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Les Sans-culottes et la Révolution française

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

François Furet
Affiliation:
École des Hautes Études
Claude Mazauric
Affiliation:
agrégé de l'Université, Rouen
Louis Bergeron
Affiliation:
maître assistant, École Normale Supérieure

Extract

On peut partir encore, quand il s'agit de la Révolution française, de la phrase de Clemenceau : « La Révolution est un bloc ». Car le mot ne donne pas seulement la clé d'une sensibilité politique, dans laquelle la référence à 1789 marque la rupture de pente, définit l'avant et l'après, sépare les antagonistes. Il indique aussi, en face de la permanence d'une tradition intellectuelle royaliste, l'unité d'une historiographie républicaine qui rassemble des générations très diverses, de Michelet à Aulard, de Mathiez à Georges Lefebvre.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1963

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References

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1. Mathiez, Albert, La me chère et le mouvement social sous la Terreur, Paris, Payot, 1927 Google Scholar.

2. Rude, Georges, The Crowd in the french Révolution, Oxford, Clarendon press, 1959, 239 Google Scholar p. et appendices 239-252 p. ; glossaire et cartes

3. Op. cit.

4. Tônnesson, Karl, La défaite des sans-culottes. Mouvement populaire et réaction bourgeoise en Van III, Oslo/Paris, Clavreuil, 1959, 380 Google Scholar p. + bibliographie et sources (381-414) -f appendices et index.

1. Markov, Walter, Soboul, Albert, Die Sansculotten von Paris. Dokumente zur Geschichte des Volksbewegung (préface de Georges Lefebvre, introduction et notes de W. Markov et A. Soboul), Berlin, Akademie Verlag, 1957, pp. 4 Google Scholar, 5, 6.

2. Furet, L. et Daumard, A., Structures et relations sociales à Paris au milieu du XVIIIe siècle, Paris Google Scholar, A. Colin, 1961, in-8° de 97 p. (coll. i Cahiers des Annales », n” 18) ; cf. les graphiques évocateurs de la page 20, malgré les réserves que l'on peut faire sur le système graphique adopté.

1. Un rapport du 14 germinal an I I au Conseil général de la Commune les estime à 08 981 ; soit, si l'on compare ce chiffre à L'état de la population relativement aux subsistances du 13 pluviôse an I I I , que M. Soboul utilise abondamment, et qui donne pour Paris le chiffre de 630.772 consommateurs, une proportion arithmétique de ] indigent, secouru pour 9 habitants. La masse des indigents était inégalement répartie ; fort nombreux dans les faubourgs « historiques », Saint-Antoine et secondairement Saint-Marcel (1 pour 3 habitants dans les 3 Sections du faubourg Saint-Antoine, contre 1 pour 16,5 dans la Section des Gravilliers au centre de Paris et 1 pour 29,8 dans celle des Tuileries à l'ouest), ils étaient moins massivement représentés dans les quartiers résidentiels ou manufacturiers.

1. Organisées par la loi municipale du 21 mars-17 juin 1790, les 48 Sections subsistèrent jusqu'au 19 vendémiaire an IV, après quoi, elles furent remplacées par les arrondissements. Elles avaient succédé aux 60 districts constitués par le règlement royal du 13 avril 1789. On trouvera une carte de leur répartition dans A. Soboul, et un tableau avec les estimations de population dans Rude (p. 242-243 et sqq).

2. M. Soboul préfère le terme de sectionnaire à celui de militant qui est anachronique avant 1830.

1. Guérin, Daniel, La lutte des classes sout la première république. Bourgeois et « bras-nus » (1793-1795), Paris, 1946, 2 Google Scholar vol.

1. Cf. « I Sans culotti : Una discussione tra storici marxisti (G. Rude, J. Zacker, S. Lotte, A. Soboul) », in Critica Storica l r e année, fasc. 4, juillet 1962.

1. K. Tônnesson, « L'an Iii dans la formation du babouvisme», Ann. hist. de la Rev. Franc. 1960, n° 4, p. 455.

1. Lefebvre, Georges, Les Thermidoriens, Paris, Colin, A., 1940 Google Scholar, in-16 ; E. Table, Germinal et Prairial Éditions en langues étrangères, Moscou, 1959, in-8°

1. Voir dans Critica Storica ( l r 0 année, fascicule 4, juillet 1962) : « I Sanculotti : una discussione tra storici marxisti », p. 369-398, avec la participation de G. Rude, J. Zackeb, S. A. Lotte, A. Soboul. 2. Ibid. p. 369-383.

