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Les Débuts de la dépopulation dans les campagnes toulousaines

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

André Armengaud*
Affiliation:
Lycée Claude-Bernard

Extract

Une étude attentive des débuts de la dépopulation dans les campagnes toulousaines ne confirme pas les conclusions présentées récemment, pour l'ensemble de l'Aquitaine, dans un livre d'ailleurs séduisant de M. Ph. Ariès, qui, utilisant l'ouvrage de M. P. Deffontaines sur les pays de la Moyenne- Garonne et généralisant ses conclusions, attribue la dépopulation de l'Aquitaine à la seule diminution des naissances, à la disparition sur place de la population, à « l'évaporation humaine ». C'est négliger, au moins pour les débuts du mouvement, l'importance de l'émigration et conférer du même coup à l'évolution démographique de la région une originalité qui n'a nullement été la sienne à cette époque.

Type
Essais
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1951

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References

page 172 note 1. Histoire des populations françaises et de leurs attitudes devant la vie depuis le XVIIIe siècle (Paris, 1948), p. 106-160 (” L'évaporation humaine dans les pays d'Aquitaine »). —- Cf. Deffontaines, Pierre, Les Hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne-Garonne (Lille, 1932).Google Scholar

page 175 note 1. Telle grande famille de l'Albigeois possédant, en 1847, un domaine de 355 ha., divisé en 10 métairies, employait à l'exploitation 102 personnes, soit, en moyenne, plus de 10 par métairie de 35 ha. Dans le Lauragais, 4 personnes étaient considérées comme nécessaires pour l'exploitation de 12 ha. ; on comptait ainsi 12 personnes par exploitation moyenne de 36 ha. (auxiliaires non compris). La situation ne pouvait être qu'analogue sur les terres des petits propriétaires : si chaque exploitation ne groupait pas plusieurs ménages, c'est que l'étendue de chacune était infime.

page 176 note 1. « Le paysan, écrit un contemporain, ne veut plus être paysan : il veut être domestique, garde, tisserand, facteur, employé au chemin de fer, etc., tout plutôt que de conduire la charrue. Il faut avoir occupé une de ces places où l'on passe pour avoir les mains pleines d'emplois à distribuer, il faut avoir été assiégé chaque jour par des centaines de solliciteurs (sic) pour se faire une idée de cet entraînement. » E t de citer une famille de petits paysans propriétaires des environs de Castres, où, sur trois garçons l'aîné est parti à Bordeaux, d'abord comme homme de peine dans un atelier de constructions, puis au chemin de fer ; le second s'est installé tailleur au village, le troisième est devenu garde-barrière au chemin de fer de Castelnaudary à Castres ; ses parents l'ont suivi dans sa maisonnette ; comme les deux filles se sont mariées dans des villages voisins, le bien a été affermé, en attendant une vente probable. Histoire qui semble aujourd'hui banale, mais qui, placée à sa date, n'en est que plus caractéristique. Début d'un mouvement qui devait prendre une grande ampleur 1

page 177 note 1. C'est ce que montre le tableau suivant, relatif aux salaires de l'ouvrier agricole dans la banlieue de Toulouse, et que nous empruntons en le complétant à Théron de Montaugé, propriétaire et conseiller général de la Haute-Garonne (L'agriculture et les classes rurales dans le pays toulousain depuis le milieu du XVIIIe siècle, Paris, 1869).

page 178 note 1. Outre les ouvrages cités de Théron de Montaugé et de MM. Ph. Ariès et P. Deffon” taines, les principaux documents et travaux utilisés sont :

Rapports périodiques des Préfets et Sous-Préfets, Archives Nationales 100 III (par département) ; — Rapports politiques des Procureurs généraux, Ibid., BB30 380 et surtout 388,389,390 ; — Enquêtes agricoles ; — Presse locale, notamment L'Aigle du Tarn (Castres, 1852-1870). — Statistique de la France. — L'Agriculture française, par les Inspecteurs de l'Agriculture : Agriculture de la Haute-Garonne (Paris, 1843) ; Agriculture du Tarn (Paris, 1845) ; Agriculture de l'Aude (Paris, 1847), pour l'arrondissement de Castelnaudary. — Pariset, F., Économie rurale, moeurs et usages du Lauragais (Paris, 1867);Google Scholar Faucher, D., « Polyculture ancienne et assolement biennal dans la France méridionale, Revue géogradhique des Pyrénées et du Sud-Ouest, t. V, 1934.Google Scholar