 1891, p. xix) ; F. Dummler, Philologus 56 (1897), p. 19 (= Kl. Schr. II, p. 226) ; O. Gruppe, Gr. Mythol. und Religionsgesch., Munich, 1906, p. 374, n. 3, cf. 1227, n. 2 ; Beloch, Gr.Gesch. ‘, I, 1, p. 239, n. 2 ; Ciaceri, p. 91 ; Wuilleumier, p. 47. Usener, Die Sintfluthsagen, Bonn, 1899, pp. 161-163, considérait Phalanthos comme dionysiaque.

page 1260 note 4. Studniczka, op. cit., pp. 175-194.

page 1260 note 5. Paus. X, 13, 10.

page 1260 note 6. P. Amandry, BCH 73 (1949), pp. 456-457.

page 1260 note 7. Op. cit., pp. 180 et suiv., 191-192.

page 1260 note 8. Paus. X, 11, 3 = FrGrHist 555 F 1 (fondation de Lipari).

page 1261 note 1. Pollux IX, 80 (Aristote fr. 590 Rose).

page 1261 note 2. Pais, pp. 215-216 ; Busolt, Gr. Gesch. I, p. 406, n. 1 ; Byvanck, p. 66 et suiv. ; Giannelli, pp. 21-22 (éd. 1924, pp. 10-11) ; Ciaceri, I p. 91 ; M. P. Vlasto, (Amer. Num. Soc, Num. Notes and Monographs, 15, New York, 1922), pp. 7-8 ; cf. déjà S. Birch, NCI (1845), p. 108, et R. Garrucci, Le monete deWItalia antica, II, Rome, 1885, p. 124. Bérard, p. 170 et n. 7, considère qu'Aristote s'est effectivement trompé.

page 1261 note 3. Str. VI, 3, 6, p. 282.

page 1261 note 4. Justin, III, 4, 12-17.

page 1261 note 5. Garrucci, op. cit., II, p. 122 ; Pais, Byvanck, op. cit. ; A. W. Hands, Italo-Greek Coins of Southern Italy, Londres, 1912, p. 149 ; F. Ribezzo, « Corpus Inscriptionum Messapicarum », RIGI 20 (1926), n° 100, pp. 53-55 ; J. Whatmough, Prae-Italic Dialects, II, Harvard, 1933, pp. 365-366, n° 483.

page 1262 note 1. K. Klement, Arion, Vienne, 1898, p. 58 ; cf. Bérard, p. 170. Il n'est pas nécessaire d'attribuer une origine indigène à l'homme chevauchant un dauphin qui est représenté sur une terre cuite trouvée par P. Orsi à Caulonia, MAL 23 (1914), col. 779 et flg. p. 45, étant donné que l'on retrouve le même motif sur des monnaies de l'Egée qui comptent parmi les plus anciennes, cf. W. Wroth, JHS 27 (1907), p. 95 et pi. IV, 8 (Péparéthos) ; Head, HN2 p. 480. Le choeur de guerriers chevauchant des dauphins sur un skyphos à figure noire de Boston (F. Brommer, « Delphinreiter Vasenbilder fruher Komodien », AA 57 (1942), col. 65-75, flg. 1-2) a été identifié à Phalanthos et aux partheniai, E. Bielefeld, AA 61/62 (1946-47), col. 48-54, mais cette hypothèse ne rend pas compte du choeur de guerriers chevauchant des autruches qui figure sur le revers.

page 1262 note 2. O. Parlangeli, Studi tnessapici (Mem. Ist. Lombardo di Scienze e Lett. XXVI), Milan, 1960, p. 275 ; O. Haas, Messapische Studien, Heidelberg, 1962, p. 179. La lecture oibaliahiahi, que l'on avait identifiée à Oebalia (Tarente), est maintenant abandonnée, cependant que daranθoa est interprété maintenant, non comme Tarente mais comme un conseil ou ; cf. Parlangeli pp. 276 291 ; Haas, pp. 79 ss., 188.

page 1262 note 3. Les Messapiens étaient identifiés à des Grecs du Nord (Locriens) par Pais, op. cit., p. 206, et à des prédoriens par M. Mayer, Apulien, Leipzig et Berlin, 1914, pp. 380 et suiv.

page 1262 note 4. C'est par erreur que Mayer, op. cit., pp. 84, 357, identifie Opis comme le roi des Peucétiens : il doit s'agir d'une confusion entre ce texte et celui de Strabon, VI, 3, 4, p. 280. Pour la géographie, cf. surtout Strab. VI, 3, 8, p. 283 ; Ptol. Geogr. III, 1,13; Anton. Lib. Met. XXXI, 2.

