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Libéralisme et déséquilibre économique italien1

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Du point de vue de l'analyse historique, la singularité de la question du Mezzogiorno par rapport aux problèmes des autres « zones sousdéveloppées » à l'intérieur de pays industrialisés, pourrait être sommairement définie en ces termes : la question méridionale a influencé, parfois de manière décisive, l'évolution politique et économique de l'Italie, tandis que d'autres phénomènes de dépression économique n'eurent (en d'autres pays) qu'une incidence à peine perceptible sur le processus général du développement. C'est justement en raison de son importance nationale généralement reconnue (mais sujette cependant aux interprétations les plus diverses) que le problème du Midi occupe une aussi grande place dans les débats politiques italiens et aussi dans le cadre général de ce que l'on appelle les « zones sous-développées ».

Type
Histoire et Temps Présent
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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Footnotes

1.

Cet article est la partie essentielle d'une conférence faite à l'École Pratique des Hautes Études (Sorbonne), le 17 janvier 1963. 449

References

1. Risorgimento e Capilalismo Bari, 1958.

2. Ibid. p. 125.

3. Ibid. p. 202.

1. Richard S. Eckaus, « The North-South differential in italian économie development », dans Journal of Economie History 1961 ; Serpieri, A., La bonifica nella storia e nella dottrina, Bologne, 1957, p. 116 Google Scholar. La mortalité due à la malaria fut un phénomène presque exclusivement méridional : en 1887-1891, le pourcentage de décès par malaria dans le Sud continental et dans les îles, par rapport au total italien, fut de 83,1 %, et s'éleva jusqu'à 88,6 % entre 1910 et 1914 (ces données proviennent du rapport encore inédit de F. Bonelu, Pour Vhistoire de la mortalité en Europe : la malaria en Italie fait au « Colloque de démographie historique », Liège, 1963.

2. Eckaus, op. cit. D'après Correnti et Maestri (Annuaire statistique italien vol. II Turin, 1864), la valeur de la production agraire lourde par hectare était en moyenne de 114 lires dans le Nord et de 76 dans le Midi. A la même époque, on trouvait dans le Midi 6 bovins par kilomètre carré de superficie productive, contre 14 de moyenne nationale. (A. Serpieri, op. cit. p. 69).

3. Relazione comparativa délia gestione finanziaria del 1859 per le provincie napolitane Naples, 1860.

1. Luzzato, G., ISeconomia. italiana dal 1861 al 1914, vol. I, Milan, 1963 Google Scholar.

2. Eckaus, op. cit.

3. S.-B. Clough et Livi « Economie growth in Italy : An analysis of the uneven development of North and South », dans Journal of Economie History 1956.

4. Eckaus, op. cit. « Southern agriculture never provided the surpluses in large enough amounts to make significant growth possible, either by industrial or agricultural investments or as a growing source of demand for manufactured products ».

5. Luzzatto, op. cit. p. 146.

1. Clough et Livi , op. cit. jusqu'en 1878, dans six provinces méridionales (Campobasso, Cosenza, Girgenti, Reggio Calabria, Salerno et ïeramo), « pas une seule société locale ou étrangère ne fut fondée » (” La vita industriale e lo spirito di associazione in questi ultimi tempi », dans la Rassegna Settimanale 14 juillet 1878).

2. « Le classi povere e lo stato italiano », dans la Rassegna Settimanale 8 juin 1879.

3. Luzzatto, op. cit. pp. 36-39

1. Le classi povere cit. L'article fait un parallèle avec une réforme analogue effectuée en Irlande presque à la même époque : « L'Angleterre profita en 1869 de la suppression de l'Église officielle d'Irlande pour former avec ces biens une nouvelle classe de petits propriétaires ; et, en autorisant le Trésor à céder aux fermiers les trois quarts du prix des fonds (à 4 % remboursables en plusieurs versements échelonnés sur 64 ans), il obtint qu'une grande partie de la propriété de l'Église Irlandaise devînt la libre propriété des anciens cultivateurs. Outre les 5 800 lots de terrain déjà vendus, 4 000 furent donnés aux paysans fermiers, qui les cultivaient auparavant sans même avoir de bail ratifiant par écrit leur droit de fermage. »

2. Saracfno, P., « La mancata unificazione economica italiana a cento anni dall' unificazione politica », dans L'Italia verso lapiena occupazione, Milan, 1963 Google Scholar.

1. Ckhjgh et Livi, op. cit.

2. D. Tosi, « Sulle forme iniziali di sviluppo economico e i loro effetti nel lungo periodo : L'agricoltura italiana e l'accumulazione capitalistica », dans Annali delV Istituto Giangiacomo Fettrinelli 1961.