1. K. D. TÔNnesson, La défaite des sans-culottes. Mouvement populaire et réaction bourgeoise en Van III p. XV.

1. F. Braesch, « Essai de statistique de la population ouvrière de Paris vers 1791 », La Révolution Française 1912, t. 63, p. 289-321.

1. La discussion des chiffres de Braesch a été faite, selon des points de vue différents, par George Rude, The Parisian Wage-Earning Population and the Insurrectionary Movements of 1789-1791 (Thèse dactylographiée de l'Université de Londres, 2 vol., 1950) ; Albert Soboul, Les sans-culottes parisiens en Van II p. 433-441 ; George Rude, The Crowd in the French Révolution 1959, p. 11-58 ; Marcel Reinhard, Paris pendant la Révolution Cours du C.D.U., 1962, p. 68-73 et 81-85.

2. Il semble possible d'affecter aux années 1790 des’ chiffres appartenant aux années 1800. On verra plus loin qu'il est permis de supposer un niveau de population comparable pour le Paris de 1807-1811 et pour celui de 1789. D'autre part, la structure économique et professionnelle de la capitale a peu évolué dans le même temps : les transformations ont dû se limiter à des transferts de main-d'oeuvre de secteurs anciens de la production, en régression, vers des secteurs nouveaux en plein essor. Il n'est pas plus hasardeux de se représenter la situation au début de 1789 d'après des chiffres du Premier Empire que d'apporter aux chiffres de Braesch des corrections conjecturales.

3. Coefficient retenu à la fois par G. Lefebvre pour Orléans, et par G. Rude pour

1. A. Daumard et F. Furet ont trouvé en 1749, pour l'ensemble de Paris, une proportion de 17 % de domestiques, à l'âge du mariage il est vrai (Structures sociales et relations sociales à Paris au XVIIIe siècle p. 45).

2. Op. cit. p. 436-438.

8. Critica Storica p. 393.

1. Cf. notamment Adeline Daumahd, « Une source d'histoire sociale : l'enregistrement des mutations par décès. Le Xiie arrondissement de Paris en 1820 et en 1847 », Revue d'Histoire Economique et Sociale 1957 ; Michel Vovf.Ule, « Problèmes méthodologiques posés par l'utilisation des sources de l'Enregistrement dans une étude de structure sociale », in Bulletin de la Section d'Histoire Moderne et Contemporaine du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1961.

1. Voir Jean Ibanes, « La population de la place des Vosges et de ses environs en 1791 », in Contributions à l'histoire démographique de la Révolution Française Mémoires et Documents de la Commission d'Histoire économique et sociale de la Révolution, XIV (1962), p. 71-97.

2. Voir dans Marcel Reinhahd, cours cité, la discussion de ces évaluations, p. 25- 82 ; du même auteur, « La statistique de la population sous le Consulat et l'Empire », Population 1950, p. 103-120 ; a Instruction pour l'étude de la population pendant la Révolution et l'Empire », Bulletin d'Histoire Economique et Sociale de la Révolution Française 1959-1960, p. 21-88.

1. Donald Gréer (The Incidence of the Emigration during the French Révolution 1951) relève 2 069 émigrés parisiens en l'an II ; mais il s'agit exclusivement de nobles. Les registres d'inscriptions et de radiations, les dossiers personnels, tant aux Archives de la Seine qu'aux Archives Nationales, permettraient sans doute de mieux connaître l'importance comme la composition sociale de cette émigration. Il paraît douteux en tout cas qu'elle ait concerné plus de quelques milliers d'individus.

2. Voir, à propos de cette paralysie, Bertrand Giixe et Michel Fleury, Documents sur l'état de l'industrie et du commerce de Paris et du département de la Seine, 1778-1810 (Documents pour servir à l'histoire économique de Paris, fascicule I, 1968) ; en particulier les pages 49-68 (Rapport du Préfet de la Seine, Frochot, sur l'état économique du département de la Seine en 1801). Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris p. 265.

1. Voir, à ce sujet, les remarques suggestives de Marc Bouloiseau, Cahier de Doléances du Tiers-Etat du Bailliage de Rouen, t. I, p. CLI-CLXI