page 1262 note 5. Le nom féminin Opaka, Parlangeli, p. 345 est associé par Haas p. 116 avec le grec (sujet), et, dans ces conditions, n'a guère de chance d'apparaître dans une famille royale.

page 1262 note 6. Hérod. IV, 35 ; (PL) Axioch. 371 A ; Paus. I, 43, 4 ; V, 7, 8 ; Apollod. I, 4, 5, § 27 ; cf. Call. Hymn. IV, 292.

page 1263 note 1. Hom. Hymn. III, 398 ss.

page 1263 note 2. Serv. ad Aen. III, 332.

page 1263 note 3. Klement, op. cit., p. 24, n. 48 ; Giannelli, p. 27, n. 3 (éd. 1924, p. 18, n. 2) ; Ciaceri, I, p. 94 ; Bérard, p. 170 et n. 7.

page 1263 note 4. Cf. déjà R. Lorentz, op. cit., p. 48.

page 1263 note 5. § 2, et Plut. Soll. anim. 985 B ; Ael. V.H., VI, 12, p. 81, 22 Hercher. La traduction « Héroon » (Studniczka, p. 182 ; cf. Busolt, Gr. Gesch. *, I, 408, n. 1 ; Byvanck, p. 67 ; Ciaceri, I, p. 94, n. 3 ; V. Ehrenberg, art. « Phalanthos », RE XIX, 2 (1938), col. 1624) n'est pas justifiée ; cf. aussi Hérod. V 47, 2, où un ordinaire.

page 1263 note 6. Cf. déjà dans ce sens Klement, p. 57, n. 3 ; Studniczka, p. 187, admettait qu'il n'y avait pas à Tarente de tombeau de Phalanthos, mais expliquait le fait par son origine divine : cette explication se trouve réfutée par l'existence, à Tarente même, d'un tombeau que certains identifiaient à celui d'Apollon Hyakinthos, Polybe, VIII, 30, 2.

page 1263 note 7. Cf. Jacoby, JHS 64 (1944), p. 50, n. 64 (Solon), et, pour Lycurgue, son commentaire à Aristokratès, FrGrHist 591 F 3 ; ibid. sur 596 F 20 ﹛Komm., p. 661).

page 1264 note 1.

page 1264 note 2. Doehle, op. cit., p. 13 ; Studniczka, pp. 185-186 ; Pais, p. 216, n. 1.

page 1264 note 3. IG II2, 4855 (SEG, XII, 168).

page 1264 note 4. Syll.2, 109, 24 (410/09 avant Jésus-Christ).

page 1264 note 5. Strabon, VI, 3, 2, p. 278 : .

page 1264 note 6. Selon une tradition rapportée par Pausanias (X, 10, 6-8) Phalanthos aurait reçu un oracle lui assurant qu'il trouverait l'emplacement de sa colonie lorsqu'il pleuvrait sous uncielserein (ûreè aïôpqt). L'oracle est accompli lorsque sa femme Aethra fond en larmes au-dessus de lui, tout en lui cherchant des poux dans la tête. On raconte la même histoire à propos de Myskellos, le fondateur de Crotone, et de sa concubine, qui reste anonyme, mais accomplit l'oracle en se tenant au-dessus de lui (), Schol. Ar. Nub. 371; Suid. s. v. , III 429 n” 1474 Adler. L'histoire de Phalanthos a été traitée avec beaucoup de respect à l'époque moderne : Pais, p. 211, n. 3 ; Byvanck, p. 67 ; Giannelli, p. 17, n. 3 (éd. 1924, p. 4, n. 2), et le nom de sa femme Aethra (citée seulement dans ce cas), a été régulièrement interprété comme une allusion à Poséidon (Aigeus) ; au contraire, la version de Myskellos a été éliminée comme un plagiat (Bérard, pp. 153, 167, déconsidère l'une par l'autre et réciproquement). Mais un nom propre n'était pas indispensable à l'accomplissement de la prophétie ; cf. aussi Jambl. V.P. 50 (p. 28, 8 Deubner) où le fait d'avoir des est donné comme coutumier () àotoneavantrai Tivéede Pythagore; etd'autre part, une tête chauve n'attire pas les poux

page 1265 note 1. Pour la désinence — , cf. P. Chantraine La formation des noms en grec ancien, Paris, 1933, pp. 92-96 ; C. D. Buck et W. Petersen, Reverse Index of Greek Nouns and Adjectives, Chicago [1947], pp. 169-173.

page 1265 note 2. Il. XVI, 180. L'interprétation d'Eust. 502, 35 ad Il. IV, 429 (enfants conçus trop tôt, mais dont les parents sont mariés au moment de leur naissance) est suivie par K. O. Müller, Die Dorier II2, p. 279, dans son explication des partheniai Spartiates.

page 1265 note 3. Il. II, 854.