3. Ibid. p. 220.

4. Vera Lutz, l'économiste qui a souligné avec le plus d'insistance le duatisme italien, voit dans la position géographique de l'Italie méridionale le motif principal qui a déterminé l'échec de sa tentative pour entrer dans l'aire capitaliste. On pourrait croire qu'elle mettra ensuite en évidence l'importance qu'eurent les rapports avec les marchés européens dans la formation de l'industrie italienne. Mais il ne s'agit là que d'une allusion, sans développement ultérieur, au problème historique des rapports entre le Nord et le Sud, dans un volume consacré aux années 1950-1960.

1. Zangheri, R., « La mancata rivoluzione agraria nel Risorgimento e i problemi economici dell'unità », dans Studi Gramsciani, Rome, 1958, pp. 377378 Google Scholar.

2. E. Ciccotti, , Sulla questione méridionale, Milan, 1004, p . 24 Google Scholar.

3. Voir Fobtunato, G., « Il problema economico e la XVI législature », dans II Mezziogiorno e lo stato italiano, vol. II , Florence, 1926 Google Scholar (deuxième édition). La dette foncière qui s'était accumulée pendant ces années constituait un grave problème encore au début du siècle. Dans une interpellation adressée à la Chambre des Députés en juin 1902, Raffaele De Cesare « faisait valoir que la propriété foncière dans les provinces méridionales était grevée d'une dette énorme au profit de la Banque d'Italie (Banca d'Italia) et de la Banque de Naples (Banco di Napoli), et il ajoutait que nombreuses étaient les expropriations et les dévolutions aux deux établissements ; et qu'il y avait par ailleurs de nombreuses poursuites exécutoires en cours. Cette très grave crise se répercutait sur toute l'économie des régions, et présentait un danger pour les établissements bailleurs de fonds eux-mêmes » (F. Cokbino, Annali, cit. vol. V, p. 54), « Comment trouver des capitaux à bon prix î (se demande Giustino Fortunato en 1898). Les obtenir des banques ? Miséricorde ! Les banques, qu'elles soient populaires ou non, ont été notre perte. » (” Il dovere politico », dans II Mezzogiorno e lo stato cit., vol. I I, p. 114.)

1. Op. cit. p. 47.

2. Op. cit. p. 197

1. A. Gkrschenkbon, à qui l'on doit la plus récente élaboration de l'indice du développement industriel italien (” Notes on the rate of industrial growth in Italy 1881-1913 », dans The Journal of Economie History 1955) pense que cet indice aurait pu être plus élevé si la politique gouvernementale de soutien à l'industrialisation n'avait créé des obstacles par ses erreurs, surtout dans la manière de mettre à exécution le protectionnisme. Il a confirmé son point de vue, dans la polémique qu'il a eue avec Romeo, dans la Rivista storica ilaliana 1959, et dans Nord e Sud 1961.

2. Même dans le passé les exemples de providentialisme ne manquent pas dans l'analyse du problème méridional, surtout si l'on se réfère à la concentration foncière et à la culture extensive. Ces interprétations n'aboutissent pas cependant à une vision globale du problème. Un cas singulier est celui d'un savant autorisé, E. Azimonti, qui considère même l'usure comme quelque chose de providentiel : « Quand l'adversité se répète et qu'en conséquence les récoltes se font maigres ou totalement inexistantes, que l'agriculteur, impuissant à faire front à ses propres engagements, a perdu tout crédit auprès des banques ou d'autres établissements de prêt, comment pourrait-il aller de l'avant sans l'usurier ? L'usurier représente l'unique bouée de sauvetage. Dans ces cas, même si le Gouvernement intervient, son intervention est, par manque d'organisation, toujours trop tardive, et qu'adviendrait-il s'il n'y avait pas les usuriers pour maintenir les agonisants en vie ? ». (Il Mezzogiorno agrario quai è Bari, 1921, p . 164.)

1. Nitti, F. S., La città di Napoli, Naples, 1902, p. 52.Google Scholar

1. Nitti, F. S. , Napoli e la questione méridionale, Naples, 1903, p. 88 Google Scholar.

2. Serpieri, A., La guerra e le classi rurale in Italia, Bari, 1930, pp.1621 Google Scholar. Voir

1. également Corbino, Annali, cit. vol. V, p. 77

1. José-Augusto Fbança, Une Ville des Lumières : la Lisbonne de Pombal Bibliothèque Générale de l'E.P.H.E., sous presse