page 1265 note 4. Cf. LSJ, s. v. ; Ar. Byz. Miller, Mélanges, p. 431, 17.

page 1265 note 5. Pais, p. 218 et n. 1, citant les de Strabon, VII, 7, 7, p. 326 ; cf. Pareti, p. 225.

page 1265 note 6. F. Doehle, op. cit., p. 12. E. Maass, Hermès 25 (1900), p. 405, n. 3, suggérait que les partheniai étaient uasphylé à Tarente comme les Egéides de Théra, Hérod. IV, 149, 1.

page 1265 note 7. D. H. Hegewisch, Geographische une historische Nachrichten, die Colonien der Griechen betreffend, Altona, 1808, pp. 111-112. Parmi les interprétations postérieures, l'idée que les partheniai étaient les rejetons de mariages sans connubium (Niebuhr, Rôm.Gesch.3, I, pp. 175-176, qui l'applique aussi à Locres ; E. Curtius, Gr.Gesch. ‘, I, Berlin, 1868, p. 188, où les mères sont des Locriennes et les pères des Achéens) est combinée par Duncker, op. cit., p. 428, avec le passage d'Aristote qui caractérise les partheniai comme (Pol. 1306b27) de façon à faire de leurs pères des Spartiates et de leurs mères des Achéennes, ce qui contredit directement le témoignage d'Antiochos et d'Éphore. Mayer, op. cit., p. 381 et n. 3, soutient que la tradition d'une descendance illégitime à Locres et à Tarente traduit l'existence de mariages mixtes entre Grecs (prédoriens) et Iapyges et Sikèles.

page 1266 note 1. Hérodote, IV, 145-149.

page 1266 note 2. G. Gilbert, Studien zur altspartanischen Geschichte, Gôttingen, 1872, pp. 190-194.

page 1266 note 3. G. Dumézil, Le crime des Lemniennes, Paris, 1924, pp. 51-53. A l'appui de cette interprétation, on peut alléguer l'histoire, assurément ancienne, rapportée par Lactant., Div. inst. I, 20, 29-32, qui comporte également un changement de costume (les femmes des Spartiates revêtent l'armure) et n'aboutit pas à une colonie, mais à l'établissement d'un temple de Vénus Armata. L'association avec Théra pourrait s'expliquer en fonction du rite décrit par Ap. Rhod. IV, 175, 28, qu'il situe sur l'île voisine d'Anaphé ; cf. L. Malten, Kyrene (Philol. Untersuchungen, 20), Berlin, 1911, pp, 156-157.

page 1266 note 4. Hérodote, IV, 148, 3.

page 1267 note 1. Il n'est pas impossible que parthenias soit par rapport à parthenos (jeune fille) ce que diphtherias (personnage vêtu de peau) est par rapport à diphthera (peau).

page 1267 note 2. Sur les cultes de Perséphone et des Dioscures à Locres, cf. W. A. Oldfather, « Lokrika », Philologus 67 (1908), pp. 434-435 (A. Fick, GGA, 1883, p. 128, alignait la forme , dans IG XIV, 631, sur la forme laconienne (Hésych. s. v.); cf. cependant , M. N. Tod, JHS 50 (1930), pp. 32-36), et le tableau beaucoup plus détaillé donné par P. Zancani Montuoro dans les études citées ci-dessus, en y ajoutant son article « La ‘ Persefone ’ di Taranto» ASMG, 1931, pp. 159-174. Sur le plan littéraire, on a en général considéré l'affirmation de Pausanias, selon laquelle Locres (et Crotone) ont été fondées par Sparte (III, 3, 1), comme une erreur provenant d'un chronographe qui aurait placé la fondation de Crotone pendant le règne du roi Polydoros, Busolt, Gr. Gesch.2 I, p. 403, n. 4 ; cf. pourtant déjà K. O. Mtiller, Die Dorier, I, p. 127 , n. 10 ; II, p. 224 ; Pareti, p. 226. Mais le passage de Strabon, VI, 1, 7, p. 259, qui a souvent été attribué à Antiochos (Pais, p. 198, n. 1 ; de Sanctis, Ricerche [1958], p. 62) fournit une liaison plus directe grâce à la correction de C.Muller (Strabonis Geographica, H, Paris, 1858, p. 975) qui a proposé , qui n'a pas de sens. Si on l'accepte, ce n'est plus seulement Syracuse, mais aussi Tarente qui participe à la fondation de Locres. Cf. de façon générale, Ciaceri, I, pp. 199- 200 et Bérard, p. 205, n. 2-3.

page 1267 note 3. Strab., loc. cit., p. 280 : cf. Hérod. IV, 104; Nie. de Damas ap. Stob. III, p. 151, 16 sq. Hense = FrGrHist 90 F 104 (3).